Dire à un ami qu'il est surdoué

Comment on fait sans passer pour un fou ou pour un membre d'une secte ?

Mon principal problème est que j'ai envie d'aider une camarade de classe qui n'est pas vraiment une amie mais avec qui je m'entends bien. Très douée en dessin et en musique, elle pêche dans les matière purement scolaires alors que les années précédentes elle allait bien, autant dans ses relations que scolairement (semble-t-il d'après ses amis). Toujours d'après ses amis, elle va mal, et ne veut parler de rien, ne veut rien entendre etc.. Hypothèse : elle est paumée car elle se sent de plus en plus en décalage avec son monde (même si ses amis sont tous surdoués je pense). Je me dis que ce qui lui manque, c'est de savoir qu'elle est surdouée, ou au moins ça l'obligerait à remettre pas mal de choses en questions. Mais déjà, est-ce que c'est une bonne idée, et ensuite, comment faire face à quelqu'un qui ne veut rien entendre et qui est déjà fragile ?

J'ai déjà expliqué à une autre amie qu'elle est surdouée, ça s'était bien passé. Elle a encore du mal à l'intégrer mais les symptômes s'accumulent tellement qu'elle a arrêté d'essayer de me démontrer qu'elle ne l'était pas ahah

Êtes-vous confrontés à ce genre de problème ? Et puis comment faire ? Il faudrait que je lui mette des documents sous le nez pour le lui prouver de manière plus scientifique mais je ne sais pas non plus lesquels choisir, moi ça fait trop longtemps que j'ai intégré que j'étais surdouée, j'ai oublié et je n'arrive pas à me mettre à sa place.

Perso ç'est grâce à une amie que je l'ai appris, et je pense que sans ça j'aurais jamais devinée seule, donc je ne saurais que t'encourager de le faire (après, je suis qu'un tout bébé zèbre, donc je sais pas encore les écueils que tu pourrais rencontrer à faire ce genre de chose )

Hahaha ! Je l'ai fait.
Mon pote a cru que j'étais devenu fou !
Il est vrai que je venais de rompre et étais dans une espèce de trip maniaque sur les surdoués !
Il a eu peur !
Et il a eu raison !
Plus j'y pense, plus je trouve ça nul, ces questions de "douance".

Je pense que c'est essentiel pour mieux se connaître non ? Pourquoi tu trouves ça nul ?   

Il n'y a rien a faire a mon sens savoir que l'on est surdoué ne fait qu'en substance en rajouter au "moi" afin de s'identifier à quelque chose pour se démarquer afin d'exister ... pourquoi a t'on besoin continuellement de se "qualifier" de s'identifier à qques chose ? une nation, une culture, une religion, un caractère ne serait se pas sa l'essence séparatiste de tout conflit dans le monde ??

Ca peut nous aider à comprendre certains problèmes qui viennent de là, et puis le mot "surdoué" c'est pas vraiment une case, vu le nombre de surdoués différents qu'il y a ^^

Oui mais si ses problèmes était généré par se même "moi" qui cherche le problème ... alors qu'il "est lui même le problème" ?

Avec mon meilleur ami, j'en avais parlé quand je me posais des questions, et puis un jour on s'est tapé un délire "test de QI en ligne" et... je me suis fait laminer... y à pas un test où il a pas eu un résultat supérieur au mien... au final il y a pensé (au fait d'être surdoué) avant que j'arrive à la phase du "j'ai envie de lui dire mais je sais pas comment", je crois que j'ai eu un coup de chance pour ça o_o

Lencoll a écrit:Je pense que c'est essentiel pour mieux se connaître non ? Pourquoi tu trouves ça nul ?   

Ben… En fait, ça n'a rien changé du tout à ma vie.
Enfin…
Si, en fait, si.
Mais…
Je ne sais pas.
Je pense que je refuse toujours cette idée en fait, au fond de moi !
Et puis…
Non.
J'ai tellement l'habitude de me comparer à des monstres que le fait de me savoir peut-être surdoué ne me donne absolument pas plus confiance en moi.
De toute façon, je trouverai toujours quelque chose à redire pour me convaincre que je ne suis pas un "zèbre" !!
Il y a le WAIS, les tests de l'armée etc.
Mais non.
Je continue à déprimer au fond de mon trou !

Enfin, bref…

Et puis je suis très sceptique. Que valent vraiment ces tests ? Pour moi, pas grand chose. Je les trouve scolaires et arbitraires. Sans grand intérêt.

...

Bonjour,

As-tu essayé de manière détournée, en lui prêtant par exemple le Martin Page "comment je suis devenu stupide". La conversation qui pourrait suivre la lecture du livre te permettrait d'aborder le sujet de manière indirecte et amener la personne à se questionner sur le sujet naturellement et lui donner peut être envie de faire plus de recherches via toi ou personnellement.

Je viens d'en parler à un collègue de travail et c'est vrai que j'ai bien été obligée de rajouter tout de suite "je suis pas un gourou !", "c'est pas une secte !", "je suis pas malade mentale ! enfin si un peu mais bon.. pas plus que les autres, voire beaucoup moins   ".  Exercice difficile, j'en conviens.

Je me suis demandée si j'avais bien fait.. j'ai bien vu les questions qu'ils s'est posées d'un coup.. et la forme de rejet qu'il a subie du coup de l'entourage, ça m'a posé un problème personnel car j'ai un peu regretté sur le coup de le lui avoir dit. Mais il m'a assurée qu'il considérait ça comme une chance, et j'espère sincèrement que ce sera le cas en effet comme pour moi  

Si tu n'arrives pas lui à en parler avec tes propres mots, je crois qu'il n'y a pas d'autre moyen que celui que tu cites toi-même: trouver un/des articles, livres, sites qui parlent de gens ou de situations qui (d'après toi) lui ressemblent et les lui glisser en disant "tiens, ça m'a fait penser à toi..."

C'est ce qui m'est arrivé, et au final je suis contente que quelqu'un ait pris le risque de faire cela pour moi. Depuis, je l'ai fait pour d'autres, et je ne me suis pas trompée. Mais c'est vrai que je ne le fais pas à tort et à travers, il faut vraiment que j'aie une conviction intime. Si tu n'est pas trop affirmatif mais présente cela simplement comme une piste de réflexion, quel est le risque? A l'autre de voir ensuite si ça lui parle ou non.

Oh que je trouve cela inutile.

Donc tu as un ami, il est visiblement doué, il a visiblement des tracas, et tu lui dévoile qu'il est doué et qu'il a des tracas. Et tu lui colle un libellé tendance en prenant le ton d'un ami initié qui lui veut du bien.

A la place de ton ami je penserais ... mais je préfère me taire.

iiihou a écrit:Oh que je trouve cela inutile.

Donc tu as un ami, il est visiblement doué, il a visiblement des tracas, et tu lui dévoile qu'il est doué et qu'il a des tracas. Et tu lui colle un libellé tendance en prenant le ton d'un ami initié qui lui veut du bien.

A la place de ton ami je penserais ... mais je préfère me taire.

Nan. Tu lui dévoiles que quelqu'un a pris le temps d'écouter ses tracas, en a conçu une hypothèse quant à certains des facteurs en cause qui ont pu lui avoir échappé, et lui propose un nouvel angle d'approche - puisque manifestement la réflexion conduite jusque là ne semble pas donner de résultats satisfaisants.

Le "libellé tendance", c'est à la personne de se l'approprier ou pas. Selon son propre ressenti, sa propre réflexion.

Mowa a écrit:Nan. Tu lui dévoiles que quelqu'un a pris le temps d'écouter ses tracas

Parce qu'il ne s'en était pas aperçu. Parce que sans des libellés réducteurs on ne peut plus écouter son tracas ? Parce que brusquement, labellisé tendance pardon douance, son tracas s'estompe.

Une phrase finit par un point, pas par une virgule. Tronque ma phrase, et tu la vides de son sens.

En fait, ta réponse n'a rien à voir avec ce que j'ai écrit. Parce que dans ce que j'ai écrit, à aucun moment il n'est question de se limiter à écouter le tracas, à aucun moment il ne s'agit de libeller, et encore moins de façon réductrice, et à aucun moment il n'est dit que le tracas va s'estomper brusquement.

J'aurais sans doute dû mettre des guillemets à "dévoiler" pour indiquer que je reprenais ton propre terme.

Bonjour,

Je rebondis sur ce sujet. Peut-être que cela mériterait son propre sujet, auquel cas je suis désolé, mais est-ce que selon vous, on peut "reconnaître un surdoué" ? Quels signes l'indiquent ? Il faut quand même être assez sûr de soi pour aller voir quelqu'un et lui dire qu'il est surdoué.

Je pose la question car je ne me suis jamais dit que je l'étais avant il y a quelque temps, mais en y repensant j'entendais fréquemment mes amis dire que j'avais "trente-six cerveaux" ou que j'étais "trop intelligent", "la personne la plus intelligente qu'ils connaissent" etc....

Du coup ma question est : est-ce que quand on est surdoué, ça se voit ?

Questions subsidiaires : Est-ce que vos amis se doutaient que vous l'étiez ou vous avaient déjà fait des remarques en ce sens ? Ont-ils été surpris de l'apprendre ?

Merci

Lucas a écrit:https://www.zebrascrossing.net/t8599-j-ai-vu-un-zebre-et-vous
https://www.zebrascrossing.net/t1041-comment-reconnaitre-d-autres-z

Un peu de lecture en attendant des réponses.

Ahhhh merci, j'aurais dû me douter que des sujets existaient déjà.

Je vais lire tout ça.

EDIT : je pense que mes questions gardent un certain intérêt dans la mesure où les sujets portent sur des Z qui reconnaissent des Z en discutant avec eux ou en regardant leurs yeux (...) Mais j'aurais préféré avoir le point de vue des non-Z sur ce point...

iiihou a écrit:Oh que je trouve cela inutile.

Donc tu as un ami, il est visiblement doué, il a visiblement des tracas, et tu lui dévoile qu'il est doué et qu'il a des tracas. Et tu lui colle un libellé tendance en prenant le ton d'un ami initié qui lui veut du bien.

A la place de ton ami je penserais ... mais je préfère me taire.

Avoir un libellé permet de se dire que ce qui nous arrive est normal, "courant" dans une certaine mesure, ce dont un individu ne peut pas se douter s'il ressent simplement sa différence sans savoir d'où elle peut provenir. C'est un grand vecteur de soulagement ; combien s'imaginent fous, inadaptés et inadaptables, condamnés à l'isolement ? Je crois que l'étiquette permet de ne pas se faire bouffer par une différence effective, de la contenir.
Et ainsi de ne pas passer à côté de sa vie, entre autre de sa formation professionnelle...

Je comprends cela très bien, cela m'a soulagé d'apprendre qu'il y a des gens similaires. Par contre je m'en résumerais aux manifestations propres de chaque individu. Sinon on va s'insulter de normal ou d'autiste, on ne prononcera plus le mot con mais surdoué, on va demander des allocations de hypersensibilité et des pénalités pour les autres, ou l'inverse, le monde va porter des tee-shirts avec le nom de sa secte intellectuelle, il y aura trafic de diplômes de douance, ségrégation, discrimination, illusions.

Et pour les enfants c'est encore plus délicat. Comment ne pas provoquer des distorsions si on l'assure directement ou indirectement que ses échecs/conneries sont en rapport avec une supériorité par rapport aux autres ?

Je trouve qu'il y a une différence entre "Wow c'est génial ce que tu viens de réaliser" et "Je t'annonce une grande nouvelle, tu fais partie de la secte des génies".

En l'occurrence la jeune fille se pose des questions existentielles, identitaires, qui l'empêchent de s'intéresser à la vie sociale et au travail scolaire.

Très douée en dessin et en musique, elle pêche dans les matière purement scolaires alors que les années précédentes elle allait bien, autant dans ses relations que scolairement (semble-t-il d'après ses amis). Toujours d'après ses amis, elle va mal, et ne veut parler de rien, ne veut rien entendre etc.. Hypothèse : elle est paumée car elle se sent de plus en plus en décalage avec son monde

Je pense que dans ces circonstances il est important de débloquer la personne qui est tellement en questionnement qu'elle s'enfonce dans son monde et se coupe du reste.

Blob tout le monde,
En fait je ne vais pas lui dire, j'ai déjà eu une mauvaise réaction et ça m'a dégoûtée. Je connais des zèbres qui s'ignorent et ont l'air de le vivre très bien alors je vois pas l'intérêt de leur dire, et puis même les gens qui ont des problèmes, au fond ça peut être lié à tellement de choses que ça devient ridicule. C'est comme si je voyais quelqu'un de dépressif et que je me ramenais en disant "yo mec t'es synesthète/TDA/allergique au gluten", en fait on s'en fout complètement. J'aime bien tout ce qui est psycho alors je me prends la tête avec ça mais j'en connais pas beaucoup qui me comprennent quand j'en parle. D'ailleurs je n'arrive même plus à définir ce qu'est être surdoué.

A propos de reconnaître les surdoués, j'ai aucun moyen rationnel de procéder, c'est très instinctif, mais je crois que je ne me suis jamais trompée (par contre j'ai dû en louper pas mal). Je sens et je vois en même temps les gens qui le sont mais si je raconte dans le détail ce que si passe en moi dans ces moments c'est vous qui allez me prendre pour une folle

Sinon je ne vois pas en quoi être surdoué ferait se sentir supérieur. Je ne vois pas comment certains peuvent se sentir supérieur à d'autres et encore moins que ça puisse se faire sur le critère de l'intelligence (surtout qu'il s'agit plus d'un fonctionnement différent)

Cette initiative de dévoiler la grande nouvelle dès que quelqu’un sort de l’ordinaire m’évoque le phénomène religieux. En effet, pour peu que je ne consomme pas d’alcool éthylique et soit en retrait de la norme occidentale par rapport au sexe opposé, on me donne souvent la bonne nouvelle d’être un musulman qui s’ignore, donc youppie grâce au clairvoyant collègue ma vie change brusquement et j’irai sûrement au paradis, merci qui.

Personnellement je l'ai appris grâce à une amie, et je l'en remercie car ça m'a beaucoup aidé. Comme une renaissance, même s'il y a eu une période difficile le temps d'accepter les choses.
Du coup à l'avenir j'évoquerai la chose avec les personnes que je pense concernées (en leur proposant de se renseigner pour se faire un avis).

Lencoll a écrit:Je connais des zèbres qui s'ignorent et ont l'air de le vivre très bien alors je vois pas l'intérêt de leur dire, et puis même les gens qui ont des problèmes, au fond ça peut être lié à tellement de choses que ça devient ridicule. C'est comme si je voyais quelqu'un de dépressif et que je me ramenais en disant "yo mec t'es synesthète/TDA/allergique au gluten", en fait on s'en fout complètement.

Sans en faire des tonnes laisser la piste "au cas où" me semble pourtant intéressant. Disons que j'aurais bien aimé que cela m'arrive quand j'étais au lycée. Et même déjà au collège en fait.
Si jamais elle déprime bien parce qu'elle se sent bizarre elle aura bien du mal à s'en sortir sans qu'on lui explique cette différence à mon sens. En tout cas, moi, je n'ai pas su.