La véritable intelligence est-elle de poser les questions ou de résoudre leur problématique ?

Bonjour amis rayés

Alors voilà, je vous accoste pour un sujet bénin ; Je me suis rendue compte il y a plusieurs jours que, plus jeune, je ne m'étais posé que très peu de questions, comme si les choses découlaient d'une évidence percutante. Certes, mes parents ont eu leur lot de "pourquoiiii ? *mode Chat Potté avec ses pupilles de junky*, mais j'ai le sentiment que cette interrogation récalcitrante s'était instaurée dans le but d'une validation de mes convictions. Bref, j'ai le sentiment d'avoir "tout appris" en autodidacte.. Je sais, ce n'est rien de grave, mais lorsqu'un de mes amis qui a des difficultés avec le Français, a eu recours à mon aide grammaticale ou bien même pour la conjugaison, l'orthographe ; Je me suis rendue compte que les enseignants ne savent pas expliquer correctement à leurs élèves, ils se contentent de distribuer les informations sans le mode d'emploi comprenant les paramètres à ajuster ou les cheminements à emprunter pour reussir à assimiler par soi-même.. (Ce qui est a mon gout, bien plus enrichissant que cet engraissement). Bref, je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai reussi à justifier le pourquoi du comment (niveau conjugaison), sans l'avoir fait avant. Avec du recul, je trouve ça assez épatant ! Comme quoi je manque réellement et cruellement de confiance en moi..
NB : J'ai fui la scolarité en 3°, so, WTF ??

Enfin, etiez ou êtes vous ainsi, vous aussi ?

Eiiaos 2.0 a écrit:j'ai le sentiment d'avoir "tout appris" en autodidacte..

C'est, sans aucun doute, le sentiment le plus récurrent sur ce forum

Je dirais... les deux Mon Capitaine !
En effet, pour ma part lorsque j'ai envie de montrer mon intelligence, cela dépend avant tout de mon interlocuteur... La majeure partie du temps je reste spectatrice.
Quand donc j'ai envie de communiquer, c'est que la personne me semble intéressante. Et après je prends soit le parti de poser des questions, si la personne n'en pose pas, soit celui de répondre si elle en pose !

Oui la véritable intelligence combine les deux! Celui qui ne fait que se poser des questions sombre dans la folie, celui qui ne fait que les résoudre intuitivement reste infatué et ne progresse pas.

Sur un forum d'histoire où j'ai sévi quelques années, les interlocuteurs les plus calés répétaient à l'envi que la vraie question bête, c'est celle qu'on n'ose pas poser.

Merci beaucoup pour vos reponses pertinentes !
C'est ce que je suspectais, savoir repondre aux "bonnes" questions, mais on sombre vite dans un engrenage cyclique..

Je ne sais pas si tu connais cette citation: "La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre" Gandhi

Cilou la zebrette a écrit:Je ne sais pas si tu connais cette citation: "La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre" Gandhi

Je ne connaissais pas mais j'aurais du mal à l'appliquer me connaissant C'est vrai que le mystère réside surtout dans cette transition dénommée "mort", enfin, l'esprit de certains se contentent d'un pseudo mystère que leur psychisme a deja résolu afin de s'en vanter d'une pseudo problématique ! Je me suis comprise.

Je te rassure, j'aurais du mal aussi à l'appliquer! Je comprends la première partie de ta phrase, mais la problématique dont tu parles... est un mystère pour moi

Cilou la zebrette a écrit:Je te rassure, j'aurais du mal aussi à l'appliquer! Je comprends la première partie de ta phrase, mais la problématique dont tu parles... est un mystère pour moi

Je ne comprends pas, tu insinues que pour toi, la vie n'est pas un problème et que le mystère réside dans le psychisme de ceux la considérant ainsi ?

Non, je n'insinue rien du tout! Je me pose des questions tout comme toi! Si la vie n'étais pas un problème, il n'y aurait pas de mystère dans le psychisme de ceux qui la considère comme telle! Pour parler vulgairement, pour moi la vie est un problème et quand je vois les gens pour qui rien n'en pose, je les trouve généralement stupides et inintéressants.

Cilou la zebrette a écrit:Non, je n'insinue rien du tout! Je me pose des questions tout comme toi! Si la vie n'étais pas un problème, il n'y aurait pas de mystère dans le psychisme de ceux qui la considère comme telle! Pour parler vulgairement, pour moi la vie est un problème et quand je vois les gens pour qui rien n'en pose, je les trouve généralement stupides et inintéressants.

C'est la mort qui est la cause de cette problématique, sans cette perspective renvoyant l'être a l'extrême de son actualisation, alors la vie ne serait pas continuellement source d'interrogations sur son sens. Or notre conscience se focalise sur ces deux ambivalences qui pourtant s'imbriquent (nous mourrons a chaque instant, tout comme nous vivons chaque instant), faute d'avoir des préoccupations plus primaires..
Ce n'est pas la Vie le probleme, mais les composants qui forment sa globalité

Tu as sûrement raison, cela provient de la mort. Cette pensée est bien exploitée dans la philosophie bouddhiste d'ailleurs, Elle semble vouloir nous rendre conscient à chaque instant du côté éphémère de la vie qui doit paradoxalement nous aider à jouir de chaque instant.

Oui, d'ailleurs j'aurais une question, qui d'autre ici, est reconnaissant de banalités pourtant si agréables comme, une gorgée d'eau ou l'inspiration d'une brise fraiche ?

Ise a écrit:Je dirais... les deux Mon Capitaine !
En effet, pour ma part lorsque j'ai envie de montrer mon intelligence, cela dépend avant tout de mon interlocuteur... La majeure partie du temps je reste spectatrice.
Quand donc j'ai envie de communiquer, c'est que la personne me semble intéressante. Et après je prends soit le parti de poser des questions, si la personne n'en pose pas, soit celui de répondre si elle en pose !

Pourquoi je ne vois ça que maintenant moi ?
Enfin ça m'intéresse, je vais te repondre !
Je fais exactement pareil, je reste spectatrice, j'ai une forme d'adaptabilité sociale qui m’égalise au niveau de mon interlocuteur, ainsi, si ce dernier efficient, je le serais aussi.
Ce qui me choque le plus dans mes relations, est ce constat que j'ai récemment fait, un "Je sais." qui se répete sans discontinu dans ma boite-à-penser lorsque mon interlocuteur aborde un sujet avec moi ; l'avez vous aussi ?

Bonjour,
Lorsque j'étais en terminale, ma prof de philo nous a dit : "la philosophie, c'est l'art de questionner les questions, bien plus que la faculté d'y répondre". Ce vecteur a toujours guidé ma pensée et a fortement profité au développement de mon esprit critique, à ma résistance à l'oppression, à mon empathie.
Et, pour mettre en pratique la chose, j'interroge la formulation "la véritable intelligence" ? Pourquoi véritable ? C'est donc qu'il y en aurait a contrario une fausse, ou une falsifiée ? Il existerait une AIC (appellation d'intelligence contrôlée), comme il existe les AOC (appellation d'origine contrôlée) ?
Quels rapports entretiennent l'intelligence et la liberté ?
A bientôt, je vais au boulot !
Bonne journée.

Il faudrait effectivement deja donner une definition de ce qu'est "La veritable Intelligence"...

Le point d'interrogation est a la fois un symbole de renonciation et une raison d'exister !

Nous devrions poser la question a notre ami le Lapin

" Le point d'interrogation est a la fois un symbole de renonciation et une raison d'exister ! "

Enki, j'aime bien cette formulation. Elle attise ma gourmandise et ma curiosité.
Cela me rappelle cette partie du dialogue entre le Petit Prince et le Serpent :
Le Petit Prince : "Pourquoi parles-tu toujours par énigme ?"
Le Serpent : "Je les résouds toutes".

Je pense moi aussi que l'intelligence consiste à la fois à poser des questions et à apporter des réponses, mais avec des nuances.

Déjà il y a une distinction importante, entre le point de vue d'une recherche, qu'on peut ramener au cas d'un individu qui la conduit, et le point de vue de la communication et de l'enseignement.

Si je me pose des questions (notamment en en remettant en question d'autres) ou si je recherche des réponses originales, dans les deux cas c'est l'intuition qui est en action, selon une démarche philosophique ou bien scientifique. Sur le plan des questions j'exprime une problématique ou je construis des concepts, sur le plan des réponses je propose une structure ou j'élabore une méthode de résolution pour la trouver. On retrouve en gros la distinction entre créer et inventer, démarches qui sont le plus souvent associées.

Maintenant, si je pose à l'autre des questions ou si je lui apporte des réponses (et si l'on exclut le cas d'une recherche commune, qui peut se ramener à celui de la recherche individuelle), l'enjeu, c'est au fond celui d'un apprentissage : je cherche à apprendre de l'autre ou bien je tente de lui enseigner des connaissances.
Si tout le monde était autodidacte, il n'y aurait pas besoin d'enseigner, sans doute. J'ai souvent eu l'impression de savoir sans avoir appris, ou tout au moins sans avoir appris d'une façon scolaire. Mais j'ai aussi beaucoup appris en suivant des enseignements, que ce soit en les suivant ou en les captant au passage et en les traitant à ma façon.
Alors comment relier la question d'un enseignement, considéré comme nécessaire, et celle de l'intelligence ? Poser des questions à un élève, à supposer qu'elles ne soient pas évidentes, c'est l'inciter à réfléchir par lui-même, un peu comme si on l'instituait chercheur, peut-être pas directement créateur de nouvelles questions, mais tout au moins inventeur de réponses (même si ce sont des réponses déjà connues). Mais ce n'est pas possible avec tous les élèves dans la même mesure, sans compter que cela dépend du niveau de l'enseignement. Parfois il faut bien apporter des réponses toutes faites, pour ne pas laisser l'élève en butte à des incertitudes et à des difficultés qui lui sont propres.

Alors tout cela me conduit à envisager une autre façon de répondre à la question posée. D'un point de vue philosophique, c'est sans doute les questions qui importent, et en effet celles qui portent non seulement sur les réponses mais aussi sur les questions déjà formulées. Mais cela ne veut pas dire que la démarche qui consiste à chercher des réponses n'est pas philosophique. Simplement, si les réponses sont explicites et pertinentes, elles entrent dès lors, comme résultats de la démarche, dans le champ de la science.

Celui qui pose la question s'intéresse et veut savoir.

Celui qui pose la question veut trouver la réponse et la trouvera.

Il saura résoudre donc ensuite la problématique.
Donc pour moi, la véritable intelligence (ça n'engage que moi) est celle de poser la question.

Car résoudre n'est pas inné. On a appris avant. on s'est posé la question au moins à soi même.

Problématique résolue pour ma part !!