Je pense trop

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Message par offset Sam 30 Aoû 2014 - 11:52

Je voudrai partager avec vous quelques extraits du livre : Je pense trop de Christel Petitcollin

L’hypersensibilité

«  L’hyperesthésie élargit considérablement la perception du monde et exacerbe la sensibilité. Les hyperesthésiques sont par conséquent des gens hypersensibles. Sensibles à la lumière, au son, à la chaleur ou au froid et surtout à l’overdose de stimulations. Alors, souvent, les hyperesthétiques pètent un câble de façon incompréhensible.
Brusquement, ils explosent : « Mais éteignez donc cette télé que personne ne regarde ! » ou « Est-ce que quelqu’un pourrait fermer (ou ouvrir) cette fenêtre ? »

Grâce à la finesse de leur sens, dans chaque situation, les surefficients mentaux captent beaucoup des éléments généralement inconscients pour les autres. Ils ont vite les larmes aux yeux dans les situations d’attendrissement, se crispent dans les climats de stress et se révoltent quand ils perçoivent de l’injustice. Ils sont sensibles au ton employé, aux mots prononcés, aux expressions du visage, à la gestuelle de leur entourage. Cette hypersensibilité de leur entourage. Cette hypersensibilité les rend avides de précision. Pour eux, un mot est rarement synonyme d’un autre puisque chacun apporte sa nuance. Alors ils sont capables de chipoter pour une inexactitude ou une approximation. Très susceptibles, ils sont vite blessés par les critiques, les reproches, la moquerie ou les intentions cachées de leurs interlocuteurs, qu’ils pressentent instinctivement. C’est très frustrant de percevoir une foule d’informations et de se heurter au déni des proches qui ne les ont pas perçues. « Mais non, tu te fais des idées ! » est certainement la phrase la plus fréquente et la plus frustrante que les surefficients mentaux entendent quand ils essaient de partager leurs impressions.

Leur niveau d’intérêt, leur qualité d’attention et leur capacité à se sentir concerné par le monde qui les entoure sont évidemment proportionnels à leur hyperesthésie. Dans une interview, Amélie Nathomb expliquait à un journaliste aussi amusé qu’étonné, qu’elle se sent coupable dès qu’il se produit une catastrophe dans le monde. Elle insistait : « Qu’il y ait un tremblement de terre, une guerre ou une famine, j’ai l’impression que c’est de ma faute et que j’y suis pour quelque chose. »
Ainsi toutes les informations qu’ils reçoivent touchent profondément les surréficients mentaux, parce qu’ils se sentent concernés par le monde entier. A l’instar d’Amélie Nothomb, il est fréquent que les surréficients mentaux se sentent coupables du mauvais fonctionnement du monde et de leur propre passivité.

Nous le verrons plus loin, le raisonnement de surérficients mentaux est régi par l’hémisphère droit. Or, le cerveau droit est essentiellement gouverné par les émotions et l’affectif. On pourrait dire que les informations transitent par le cœur avant d’arriver au cerveau. Dans ces conditions rester froid et rationnel est quasiment impossible. Les hypersensibles sont envahis par leurs émotions comme autant de tempête incontrôlables. Baladés par leurs changements d’humeur, ils font des montagnes russes entre anxiété, accès de colère ou de rage et des moments de déprime. Mais ils sont aussi capables de s’enthousiasmer, de surfer sur des vagues d’euphorie et de ressentir de vrais moments de joie pure.

Cette hypersensibilité pose beaucoup de problèmes.  A l’inconfort d’être impuissant de garder le contrôle s’ajoute l’incompréhension de ses propres mécanismes et la désapprobation de l’entourage. Car dans notre société, les gens sensibles, émotifs et affectifs sont encore trop souvent considérés comme des gens fragiles, immatures et pulsionnels, donc forcément naïfs, stupides et irréfléchis. La psychologie a même très vite fait de les étiqueter « borderline ».
Si vous faites partie des gens sensibles et émotifs, vous ne le savez que trop ! Votre entourage vous fait sans cesse la morale et vous gronde comme un enfant. C’est stupide de pleurer ou de s’indigner pour si peu. Il ne faut pas prendre les événements autant à cœur. Il faut s’endurcir. Bref, si l’on écoute les réflexions, les critiques et les conseils donnés en boucle aux hypersensibles, il serait préférable d’être dur, froid et insensible en toutes circonstances. Est-ce vraiment ? Il n’y  a pas si longtemps, on le croyait encore. Seul comptait l’esprit rationnel, la logique et les décisions sans affects. Les émotions étaient nos ennemies et ne pouvaient que nous égarer dans nos choix et nos déductions. Heureusement depuis quelques années, le vent tourne, car on commence à s’apercevoir que les émotions ont un rôle significatif dans le processus de pensée et dans la prise de décision.
On parle maintenant de QE (quotient émotionnel), ce QE mesure les compétences de l’individu dans les domaines du contrôle de ses pulsions, de sa motivation personnelle, de son empathie et de sa capacité à s’entendre avec les autres. Les surefficients mentaux ont un grand potentiel émotionnel qui les encombre plus qu’il ne les comble tant qu’ils n’ont pas appris à le dompter.
Jugés, critiqués, honteux de ce qu’ils sont, les gens hypersensibles ont bien évidemment une image déplorable d’eux-mêmes. Pourtant, essayons d’imaginer un monde sans l’expression de cette sensibilité exacerbée. Il n’ y aurait aucune créativité, pas d’empathie, plus d’humour. La population serait rationnelle, dans le self-control permanent et sans chaleur. Que deviendrait l’humanité sans capacité à s’indigner, à se révolter et surtout sans cet enthousiasme souvent complètement fou mais si contagieux ? L’hypersensibilité est un réel contrepouvoir.
L’hypersensibilité fait partie d’un tout. Si vous êtes hypersensible, vous avez les qualités de vos défauts et probablement tous les traits de caractère suivants : vous êtes quelqu’un de bieveillant, d’altruiste et de  chaleureux dans vos relations. Avec vous-même, vous êtes exigeant, toujours prêt à la remise en question et capable d’autodérision. La force de votre intelligence est votre ouverture d’esprit, la curiosité, l’humour et une innocence aussi rafraîchissante que créative. Enfin, votre sens de la justice, votre droiture, votre intégrité et votre authenticité sont sans pareilles. Plus vous vous accepterez dans ce que vous êtes, mieux vous arriverez à gérer efficacement son QE est la connaissance de soi. Au fur et à mesure que l’on avance dans cette connaissance de soi, on se comprend et on devient à même de nommer et accueillir ses tempêtes émotionnelles. Vos émotions deviennent ainsi vos amies et vos guides.

L’hyperaffectivité

Le cerveau des surefficients étant régi par l’affectif, aucune situation ne peut en faire abstraction. Les surefficients mentaux ont réellement besoin d’affection, d’encouragements, de chaleur humaine, de contact et même de câlins, d’un climat relationnel serein et positif. Ayant un ego très faible, ils sont maladivement sensibles au jugement d’autrui, qu’ils ne savent pas relativiser et ont en permanence besoin d’être rassurés sur eux-mêmes. Cela est considéré comme une incongruité par les gens normaux. Pourtant, dans son livre « voyage au-delà de mon cerveau » jill Bolte TAYLOR raconte comment lors de son accident vasculaire cérébral, elle a brusquement ressenti intensément ce manque d’égo, ces besoins d’affection, de douceur et d’encouragements quand son cerveau gauche s’est retrouvé hors circuit et qu’elle a dû fonctionner uniquement avec son hémisphère droit. Pour la première fois de sa vie, elle captait les intentions bienveillantes ou le stress de ses interlocuteurss et elle y était particulièrement sensible. Pour elle, c’était une découverte. Pour les surréficients mentaux, c’est juste leur quotidien.

L’apprentissage notamment, n’est possible que si l’enseignant et la matière à apprendre sont investis affectivement. C’est pourquoi dire à un surefficient mental qu’il travaille pour lui  et non pour son professeur ou pour ses parents est une ineptie.

En  entreprise. C’est une souffrance particulièrement forte pour les surefficients mentaux de devoir travailler dans une ambiance morose ou négative et d’obéir aux ordres d’un chef stupide ou imbu de son pouvoir. Ils se bloquent sous les cris, les réprimandes et la pression. Idéalement il faudrait s’abstenir de toute critique, beaucoup féliciter et rassurer et leur montrer qu’on leur fait confiance : leur envie d’être à la hauteur de nos attentes et de nous prouver de quoi ils sont capables est leur meilleur moteur. Mais rares sont les entreprises à privilégier les encouragements plutôt que les remontrances.

L’hyperempathie

Pour compléter ce tableau, les surefficients mentaux sont des gens hyper empathiques. Ils captent, devinent et surtout ressentent instantanément l’état émotionnel des gens qui les entourent, même quand ils ne les connaissent pas. D’instinct, ils savent quand ça va, quand ça ne va pas et s’imprègnent des émotions des autres, comme de véritables éponges. Mais attention à la confusion : leur empathie ne veut pas dire compassion, elle est plutôt synonyme d’invasion émotionnelle. Ils aimeraient bien  ne pas ressentir les souffrances des autres. C’est souvent de façon soudaine et involontaire qu’ils sont submergés par les états d’âme des gens qu’ils croisent.  Beaucoup s’en plaignent, c’est tellement violent parfois. C’est pourquoi  certains ne supportent pas la foule et la fuient. Outre le bruit, le mouvement, les stimulations sensorielles trop nombreuses, cet envahissement émotionnel est perturbant et épuisant.

L’hyperempathie fait néanmoins développer une grande bienveillance. D’une part, elle permet de comprendre sincèrement les gens et dès qu’on comprend, on n’a plus envie de juger. D’autre part, quand on n’est empathique il est impossible d’être serein à côté de quelqu’un de triste ou de rester calme à côté d’une personne stressée. Comme le surefficient mental ne peut être bien que si les autres le sont, il doit s’occuper de son entourage et faire régner l’harmonie pour pouvoir enfin être bien lui-même.
Enfin, puisque la personne empathique serait la première à souffrir du mal qu’elle ferait à autrui, elle est condamnée à la gentillesse. Faire délibérément du mal est une absurdité pour les surefficients. De nature désintéressée par ailleurs, ils ont du mal à concevoir que certains puissent être mesquins, calculateurs et intéressés. Comme isl appliquent aux autres leur fonctionnement, ils pensent que la gentillesse ne peut être qu’un état d’être, pas un calcul. Alors la méchanceté gratuite et la malveillance sont complètement inconcevables pour eux . C’est un non-sens absolu. Cela les rend très vulnérables aux manipulateurs et aux escrocs en tout genre. De trahison, toutes plus incompréhensibles les unes que les autres puisque la malveillance n’existe pas, certains surefficients mentaux deviennent aigris, méfiants, voire paranoïaques et se replient sur eux-mêmes. L’isolement peut devenir leur seul moyen de protection.
Les surefficients sont très appréciés pour leurs qualités d’écoute et pour le réconfort qu’ils savent offrir aux gens en difficulté. Beaucoup en font la base de leur métier.

Le syndrome de Cassandre

Cassandre était une belle princesse troyenne. Elle eut de nombreux courtisan ts qui apportèrent leur soutien à son père. Priam, roi de Troie et d’Hécube, dans l’espoir de l’épouser un jour. Même le dieu Apollon tomba amoureux d’elle et elle se promit à lui en échange de l’apprentissage de l’art de la divination. Mais une fois instruite, elle changea d’avis et lui refusa ses faveurs. En représailles. Apollon lui ôta alors le pouvoir de persuader. Ainsi, malgré l’exactitude de ses prédictions, personne ne croyait Cassandre. Elle prédit en vain le malheur qu’engendreraient le voyage de Paris à Sparte, le traquenard du cheval de Troie et la destruction complète de la ville.
C’est par analogie avec cette histoire, qu’on appelle « syndrome de Cassandre », cette position, bien connue des surefficients mentaux, de savoir ce qui va se passer et de ne pouvoir prévenir, ni empêcher le futur de se réaliser. Il peut y avoir différentes lectures de ce syndrome de Cassandre.

La première lecture est la souffrance et l’isolement que vivent ceux qui savent. Ils voudraient se rendre utiles et empêcher l’inéluctable, mais ils sont rabroués par leurs pairs comme étant des rabat-joie et des oiseaux de mauvais augure. Quand la prédiction se réalise, il est impossible aux clairvoyants de rappeler aux autres qu’ils avaient prévenu. S’ils essaient seulement de dire : « je vous l’avais bien dit ! », les réactions seront vives et peu amènes.

La seconde  lecture concerne l’incapacité à renoncer à avoir raison. «  Le clou qui dépasse appelle le marteau », dit le proverbe japonais. Pour sa popularité, il vaut mieux échouer avec les conventions que de réussir contre elles. De même, il est préférable d’avoir tort avec la foule que d’avoir raison contre elle. C’est ce que la sagesse populaire appelle « savoir hurler avec les loups ». Pourtant, certains s’obstinent à crier leur vérité, quitte à prêcher dans le désert et au risque de devenir l arisée de tous. Ceci dit, le rire peut être un bon vecteur pour se faire entendre. C’est ce que semble avoir compris Jean-Claude VAN DAMME. Il amuse tout le monde, mais comme on cite beaucoup ses propos pour le plaisir de s’en moquer, ce qu’il dit est finalement largement diffusé ! C’est une autre façon de récupérer son pouvoir de persuasion. A un moment donné, le rieur peut devenir songeur et dire : « Finalement, il y a du vrai dans tout ça ! »

Si vous êtes atteint du syndrome de Cassandre, vos intentions positives sont de faire profiter les autres de votre expérience. Mais il est des leçons qu’on doit apprendre par soi-même et c’est à chacun d’explorer ses fausses pistes. On apprend en se trompant. Alors, résignez-vous à garder pour vous ce que vous pressentez et laissez chacun évoluer à son rythme. Tout au plus, si l’erreur risque d’avoir des conséquences fâcheuses, pouvez-vous essayer une ou deux mises en garde très mesurées, mais sachez vous faire très vite si on ne veut pas vous entendre. Vous pouvez aussi poser à temps la question que la personne oublie de se poser. Faites-le candidement, à la manière de l’inspecteur Colombo et uniquement dans l’idée d’aider à réfléchir.
« Mettre ta machine à laver dans ta loggia pour faire de la place ? C’est une bonne idée ! Et pour l’évacuation de l’eau, tu vois ça comment ? « .
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Message par Ise Sam 30 Aoû 2014 - 21:36

Merci Long hug
C'est ce livre qui m'a fait renaître Very Happy
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Message par offset Sam 30 Aoû 2014 - 22:50

Je suis encore dans sa découverte mais le peu que j'ai lu jusqu'à maintenant me plaît beaucoup
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Message par Ise Sam 30 Aoû 2014 - 22:55

J'ai lu Cécile Bost après, plus académique, et l'ai fait lire à ma psychiatre.
Mais c'est Je pense trop que j'ai trouvé sur un coin de table où je me suis découverte
Tout est parti de là
Pffffff que de chemin accompli depuis Very Happy

Un ange Bonne lecture à Toi Long hug
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Message par offset Sam 30 Aoû 2014 - 23:02

Je n'ai pas encore lu Cécile Bost,  j'ai lu "Trop intelligent pour être heureux ? " et maintenant 'Je pense trop"
la façon d'écrire de Christel Petitcolin sur les surefficients mentaux" me plaît beaucoup ce qu'elle dit est près
de la réalité.
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Message par poupée BB Sam 30 Aoû 2014 - 23:44

Ouah cet extrait me secoue beaucoup,alors que je n'ai jamais eu au travers de mes autres lectures de quoi me mettre sous la dent ce que je recherchais chez moi,et en moi.
J'ai demandé au psy pourquoi j'étais tellement trop tourné vers les autres.J'ai demandé pourquoi j'étais hyper empathique et hyper sensible,puisque la réponse n'est pas celle d'être Hp.
Il me dit alors que c'est dû à mon métier.(je suis dans le para médical)
Sérieusement.Ce n'est pas un métier qui vous rend sensible. Rolling Eyes
Et là je réalise à l'instant que l'explication qu'il m'a donné ne tient pas debout.
Je suis sensible depuis toujours.
On ne se fabrique pas de l'émotionnel,on fonctionne avec!!
Mon psy,et ben,il est pas trop psy finalement. Sad
Mais ces extraits sont saisissant de vérité sur ces mentions précises,je vais sans doute commander ce livre.
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Message par offset Sam 30 Aoû 2014 - 23:55

poupée BB, contente que cela te plaise et te parle, je suis d'accord avec toi il est saisissant de vérité.
Je mettrai d'autres extraits ces prochains jours. Ton psy ne doit pas connaître les zèbres, c'est pourquoi
sa réponse s'est dirigé sur ton métier.
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Message par poupée BB Dim 31 Aoû 2014 - 0:32

Je sais pas s'il connait vraiment les zèbres??Je l'ai choisi parce-qu'il possédait le wais 4 et le faisait passer.
Je ne me suis pas cachée dès le début de soupçonner un rapprochement entre ce que je laissais apparaitre de ma personnalité et une concordance avec ce qu'était la description du hp .
Cette éventualité aurait pu être une réponse.
Elle ne l'est pas(je n'aurai pas leurs fonctionnements)dixit le psy,mais me laisse sur ma faim.
Qu'elle est donc cette description qui a son effet canada dry?
quelle quête!!
merci offset de ce partage
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Message par offset Dim 31 Aoû 2014 - 19:58

Les inhibiteurs d’information

"L’hyperesthésie jusqu’a un certain point est une sacrée chance. Elle est utile pour avoir beaucoup d’informations sur son environnement. Elle induit un état d’éveil et une curiosité active pour le monde extérieur. Cette multi sensorialité exacerbée donne accès à une volupté sensorielle exceptionnelle. Mais l’hyperesthésie peut devenir épuisante et très handicapante si les capteurs sont trop sensibles et les perceptions trop amplifiées. Parfois l’éclairage éblouit. Les décors trop colorés ou trop chargées agressent l’œil. Le son est trop fort ou le brouhaha insupportable. Il fait trop chaud, trop moite, l’air est trop sec ou trop éclectique. Et ses gens trop parfumés ou mal lavés me donne la nausée. De plus, le surefficient mental ne peut pas faire abstraction de ce qu’il perçoit et débrancher son système sensoriel. L’explication est une fois de plus neurologique. On parle du déficit de l’inhibition latente.

Chez la plupart des gens, un tri s’opère automatiquement dans les informations sensorielles disponibles. Les informations inutiles se mettent en veilleuse naturellement. Le cerveau est alors disponible pour se focaliser sur l’essentiel. Cette hiérarchisation  automatique des stimuli permet de se concentrer sans effort sur ce qui est pertinent. Chez les surefficients mentaux. Ce tri ne se fait pas automatiquement mais en mode manuel. C’est à la personne de décider de ce qui mérite son attention et de faire l’effort mental de passer le reste au second plan. Cette hiérarchisation manuelle est difficile. Elle demande un effort conscient. D’une manière générale, dans leur vie quotidienne, les surefficients mentaux ont du mal à faire des choix et à décider de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas. C’est déjà le cas au niveau de cette sélection sensorielle. Au bout du compte, il est aussi fatigant d’essayer de zapper le stimulus non pertinents que de les subir. Alors, même fatigué, même submergé d’informations sensorielles, l’hyperesthétique les endure en continu, jour et nuit. Voilà pourquoi les surefficients mentaux rêvent de pouvoir débrancher.

Devant cet envahissement qu’il ne comprend pas, un normopensant hausse les épaules en disant : « Ben, n y prête pas attention ! » comme si c’était une évidence, car c’en est une pour lui. Il lui suffit réellement de ne pas faire attention. Les gens normaux ne se rendent pas compte de ce que peut vivre un surefficient mental. Par exemple, lors d’une promenade en ville, l’attention du surefficient mental sera sans cesse attirée par le bruit des voitures, le défilé des passants, le contenu des vitrines. Cela éparpille l’attention dans mille directions et il faut sans cesse essayer de se recentrer.

La  vie entre en nous par les cinq sens. Etre hyperesthétique, c’est donc être hyper vivant. La joie de vivre se vit dans l’instant présent en saturant ses sens d’informations agréables : des images de beauté, des sons mélodieux, des sensations voluptueuses, des parfums et des saveurs. Les surefficients mentaux sont toujours prêt à se réjouir, à s’émouvoir d’un coucher du soleil ou d’un chant d’oiseau. C’est dans ces moments là qu’ils peuvent le mieux réaliser leur différence. Ils essaient de partager leur émerveillement avec leurs proches et se heurtent à l’incompréhension. « Oui, c’est bon, ce n’est qu’un coucher du soleil. Tu en as vu d’autres ! On y va ? » soupire l’entourage, quand il ne se moque pas : « Cuicui les petits oiseaux ! T’as quel âge ? »

Mais cette hyperesthésie explique aussi pourquoi, bien qu’ayant souvent des passages dépressifs, les sureficients mentaux conservent néanmoins une joie de vivre sourde latente et puissante, prête à renaître au moindre rayon de soleil."
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Message par Ise Dim 31 Aoû 2014 - 21:35

"Mais cette hyperesthésie explique aussi pourquoi, bien qu’ayant souvent des passages dépressifs, les sureficients mentaux conservent néanmoins une joie de vivre sourde latente et puissante, prête à renaître au moindre rayon de soleil."

Ca c'est ma devise Very Happy
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Message par offset Dim 31 Aoû 2014 - 21:53

Je crois que c'est la mienne aussi, un rayon de soleil, un intérêt retrouvé, une musique qui me plaît, un beau paysage à regarder et hop je renais  Very Happy
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Message par offset Lun 1 Sep 2014 - 22:15

Une pensée en arborescence

Manon doit faire un exposé sur la Renaissance italienne. Elle s’y attelle de bon cœur, mais plus elle fouille le sujet, plus elle s’y perd. Chaque découverte en amène d’autres, qui à leur tour en amènent encore des nouvelles. Il y aurait tant à dire. Sans inhibiteur d’information comment sélectionner dans toute cette richesse, ce qui mérite d’être abordé de ce qui est secondaire ? Poussée par sa curiosité, elle musarde dans ses découvertes, fait des recherches affinées sur un peintre et tombe en extase sur ses tableaux. Comme il est moins connu que les autres peintres italiens, elle aurait bien envie de le mettre en avant dans son exposé, par esprit de justice, comme pour les rhabiller. Mais la peinture n’est qu’un aspect de la Renaissance. De grands philosophes ont modelé le Quattrocento. Il faudrait parler du pic de la Mirandole mais c’est impossible sans avoir seulement lu un de ses écrits.  Alors elle plonge dans les œuvres philosophiques, dérive vers Erasme, qui l’éloigne encore du sujet, mais dont la pensée est tellement subtile…

Brusquement elle réalise qu’elle a dévié de sons propos, se recentre, il ne faut pas oublier de parler de Cosme de Médicis, mécène, humaniste et politicien avant gardiste.
Et Manon repart dans ces recherches. En imagination, elle se voit dame raffinée à la cour de Florence, au bras d’un damoiseau, lors d’une réception à la villa de Cereggi. Puis elle sursaute. Le temps passe, le devoir ne se structure pas. C’est alors qu’elle réalise que la Renaissance florentine n’est qu’un aspect de la Renaissance italienne. Il faudrait aussi parler de ce qui se passe à Rome, à Venise... Manon est découragée, elle n’y arrivera jamais !

Son exposé sera probablement touffu, décousu, parcellaire, déséquilibré, peut être même hors sujet, si le besoin de réhabiliter ce peintre oublié ou l’envie de partager ce qu’elle a découvert d’Erasme prend le dessus sur d’autres considérations. Jamais son enseignant ne saura les heures  passées à travailler sur son devoir, ni quelles découvertes culturelles elle y aura faite, puisque ce travail de fouilles pourtant minutieux n’apparaît pas.

A l’instar de Manon, vous avez ce qu’on appelle une pensée en arborescence. C’est –à-dire qu’une idée en fait jaillir dix, qui à leur tour en font jaillir dix nouvelles, fonctionnant par association d’idée, dans un foisonnement infini. Cela explique que votre cerveau ne s’arrête jamais. IL y a toujours de nouvelles portes qui s’ouvrent. Si comme Manon, vous éprouvez le besoin d’explorer à fond tous les aspects de chaque idée nouvelle et d’être sûr d’en avoir fait le tour avant de revenir au thème principal, cela peut même devenir très handicapant. Tout dépend du degré de votre besoin de précision.
En revanche, comme vous pouvez le constater à travers les pérégrinations de Manon, c’est une pensée très créative. Manon se serait sans doute régalée si on lui avait demandé de reconstituer une journée dans la vie d’un contemporain de la renaissance italienne. Elle aurait même fait plus de recherche encore : sur la nourriture, l’habillement, les distractions, les lieux publics, mais toutes ces informations se seraient organisées d’elles mêmes autour du personnage. Pour les sur efficients mentaux, il suffit souvent d’un élément bien choisi que toutes les données éparpillées  se réorganisent d’elles même
Ainsi, quand vous commencez à vous éparpiller comme Manon, revenez à une donnée basique pour retrouver le fil. Pourquoi est ce que je fais cela ? Quel est mon but principal ?

La pensée en arborescence est particulièrement efficace en recherche de solutions. Là où la pensée séquentielle  enchaîne une idée après l’autre de façon linéaire, cette pensée explore simultanément et parallèlement  de nombreuses pistes de réflexion. Cela se fait naturellement et inconsciemment. Le travail est extrêmement rapide, au point que la solution semble s’imposer d’elle même. Cela explique sans doute les éclairs de génie ou le prises de décisions rapides. Les su efficients savent et sont la plupart du temps incapables d’expliquer pourquoi.
Christine a toujours cru choisir ses logements au coup de cœur et s’étonnait de ce qu’ils correspondent si bien à ses critères. Rien ne manquait : appartement fonctionnel avec le nombre idéal de pièces et de placards, une exposition au soleil parfaite et toutes les commodités : commerces, écoles, transports à proximité. En comprenant comment fonctionne son cerveau, elle a réalisé que tous ces aspects avaient été mentalement explorés à chaque fois. Comme cela se faisait rapidement et automatiquement, elle croyait se décider sur un coup de tête, mais en fait, tout était pensé et bien pensé ! Ainsi, chez les cerveaux droits, la décision est un art : elle sera fulgurante …ou impossible !

La vitesse de l’influx nerveux est plus rapide chez les personnes à fonctionnement global et leur organisation neuronale en réseau leur permet de traiter simultanément un plus grand nombre d’informations. La pensée en arborescence devrait donc être considérée comme plus performante. Pourtant, pour suivre une scolarité sans histoire et de trouver sa place dans la société occidentale, c’est la dominance de l’hémisphère gauche qui est la plus adaptée.

Les inconvénients de la pensée arborescente

Cette navigation automatique dans les arborescences présente quelques inconvénients. Elle provoque des états d’euphorie et des coups de déprime, aussi brutaux qu’inattendus. Vous pensez : « Ce serait génial si … » et votre humeur décolle dans l’allégresse d’imaginer la suite. Puis brusquement, au milieu de  ces arborescences positives, sans savoir pourquoi ni comment, vous bifurquez vers : «  Mais il ne faudrait surtout pas que … ». Et pour cela qu’on confond  régulièrement les surreficients mentaux avec des maniacodépressifs ou qu’on les  étiquette bipolaires. Les changements d’humeur peuvent être si rapides et si extrêmes ! De plus, cette pensée va tellement vite que la personne elle même est la plupart du temps bien incapable d’expliquer ce qui l’a fait passer si brusquement du rire aux larmes.
Il vous faut impérativement prendre le contrôle de votre navigation mentale. Cela implique de se « regarder penser » en quelque sorte, donc son chemin dans les arborescences. Observez vous pendant que vous pensez. Voyez comment vous sautez d’une idée à une autre. Refaites la balade mentale à l’envers. D’où étiez vous parti pour arriver à cette idée ? Peu à peu vous pourrez diriger le cours de vos pensées. Il n’Ya que vous qui puissiez faire barrage à vos idées noires.
Par exemple : vous êtes sur un passage clouté, sur le point de traverser la chaussée. Un chauffard passe en trombe et vous frôle. Cela vous donne un coup au cœur et l’idée qu’il aurait pu vous renverser vous traverse évidemment l’esprit. Jusque-là, rien d’anormal, tout le monde aurait réagi ainsi. On respire et on reprend le cours de sa vie. Mais si vous ne l’arrêtez pas, votre cerveau ne s’en tiendra pas là. « Et si j’étais mort ? Mes papiers sont-ils en règle ? » Vous voilà en train d’explorer mentalement vos archives : banque, assurance, puis d’organiser mentalement vos obsèques.
L’idée de vos proches éplorés vous fait frémir d’horreur et vous réveille. « Allons, relativisons ! J’aurai pu n’être que blessé. » Et c’est reparti : le Samu, l’hôpital, l’arrêt de travail. Si le chauffard a de plus klaxonné rageusement, vous pouvez imaginer toutes les ruminations complémentaires qui pourraient vous occuper l’esprit, n’est ce pas ? Certains passeront des heures toutes les options néfastes ouvertes par cet incident. Bien des scénaristes vous envieraient de tous les scénarios que vous êtes capables d’échafauder à partir d’une simple anecdote. Mais ces heures à ruminer sont autant de temps passé à baigner inutilement dans le stress et l’angoisse.

Il n’y a que vous qui puissiez vous dire : « stop, il ne sait rien passé. Le chauffard est loin. Je suis en vie et en bonne santé. Je ne vais pas continuer à me plomber le moral avec cet incident. Quitte à me faire des films, je vais utiliser ma créativité pour visualiser d’avance la bonne soirée que je vais passer ce soir. » Dompter son esprit nécessite une certaine énergie et de la fermeté. Décidez fermement de bloquer l’accès aux pensées négatives stériles. Bref, débranchez le pilote automatiquement de votre cerveau et passez en pilotage manuel.
Il est fréquent que sans le savoir et sans le vouloir, les surefficients m’épuisent de questions, de doutes, de besoin de précisions. Leurs questions sont pointues et m’obligent à rentrer dans des explications très poussées. Leur besoin de réassurance est infini, leurs objections pertinentes. Je dois justifier, argumenter, redire, détailler, expliquer. Dès qu’une idée risque de s’imposer comme crédible, le surefficient marque un temps d’arrêt pour voir sous quel angle attaquer le concept et c’est reparti. «  Oui, mais… » La peur de se tromper se conjugue à la peur d’être trompé. La séance suivante, la même revient : « Comment pouvez-vous être vraiment sûre que je suis surefficient ? » Le travail est à refaire. Toutes les constructions mentales semblent parfois être de sable, devant la vague de leur incrédulité.
A travers ce besoin de douter et de questionner, on retrouve le besoin de complexité de ce cerveau qui ne peut vivre sans avoir du grain à moudre. Mais certaines questions sont douloureuses, angoissantes et surtout sans réponse. Alors, pour ceux d’entre vous qui sont taraudés par ces questions existentielles, j’ai trouvé dans le livre « Le psy » de poche de Susanna Mac Mahon toute une gamme de réponses simples, concrètes et apaisantes à ces interrogations. Ce livre est un vrai bain de fraîcheur pour les esprits survoltés.
Néanmoins, la vie se vit au présent.  Une fois vos explorations mentales terminées, il vous faut apprendre à vous recentrer sur l’instant présent et savoir reporter le moment de penser à autre chose. Vous qui savez si bien voir la beauté, entendre les mélodies, sentir les parfums et la douceur de l’air, savourez cette vie autour de vous que vos cinq sens vous apportent avec tant d’acuité. Posez-vous et respirez à fond. Vous êtes vivant, ici et maintenant !

Un moulin qui mouline


Vous ne m’avez pas attendue pour vous en rendre compte, votre cerveau est un moulin qui tourne en continu. Le fameux petit vélo…Moi, je trouve l’image inexacte : les cyclistes ont parfois l’air de forcer et de souffrir dans les montées. Ce n’est pas le cas de cette pensée fluide et facile. C’est pourquoi je préfère l’image du hamster dans sa roue infatigable, fascinant par son agilité et sa rapidité. Mais la métaphore du moulin a l’avantage de mettre en avant le fait de moudre du grain, donc de servir à quelque chose. La fonction première d’un si beau cerveau est de mouliner utile. Et d’ailleurs, quand votre cerveau a du bon grain à moudre, il est heureux. Vous devriez toujours l’alimenter d’apprentissages, de projets à réaliser, de défis à relever. Reconnaissez-le : vous êtes curieux de tout et vous adorez apprendre. Votre cerveau raffole emmagasiner de nouvelles connaissances. Par ailleurs, vous n’êtes jamais si heureux que quand vous avez quatre ou cinq réalisations à mener de front. Alors pourquoi vous en priver ?
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Message par Ise Lun 1 Sep 2014 - 22:23

Je m'en souviens comme si c'était hier Téléportation Je les ai bus ces mots révélateurs Courbette

Merci !
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Message par offset Lun 1 Sep 2014 - 22:50

Ise a écrit:Je m'en souviens comme si c'était hier Téléportation Je les ai bus ces mots révélateurs Courbette

Merci !
Vous servir est un réel plaisir  Courbette

La plupart du temps la pensée arborescente vient du coeur  sunny
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Message par offset Ven 5 Sep 2014 - 23:48

L'estime de soi

L’estime de soi est la mesure, particulièrement subjective, de sa propre valeur. Une bonne estime de soi permet de se sentir dans sa peau, de trouver sa place dans la société et de passer à l’acte pour réaliser ses projets. Elle donne accès au meilleur de ce que l’on est. L’estime de soi joue également un rôle important dans la santé morale et physique des individus. Lorsqu’elle est bonne, elle fonctionne comme une défense immunitaire morale qui rend résistant au stress et permet de cicatriser rapidement des blessures d’amour propre.
Lorsque l’estime de soi est mauvaise, elle prédispose à la plupart des problèmes psychiques : dépression, anxiété, alcoolisme et autres comportement  addictifs et compulsifs.

Une  déplorable estime de soi crée un cercle vicieux de souffrances autorenforçantes.

La personne devient obsédée par elle-même, non pas par nombrilisme, mais parce qu’elle est un réel problème pour elle-même. Sa remise en question devient  permanente et lancinante. Sa peur de l’échec et du rejet vont en s’intensifiant parce qu’une estime de soi trop basse ne permet plus de gérer une éventuelle nouvelle atteinte. Cette peur engendre un hyper contrôle épuisant. La tension est permanente et les interactions sociales deviennent fatigantes. Un sentiment de solitude, d’être différent et inférieur aux autres s’installe qui va devenir peu à peu un sentiment d’imposture. La peur et la fatigue exacerbent les émotions et créent des comportements inadaptés. La personne devient agressive, méchante, dévalorisante ou vantarde. Le moindre incident déstabilisant la fait partir en vrille. Elle s’isole et s’enfonce, incapable de demander de l’aide ou de se ressaisir. Le tout, bien évidemment dans une perte totale d’objectivité. Les succès ne sont dus qu’à la chance et sont éphémères, mais les ratages sont définitifs et servent à prouver la nullité de la personne. L’envie d’être accepté et de valider ses réussites n’existe plus. A la place il n y a plus qu’une peur grandissante de l’échec et du rejet.
L’estime de soi se crée et s’entretient à deux sources :


- Les signes de reconnaissance reçus d’abord de nos parents : affection, sympathie, amour, admiration, estime. Au fur et à mesure qu’on grandit s’y ajoutent ceux provenant de notre entourage social plus élargi :    camarades de classe, copains, collègues, voisins….


- Nos réussites : ce que l’on a fait et qui a été validé par nous et par les autres comme étant un succès.

C’est donc dès sa construction que l’estime de soi des surefficients mentaux part sur de mauvaises bases. Même si les parents aiment sincèrement leur enfant, ils vont progressivement être dépassés par ce qu’il est. Les réflexions seront de moins en moins positives : il est « trop ». Trop sensible et émotif, cet enfant est forcément couvé et surprotégé. Ou alors il a les nerfs fragiles ! Trop affectif, cet enfant est collant : toujours dans les jupes de sa mère ! Il pose trop de questions. Ensuite, on va lui reprocher d’être insolent, de chercher les limites, de pousser les adultes à bout. Dès l’école maternelle, l’avis du reste de la société va venir se conjuguer aux remarques de la famille. Il ne tient pas en place. Il ne sait pas se concentrer, il ne comprend pas les consignes. Ses camarades le rejettent, se moquent de lui et de ses idées bizarres. Comment nourrir son estime de soi à des sources aussi polluées ? La boucle est bouclée quand on lui reprochera de surcroît d’avoir une si faible estime de lui-même !
Pour ce qui est de la validation de ses réussites, là encore, les choses ne sont pas simples, il y a d’abord l’entourage dont l’attitude n’est pas très aidantes. Dans notre société on relève plus les erreurs qu’on ne valide les progrès. On préfère faire des critiques que de donner des encouragements. C’est exactement l’inverse de ce dont un surefficient mental  a besoin pour se rassurer. Ses gaffes sociales lui sont renvoyées avec agacement, son incompréhension des consignes est prise pour de la mauvaise volonté. Quand il se donne à fond sur un devoir, il sera probablement hors sujet ou à côté des attentes de l’enseignant. Il reçoit donc peu de validation extérieure. Mais son perfectionnisme joue aussi un rôle important dans cette incapacité à valider  ses réussites. Les surefficients mentaux ont une acuité toute particulière pour cerner le potentiel de perfection de toute chose, de toute situation et de tout être humain. Leurs modèles de référence sont des absolus. Rien n’étant parfait en ce bas monde et les surefficients mentaux ayant bien du mal à l’admettre, les réussites ne seront pratiquement jamais validées.
Yann (7 ans) a décidé de dessiner un cheval. Il s’y attelle (c’est le cas de le dire !) de tout son cœur. Concentré, appliqué et motivé au début, il devient peu à peu tendu, stressé, contrarié. Brusquement, il explose de rage et de chagrin. Il raté la patte de son cheval. C’est un drame, Yann déchire la feuille et pleure à gros sanglots pendant deux bonnes heures. Rien ne peut le consoler. Inutile de lui dire que son cheval était très beau. Il sait très bien que non. Sa mémoire a photographié un boulet et un paturon qu’il n’a pas réussi à reproduire sur la jambe de son cheval. Ce cheval raté est au début d’une longue série d’échecs personnels. Les validations extérieures sont impuissantes à contrer cette amertume des surefficients mentaux de n’avoir pu matérialiser qu’une infime partie de ce qui s’était élaboré dans leur esprit. Je  suis quasi certaine qu’en dépit de l’admiration générale. Michel-Ange trouvait son David très imparfait !


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Message par Ise Sam 6 Sep 2014 - 7:30

Christel Petitcollin a écrit:La personne devient obsédée par elle-même, non pas par nombrilisme, mais parce qu’elle est un réel problème pour elle-même. Sa remise en question devient  permanente et lancinante. Sa peur de l’échec et du rejet vont en s’intensifiant parce qu’une estime de soi trop basse ne permet plus de gérer une éventuelle nouvelle atteinte. Cette peur engendre un hyper contrôle épuisant. La tension est permanente et les interactions sociales deviennent fatigantes. Un sentiment de solitude, d’être différent et inférieur aux autres s’installe qui va devenir peu à peu un sentiment d’imposture. La peur et la fatigue exacerbent les émotions et créent des comportements inadaptés. La personne devient agressive, méchante, dévalorisante ou vantarde. Le moindre incident déstabilisant la fait partir en vrille. Elle s’isole et s’enfonce, incapable de demander de l’aide ou de se ressaisir. Le tout, bien évidemment dans une perte totale d’objectivité. Les succès ne sont dus qu’à la chance et sont éphémères, mais les ratages sont définitifs et servent à prouver la nullité de la personne. L’envie d’être accepté et de valider ses réussites n’existe plus. A la place il n y a plus qu’une peur grandissante de l’échec et du rejet.

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Dernière édition par Ise le Sam 6 Sep 2014 - 12:27, édité 1 fois
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Message par offset Sam 6 Sep 2014 - 10:04

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Message par offset Sam 6 Sep 2014 - 21:15

La peur du rejet

« L’être humain est un animal social qui ne peut pas vivre à l’écart de sa société. Il sait que seul, il mourrait. Etre intégré est donc une priorité vitale. C’était déjà vrai à la préhistoire :
Un humain isolé était une proie facile pour les nombreux prédateurs. Ca l’est encore aujourd’hui : un humain ne peut pas se passer de ses semblables. Nous avons tous en tête le contre-exemple caricaturale de l’ermite méditant dans sa grotte à l’écart du monde. Pourtant cette image est complètement fausse. D’une part, ces ermites se comptent sur les doigts de la main : ce qui prouve que c’est un exploit très difficile à réaliser. D’autre part, pour méditer tranquille dans sa grotte, notre ermite aura besoin qu’une bonne âme lui porte à manger et à boire. S’il doit assurer sa propre subsistance et qu’il passe ses journées à chasser, à pêcher ou cueillir sa nourriture, il n’aura plus le temps de méditer. La peur du rejet ne se situe pas au niveau de la réflexion. C’est de façon instinctive, animale, viscérale que nous savons que le rejet social nous met en danger de mort.

Les surefficients mentaux subissent le rejet depuis l’enfance. Ordinairement, un individu rejeté ajuste aussitôt ses comportements et retrouve rapidement l’approbation de ses pairs. Ce n’est pas le cas des surefficients mentaux. Ils ont bien conscience d’être anormaux, mais ils ne peuvent comprendre où est leur faute, parce qu’ils sont essentiellement rejetés pour ce qu’ils sont structurellement. Cela leur fait développer une peut terrible du rejet et de l’abandon.
Plus tard, leurs relations, surtout amicales et amoureuses continueront à être pilotées par cette peur, les plongeant dans des situations compliquées, douloureuses et donnant à leurs partenaires un pouvoir sur eux exorbitant.

Auto dévalorisation et déprime


Cygnes au milieu des canards, les surefficients mentaux se voient sans cesse reprocher d’avoir un trop long cou, de prendre trop de place, de faire de l’ombre avec leurs ailes et de ne pas cancaner mélodieusement. Pour répondre aux attentes des canards, ils vont apprendre à rentrer le cou dans les épaules, à recroqueviller leurs ailes, à se terrer dans les coins et surtout à taire leur chant. Quel étrange et vilain canard ils vont devenir ainsi, sans se fondre dans le décor pour autant. Alors, ils feront tout ce qu’ils peuvent pour faire taire les critiques et les moqueries si blessantes, jusqu’à les intérioriser dans l’espoir de les prévenir. Au cours de l’enfance, quand ils réalisent qu’ils ont un sérieux problème, les surefficients mentaux se créent un tyran intérieur qui ne leur laissera plus de répit.

Vous le connaissez sûrement, ce tyran intérieur. Il vous accompagne du lever au coucher et commente toutes vos expériences de la journée. Il vous dicte ce que vous devez penser de vous , comment vous devez vous sentir et vous impose ses interprétations très subjectives comme étant le reflet exacte de la réalité. C’est  un envahissement permanent. Ce bavard ne vous laisse aucun répit. Il vous fait perdre votre temps à ressasser le passé, à vous inquiéter pour le futur et à disséquer tous les mots prononcés ou les actes posés, par vous et par votre entourage. Il réécrit cent fois la même histoire, avec autant de versions pour vous prouver que vous n’êtes pas une personne compétente et aimable.

L’autodénigrement va fonctionner en continu, aggravant les susceptibilités des surefficients  mentaux et leur faisant ressentir une culpabilité et un découragement grandissant face à leur inadéquation au monde dans lequel ils vivent. Il est fréquent qu’ils oscillent entre des états de lassitude profonde et de déprime quand ils désespèrent d’être un jour un canard et des états d’euphorie et d’exaltation quand ils reprennent courage. Ces états d’âme fluctuants dans les extrêmes appliquent à nouveau qu’ils soient si souvent étiquetés « bipolaire ». Néanmoins, le découragement et la culpabilité prédominent et débouchent  sur un état dépressif latent.
Cette impression d’être différent dans un monde qu’ils ne comprennent pas et qui ne veut pas d’eux et tellement attristante. Pour autant, la dépression des surefficients mentaux n’est pas une dépression ordinaire car elle n’est bizarrement pas incompatible avec une joie de vivre et une énergie toujours prête à renaître. Le risque de passage à l’acte suicidaire ne devient objectif et réellement alarmant que si le surefficient mental subit en parallèle un harcèlement moral intensif. Pour éviter de subir l’isolement social, pour se protéger aussi des piques et du rejet, les surefficients mentaux organisent leur propre mise à l’écart. Bine qu’aimant profondément les gens, les surefficients mentaux peuvent choisir délibérément le retrait social. Ces moments de solitude les reposent et leur permettent de se ressourcer, mais peuvent également beaucoup les angoisser.

Les échappées dans le rêve

L’adage dit qu’il vaut mieux vivre ses rêves que de rêver sa vie. Ce n’est pas forcément l’avis des surefficients mentaux. Leurs rêves sont impossibles à vivre dans cette réalité étriquée. En revanche, rêver sa vie est une option bien séduisante quand tout va de travers. Dès l’école primaire, pour échapper à l’ennui en classe et à un quotidien morose, les enfants surefficients organisent leur évasion mentale. La puissance de leur imagination est telle qu’elle rend leurs rêves plus réels et évidement plus plaisants que la réalité. Ils apprennent ainsi à se réfugier dans leur monde parallèle dès que le monde réel les déçoit ou les agresse.
Ce monde virtuel peut être très élaboré, truffé de détails évidement délicieux. Il correspond à leurs valeurs et leur permet d’être enfin eux-mêmes, de déployer leur potentiel  en toute sécurité. Ils se voient entourés d’amis qui les comprennent et les aiment comme ils sont. Quel bonheur ! Le risque est que le surefficient trop rêveur prenne l’habitude de passer plus de temps dans son monde virtuel que dans la réalité, de trouver progressivement le monde réel de plus en plus déplaisant en comparaison de ce paradis personnel et qu’il ait de ce fait de moins en moins d’envie de faire l’effort de s’adapter au monde réel. S’il essaie de partager ce monde parallèle, si tangible pour lui, il passera pou mythomane ou schizophrène.

Parfois, le surefficient mental se réfugie dans une passion, un centre d’intérêt exclusif : les chevaux, les dinosaures, le cosmos…Plus rien ne compte que cette passion qui lui occupe l’esprit, lui fait oublier toutes ses misères. La lecture, le cinéma et Internet sont également des supports d’évasion très prisés qui peuvent parallèlement combler sa soif d’ailleurs et de connaissance. »
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Message par Invité Sam 6 Sep 2014 - 21:53

Petitcolin par Off a écrit: Au cours de l’enfance, quand ils réalisent qu’ils ont un sérieux problème, les surefficients mentaux se créent un tyran intérieur qui ne leur laissera plus de répit. (...) L’autodénigrement va fonctionner en continu, aggravant les susceptibilités des surefficients mentaux et leur faisant ressentir une culpabilité et un découragement grandissant face à leur inadéquation au monde dans lequel ils vivent.
Se tape la tête cont Râleur
Merci Off.
J'essaie de lui tordre le cou à ce tyran pour laisser ressortir le mien.
Mais pour le moment, nous sommes en plein combat.
Intellectuellement acquis...


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Message par offset Sam 13 Sep 2014 - 23:49

Supercalifragilis:




Une intelligence dérangeante


"Bien que vous ayez du mal à l’entendre, votre problème principal, c’est votre intelligence. Vous êtes clairement beaucoup plus intelligent que la moyenne des gens. L’explication est purement objective : Une pensée séquentielle, pour plusieurs raisons :

- Elle gère simultanément un plus grand nombre de données.
- Son fonctionnement par association d’idées déculpe ses possibilités de mémorisation et ses choix de réponses.
- Sa capacité à établir des associations d’idées transversales augmente sa créativité.
- Ces associations sont autant de raccourcis de chemins de la pensée qui lui permettent d’aller vite.
- Sa capacité à prendre les choses de façon globale lui donne une capacité à survoler et cerner les problèmes dans leur ensemble.
- La vitesse de l’influx nerveux mesurée : elle est plus rapide dans l’hémisphère droit.

Ainsi, comme un lémurien habile, cette pensée saute de branche en survolant la jungle mentale avec une vision panoramique du lieu, là où une pensée séquentielle, à l’instar d’un animal terrestre devra suivre un chemin sinueux dans une végétation touffue, sans visibilité sur l’ensemble du trajet.

Les surefficients mentaux se bloquent face à l’idée d’être supérieurement intelligents. Tout au plus acceptent-ils l’idée d’une intelligence différente. Mais supérieure, non !

Car le paradoxe est le suivant : plus on est intelligent, plus on doute de l’être et moins on le sait. Alors, ils se débattent avec cette idée d’une intelligence exceptionnelle. Elle les choque même profondément. D’abord et avant tout parce qu’elle va à l’encontre de leurs valeurs d’égalité et de fraternité. Ensuite, s’admettre intellectuellement plus performant que la moyenne fait aussi violence à leur modestie. Enfin, il est plus confortable de se croire juste un peu hypersensible et décalé. Etre si intelligent serait encore plus stigmatisant. Certains surefficients m’ont dit que cela qui les fait souffrir.

Pourtant, accepter cet état de fait, faire enfin face à ce qu’ils sont les libèrerait de l’obligation de se cacher derrière leur faux self. Mais pour ouvrir en grand la cage dans laquelle est enfermé leur vrai moi depuis l’enfance, il faudrait s’engager dans le couloir d’angoisse, d’oser défoncer ces portes blindées : Vous souvenez-vous ? La porte de la peur du rejet, celle de la tristesse d’être différent et enfin celle de la colère de n’avoir pas pu être soi jusqu’à présent. La remise en cause est gigantesque puisqu’elle inverse toutes les données et elle réécrit tout leur parcours dans une succession de gâchis et de souffrance absurdes.

La réhabilitation narcissique est trop violente. Le couloir d’angoisse est trop effrayant, la colère à affronter trop énorme. Alors pour éviter cette colère tapie au fond d’eux-mêmes, les mécanismes de rejet de l’idée se mettent vite en route. « De toutes façons, vous faites erreur : je suis stupide ! » Et ils s’empressent de faire l’inventaire et la promotion de toutes leurs petites déficiences. C’est ainsi qu’ils se maintiennent dans l’illusion d’être idiots.

Les surefficients se savent distraits, parfois démunis devant les petits problèmes de al vie quotidienne et ignorent être supérieurement efficaces devant les grands problèmes. A chaque fois qu’ils réussissent, ils en sont tout étonnés et en concluent que c’était facile. Pourtant, partout où ils passent, quoiqu’ils entreprennent, les surefficients réussissent. Ils sont rapides, efficaces, font les choses vite et bien et ils le savent, mais ne réalisent pas que ce n’est pas le cas pour les autres, même s’ils trouvent souvent que leur entourage se noie dans un verre  d’eau.

Martine est secrétaire comptable, lors de son embauche dans cette petite entreprise familiale, le service était désorganisé, submergé et accusait un retard considérable à la fabrication à la facturation. En moins de deux ans, elle a résorbé le retard, rangé les archives, organisé le service et mis en place un système de gestion des affaires courantes très efficace. Tellement efficace, dit elle, que du coup, elle s’ennuie et n’a presque plus rien à faire. Ce qu’elle ne comprend pas, c’est pourquoi ces collègues ne sont pas organisés qu’elle : c’est tellement simple ! Et ce qu’elle comprend encore moins, c’est cette jalousie et ce rejet qu’elle sent monter peu à peu autour d’elle. Qu’a-t-elle bien pu faire pour mériter cela ? Naïve Martine qui ne veut pas admettre sa supériorité intellectuelle alors que ces collègues la perçoivent !

Naïve ? Pas tant que ça. Comme tous les surefficients mentaux. Martine fait des efforts constants pour occulter sa différence. Pourtant, si elle écoutait bien au fond d’elle, c’est dix fois par jour qu’elle se demande ce qu’ont les autres. Si elle s’autorisait à le penser, elle les trouveraient endormis, butés ou bornés. Leur lenteur, leur manque de bon sens l’exaspèrent, mais elle se contient. Leurs conversations la sidèrent par leur banalité et leur superficialité.

Leurs remarques sont des lieux communs éculés. Leurs avis manquent de gentillesse. Elle aurait souvent l’occasion de les trouver mesquins, individualistes et oui, osons le mot interdit : bêtes.

Pourtant en refusant d’admettre votre supériorité intellectuelle, vous créez un véritable préjudice aux normopensants. Imaginez un champion olympique venant se mesurer à de sportifs amateurs en niant sa différence de condition physique. Ses écrasantes performances ridiculiseraient et décourageraient ces pauvres sportifs du dimanche. Et ce faux modeste irait en plus prétendre qu’il ‘a rien fait d’exceptionnel ! Les sportifs amateurs seraient en droit de la détester et de l’éjecter de leur cercle. Ainsi, en niant être supérieurement intelligent et voulant jouer un jeu égal avec des gens qui n’ont pas vos capacités, vous faites comme ce champion olympique. A votre avis que peut ressentir un normopensant quand vous résolvez en quelques secondes un problème sur lequel il bute depuis des semaines ? Et quand ensuite vous prétendez que c’était très facile et que vous n’avez rien fait d’exceptionnel ? Une modestie qui ne tient pas compte de sa supériorité peut vite passer pour de la fausse modestie et même du mépris.

Vu sous cet angle là ; il n’est pas étonnant que vous suscitiez régulièrement de l’animosité et de la jalousie, n’est-ce pas ? A mon avis, ce décalage perçu par les inférieurs et niés par les supérieurs est à l’origine de beaucoup de situations de harcèlement.

Il ne faut pas confondre humilité et fausse modestie. Ce n’est pas en niant ce que vous êtes que vous pourrez être accepté par les autres, mais au contraire en l’assumant avec simplicité. Il suffit de retrouver toute votre objectivité. Il n’y a pas de vantardise à constater des faits. Ainsi, la façon la plus honnête de gérer votre différence est avant tout de l’admettre une bonne fois pour toute. Puis fractionnez-la en petites capacités indépendantes les unes des autres pour qu’elle devienne accessible aux normopensants. Quelques mots simples bien choisis, vous permettront d’être compris et acceptés dans ce que vous êtes. Dites avec simplicité : « Oui, c’est vrai, je suis rapide (organisé, sensible, passionné par…)  »  Revendiquez gentiment votre optimisme ou votre bienveillance et surtout, pour ne pas risquer de passer pour un fayot en entreprise, prévenez toujours vos collègues : « Je suis incapable de rester à rien faire, il faut toujours que je sois occupé à quelques chose ! »
Il est également important de comprendre les normopensants pour leur offrir le respect qu’ils méritent. En niant ce qu’ils sont, vous les bousculez dans leur fonctionnement. Vous les stressez inutilement et vous risquez de les faire se tromper.

En m’écoutant, Martin réalise que, depuis des années, il se met souvent en colère à la caisse des supermarchés ou à l’enregistrement des bagages dans les aéroports. A de nombreuses occasions, il crie sur des employés qu’il estime stupides et à qui il prête de la mauvaise volonté. En comprenant enfin le décalage, il en est rouge de confusion et regrette son attitude passée.

Par ailleurs, comprendre en quoi ces normopensants sont différents vous permettra de ne plus être blessé par leurs comportements et leurs réflexions, de comprendre aussi la nature de leur incompréhension à votre égard. Alors c’est le moment de faire face à ces différences objectives."
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Message par Invité Dim 14 Sep 2014 - 0:07

C'est le vrai MOI, j'ma trompé dans mes touches, pas facile avec deux index d'aller aussi vite que la pensée.
Merci pour les partages Off'  Bisous

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Message par offset Sam 27 Sep 2014 - 21:37

Qui sont les normopensants ?

« Mais alors, en quoi sont-ils différents de moi, ces normo-pensants ? » est la question que me posent les surreficients mentaux à cette étape de leur compréhension du problème. Nous avons beaucoup parlé du fait que vous aviez l’hémisphère droit plus développé que l’hémisphère gauche. Si les surreficients mentaux représentent 15 à 30 % de la population par déduction, 70 à 85 % des gens aurait le câblage inverse, c'est-à-dire l’hémisphère gauche dominant. C’est bien eux qui sont dans la norme, d’où mon appellation de « normopensants ». Tout comme pour vous, cette dominance leur donne des caractéristiques neurologiques et une mentalité différente. Dans son livre voyage au-delà de mon cerveau, Jill Bottle Taylor en racontant son accident cérébral, raconte ses étonnements et ses découvertes.  Elle nous donne ainsi de précieuses indications pour comprendre ce qui change d’un hémisphère à l’autre. Bien sûr dans ce cas, il y avait un problème médical sous-jacent, mais ce qu’elle raconte de sa vie sans cerveau gauche est incroyablement proche de la description du syndrome d’asperger. Elle reconnaît elle-même ses changements de personnalité et de système de valeur. Alors, en quoi ça consiste, une pensée à dominante cerveau gauche ?

La neurologie des normopensants


Par rapport à vous, sont hypo esthétiques. Leurs cinq sens et surtout leur odorat sont moins développés, moins en alerte et moins fins dans la perception des détails. Ils n’ont donc pas l’œil et l’oreille aux aguets et la truffe au vent. Voilà pourquoi il y a beaucoup de choses qui leur échappent ou dont ils ne se rappellent pas. Leur niveau d’exigence est de ce fait moins aigu que le vôtre. Ils n’en demandent pas tant et c’est forcément plus confortable pour valider les réussites. L’inhibition latente fonctionnent en mode automatique : tout ce qui inutile et dérangeant est zappé sans effort. Cela permet de rester concentré sur ce qui est pertinent. Les  normopensants  ne se laissent pas distraire facilement par l’environnement. Par  exemple leur cerveau isole le son de votre vois, qu’ils entendent très bien dans le brouhaha. Ils vous écoutent sans fatigue, à condition quand même que votre discours soit adapté à leur structure mentale linéaire, évidemment. La musique n’est presque jamais trop forte au point de les déranger. Au contraire un monde de stimulation sensorielle leur paraît plus gai et les aide à se sentir exister. Ils aiment qu’il y ait de la musique, des éclairages, des pancartes, de la « déco » et des senteurs synthétiques presque partout. C’est surprenant pour vous, n’est-ce pas ?

Tout le reste en découle. Moins attentifs ils ne tiennent pas compte des intonations, ni des mots prononcés, moins chargés de sens pour eux que pour vous et ne lisent pas le langage non verbal. Si vous attendiez d’eux qu’ils vous devinent à demi-mot, c’est raté.  Inversement, ils sont moins susceptibles que vous. Pour les vexer durablement, il faudra y aller très fort dans les critiques ou utiliser la honte à laquelle ils sont sensibles.

Jill Bolte Taylor se rappelle avoir été moins émotive, mais plus angoissée quand elle était sous la domination de son cerveau gauche. Elle note à quel point l’aspect affectif a pris de l’importance après son avc. Tant que son hémisphère gauche était dominant, elle était peu sensible aux encouragements et n’avait pas besoin de capter des intentions amicales pour progresser, mais quand elle a dû fonctionner avec son cerveau droit, ces données sont devenues primordiales. Elle dit avoir brusquement capté les enjeux énergétiques, des échanges entre les gens. Certaines personnes la vidaient de son énergie et elle était obligée de se fermer à eux. D’autres la revigoraient par leur bienveillance. Elle a compris qu’elle n’aurait jamais pu guérir sans l’affection et le soutien constant, chaleureux et patient de son entourage. Tout cela est une évidence pour vous, n’est-ce pas ? Pouvoir brusquement lire le non verbal des gens et deviner les pensées a été une révélation pour elle.
Leur façon de réfléchir séquentiellement peut être  comparée à une pensée en corde à nœuds. Ils avancent dans leur raisonnement méthodiquement, nœud après nœud. Le cheminement est beaucoup plus lent, donc pour vous probablement exaspérant, surtout quand vous devinez que la corde va être longue avec beaucoup de petits nœuds. Vous l’avez sans doute remarqué : si vous essayez de sauter des étapes pour aller directement au bout de la corde ou si vous faites une remarque en marge de ce qui se dit, votre interlocuteur va attendre plus où moins patiemment que vous ayez fini votre digression pour repartir dans son raisonnement, sur sa corde à nœuds, exactement où vous l’aviez interrompu. C’est un point important : n’obligez pas les normopensants  à lâcher leur  corde à nœuds, vous allez les agacer ou les embrouiller ! Cette pensée séquentielle est bien adaptée au système scolaire. Il n’ y a pas de risque d’éparpillement dans tous les sens. Elle permet de savoir « par cœur » même et surtout quand il n’ y a rien à comprendre dans ce qu’on mémorise. Elle donne accès au mode plan : grand I, petit 1, petit a), etc. Manon n’aurait eu aucune difficulté à faire son exposé sur la Renaissance italienne avec une pensée séquentielle. Cet exposé aurait été très structuré, très proche dans son contenu du cours et du manuel scolaire et lui aurait valu des félicitations. La pensée séquentielle permet d’avancer sur des rails, ce qui donne une stabilité et une cohérence à long terme. Dans l’esprit d’un normopensant, il y a moins d’idées, moins de questions, moins d’originalité, mais le tout est mieux rangé."
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Message par Invité Sam 27 Sep 2014 - 23:55

sectaire clivant con

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Message par offset Dim 28 Sep 2014 - 0:14

mi-rouge ou invité :


Dernière édition par offset le Dim 28 Sep 2014 - 19:22, édité 1 fois
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Message par Invité Dim 28 Sep 2014 - 0:52

Je ne devrais parler que de celle qui a les cheveux mi-rouges.

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Message par Pola Ven 3 Oct 2014 - 18:34

Comment s'écrit capuccino ?

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Message par unbeldi Ven 3 Oct 2014 - 18:42

comme capucin avec un O
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Message par lefrançois Mer 15 Oct 2014 - 17:49

Boujour à tous,
Effectivement je remerci Christel Collins pour son travail, et analyse a la perfection, si un jour elle fait un meeting dans notre région, je pense que elle aura beaucoup de fan comme qui sera intéresser de recevoir une dédicasse avec une photo d’elle pour la révélation du pourquoi nous avons toujours sur une autre planette que les gents autour de nous depuis notre tendre âge ( pour ma part moi c’est mes 3 ans « c’était comme hier »).

Comme beaucoup nous aurons pue nous éviter les psedopsychiatres qui voye rien et les orthophonistes qui nous pette le timpant avec le larcène du son aigue qu'il nous ai impossible a entendre.

Dayeur pour ce qui on le résulta de leur orthophoniste pour le son aigue qu'il entende pas on-t-il leur résulta? Je serais intéresser savoir quelle est la fréquence qui nous ai pas audible. Pour la part de mon coté je vais voir si je peux accèder a mon dossier.

Donc, j’invite tous ceux qui on comme moi le cerveau droite qui fonctionne a 200 kilomètre heure et le cerveau gauche qui est hors service, de me rejoindre dans un nouveau sujet de conversation :

Tirtre : Cerveau_droit_hyperactif_de_naissance
Sujet : Astrologie et nous, les solutions médicinal, mémotechnique... .

Merci a ceux qui son comme moi de me rejoindre, pour développer des solutions.

Fabien

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Message par offset Ven 17 Oct 2014 - 22:46


Bien vivre sa surefficience en société



Mieux vous allez vous comprendre et vous accepter, plus votre estime de vous va remonter. Avec une meilleure estime de soi, on gagne en consistance et on se fait mieux respecter. Jusqu’à présent, vos tentatives d’adaptation aux autres ont été épuisantes et décevantes. Mais vous avez maintenant les clés pour comprendre de la nature des malentendus. Les normopensants sont indéniablement différents et ils le resteront. Peu à peu, vous pourrez intégrer leurs implicites, si vous arrivez à les capter et si vous acceptez d’assouplir votre idéalisme. Sinon, au moins, vous saurez maintenant d’où viennent ces moments de gêne et de flottement inconfortables.




Apprivoiser la solitude



« Il vaut mieux être seul que mal accompagné » dit le dicton. Les personnes atteintes du syndrome d’Asperger appliquent cette maxime à la lettre. Les gens, même les proches, sont vécus comme des envahisseurs. Ils sont incompréhensibles et leur contact est épuisant.

A l’opposé, certains surefficients mentaux ne supportent tellement pas la solitude qu’ils préfèrent être mal accompagnés que seul. Alors, ils se font vampiriser et leurs relations virent au cauchemar. Pourtant la solitude réelle diffère du sentiment de solitude. Se vivre comme différent et incompris ferme la porte aux contacts sociaux. Dans ce cas, on est très seul, même au milieu des autres. Dans les cas extrêmes, les surefficients préfèrent encore continuer à être maltraités par un pervers que de rester  seuls. Leur masochisme apparent n’est qu’un « faute de mieux » et une mauvaise solution à un vrai problème. Car, vivre avec un manipulateur qui a fait le vide autour de vous et qui vous néantise par sa seule présence vous fait vivre dans la solitude la plus glacée qui puisse exister. Bref, être réellement seul vous apporterait plus de chaleur que de vivre avec un congélateur !

En fait, la meilleure formulation serait : « Pour pouvoir bien choisir qui nous accompagne, il faut déjà être capable de vivre seul. » Il vous faut apprivoiser le sentiment de solitude et en faire un allié. La solitude subie est angoissante. La solitude choisie, si elle est ponctuelle, est ressourçante. Et puis rappelez-vous : vous vous êtes épousé. Vous ne serez plus jamais seul en votre agréable compagnie.

Certains surefficients mentaux sont atteints d’abandonnisme, c’est-à-dire qu’ils paniquent à l’idée d’être abandonnés. Ils ont tellement peur qu’on les quitte qu’ils tissent des liens trop serrés. La relation ne laisse aucune possibilité de prendre du recul ni de mettre des distances. Ils étouffent littéralement leur partenaire et leurs amis. Leurs besoins de reconnaissance et de réassurance semblent illimités. Ils exigent de l’autre un exclusivité absolue et vous savez maintenant ce que veut dire « absolu » pour un surreficient mental. Si vous vous reconnaissez dans ce profil, rassurez-vous.

Normalement, en reconstruisant votre intégrité, en restaurant l’estime de vous, vous allez gagner en consistance et en autonomie. La solitude ne vous fera plus peur. Cet abandonnisme devrait disparaître.



Soigner sa blessure de rejet




Au delà de la peur de la solitude et de la blessure d’être critiqué, il y a de la violence objective du fait d’être rejeté. Nous sommes tous programmé pour redouter  le rejet et le vivre comme un danger vital. Se faire rejeter par tout un groupe est une agression qui donne un sentiment terrible d’isolement, non seulement au moment des moqueries, mais aussi ensuite, lorsque la personne se retrouve seul. Cela devrait vous arriver de moins en moins. Vous allez savoir naviguer entre votre surdouance et la norme environnante. Mais vous ne serez jamais à l’abri qu’un pervers détecte votre particularité. Comme ce que vous êtes lui est odieux, il peut monter tout un groupe contre vous. Si cela vous arrive, il vous faut développer les bons réflexes de survie.

Sur le moment, recherchez tout de suite le lien social, comme on remonte à cheval aussitôt après la chute pour ne pas développer de phobie de l’équitation. Allez voir des amis fiables, parlez à vos voisins ou sortez faire des courses et entamez une conversation banale avec un consommateur. Si vous ne pouvez contacter personne, soyez actif : faites des tâches quotidiennes ou profitez-en pour faire un grand ménage, du rangement ou la corvée qui attendait son heure depuis si longtemps. Le rejet deviendra une source de satisfaction.

En général, pour éviter l’isolement, il faut diversifier son tissu social. Faites la distinction entre amis intimes, copains, connaissances et cultivez les trois en sachant clairement ce que chaque catégorie peut vous apporter. Malgré votre soif d’intensité, acceptez les relations superficielles et ne cherchez pas tout le temps à mettre de l’affectif et de l’intimité dans tous les liens. Réservez vos relations profondes à votre cercle intime.

Au lieu de la fuir, affrontez votre peur du rejet. Allez vers les gens. L’humour et l’autodérision peuvent beaucoup vous aider. Pensez : « Ok, j’ai peur qu’ils me trouvent médiocre, mais à tout prendre autant être un médiocre souriant et sympathique plutôt qu’un médiocre coincé et acariâtre ! »

Vivre en société, c’est aussi accepter de se faire aider. Cela implique de savoir demander une aide adaptée à ce que l’autre peut vous donner. Certains amis pourront vous écouter attentivement. D’autres ne sauront que vous sortir, vous aérer et vous changer les idées. Lorsque vous vous adressez à un professionnel, vérifiez avant tout qu’il peut vous comprendre. Beaucoup de psy ne comprennent rien à la surefficience mentale. Dans ce cas ils vont vous présenter ce que vous êtes de façon pathologique et vous enfoncer plutôt que vous aider.

Connaissez-vous la différence entre le fou et le sage ?  Le sage sait à qui ne pas parler. Dans tous les cas de contact social, en cas d’incompréhension, surtout n’insistez pas. Faites vite marche arrière et changez de sujet




Gérer les critiques



Vous le savez, le monde est plein de critiqueurs. Les normo-pensants considèrent que c’est une aide pour s’améliorer. Les surefficients expriment leur frustration de ne pas voir respecter leur idéal. Les manipulateurs cherchent à miner l’estime de vous pour mieux vous aliéner. Jusqu’à présent, votre susceptibilité était exacerbée. Les critiques vous mettaient en vrac pour longtemps. Ça va pouvoir changer.

Avant tout, ne prenez plus les critiques à titre personnel. La personne qui critique vous en dit plus sur elle-même que sur vous. La logique est la suivante : « Je critique chez les autres les comportements que je m’interdis. » (et que eux s’autorisent, ces sans gênes !) Ainsi, si je critique une femme pour son habillement aguicheur, je vous parle de mon interdit personnel d’être sexy. Plus mon réquisitoire est virulent, plus  mon autocensure est puissante. Maintenant que vous avez cette clé, amusez-vous à décoder les tabous de vos critiqueurs. Cela marche aussi dans l’autre sens. Ecouter-vous critiquer et repérer lequel de vos interdits personnels s’est manifesté.

N’oubliez pas non plus que ce que vous êtes est inaccessible à un normopensant. Comment avoir un feedback fiable d’un interlocuteur qui est dépassé par ce que vous êtes et qui ne peut vous cerner dans votre globalité ? Tout ce qui vous sera renvoyé de vous sera fractionné et déformé. Prenez alors sa critique comme une indication sur ces valeurs et son fonctionnement. Par exemple, s’il critique votre instabilité, comprenez qu’il a horreur du changement. S’il vous trouve trop émotif, rappelez-vous qu’avec son amygdale pépère, il est à l’abri des tempêtes émotionnelles, ce veinard.

Enfin certaines critiques, comme le prônent les normopensants, peuvent être de précieuses indications pour vous permettre d’évoluer. Elles pourront avoir leurs vertus pédagogiques si vous les recevez au niveau des comportements (voir de l’environnement, si on vous dit que cette couleur ne vous va pas au teint) et non plus au niveau de l’identité.

Sachez accueillir la critique comme un feed-back. Si vous trouvez cette critique pertinente, remerciez votre interlocuteur de l’avoir émise. Si vous n’êtes pas d’accord, répondez sobrement : «  C’est votre avis. » Si ce qu’il vous présente comme un défaut est en fait un des caractéristiques de votre surefficience mentale, réjouissez- vous : on vous a repéré dans ce que vous êtes. Alors, confirmez simplement avec un beau sourire : « Oui, c’est vrai, je suis trop… »

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