Le deuil de ce qu'on aurait voulu être...

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Message par Paradoxa Mer 01 Sep 2021, 16:45

Hello la compagnie..

Je sens le besoin de venir déposer ici ces quelques mots.. Je vis une période douloureuse en ce moment.. Je pense que cette période dure depuis longtemps mais.. j'ai comme l'impression de m'en rendre compte maintenant.. Pour poser un peu le décor, j'ai découvert l'univers du haut potentiel il y a maintenant environ 10 ans.. ( par le livre trop intelligent pour être heureux, qui m'avait été conseillé par ma psychologue de l'époque ) .

Le haut potentiel a été comme beaucoup d'entre nous, je suppose, une pièce à un puzzle.. Cette découverte ( malgré que je n'ai jamais fais le test ) à été révélatrice pour moi.. J'ai tout lu, dévoré sur le sujet etc...

Et puis...après diverses difficultés de vie, je vois bien que j'étais toujours en quête de quelque chose à comprendre chez moi.. et puis.. à travers les années, j'ai lu, découvert beaucoup de choses et suis tombée sur l'univers de l'autisme. J'aime le mot univers, car ceci est si vaste, si grand..

Après avoir vu qq psychologues, j'ai obtenu un premier pré diagnostique de TSA, mais.. je crois ( non je suis sûre ) , que... je n'arrive pas à l'accepter.. c'est comme si je devais faire un deuil de ce que j'aurais voulu être. Je n'accepte pas mes limites, mes peurs, mes besoins d'anticipations, mes besoins spécifiques qui parfois m'éloigne même des autres.. Je souffre d'être qui je suis mais, j'en souffre surtout car je ne l'accepte pas. TSA, haut potentiel, ovni ou peu importe, là n'est pas la question.. Le problème c'est que je ne sais pas comment faire pour ne plus en avoir honte.

Mes limites me tétanisent, m'enferment. Je n'arrête pas de me demander comment est-ce que je vais pouvoir réaliser mes rêves ? Quel sentiment étrange que de se sentir bloquée par... sa propre personne.. Comme en dualité permanente... Ce que je veux vs ce que je peux... Je dois faire des compromis, entre moi et moi..

Rien que de devoir me dire un simple truc comme : Je dois absolument bien dormir pour fonctionner, c'est bête mais je l'accepte pas. Le fait de me dire qu'être fatiguée peut me rendre encore plus anxieuse que je ne le suis, je le supporte pas..

Je crois que là ou c'est le plus dur c'est quand même dans le domaine des relations ( evidemment lol )

Dormir avec qqn que j'aime peut être compliqué... garder mon besoin de distance tout en voulant être avec l'autre
Je ne SUPPORTE pas le fait de me dire que je pourrai être un poids pour l'autre.. C'est très dur aussi car mes 3 derniers partenaires étaient des HP, et j'avais teeeeellement peur qu'ils me perçoivent comme " une femme pas assez autonomne " de par mon besoin parfois d'être rassurée selon certaines situations..

Le fait de me dire que je n'aime pas aller au resto, ou boire un verre si ya trop de monde, aller qq part me demande une preparation mentale, enfait j'ai tellement peur qu'on ne puisse jamais m'aimer comme je suis.. que l'autre perçoive la vie avec moi comme une contrainte..

Il y a pleins de choses que j'aurai souhaité être / faire comme tout le monde et je sais bien que ça sera pas le cas, mais je ne l'accepte pas, absolument pas. Je me compare aussi tout le temps avec les autres femmes.. Jveux un peu ( bcp ) être la nana forte, indépendante, qui gère pleins de choses en même temps, qui arrive à être un caméleon pour tout etc.. Ca n'est pas mon cas. Il y a le côté nana libre et indépendante aussi... Moi j'ai HONTE de me dire que oui, je vais parfois avoir besoin de l'autre, pour des choses qui paraissent très facile aux yeux de tout le monde... C'est très dur pour moi ça... Je sais que j'ai des qualités mais.. c'est jamais suffisant à mes yeux.. en fait je veux être parfaite ,comme pour " compenser dans la balance ", ou qu'on ne " s'apperçoive " pas de mes difficultés/blocages/angoisses que je passe mon temps à cacher...

J'ai honte de qui je suis et dans une relation, je n'arrive pas à croire qu'un homme puisse m'aimer, pire, je les empêche de me connaître reellement, même si qqn me dirait qu'il veut m'aimer, je serai terrorisée.. Je me sens pas capable de rendre un homme heureux car selon moi, je ne suis jamais assez...

Paradoxa

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Message par zebrisse Lun 06 Sep 2021, 16:29

Salut Paradoxa,

Les souffrances que tu décris, prennent leur source au niveau d’une façon spécifique de penser, qui est très répandue malheurement, et qui touche beaucoup de personnes (et, par moments, je m’y inclus aussi, même si j'ai beaucoup progressé sur ce point). Je vais partager quelques pistes permettant d’y voir plus clair et d’en sortir sur le long terme.

Préliminaire important : les explications qui suivent sont à considérer dans le contexte spirituel bouddhiste, qui postule que nous avons tous le potentiel pour nous libérer définitivement de toutes nos souffrances.
C'est très important de garder ce potentiel en tête durant la suite de mes explications, sinon on risque de déprimer !


Essayons de comprendre pourquoi, pour le moment, nous n’arrivons pas à embrasser l’imperfection. Simplement car nous n’aimons pas l’imperfection : nous la rejettons mentalement. Dans notre esprit, il y a un gros « NON ! »
Si nous sommes malades : « NON ! » : nous n’acceptons pas que notre corps n’est pas une machine parfaite.
Si nous avons des traits de personnalité que nous trouvons désagréables, nous ne sommes pas à l’aise avec.

Tout cela est un signe de colère dans notre esprit.
La définition bouddhiste de la colère, c’est « elle rejette ». C’est synonyme parfait de non-acceptation.
Pour pouvoir embrasser l’imperfection, il nous faut être conscient que nous sommes en colère vis-à-vis de l’imperfection.
Que se passe t-il dans notre esprit ?
Nous avons un esprit perturbé parce qu’il s’est fixé sur l’imperfection.
Nous avons ressenti cette imperfection comme déplaisante, et ensuite nous nous sommes EXAGERE les défauts de cette imperfection.

Notre esprit, à ce moment là, se focalise sur ce qui ne va pas.
Nous avons oublié nos bonnes qualités et ressassé et exagéré nos défauts.

Il nous faut nous libérer de cette non-acceptation.
L’acceptation signifie « embrasser, accueillir totalement l’imperfection », c’est à dire être intérieurement totalement en paix avec la situation.
L’acceptation est un état d’esprit capable d’accepter pleinement et joyeusement les imperfections.
Ca n’a rien à voir avec le fait de « serrer les dents », ni « endurer », ni de faire semblant que tout aille bien en façade.
Dans l’esprit d’acceptation, il n’y a pas de rejet.

L’acceptation c’est « accueillir favorablement la situation, ayant abandonné l’idée que les choses devraient être autres que ce qu’elles sont ».



Il y a différentes méthodes pour y arriver :

1ère méthode - prendre activement conscience des défauts de la colère : passer beaucoup de temps à examiner sa vie de façon très pratique.
C’est très commun pour une personne perfectionniste, parce que ses standards sont assez hauts, et la réalité est assez basse.
⇒ une personne perfectionniste est toujours en colère.
A un niveau ou à un autre, nous sommes tous perfectionnistes dans certains domaines.
Il est important de voir que ça nous fait souffrir : nous nous mettons beaucoup de pression.
Clairement on n’est pas à l’aise, pas en paix.

Pourquoi ne pas tourner notre désir de perfection sur lui-même ?
si nous n’aimons pas l’imperfection, pourquoi ne pas vouloir nous même devenir parfaits en nous libérant de notre propre non-acceptation ?

Si nous voyons clairement les défauts de cette non-acceptation, le désir de s’en libérer vient naturellement.

Paradoxa a écrit:
Je veux un peu ( bcp ) être la nana forte, indépendante, qui gère pleins de choses en même temps, qui arrive à être un caméleon pour tout etc.. en fait je veux être parfaite

Actuellement, ton idée d’une femme forte, c’est «  indépendante, qui gère plein de choses en même temps, qui arrive à être un caméleon pour tout »
Mais cet idéal te fait souffrir.
Pourquoi ne pas désirer à la place être une femme forte mentalement, c’est-à-dire « apaisée vis-à-vis de ses limitations, qu’elle accepte pleinement" ?



2è méthode : prendre conscience que l’imperfection est quelquechose de normal dans notre monde.

Rappel du préliminaire important : les explications qui suivent sont à considérer dans le contexte spirituel bouddhiste, qui postule que nous avons tous le potentiel pour nous libérer définitivement de toutes nos souffrances.
C'est très important de garder ce potentiel en tête durant la suite de mes explications, sinon on risque de déprimer !

Le feu brule, et c’est normal ; la pluie mouille est c’est normal.
De même, notre monde, et tous les êtres humains, sont imparfaits, et c’est normal.

Ceci n’est pas facile.
Pour nous libérer de notre colère, il faut commencer à accepter notre colère. Ce n’est pas facile.
Après avoir relu ceci 20 fois, nous sommes encore plus en colère après nous-même ; et ça ne nous permet pas de nous libérer.
Notre esprit est rempli d’états d’esprit négatifs (jalousie, culpabilité, non-acceptation, angoisse, …) Pour pouvoir nous libérer des ces états d’esprit, il faut déjà être en paix avec le fait qu’il y ait des états d’esprit perturbés en nous.


3è méthode : la compassion

Les gens imparfaits dans leurs actions, dans leurs idées, … n’ont pas le choix !
S’ils avaient le choix, ils seraient parfaits.
S’ils avaient le choix, qui choisirait de naitre dans un corps malade ? Qui choisirait de vivre avec des déficiences ou des limitations ?
==> on est victimes
Voyons que nous souffrons de cette situation douloureuse que nous n’avons pas choisie. Du coup, la réponse appropriée n’est pas de nous mettre en colère contre nous-même, mais de faire preuve de compassion envers nous-même.

Paradoxa a écrit:
j'ai tellement peur qu'on ne puisse jamais m'aimer comme je suis

Paradoxa, la personne qui a le plus besoin de t’aimer comme tu es, c’est avant tout toi-même Smile


PS : tu avais ouvert un sujet il y a quelque temps pour demander de l'aide. J'y avais posté une réponse, mais comme je ne sais pas si tu l'as lue, je te redonne le lien ici :
https://www.zebrascrossing.net/t41079-ma-souffrance-est-mienne#1778114


Dernière édition par zebrisse le Mar 22 Fév 2022, 01:23, édité 1 fois
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Message par zebrisse Mar 07 Sep 2021, 16:07

Un autre point qui pourrait surement t’aider, c’est de considérer que chaque être vivant possède un potentiel infini et indestructible de bienveillance, d’acceptation et de sagesse. (et donc le potentiel de rendre soi-même et les autres heureux)
Ce potentiel est comme une pépite d’or au fond de nous, et qui parfois est recouverte par la boue de nos négativités. Mais il est possible de nous débarrasser progressivement de nos négativités, pour réaliser petit à petit tout notre potentiel.
Ce point est important, il vient de la philosophie bouddhiste, et il correspond à la réalité.
Du coup, au lieu de nous identifier à nos limitations, à « moi pas à la hauteur », ou à « moi pas digne d’être aimé », il est beaucoup plus bénéfique de nous identifier à la pépite d’or au fond de nous, notre vrai potentiel ! (et peu importe pour cela qu’on soit TSA, haut potentiel, ovni, ou autre  Le deuil de ce qu'on aurait voulu être...  1f600 ).
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