Une lumière au bout du tunnel ?!

Bonsoir à toutes et à tous !


Voilà, je me posais une question qui, aussi candide soit-elle, ne m'en taraude pas moins. Sur ce forum, on discute entre nous de nos problèmes, par rapport à nous-même et aux autres, on se plaint, on se réconforte, on débat, etc... Mais, et là je m'adresse aux Zebres les plus âgés; on s'en sort au bout d'un moment ?

Certains ici sont mariés. D'autres ont un métier qui les satisfait pleinement. D'autres ont des amis très proches, d'autres un enfant, etc... Mais je n'ai pas l'impression que les zèbres en question transpirent de bonheur pour autant. Alors la zébritude interdit vraiment le bonheur ? Rien ne comble jamais notre éternelle insatisfaction ?

Jesperais que quelque chose puisse transformer le zèbre étriqué dans son déguisement de cheval en vrai beau zèbre qui galope au vent et sème les lions ! Je pensais à l'Albatros de Baudelaire; certes "cloué au sol au milieu des huées/ Ses ailes de géant lempechent de marcher", mais il n'en reste pas moins le Prince des nuées , "qui hante la tempête et se rit de l'archer". Il manquerait donc une impulsion, l'envol de l'albatros, la ruade du zèbre, pour être enfin pleinement soi ! Perspective plutôt optimiste

Mais quelle impulsion, du coup ? Se lancer dans un projet créatif qui nous tient à cœur et y mettre toutes ses tripes ? Vivre une relation fusionnelle avec un autre zèbre -ou un autre humain tout simplement -.
Pouvoir se confier et parler sans contraintes à quelqu'un et libérer son trop-plein de potentiel; je pendais que tels étaient les deux objectifs à atteindre pour acceder au bonheur zébré...
Or, personne ici ne semble lavoir atteint, malgré la réunion des deux conditions !


Alors quoi ? Pas de Lumière au bout du tunnel ? À nous de revoir à la baisse notre idée de bonheur ? Voilà un tableau bien sombre...

Qu'en dites-vous ?

Mais, et là je m'adresse aux Zebres les plus âgés; on s'en sort au bout d'un moment ?

Suis pas le plus âgé, mais oui, on s'en sort.

Certains ici sont mariés. D'autres ont un métier qui les satisfait pleinement. D'autres ont des amis très proches, d'autres un enfant, etc... Mais je n'ai pas l'impression que les zèbres en question transpirent de bonheur pour autant.

Ne cherche pas ailleurs ce que tu dois trouver en toi.

Alors la zébritude interdit vraiment le bonheur ?

Non, non, non et re-non ! Scrogneugneu !

Mais quelle impulsion, du coup ? Se lancer dans un projet créatif qui nous tient à cœur et y mettre toutes ses tripes ? Vivre une relation fusionnelle avec un autre zèbre -ou un autre humain tout simplement -.

L'art, why not ? La relation fusionnelle : à éviter, zébré ou pas. La dépendance affective n'amène rien de bon.

Pouvoir se confier et parler sans contraintes à quelqu'un et libérer son trop-plein de potentiel; je pendais que tels étaient les deux objectifs à atteindre pour acceder au bonheur zébré...

C'est un peu plus compliqué que ça. S'il suffisait de vider son sac, ça se saurait. Ça passe surtout par une introspection et une remise en question personnelle, voire une thérapie. Trouve qui tu es.

Or, personne ici ne semble lavoir atteint, malgré la réunion des deux conditions !

Ceux qui ont réussi trouvent moins d'intérêt à échanger ici, et se contentent des rencontres.

C'est un peu sec et rapide, pardon, je suis mort ce soir.

J'aime bien ta réponse Lanza je crois qu'il faut faire son propre chemin, ici ça t'ouvre des portes des pistes de réflexion sur certains sujets mais après c'est toi qui en fait quelquechose.

Or, personne ici ne semble lavoir atteint, malgré la réunion des deux conditions !

Je suis désolé, je vais encore parler de moi avec l'air de me vanter, mais ce n'est pas le but : le bonheur existe, je l'ai rencontré. Il a duré pas loin de trois ans. Il n'avait pas consisté à réunir des conditions extraordinaires, ni, à l'inverse, à cette espèce de résignation que je trouve tellement triste de "se satisfaire de ce qu'on a" et "d'être attentif à des petits instants". Il existe comme état d'équilibre plaisant, fort, riche, sain, pleinement et consciemment ressenti. Avec des moments meilleurs que d'autres, mais, comme si les oscillations se faisaient autour d'une moyenne rehaussée d'une forte et solide constante.

Ergo : oui, on peut, c'est absolument irréfutable. Et si je devais le résumer en un minimum de mots, je parlerais de sentiment profond d'être à sa place, vis-à-vis de tout. Ce qui n'empêche pas que ce soit une situation dynamique, d'ailleurs. On peut être à sa place sur un chemin et tout en marchant, ou bien en construisant. Etat de bonheur stable ne veut pas dire vie immobile ni figée.

La création est quelque chose qui peut y contribuer si tu sens un truc qui veut sortir de toi. Si être à ta place, être qui tu veux être, implique une création artistique, alors oui il te faudra sans doute créer pour atteindre le bonheur. Ce n'est pas une condition sine qua non pour tous. Je pense que tous, Z et non-Z, partagent à des degrés divers le besoin de sens et d'utilité, mais ça peut passer par un Magnum Opus ou pas. Magnum opus qui n'est lui-même pas forcément du domaine artistique.

L'albatros de Baudelaire est une très belle comparaison, mais je ne sais pas si elle est très utile à cultiver : on se répète sans fin qu'on est forcément malheureux, emprunté et en butte aux moqueries stupides une fois "exilés sur le sol" qui serait le monde "ordinaire", des non-Z... Outre qu'il y a de fort belles choses sur le sol et que dans le ciel, on peut avoir froid et s'ennuyer un peu, il existe des oiseaux excellents voiliers et pas du tout gênés à terre...
Bien sûr, c'est moins poétique d'aller chercher le chocard à bec jaune dans un guide ornithologique que l'albatros dans un livre de poésie, mais je pense qu'on accède plus facilement au bonheur en se voulant chocard qu'albatros.

Pour ma part, je ne lâcherai qu'une seule phrase que le dalaï lama m'a piqué:
"Le bonheur ne dépend d'aucun être, de rien d'extérieur, de rien de matériel, il ne dépend que de soi."... Et c'est vrai, mon bonheur à moi en est une preuve, mais de là à dire que je suis comblé, c'est une autre histoire... A votre avis, de quoi dépend le bonheur suprême des illuminés?

j'ai dans ma viede zebrette bcp de bonheur aussi.!!
bien sur je ne parle surement ici que de choses plus sombres, ou difficiles,puisque c'est souvent en réponse à un fil....

mais..je ne suis pas sure que le bonheur ait un vrai rapport avec la zebritude ou non! pourquoi on ne serait pas plus heureux? parce qu'on a une lucidité immonde qui nous montre la structure intérieure de tout ce qui nous entoure et de tout ce qui se trame, chez nous comme chez les autres? (euh oui bon, d'accord....)
oui mais on a aussi (et surtout) una capacité à s'emerveiller d'un rien qui nous est précieuse......

perso meme dans des situations atroces de tristesses, j'ai pu apercevoir du bon, du beau, et avoir la larme à l'oeil.....

bref, on a justment pas mal d'outils à utiliser pour notre mise en oeuvre du bonheur.(enfin notre ptit bonheur personnel.)

dansma vie j'ai eu des périosdes dures, des périodes simples, des joies, des peines, comme n'importe qui, mais en plus intense peut etre....

Bonjour Prienpa, je partage les propos de Lanza.

J'y ajoute mon état : je me sens heureuse, réconciliée avec moi-même et mon histoire, enfin ancrée, capable de me positionner face à autrui et de désirer la rencontre et l'inconnu de l'autre. Dépouillée des choses, idées et personnes qui me parasitaient, je peux pleinement vivre et travailler à augmenter ma plénitude. Je suis devenue moi-même. Je rencontre aussi des personnes dans leur lumière du bout du tunnel, donc oui, c'est possible.

Quelque part, je reste là en partie pour témoigner du fait que c'est possible, même quand on vient de loin.

Plénitude absolue chaque jour et pour toute la vie non, mais comme personne sur terre, surdoué ou pas....

Tout le reste est possible, bien sûr! Saisir les petits bonheurs de la vie, parce qu'on a dépassé cette sensation d'étrangeté et qu'on s'assume, oui! S'autoriser à être dans des phases moins heureuses sans pour autant culpabiliser parce qu'on se comprend, oui! Vivre réunifié en soi-même, presque serein, même dans ces phases moches, sans se trahir, sans se prostituer pour coller à la norme, oui!

On peut.

La tristesse, le dégoût, les joies, la beauté, la poésie de certains moments de vie.... tout ça se mêle intimement. On peut choisir de voir aussi la lumière. Comme le reste, elle est toujours là en sourdine.
Je trouve ça plutôt chouette de savoir que même dans le noir le plus absolu de certains instants, elle n'est jamais bien loin. Je trouve ça plutôt rassurant aussi de savoir que même dans les instants les plus magiques, on peut encore saisir qu'il existe aussi des trucs pas beaux.
Il s'agit juste d'orienter son regard dans la bonne direction. Quand on est réconcilié avec soi et qu'on dépasse cet infâme complexe du surdoué malheureux, tout devient possible. Je trouve ça plutôt chouette la lucidité moi.