Et tout d'un coup le voile s'est déchiré

Et, tout d'un coup le voile s'est déchiré.
Des années d'incompréhensions, d'isolement, de contemplation silencieuse, perdu dans un ailleurs indéfinissable...

Mon âme recherche désespérément les secrètes harmonies du monde, tous mes sens les cherchent.
Il y a des instants de félicité que je ne peux partager sans passer pour un fou : la symphonie de l'arc en ciel, le grand opéra d'un ciel étoilé, la sombre mélancolie d'un orage, le rire des flocons de neige...

Comprendre le monde, espérer le transformer, le rêver si différent, le penser autrement... mais les gens... Je ne parviens pas à les intégrer dans mon monde, ils sont si... si quoi d'ailleurs ?
Ils ne semblent pas intéressés par un monde différent, ils ne veulent pas voir, ils ne veulent pas comprendre, ils ne veulent pas imaginer... comment font-ils pour être satisfaits de la vie quand le mal et la souffrance sont partout ?
Peut-être qu'ils ne voient pas ce que cela pourrait-être autrement ?
Je n'arrive pas à comprendre les gens, je crois que je n'y arriverais jamais.

Chaque fois que j'ai essayé d'exprimer un peu de ce monde en train d'éclore dans mon esprit torturé ça n'intéressait personne, les gens préfèrent discuter de choses futiles, faire les courses ou regarder la télé.
Les gens parlent des choses telles qu'elles sont, ils les commentent, se plaignent, puis ils parlent d'autre chose... Mais parler des choses comme elles pourraient être, avec un brin d'imagination, de folie, d'absurde... ce serait tellement plus drôle !

Avec les gens je découvre la puissance du vide, la vacuité est un trou noir qui absorbe toute mon énergie, quand ça en demande trop je fuis la discussion, je cherche un endroit calme, je ferme les yeux, je retourne à l'intérieur.
« -Où sont les hommes? reprit enfin le petit prince. On est un peu seul dans le désert...
-On est seul aussi chez les hommes, dit le serpent. »
Petit prince mon ami, compagnon de ma solitude. Tu m'as apprivoisé à notre première rencontre.

Les harmonies secrètes du monde c'est le tourbillon des émotions, le nectar de l'âme... Enfant je croyais que tout le monde partageait cette réalité. Je partageais mes émotions dans le vide. J'ai grandi en les dissimulant pour finir par les enfermer dans mon inconscient.
Devenir semblable aux gens pour faire partie de leur vie, et ce faisant perdre la joie singulière du merveilleux, de l'ineffable, de l'indicible perfection d'un instant ou tout l'univers me paraît en harmonie.
L'arc en ciel n'est plus qu'une réalité physique de diffraction, séparant les différentes longueurs d'onde de la lumière. Le ciel étoilé est une contemplation du passé, de ce qui fut ; l'orage un principe électrique, les flocons une cristallisation de l'eau...

J'ai perdu mon âme en enfermant mes émotions, c'était il y a 30 ans.

Et tout d'un coup le voile s'est déchiré : Il y a une savane avec des gens rayés ! Merci JSF !!

Je recherche ce bouquin, il a pris la poussière... Petit Prince revient vite s'il te plaît !

 « Mais le renard revint à son idée :
-Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique.
(…)
-On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Il achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
(…)
-Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
-L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
-C'est le temps que tu a perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
-C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.
-Les hommes on oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
-Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.
(...)
-Le désert est beau, ajouta-t-il...
Et c'était vrai. J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence...
-Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un puits quelque part...

Bienvenue Baghee!!!

Heureusement que ton âme d'enfant est revenue à la vie! J'ai dû me cacher pour garder la mienne... à chaque fois que je m'adaptais à la vie (trouve un du travail etc.), je redoublais d'effort les fins de semaines et les soirées pour maintenir en vie cette âme qui a le don de s'émerveiller encore.

Baghee, tu me redonnes espoir que ceux qui l'ont perdue peuvent encore la retrouver, même si je ne puis faire grand chose pour les aider.

Merci.

Décidément on a des points communs...

@cathoo: merci. Il ne faut pas crier victoire trop vite... je ne suis pas encore reconnecté à ma sensibilité infantile. Je découvre de putatives rayures qui illuminent ma compréhension de toutes mes incompréhensions. Je découvre une savane avec des gens qui pensent bizarrement comme moi et ça me fait du bien. Il reste un long chemin de réunification à faire...

@Fata Morgana: c'est intéressant en effet... j'aimerais beaucoup discuter avec toi de ce(lui) mais ce serait décalé sur le forum... en mp peut-être?

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Baghee a écrit:
Mon âme recherche désespérément les secrètes harmonies du monde, tous mes sens les cherchent.
Il y a des instants de félicité que je ne peux partager sans passer pour un fou : la symphonie de l'arc en ciel, le grand opéra d'un ciel étoilé, la sombre mélancolie d'un orage, le rire des flocons de neige...

Poète à tribord ! hissez la grand voile ! ... nan pas celle là celle avec écrit Welcome ! dessus..

ah mince c'est pas le topic des acceuils.. Rangez la voile Welcome ! Barre à bâbord on rentre à Tortuga les gars !

@Loic: rien d'impossible on se prévoit ça en mp

@floran: poète à tribord moi? juste à un bord: au bord du bord du début de la plage de la poésie... là où s'échouent les maux qui donnent aux mots une résonance poétique ou le contraire.

Bienvenue, et joyeux anniversaire

@Elléane: merci pour la bienvenue, pour le reste c'est un jour difficile: cette attention particulière des gens qui veulent que je me réjouisse... mais bon c'est pas le sujet.

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@Loic: apparemment c'est de notoriété publique sur le site...

Bon anniversaire

arrêtez y va fuir ^^
nanan y'a quelques indécrottables t’inquiètes pas ^^

@floran: merci!

M'enfin y'en a aussi des maudits des poètes, suffit d'entendre la voix d'artaud pour s'en persuader

et d'en profiter pour faire dla pub aux copains super émission littéraire sur campus tour, la rubrique à george est sympa (sur artaud pour le coup)
http://www.radiocampustours.com/2012/01/on-est-pas-serieux-le-4-janvier/