Pattes de mouches d'un papillon

Songe

Il est un pays dont je me plais souvent à arpenter les chemins serpentant entre collines et vallées.
L’air y est doux ; le chant des oiseaux y est une musique, et celui des ruisseaux, du vent dans les roseaux et des cigales espiègles.
Ah ! J’aime promener mon regard sur toutes les merveilles qu’il abrite. Fées et licornes dans les clairières fleuries ; sensuelles sirènes qui, dans l’onde, s’ébattent ; malicieux farfadets… Les bois regorgent d’animaux paisibles, les villes et les villages y sont accueillants et l’on s’y attarde nonchalamment.
Las ! N’allez pas cependant au-delà des sentiers. Il est des lieux obscurs qu’il vaut mieux éviter.
Là où la forêt s’assombrit, là où l’ombre des montagnes ne s’éclaire jamais, là où les eaux profondes ne sont plus que ténèbres, sont tapies toutes sortes de créatures qui, si vous n’y prenez garde, pourraient vous mener de vie à trépas.
Nombreux sont ceux, ignorant le danger, qui cherchent ardemment à y pénétrer. Mais ceux qui sont en quête de cette contrée ne peuvent présentement y entrer.
Ce n’est que quand, de guerre lasse, ils déposent les armes, que s’offrent enfin à eux les prairies verdoyantes, les champs fertiles et les âmes confiantes. Alors, un repos salvateur leur est offert.


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Pour celles et ceux dont la vie fait grise mine…    


Saison froide

Las ! Aujourd’hui, la joie a quitté mon visage,
Un froid glacial a pris possession de mon cœur.
Dans le ciel, je ne vois que de mauvais présages
Et tout ce que je goûte est fade et sans saveur.

Une pluie battante a trempé mes vieux os,
Des larmes incessantes ont coulé jour et nuit
Et seul un long silence répond à mes sanglots ;
Je me noie dans la peur, le chagrin et l’ennui.

La vie s’est allégée de toutes ses promesses,
Le vent a balayé les rêves et les espoirs,
Les envies ont laissé leur place à la détresse ;
Je me retrouve seul, encore une fois, ce soir.

De bien sombres pensées s’abattent sur mes tempes,
Un brouillard persistant vient cacher à ma vue
Les bonheurs de la vie et la lumière des lampes.
J’ai perdu ma fierté et je me suis perdu.

Et pourtant, après tant de cris et tant de pleurs,
Après une saison de longue désespérance
Pourront se dissiper la tristesse, la fureur
Et poindre les prémices d’une remise en confiance.

C’est ainsi que viendra le temps du renouveau
Où les idées bourgeonnent et les sourires fleurissent,
Les malheurs du passé formant un bon terreau
Pour les nouveaux projets et les liens qui se tissent.


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Je te remercie pour le partage.