Incapacité à avoir une relation amoureuse

Bonjour à tous,

Je suis une zèbre de 31 ans et je n'arrive pas à être en couple avec quelqu'un. Les histoires que j'ai pu avoir n'ont jamais dépassé quelques sorties, essentiellement, je pense, parce que je ne sais pas adopter le bon comportement. En réalité, dès que je dois interagir avec quelqu'un, cela m'angoisse beaucoup, je me pose des tas de questions et je ne suis pas naturelle. Le temps passant, j'arrive à me détendre un peu et à entretenir une conversation, même avec une nouvelle personne, et j'ai souvent l'impression que les premiers rendez-vous se passent bien, ça dure plusieurs heures, il y a un vrai échange.
Mais ensuite, la relation ne s'enclenche jamais, essentiellement parce que je sens que l'autre en face n'est pas très motivé, du coup, je n'insiste pas, voire je pense que je me montre carrément froide. En étant tout à fait honnête, je pense aussi que c'est parce que je ne suis pas très investie et que j'ai du mal à trouver le garçon que j'ai rencontré vraiment intéressant. J'ai des centres d'intérêt qui ne sont pas trop de mon âge ou qui sont peut être trop "élitistes" (je lis des essais politique, j'adore l'histoire, la géopolitique, l'art sous toutes ses formes...) et je me sens toujours en décalage par rapport aux hommes que je rencontre qui, invariablement, sont des fana de randonnée (que je hais) ou de manière générale, très sportifs, et s'intéressent peu à des choses plus intellectuelles. Je fais pourtant l'effort, quand je les rencontre, de m'intéresser à ce qu'ils aiment et de leur poser des questions.
Mon boulot (je suis magistrat) est aussi très prenant et me passionne mais, à mon avis, c'est un facteur supplémentaire d'isolement. Il m'a conduite en Martinique depuis bientôt trois ans. Si je l'ai vécu au début comme une aventure, j'ai l'impression que ça contribue à prolonger mon célibat puisque la plupart de mes collègues sont en couple, avec des enfants. La nature de mon boulot fait que je ne peux pas toujours vraiment parler à l'extérieur de ce que je fais, il m'arrive souvent de travailler tard ou le week-end. Ainsi, il est difficile de suivre une activité, même si je fais du théâtre et du dessin. Il ne me reste que les sites de rencontre pour rencontrer quelqu'un mais j'ai l'impression que ma nature de zèbre fait que, de toute manière, j'instaure une distance avec les gens, pour me protéger. C'est devenu tellement automatique que je ne sais plus comment faire. On m'a dit maintes fois qu'il fallait que je m'ouvre aux autres et j'ai vraiment essayé, en participant à des activités, en participant à des voyages en groupe,...Mais plus le temps passe, plus je désespère, en ayant l'impression que ce sont les autres qui ne sont pas assez ouverts, qui ne parlent que d'eux et qui agissent égoïstement. Je dis cela car je suis assez vite blessée par des comportements qui peuvent paraître anodins (par exemple, après un 1er rdv avec un garçon qui s'était bien passé, il m'a proposé qu'on se revoie. Je lui ai proposé un jour, il m'a dit ok et, le jour venu, pas de nouvelles de sa part, pour qu'il me dise, plusieurs heures après, qu'il était juste crevé). Le sachant, j'essaie de me contrôler et de ne pas me montrer vexée mais je trouve quand même qu'il y a des comportements qui ne se font pas, et ça ne passe pas.

Et si j'essayais jusqu'à présent de profiter quand même de la vie, je suis de plus en plus angoissée par l'idée de ne jamais arriver à trouver quelqu'un qui me correspond, et de toujours rester cette extraterrestre.

Désolée, c'est certainement un sujet qui a été maintes fois abordé et c'est sans doute un peu confus, mais j'arrive à court de solution pour essayer de comprendre ce qui ne va pas chez moi,

Merci

Bonjour,

J’arpentai cette section du forum parce que je suis plus ou moins dans une situation similaire. Du coup lire ton témoignage me fait me sentir un peu moins seul, en revanche je ne sais pas si je suis apte à te conseiller. Personnellement j’apprends à accepter le fait que je ne sois pas fait pour les relations amoureuses et qu’il faille que je m’accomode de la solitude, mais c’est frustrant car ça laisse un sentiment permanent d’incomplétude qui n’est pas toujours évident à ignorer.

Les gens comme toi ou moi n’arrivent pas à simuler l’intéret et le sentiments. Et en plus de ça nous ne sommes pas faciles à stimuler pour les autres. Résultat nous sommes seuls et nous le restons, c’est une des conséquences de notre malédiction.

Courage.

J'ai été seul jusqu'à 29 ans. J'ai rencontré ma femme, elle avait 32 ans, j'étais son premier mec. On était pas bien adroits, tous les deux. Nos tendances asperger respectives(non diagnostiquées, mais plus j'y pense, et plus ça me parait évident que c'est ça qui fait ciment) nous ont permis de nous considérer comme mutuellement acceptables, je crois.

Le truc, c'est que depuis, de temps en temps, j'ai des touches(pas beaucoup, mais c'est toujours plus que zéro). Je ne donne pas suite, évidemment, mais je sens bien que le fait d'avoir prouvé que je savais tenir une relation longue avec une femme est perçu comme un point positif. J'ai sans doute aussi appris à être moins étranger avec la gent féminine - ma femme est certes très en dehors de la norme, mais ça reste une femme. Et elle m'a appris des milliards de trucs à ce sujet, sans même le vouloir.

C'est toute la difficulté du truc : une fois qu'on a pratiqué(et pas juste quelques semaines), il est plus facile de trouver avec qui pratiquer. Alors que tant qu'on est seul, c'est bien compliqué. On a pas le ressenti qui va bien pour établir un contact. Maintenant, j'ai ce ressenti, et je peux discuter avec des femmes sans passer pour un extra-terrestre.

Mais pour sortir du cercle vicieux, je n'ai hélas pas de solution toute faite. Ma rencontre avec ma femme tiens du concours de circonstances impossible à reproduire.

Salut,

Je ne désignerais pas tant ton incapacité à avoir une relation amoureuse que la source de cette incapacité, en l'occurence l'homme (ou les hommes) que tu as pu fréquenter. Je crois que c'est leur incapacité à eux à être corrects, honnêtes, gentils, intéressants qui est en cause. Tu dois chercher/attendre quelque chose qu'ils n'ont pas en eux.

Je ne dis pas qu'il faut revoir les critères à la baisse, ou s'accomoder de la solitude (ce qui n'est pas une solution, on ne s'accomode pas d'une chose que l'on n'a pas choisie... Enfin si, on peut, mais c'est préférable de ne pas le faire pour sa santé mentale). Du coup, pourquoi ne pas envisager (si tu es testée) une inscription à Mensa ou participer à une IRL dans ta région (voir la partie "Prairie" de ce forum pour des rencontres) pour faire des rencontres amicales. Il me semble qu'il est prouvé qu'on rencontre sa moitié essentiellement dans son groupe d'amis ou au boulot

Faire la bonne ou la mauvaise rencontre dépend beaucoup de notre état d'esprit du moment.
Donc, oui, ça vient des gens que tu fréquentes mais aussi en partie de toi.
Fais toi plaisir avant tout et tu attireras les bonnes personnes

Bonjour @lily1988.

En ce qui concerne les comportements "anodins", je dirai plutôt qu'ils peuvent être "habituels" mais pas "anodins".
Ne pas prévenir quelqu'un qu'on ne va pas au rendez-vous qu'on a fixé, zèbre ou pas, ce n'est pas correct ni respectueux. Et même si cela ne fait jamais du bien de subir cela, cela donne une idée sur l'attitude d'une personne...

Selon moi, tu es "dure" avec toi-même en disant "comprendre ce qui ne va pas chez toi". Je ne pense pas qu'il s'agisse que ça n'aille pas chez toi mais bien chez les autres, ni de dire que "ça vient" de toi ou des autres, ou des deux.

Je pense que tu as le droit d'aimer ce que tu aimes, sujets "élitistes" ou pas comme les autres ont le droit d'aimer d'autres choses.
"Malheureusement", il y a aura statistiquement moins de gens intéressés par les sujets que tu évoques mais selon moi, il ne s'agit pas de dire que tu es "trop" ci ou "trop" ça, ou que les gens sont pas assez ci ou pas assez ça. Tu aimes ceci ou cela et ça implique certaines "contraintes" plus ou moins fortes, dont le nombre de gens qui partagent cette passion pour ci ou ça.

Je ne suis jamais allé sur un site de rencontres donc mes considérations sont peut-être naïves. Le scénario avec ton interlocuteur qui t'intéresse peu semble se répéter. Y a-t-il possibilité que tu puisses aller sur des sites de rencontres plus "spécifiques" aux domaines de discussion que tu recherches ? Pas sûr que ça soit facile en Martinique, comme c'est relativement petit...

Je ne te dirai pas de faire une croix sur l'amour, mais je ne peux pas non plus dire qu'il suffit que tu sois ci ou ça pour que l'amour te tombe dessus.
Je pense qu'il faut être en cohérence avec soi-même : si tu ne te sens pas naturelle, c'est que ça ne "matche" pas, donc ce n'est pas la peine "d'insister". Tu peux garder contact mais je doute que tu puisses "vivre" avec quelqu'un quand tu te "surveilles" en permanence, ce qui n'exclut pas les efforts non plus.
Malheureusement, être en cohérence avec soi-même implique parfois la solitude. Il faut alors "choisir" : être seul ou mal accompagné, pendant un temps plus ou moins long. Par contre, même si c'est très facile à dire, au point qu'on aura encore cette conversation dans 5 ans, je ne pense pas qu'il faille voir les choses en termes de fatalité ou de malédiction.

Comme je le disais à mes élèves qui me répondaient "de toute façon, ça sert à rien que j'essaye, j'y arriverai pas", c'est sûr que si l'on n'essaye pas, on ne risque pas d'y arriver. Même si essayer ne garantit pas la réussite, même avec beaucoup d'efforts.
Sauf qu'en surmontant les obstacles, en analysant ce qui n'a pas marché pour éviter de reproduire les mêmes erreurs, on se prépare pour la fois d'après, qui sera peut-être la bonne...

J'entends ton angoisse de ne jamais trouver quelqu'un qui te correspond et je pense qu'on est nombreux, zèbres ou pas, à la partager. Mais, la chose sur laquelle on a la main, en partie, c'est notre choix d'essayer de rentrer en contact et d'être ouvert aux autres. On peut déclencher l'envie de se livrer chez les autres, mais le choix de le faire ou non leur appartiendra toujours. Peut-être sont-ils moins ouverts... Peut-être y a-t-il plus de gens moins ouverts que de gens ouverts mais cette donnée, tu ne peux la maîtriser... La seule (?) solution reste d'essayer, encore et toujours. Même si ça fait mal, souvent... (je suis en plein dedans en ce moment, et pourtant je suis là à écrire ceci...)

Alors, même si c'est très simple à écrire, ne désespère pas et concentre-toi sur l'instant présent. Cela ne garantit rien certes. Ce qui est fait est fait (même s'il est judicieux d'essayer d'en tirer les leçons) et ce qui est à venir (et il est judicieux d'y réfléchir pour ne pas faire n'importe quoi) dépendent d'une chose : de ce qui se joue à cet instant.

Fais de ton mieux. Ce sera au moins ça de fait.

Bonjour Lily,

Ton message est intéressant, car tu te présentes comme une femme paradoxalement très bien construite, et très immature. Un emploi intéressant, pas peur de voyager, quelques loisirs, des rencontres sportives -mieux vaut lire que tu rencontres des sportifs que des limaçons - et puis, de l'autre côté, la conscience d'un manque, la difficulté à aller dans une nouvelle routine, très peu d'expérience de la féminité.

On ne sait pas si tu es jolie, allergique à telle hormone, si tu as peur du viol, si tu cherches un innocent coupable seulement de t'aimer, comment les invitations s'échangent...

Etre vexée, ça fait partie des aléas de la quête. J'espère qu'en gardant confiance dans tes qualités humaines, tu seras disponible pour l'humanité, et donc l'amour.

@Ronald, c'est sympa de partager ta propre rencontre. Plus c'est atypique plus on retrouve l'espoir d'imaginer un autre possible.

lily1988 a écrit:Bonjour à tous,
En étant tout à fait honnête, je pense aussi que c'est parce que je ne suis pas très investie et que j'ai du mal à trouver le garçon que j'ai rencontré vraiment intéressant.

j'instaure une distance avec les gens, pour me protéger.

Je pense qu'il n'y a pas besoin de chercher plus loin. Tu ne reçois qu'à mesure de ce que tu es prête à donner, c'est à dire peu, donc dans leur attitude peu investie, ils te renvoient à ta propre retenue. Et tu sais déjà que cette distance qui te protège est aussi celle qui t'empêche de partager et de nourrir une intimité émotionnelle donc de vivre la relation que tu souhaites vivre aujourd'hui. Ta muraille est aussi ta prison.

Je dis cela car je suis assez vite blessée par des comportements qui peuvent paraître anodins (par exemple, après un 1er rdv avec un garçon qui s'était bien passé, il m'a proposé qu'on se revoie. Je lui ai proposé un jour, il m'a dit ok et,  le jour venu, pas de nouvelles de sa part, pour qu'il me dise, plusieurs heures après, qu'il était juste crevé). Le sachant, j'essaie de me contrôler et de ne pas me montrer vexée mais je trouve quand même qu'il y a des comportements qui ne se font pas, et ça ne passe pas.

C'est pas anodin du tout, ça en dit long sur les valeurs profondes de la personne. Si elle ne donne pas d'importance au fait de tenir l'autre informé, d'avoir ce minimum de considération, ne regarde pas le petit acte en lui même mais ce qu'il révèle ("qui vole un oeuf vole un boeuf").

J'aime beaucoup ton message Inconvenient Truth... Notamment sur le choix d'essayer / de continuer à essayer, c'est sans doute le seul qu'on a.

@lily1988
Comme certain.es l'ont dit plus haut, je pense aussi qu'on est nombreux.ses à ressentir ça et à se demander si un jour on rencontrera quelqu'un.e qui nous correspond pour passer un bout de chemin avec (et à se demander à un moment mais qu'est-ce qui ne va pas chez nous)

Certain.es l'ont joliment dit plus haut, à part être soi-même (avoir réglé les pb de soi-même avec soi-même le cas échéant), tirer les leçons de son passé et continuer à se mettre en posture de faire des rencontres et de rester ouvert.e à l'autre (parce qu'on ne peut pas tout miser sur le.a facteur.trice ou le.a livreur.se qui sonne à notre porte !!), je ne suis pas sûre qu'il y ait beaucoup plus à faire.

Dans les choses que j'avais listées à un moment pour rencontrer des gens avec qui la probabilité de partager des affinités me semblaient plus importantes qu'ailleurs (après je n'y vais jamais dans le but de rencontrer spécifiquement quelqu'un.e mais en me disant "on ne sait jamais") : les IRL ZC/Mensa (enfin quand les activités proposées m'inspirent, sinon je me laisse la possibilité de proposer une sortie sur quelque chose qui m'intéresse/que j'ai envie de faire), aller à des conférences sur des sujets qui m'intéressent en me disant que ça fait tjs au moins un intérêt commun avec une personne dans la salle et un premier sujet de conversation tout trouvé, les ami.e.s d'ami.e.s...

Bonjour à tous,

Merci beaucoup pour vos messages, ça m'a remonté le moral. J'essaie de rester ouverte aux rencontres et je sais bien qu'être déçue fait partie de ce genre d'expérience mais j'ai l'impression d'accumuler les handicaps : outre le fait d'être HPI, mon métier et le fait d'être en Martinique. Surtout ce dernier point : par exemple, les activités culturelles et/ou de rencontres sont très limitées en raison du caractère insulaire (en bref, si on n'aime pas le sport, on est cuit). Le problème est que je pourrais avoir une promotion en restant là où je suis mais je vois bien que je suis en train de sacrifier ma vie personnelle en ne rentrant pas en France et je me retrouve devant un choix absurde, à songer à sacrifier ma carrière pour espérer avoir quelque chose dont l'ombre ne se profile même pas à l'horizon... Et en même temps, je suis dans l'incapacité de laisser ça de côté et de me concentrer sur ce qui fonctionne bien, c'est vraiment envahissant au quotidien, je n'arrive plus à positiver.

La vraie question derrière ça, j'ai l'impression c'est : "Comment se faire des amis loin de chez soi". Il n'y a pas de recette je crois là dessus, parceque je crois avoir le même problème. Ca se résume bien souvent à inviter de vagues connaissances chez toi, puis recommencer, encore, et encore jusqu'à ce que les gens soient disposés à faire pareil pour toi. Et tout ça, après avoir sélectionné au préalable des personnes qui ont de la conversation, des centres d'intérêts convergeants, enfin des gens un peu intéressants quoi...

La vie à deux finalement n'est qu'une extension d'une profonde amitié avec une personne que tu trouves attirante. C'est un(e) BFF avec qui tu couches de temps en temps...

C'est sûrement un peu cynique, mais je crois que le vrai enjeu est là (enfin pour moi, je dois vraisemblablement projeter).

Bonjour Lily1988.

Malheureusement, tu ne peux rien faire sur la pluralité des activités en Martinique, qui se trouve nécessairement limité par le caractère insulaire du lieu, comme tu le dis.

Il y a un choix à faire.
Effectivement, le fait de rentrer en France ne garantit pas du tout le fait que tu rencontres quelqu'un. Cependant, cela maximisera peut-être les chances.
Tu dis que l'ombre de ce "quelque chose" ne se profile pas du tout à l'horizon. Là où tu es, maintenant, peut-être. Mais dans le même temps, il y a une autre chose qui elle se profile : tu l'as toi-même écrit, le sacrifice de ta vie personnelle...

Alors même si le choix est très dur, que préfères-tu ?
De toute façon, tu ne peux pas savoir si tu rencontreras un tel ou un tel en Martinique ou en métropole.
Me vient alors une question : même si tu peux avoir une promotion là où tu es, cela serait-il possible que ce soit le cas aussi en métropole ? (je suis enseignant (en reconversion maintenant), donc je connais un peu les soucis de "mutation"... par contre je ne sais pas comment marche le système pour les magistrats).

Là où je veux en venir, c'est :
- si tu restes là-bas, tu sembles ne pas avoir beaucoup de solutions pour ta vie personnelle même si cela se présente bien professionnellement parlant. Cela te suffira-t-il ?
- si tu reviens, tu maximises les chances pour ta vie personnelle, toutefois sans garantie, mais au prix d'une promotion "certaine" que tu aurais eu là où tu es. Cela te ferait-il regretter amèrement ton départ de Martinique ?

Donc, bien qu'on ne connaisse pas les détails de ta vie, est-il possible pour toi d'envisager un retour pour un gain potentiel de "vie personnelle" en "concédant" une évolution de carrière peut-être moins "rapide" ?

lily1988 a écrit:Bonjour à tous,

Merci beaucoup pour vos messages, ça m'a remonté le moral. J'essaie de rester ouverte aux rencontres et je sais bien qu'être déçue fait partie de ce genre d'expérience mais j'ai l'impression d'accumuler les handicaps : outre le fait d'être HPI, mon métier et le fait d'être en Martinique. Surtout ce dernier point : par exemple, les activités culturelles et/ou de rencontres sont très limitées en raison du caractère insulaire (en bref, si on n'aime pas le sport, on est cuit). Le problème est que je pourrais avoir une promotion en restant là où je suis mais je vois bien que je suis en train de sacrifier ma vie personnelle en ne rentrant pas en France et je me retrouve devant un choix absurde, à songer à sacrifier ma carrière pour espérer avoir quelque chose dont l'ombre ne se profile même pas à l'horizon... Et en même temps, je suis dans l'incapacité de laisser ça de côté et de me concentrer sur ce qui fonctionne bien, c'est vraiment envahissant au quotidien, je n'arrive plus à positiver.

Bonjour Lily,
Je pourrais te répondre sur 2 points : le lieu et l'état d'esprit.
Concernant le lieu, j'ai été confronté à l'exact même problème il y a quelques années lorsque j'ai travaillé à Oman. Le système de visa du pays fait que très peu de femmes étrangères y sont présentes, et encore moins de femmes célibataires hormis quelques femmes de ménage/maison et quelques hôtesses de l'air. Par ailleurs, quelques femmes locales aiment batifoler mais très peu s'engagent dans la voie d'une vraie relation. Parmi les quelques femmes présentes, je n'en ai rencontré aucune qui me convenait vraiment - et, comme toi, la discussion a tourné court. Manque d'intérêt, manque d'éléments communs... Il y avait beaucoup de raisons de ne même pas essayer, pour autant on s'accroche toujours à une forme d'espoir, comme si on baissait la garde/ses critères. Mais ça ne mène à rien, sinon à se sentir seul(e) à 2. Revenir en France a été compliqué, mais salutaire concernant les relations humaines au final. Je ne suis pas un modèle car pas en couple à l'heure actuelle, mais le fait de revenir dans ce type d'univers m'a permis de démultiplier les relations, dont certaines méritant de creuser... Je ne dis pas ça pour pousser au retour en métropole, mais comme élément à prendre en compte.

Concernant l'état d'esprit ensuite : à mon retour d'Oman, justement, aucune amélioration ne s'est faite sentir immédiatement. Il a fallu attendre plus d'un an pour que ça s'améliore. Pas à cause du lieu, mais de mon état d'esprit. J'ai passé un an, à mon retour, à traîner mon spleen et me lamenter du fait que j'étais célibataire et que je ne parvenais pas à rencontrer quelqu'un. Ca se rapproche, je pense, des barrières que tu fixes autour de toi comme système de défense. Le problème c'est que ce système de défense interdit la déception mais interdit également le plaisir. On interdit par défaut les relations en les décourageant (délibérément ou pas) chez les autres. Une fois ma confiance en moi revenue pour plein d'autres motifs non-liés à ma vie sentimentale, j'ai baissé ma garde, j'ai senti que plus d'yeux se tournaient vers moi, que ce que je racontais devenait intéressant et - le comble - qu'il le devenait auprès de personnes que je trouvais moi-même intéressantes! C'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire, mais ce changement de perspective permet de faire sauter beaucoup de difficultés et faciliter les rencontres.

Enfin dernier point sans aucun rapport : si les lettres avant le "y" de ton pseudo étaient différentes, je jurerais que tu es une ancienne camarade de promo perdue de vue.

Bon courage et bonne chance