Apprendre à s'aimer soi-même

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Apprendre à s'aimer soi-même  Empty Apprendre à s'aimer soi-même

Message par eidôlon Mar 13 Fév 2024 - 21:50

Bonjour,

Après quelques années sur le forum, je n'ai toujours pas passé de test mais j'y songe un peu plus actuellement.
Me voilà en période difficile émotionnellement suite à une rupture amoureuse et à un accident de voiture où je me suis vue mourir. Je crois avoir besoin de faire une introspection et très probablement de voir un psy pour les conséquences de mon accident.
Revenons-en au point de départ, pourquoi suis-je venue sur ce forum ? A la base, je m'interrogeais sur moi et mon parcours et un certain décalage au niveau de ma réflexion. Je ne suis toujours pas convaincue qu'il y ait un quelconque lien avec le côté HP mais toujours est-il que j'ai un problème entre moi et mon cerveau. C'est étrange de dire cela mais je ne peux pas l'exprimer autrement ...

J'aimerais partager mon expérience et mon vécu pour savoir si d'autres personnes se retrouvent dans ma manière de me voir ou si on pourrait me conseiller sur une piste pour me comprendre et m'accepter, savoir si je dois suivre la piste de la psychologie cognitive ou la psychologie pure ou les deux.
Dans mon enfance, j'ai appris à lire rapidement ce qui m'a valu un saut de classe quand j'étais très jeune. En primaire mon niveau scolaire était bon, voire très bon malgré un désintérêt total pour l'école, je n'ouvrais jamais les livres et je passais mes soirées à imaginer des histoires (sûrement un moyen d'échapper à une réalité familiale peu joyeuse). L'imagination a occupé une (trop) grande place dans ma vie, au point d'être toujours dans la lune au quotidien. Ma famille ne me correspondait en rien, à l'époque je me suis créé une mère imaginaire qui soit forte, intelligente, à l'écoute et protectrice pour me soutenir et me réconforter. Les jeux video et les mangas/animes m'ont beaucoup aidé aussi car j'avais besoin d'évasion, ce besoin crucial d'échapper à la réalité alors qu'extérieurement tout se passait bien, mise à part que j'étais sage, très sage.
Ensuite vint la période du collège, un carnage. Plein de décès de personnes importantes à mes yeux dans ma famille, harcèlement scolaire, les engueulades dans la famille notamment pour les soucis financiers puis grosses chutes dans mes résultats scolaires.
J'avais la boule au ventre à l'idée d'aller à l'école et pour rentrer chez moi, l'idée de suicide m'est venue à l'esprit mais j'ai sans cesse continué à me rassurer à travers les jeux vidéo et mes histoires au point de me demander si j'allais devenir folle à force de fuir la réalité. Evidemment ça a été compliqué de faire des études car je voulais m'en aller vite de ma famille et financièrement c'était impossible, donc j'ai vite cherché du travail.
En ayant vite obtenu un CDI j'ai pu suivre parallèlement des études dans ce qui me plaisait, cela fait maintenant des années que j'étudie à côté du travail pour évoluer mais finalement j'ai dû souvent me reconvertir en espérant obtenir enfin un profil "normal" avec des diplômes et un bon job, un jour j'y arriverai ! Very Happy . Ceci dit je ne me plains pas, j'ai enfin un peu de stabilité professionnelle, plus qu'à compléter mes diplômes pour atteindre enfin le bac+5, tant désiré des employeurs.

Tout cela pour donner un contexte, à présent je vous exposer mes problèmes avec moi-même et mon fichu cerveau capricieux. Enfant, j'étais très casse pied, j'étais la mademoiselle "je sais tout" insupportable (malheureusement j'avais souvent raison) donc je faisais des leçons aux adultes, autant dire que je me suis prise des claques pour ça Very Happy

A l'école j'étais toujours la dernière à finir car j'avais un gros souci sur les consignes, elles me semblaient souvent ambigus, je voyais les sens différents et j'étais incapable de savoir ce qu'on attendait de moi, donc je commençais une première réponse mais après je me disais "non c'est peut etre pas ça en fait" et je recommençais tout, mes devoirs étaient brouillons et dans le lot d'incertitudes, j'avais des réponses pertinentes et d'autres loin très loin de ce qui était attendu. Une personne intelligente aurait levé la main pour demander des précisions sur les questions mais j'étais trop timide et j'essayais de me débrouiller toute seule, très bête de ma part. Je faisais des crises de nerfs ensuite en me disant que j'étais nulle et idiote, je me suis fait beaucoup de mal physiquement et intellectuellement sur ce sujet.
C'est un premier point, ensuite au collège et plus tard, il m'arrivait d'avoir les réponses venant directement à l'esprit (comme si je les avais sous les yeux) mais incapable d'expliquer la démarche !! Ca m'a échappé de donner une réponse en cours de physique et le prof m'a demandé ensuite d'aller au tableau, une catastrophe car j'étais incapable d'expliquer le pourquoi du comment ... Parfois je vais très vite et tout semble facile, parfois je suis incapable de comprendre quoi que ce soit et je suis lente, très lente, surtout quand les gens me parlent, je n'arrive pas à me concentrer sur l'explication, ça rentre par une oreille puis sort par l'autre et je rentre à nouveau dans la boucle infernale de la dévalorisation ... Je n'ai aucune maîtrise de la performance de mon cerveau, comme si tout était lié à l'émotion, c'est une grande souffrance à vivre car je ne peux pas me faire confiance ...
Voilà mon désarroi actuel : même si dans les faits j'ai réussi très correctement l'ensemble de mes études et que les entreprises sont globalement satisfaites, j'ai vraiment des moments où je suis juste idiote, je n'arrive pas à mettre en lien ce qu'on m'explique et je tends à me dévaloriser encore plus. Et je déteste les situations de travail où les gens m'observent, je panique, je perds mes mots ... ce qui n'arrange pas les choses.

Bref si certains comprennent mes problèmes, je suis toute ouïe pour des pistes d'amélioration ou des trucs et astuces qui puissent m'aider.
Je me sens bloquée dans la vie amoureuse et professionnelle à cause de tous ces problèmes car je suis très négative sur moi-même alors que paradoxalement j'ai une pêche incroyable pour les autres, les motiver, les aider. Les gens sont souvent très surpris de voir la différence de confiance en moi selon les situations.

Comment se faire confiance et s'aimer ? Telles sont mes questions actuelles.

Merci pour l'écoute en tout cas et bonne soirée !

eidôlon

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Message par RonaldMcDonald Mer 14 Fév 2024 - 11:36

eidôlon a écrit:Bonjour,

Bonjour. Ton texte est bourré d'éléments, alors je crois que je vais saucissonner. Sinon, je ne vais pas m'en sortir. J'espère que tu ne m'en voudras pas.


eidôlon a écrit:Me voilà en période difficile émotionnellement suite à une rupture amoureuse et à un accident de voiture où je me suis vue mourir. Je crois avoir besoin de faire une introspection et très probablement de voir un psy  pour les conséquences de mon accident.

Pour un trauma "simple" comme un accidente de voiture (même particulièrement violent), l'EMDR est souvent rapide et efficace. Souvent. Pas toujours. Pour la rupture amoureuse, c'est plus, euh, lourd, EMDR ou pas, généralement. A supposer que l'accident ne fasse pas partie d'une chaine émotionnelle complexe, évidemment.

eidôlon a écrit: Revenons en au point de départ, pourquoi suis-je venue sur ce forum ? A la base, je m'interrogeais sur moi et mon parcours et un certain décalage au niveau de ma réflexion. Je ne suis toujours pas convaincue qu'il y ait un quelconque lien avec le côté HP mais toujours est-il que j'ai un problème entre moi et mon cerveau. C'est étrange de dire cela mais je ne peux pas l'exprimer autrement ...

On est beaucoup dans ce cas ici.

eidôlon a écrit:J'aimerais partager mon expérience et mon vécu pour savoir si d'autres personnes se retrouvent dans ma manière de me voir ou si on pourrait me conseiller sur une piste pour me comprendre et m'accepter, savoir si je dois suivre la piste de la psychologie cognitive ou la psychologie pure ou les deux.

ça, c'est très difficile à répondre. On est tous très différents, et il n'y a qu'un seule manière de savoir, c'est d'essayer. EMDR mise à part (et ça ne traite que certains traumas, ce qui est toujours bon à prendre), il y a assez peu de prévisibilité sur ces processus. Désolé de ne pas être utile.

eidôlon a écrit:(.../...)
Ensuite vint la période du collège, un carnage. Plein de décès de personnes importantes à mes yeux dans ma famille, harcèlement scolaire, les engueulades dans la famille notamment pour les soucis financiers puis grosses chutes dans mes résultats scolaires.

Ca, c'est du trauma complexe, j'en ai peur. Complexe, dans le sens "chaque épaisseur en cache une autre".

eidôlon a écrit:En ayant vite obtenu un CDI j'ai pu suivre parallèlement des études dans ce qui me plaisait, cela fait maintenant des années que j'étudie à côté du travail pour évoluer mais finalement j'ai dû souvent me reconvertir en espérant obtenir enfin un profil "normal" avec des diplômes et un bon job, un jour j'y arriverai !  Very Happy . Ceci dit je ne me plains pas, j'ai enfin un peu de stabilité professionnelle, plus qu'à compléter mes diplômes pour atteindre enfin le bac+5, tant désiré des employeurs.

Le Bac+5 a quand même l'avantage de mettre tout le monde sur une certaine norme en matière d'approche des situations. Ce n'est pas si inutile que ça a l'air, mais plus pour l'aspect normatif - qui facilite la communication - que pour le contenu, qui peut être parfois très bien, parfois totalement, euh, je vais rester poli.

Effectivement, l'aspect désirabilité ouvre des portes, ce qui est plutôt rassurant pour l'avenir, quand on cherche une nouvelle voie.

eidôlon a écrit:Tout cela pour donner un contexte, à présent je vous exposer mes problèmes avec moi-même et mon fichu cerveau capricieux. Enfant, j'étais très casse pied, j'étais la mademoiselle "je sais tout" insupportable (malheureusement j'avais souvent raison) donc je faisais des leçons aux adultes, autant dire que je me suis prise des claques pour ça Very Happy

un fierce Nerd? (désolé, c'est en anglais - je ne sais pas si ça te correspond, mais j'ai croisé des gens comme ça, et ton récit m'y fait penser)

eidôlon a écrit:A l'école j'étais toujours la dernière à finir car j'avais un gros souci sur les consignes, elles me semblaient souvent ambigus, je voyais les sens différents et j'étais incapable de savoir ce qu'on attendait de moi, donc je commençais une première réponse mais après je me disais "non c'est peut être pas ça en fait" et je recommençais tout, mes devoirs étaient brouillons et dans le lot d'incertitudes, j'avais des réponses pertinentes et d'autres loin très loin de ce qui était attendu. Une personne intelligente aurait levé la main pour demander des précisions sur les questions mais j'étais trop timide et j'essayais de me débrouiller toute seule, très bête de ma part. Je faisais des crises de nerfs ensuite en me disant que j'étais nulle et idiote, je me suis fait beaucoup de mal physiquement et intellectuellement sur ce sujet.

Non tu n'est pas seule. Un des soucis, c'est que les problèmes sont posés en prenant en comte le niveau escompté des gens. Ceux qui sont trop faibles pour comprendre, mais aussi ceux qui sont trop forts et voient des pièges là ou ils ne sont pas censés en voir, ainsi aussi que les gens au bon niveau mais avec une manière de pensée différente, tous ceux-là sont pénalisés.

eidôlon a écrit:C'est un premier point, ensuite au collège et plus tard, il m'arrivait d'avoir les réponses venant directement à l'esprit (comme si je les avais sous les yeux) mais incapable d'expliquer la démarche !! Ca m'a échappé de donner une réponse en cours de physique et le prof m'a demandé ensuite d'aller au tableau, une catastrophe car j'étais incapable d'expliquer le pourquoi du comment ... Parfois je vais très vite et tout semble facile, parfois je suis incapable de comprendre quoi que ce soit et je suis lente, très lente, surtout quand les gens me parlent, je n'arrive pas à me concentrer sur l'explication, ça rentre par une oreille puis sort par l'autre et je rentre à nouveau dans la boucle infernale de la dévalorisation ... Je n'ai aucune maîtrise de la performance de mon cerveau, comme si tout était lié à l'émotion, c'est une grande souffrance à vivre car je ne peux pas me faire confiance ...

Sur ce point là, il me faut un miroir de qualité, j'ai l'impression de lire dans mon propre cerveau:

Au lycée, je me faisais taper dessus par la prof de physique qui disait explicitement "la réponse ne peut pas tomber du ciel". Ben si. Et je n'entravais que couic à la biologie. blocage émotionnel (je passe le détail).

On en fonctionne pas tous pareils. Certains, comme toi ou moi, marchent plus à l'émotionnel, d'autres à la régularité. La question n'est pas de savoir comment on change (je ne crois pas que ça soit possible, en tous cas pas volontairement, et ça doit être super rare). La question est de savoir comment on se gère. Et je suis encore un apprenti à ce niveau.

eidôlon a écrit:Voilà mon désarroi actuel : même si dans les faits j'ai réussi très correctement l'ensemble de mes études et que les entreprises sont globalement satisfaites, j'ai vraiment des moments où je suis juste idiote, je n'arrive pas à mettre en lien ce qu'on m'explique et je tends à me dévaloriser encore plus. Et je déteste les situations de travail où les gens m'observent, je panique, je perds mes mots ... ce qui n'arrange pas les choses.

je peux là aussi ressortir le miroir. Pas grand conseil à donner, si ce n'est apprendre à faire avec. C'est à la fois une force et une faiblesse. C'est comme ça.

eidôlon a écrit:Bref si certains comprennent mes problèmes, je suis toute ouïe pour des pistes d'amélioration ou des trucs et astuces qui puissent m'aider.
Je me sens bloquée dans la vie amoureuse et professionnelle à cause de tous ces problèmes car je suis très négative sur moi-même alors que paradoxalement j'ai une pêche incroyable pour les autres, les motiver, les aider. Les gens sont souvent très surpris de voir la différence de confiance en moi selon les situations.

Pour la vie amoureuse, il faut trouver quelqu'un de pas totalement incompatible avec notre fonctionnement. C'est difficile. Ma femme a des cotés staliniens, mais ça tient parce qu'elle a la hantise du comportement masculin typique (qu'elle associe à "dilapider argent, boire, taper femme et enfant, se vanter de la taille de sa bite") et qu'elle fait des efforts. Et moi aussi je fais des efforts. Ce n'est pas le cas de tout le monde.

eidôlon a écrit:Comment se faire confiance et s'aimer ? Telles sont mes questions actuelles.

Regarde en arrière tout le chemin parcouru. Tout ce que tu as fait que les autres n'auraient pas su faire. Tu n'est pas comme eux? On s'en fout. Tu assures, tu est cool à ta manière, et tu as toutes les raisons de te sentir fière de tes qualités et de ce que tu en as fait.
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