Mes dessins

C'est de cette souffrance-là que je parle.

Dans la fascination que l'on peut avoir pour la beauté d'une femme.

Il y a une sorte de mystère insupportable.

Et qui plus est semble universel.

Alors dessiner une telle femme.

En tout cas essayer.

Je trouve que ça aide à appréhender le caractère mystique de la beauté.

Ben c'est un début.

Faut pas trop abuser de cette thérapie non plus.

Hein bande de petits pervers.

Mais il en faut un peu quand même.

Dakota Johnson.

Oui je sais ce que vous allez dire.

Ça manque un peu de nuance.

De nuances de GRAY AH AH AH.

Dakota Johnson c'est une très belle femme.

[en vrai].

Et surtout avec un charme très naturel.

Voilà.

Moi qui aime bien réfléchir à l'apprentissage.

Dans tous les domaines y compris le dessin, j'essaye de réfléchir à une manière d'apprendre à dessiner.

Déjà pour moi. N'est-ce pas. Ma stratégie est de dessiner en faisant un effort mais pas trop.

.

Voilà. Pas trop d'efforts. Faut que ça reste un amusement.

Par ailleurs.

— Par ailleurs —

J'essaye d'explorer le concept de savoir naturel.

Le savoir naturel.

Un savoir qu'on a plaisir à utiliser.

Et une certaine facilité à utiliser aussi.

Pour cela.

Je base mon apprentissage sur un léger effort.

Une très grande tolérance à l'imperfection.

C'est un apprentissage d'un grand étalement temporel.

[un très grand délai d'apprentissage].

Je pars du principe.

Que faire un effort facilement.

S'apprend.

Donc au début on fait un tout petit effort.

D'attention et de concentration.

Pour dessiner une petite partie.

D'un petit dessin.

Et le reste on bâcle.

Le reste : on se fait plaisir à bâcler.

On laisse notre ciboulot digérer ce petit effort qu'on vient de faire. Ça veut dire que la première fois on dessine genre qques minutes. Puis on laisse passer une semaine. Ou au moins une nuit si on est très impatient. Pour pas saturer notre intellect qui a fait quelque chose de très différent de d'habitude.

Et puis on refait qques minutes. Et puis de semaine en semaine, ou de jour en jour, on essaye de juger quelle augmentation d'effort on peut faire progressivement.

À chaque fois laissant le ciboulot constater le résultat de son travail : mettre en parallèle le but à atteindre, le résultat et l'effort fourni. Et laisser votre bébête mentale apprendre toute seule. La laisser respirer sans juger son travail. Après tout votre cerveau fait ce qu'il peut.

Donc laisser à votre cerveau l'opportunité de constater la différence entre le but à atteindre et le résultat, comme si vous méditiez quelques instants sur le résultat.

C'est exactement une démarche expérimentale. Vous essayez. Vous constatez le résultat. Vous essayez ensuite d'ajuster les paramètres.

Les deux difficultés sont : le temps et la tolérance à l'imperfection.