Différence de besoin affectif/impression d'être "surprotéger"

Bonjour à tous, je vais essayer de ne pas faire un trop long pavé et d'aller droit au but !

Je suis INFP, et cela fait maintenant un peu plus de 3 mois que je suis officiellement en couple avec une ENFJ. Notre relation est saine et non toxique, chacun essaye de comprendre l'autre au maximum afin de ne pas créer de conflits inutiles dû à nos différences. Je l'aime, et elle m'aime, la dessus il n'y a aucun doute à se poser.

Cependant, depuis que nous sommes en couple, je rencontre pas mal de changement dans ma vie qui au fil du temps me déplaisent de plus en plus. Par exemple, avant d'être en couple avec elle, je consacrais beaucoup de temps sur un projet qui me passionne et je sortais énormément en soirée avec mes amis, ce qui me permettais de décompresser de mes journées. Maintenant, je passe quasiment tout mon temps avec elle, je vois très peu mes amis et je ne sors quasiment plus en soirée. C'est une personne assez solitaire malgré son extraversion, beaucoup de personnes en qui elle tenait l'ont déçu/blessé fortement ce qui l'as conduit à faire un choix assez radical: ne pas avoir d'ami. Résultat de ce choix : elle n'a que moi et son père à qui se confier, que moi et son père en qui elle fait réellement confiance.

Maintenant que je vous ai exposé la situation globale, je vais passé à l'élément le plus problématique : Elle a constamment besoin d'être rassuré, de tendresse, de câlins, de bisous, de lui dire que je l'aime.. Et à l'inverse, elle me dit constamment que je suis beau, doux, attentionné, intelligent, calme, sensible... Parfois plusieurs fois par jour, parfois plusieurs fois par heures. Au début, cela ne me dérangeais pas, je trouvais ça hyper mignon de sa part. Mais au fil du temps, étant donné que notre relation se stabilise, je ne ressens plus forcément le besoin de lui dire que je l'aime tous les jours et de passer plusieurs heures dans ses bras à la câliner (bien évidemment que parfois je le fais, mais moins souvent). Et ça la rend triste. Elle à l'impression que je m'éloigne, que mes sentiments pour elle ont diminué alors que pas du tout. J'ai essayé d'en discuter avec elle, elle m'as dit qu'elle comprenait mais je vois bien que ça la rend quand même triste. Par exemple, vendredi dernier j'ai passé toute l'après midi sur mon projet et la soirée avec des amis sans elle (ça m'as fait beaucoup de bien d'ailleurs) et lorsque je suis rentré elle était en pleur. Elle m'as dit qu'elle avait eu une sorte de "sentiment d'abandon".

Plus le temps passe, plus j'ai la sensation d'être "enfermé" dans cette relation amoureuse, enfermé dans ce besoin constant d'affection dont elle à besoin.

Concernant la deuxième partie du titre "impression d'être surprotéger", cela est sûrement dû à son type de personnalité ENFJ mais lorsque je lui parle de mes problèmes j'ai la sensation qu'elle veut le résoudre à ma place. Un exemple tout bête, je lui ai dit que j'aimerais bien prendre un peu de muscle en me remettant au sport et en mangeant un peu plus sainement. Et la, elle s'est mis à m'acheter toute sortes d'aliments bio et avec le moins de gras possible. Lorsque je lui proposais de faire un resto elle me répondais par "mon amour, tu fais un régime, les restos c'est fini". J'ai tenu deux semaines, puis j'ai fini par craquer et ça l'as rendu hyper mal. Elle avait l'impression d'avoir échoué elle même alors que de base c'est moi qui ai échoué ce régime. Je suis vite passé à autre chose, mais elle non. Elle a peur que je me sente mal vis à vis de cette échec, alors que pas du tout. Voilà pour cette exemple, et vous vous doutez bien que j'en ai pris un soft car bien évidemment je lui ai parlé de problème personnel beaucoup plus "éprouvant psychologiquement" pour moi et son type de réaction était toujours à peu près dans la même schématique. Une tendance à vouloir "contrôler" le problème et de se l'approprier. Donner son maximum pour que je réussisse à le surmonter, et si j'échoue elle va se sentir terriblement mal et le prendra comme un échec personnel.
Résultat : j'ai de plus en plus de mal à me dévoiler à elle, et je préfère me tourner via mes amis. Amis que je vois de moins en moins et qui étaient d'accord sur le fait qu'elle me "surprotégeais trop", me demandais "trop d'affection".

Voilà, j'ai dit à peu près tout ce qui n'allait pas et j'aimerais avoir votre opinion sur le sujet. Comment faire pour lui faire comprendre que ce n'est pas parce que je suis un peu plus distant qu'avant niveau câlin et tendresse que mes sentiments pour elle ont diminués ? Comment faire pour qu'elle arrête de me "surprotéger" ? Et surtout le plus important : comment faire pour passer du temps seul sur mon projet et du temps avec mes amis sans qu'elle n'ai ce "sentiment d'abandon" ?

Mhhh, c'est une situation assez complexe en somme.

Je ne pense pas que le fait que vos personnalités soient incompatibles ( par rapport au test des 24 tu sais ) soit forcément la cause du problème, beaucoup de personnes, qui sur papier ne sont pas faites pour s'entendre, vivre très bien justement.

Du coup je vais commencer avec une question qui pourra te sembler un peu bébête : est-ce que tu as déjà essayé de lui en parler?
De façon posée, calme, dont le but ne serait pas de la vexer mais juste de lui expliquer ton ressenti sur la situation?
Parce que de la façon dont tu décris la chose, je pense qu'il s'agit juste d'un manque de communication, peut être associé à la retombée de l'euphorie des premiers mois. Si tu l'aimes autant -voire davantage- qu'avant, dis le lui. Et si elle semble quand même se vexer, essaye de retourner la situation en inversant les rôles.

Ça ne se fera pas de jour au lendemain, mais si tu lui précises à chaque fois que cela devient trop "pesant" que t'as besoin d'espace, ne serait-ce que pour une journée, elle pourrait t'en donner. Je sais que c'est une situation un peu compliquée, qu'en tant qu'introverti on aime et on déteste à la fois le fait que notre moitié fasse toujours le pas vers nous, mais il faut des efforts des deux côtés tu vois

Bon courage en tout cas!

Bonjour, si l'on se fie à vos dire, il semblerait que votre compagne ait un gros souci de confiance en elle, qui la mène à de la dépendance affective.

Si son besoin d'être rassuré est un gouffre sans fin, tel que vous le présentez, toute tentative de la rassurer de votre part sera vaine. Le risque étant ce qui commence à pointer son nez : cette sensation d'étouffer, et de doucement perdre votre liberté, qui pourrait vous mener à la fuir, malgré l'amour, la confortant malgré elle, malgré vous, dans ce schéma toxique, et ses probables croyances.

Il semble que vous parliez ensemble, ce qui est, je pense, une bonne chose. Il serait intéressant d'aborder le sujet de manière plus approfondie, et idéalement, qu'elle prenne conscience du fait qu'elle n'est pour l'instant pas rassurable, malgré vos effort.
Je comprends que vous puissiez être réticent au vu de ses réactions, cependant, cette situation risque de vous éloigner doucement d'elle.

Il risque d'être compliqué de proposer d'aller voir ensemble un thérapeute, pourtant c'est ce qui me semble être la meilleure solution possible. Pour entamer un vrai dialogue, et pour, à terme, soigner sa souffrance, et sa peur de l'abandon.

Je vous souhaite à tous deux du courage. Encore plus à elle, qui a un long chemin à parcourir, qui résonne avec le mien.

Merci pour vos réponses rapides !

Pour répondre à Clo_leg : Je connais assez bien le MBTI, en revanche je ne connais pas du tout le test des 24, il consiste en quoi ?
Oui, j'ai abordé le sujet plusieurs fois avec elle calmement, elle essaye de faire des efforts en me laissant un peu plus d'espace mais je vois bien que dès que je m'éloigne un peu d'elle elle se sent triste, et forcément le fait de la voir dans cette état m'attriste également. Le côté positif c'est qu'elle n'est pas du tout jalouse, elle ne m'interdit rien, c'est juste qu'elle ressent un "sentiment d'abandon" lorsque je ne suis pas à ses côtés. Je ne pense pas que le problème est lié à un manque de communication mais plus par rapport à une différence de besoin affectif entre nous. Et oui effectivement, la situation est assez complexe comme dans à peu près toutes les situations de couples ^^

Pour répondre à Kéa, c'est une possibilité en effet, je pense que malgré sa forte personnalité et son fort enthousiasme (c'est une personne très positive dans ses paroles) se cache un gros manque de confiance en elle. Si la situation ne s'améliore pas, je lui proposerais d'aller voir un thérapeute, je pense aussi que c'est la meilleure solution pour l'aider. Bon courage à vous également sur ce chemin la.

BOnjour.
Les questions d'abandonnisme sont un vrai sujet, ce ne sont pas «juste un manque de confiance en soi». Il y a plusieurs endroits où ils ont été discutés sur le forum.
Il y a aussi la question de l'estime de soi et ce n'est pas du tout le même besoin.
Et évidemment celle de la connaissance de soi (plus vaste).
Elle se sent bien dans sa peau ?

C'est assez compliqué de répondre à sa place mais de ce que je perçois oui à l'heure actuel elle se sent bien hormis ce "sentiment d'abandon".

En revanche, j'ai aborder le sujet plusieurs fois mais elle refuse catégoriquement de me parler de son enfance, et elle m'a demandé de ne plus aborder ce sujet (ce que j'ai fais pour ne pas la contrarier). Je pense qu'elle à vécu une sorte de "traumatisme" qui l'a beaucoup affecté psychologiquement.

Dans d'autres cultures on parle de lacher-prise. Et il faut le lacher aussi, ce lacher-prise.

Et vous envisagez d'avoir des enfants ?

Tu peux lire «les 5 blessures de l'âne» mais c'est assez incomplet. Il y a des éléments intéressants cependant. C'est un bon début, ça mérite d'être plus étudié selon les gens.

Regarde peut-être là : https://www.zebrascrossing.net/t7652p50-angoisse-syndrome-de-l-abandon

BellamyBlake28 a écrit: avant d'être en couple avec elle, je consacrais beaucoup de temps sur un projet qui me passionne et je sortais énormément en soirée avec mes amis, ce qui me permettais de décompresser de mes journées. Maintenant, je passe quasiment tout mon temps avec elle, je vois très peu mes amis et je ne sors quasiment plus en soirée. C'est une personne assez solitaire malgré son extraversion, beaucoup de personnes en qui elle tenait l'ont déçu/blessé fortement ce qui l'as conduit à faire un choix assez radical: ne pas avoir d'ami. Résultat de ce choix : elle n'a que moi et son père à qui se confier, que moi et son père en qui elle fait réellement confiance.

(...) Elle a constamment besoin d'être rassuré, de tendresse, de câlins, de bisous, de lui dire que je l'aime.. Et à l'inverse, elle me dit constamment que je suis beau, doux, attentionné, intelligent, calme, sensible... Parfois plusieurs fois par jour, parfois plusieurs fois par heures. Au début, cela ne me dérangeais pas, je trouvais ça hyper mignon de sa part. (...) Et ça la rend triste. Elle à l'impression que je m'éloigne, que mes sentiments pour elle ont diminué alors que pas du tout. J'ai essayé d'en discuter avec elle, elle m'as dit qu'elle comprenait mais je vois bien que ça la rend quand même triste. Par exemple, vendredi dernier j'ai passé toute l'après midi sur mon projet et la soirée avec des amis sans elle (ça m'as fait beaucoup de bien d'ailleurs) et lorsque je suis rentré elle était en pleur. Elle m'as dit qu'elle avait eu une sorte de "sentiment d'abandon".

Plus le temps passe, plus j'ai la sensation d'être "enfermé" dans cette relation amoureuse, enfermé dans ce besoin constant d'affection dont elle à besoin.

Concernant la deuxième partie du titre "impression d'être surprotéger", cela est sûrement dû à son type de personnalité ENFJ mais lorsque je lui parle de mes problèmes j'ai la sensation qu'elle veut le résoudre à ma place. (...)
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Comment faire pour lui faire comprendre que ce n'est pas parce que je suis un peu plus distant qu'avant niveau câlin et tendresse que mes sentiments pour elle ont diminués ? Comment faire pour qu'elle arrête de me "surprotéger" ? Et surtout le plus important : comment faire pour passer du temps seul sur mon projet et du temps avec mes amis sans qu'elle n'ai ce "sentiment d'abandon" ?

Tu ne peux pas changer quelqu'un dans le sens qui te convient : c'est le chemin (éventuellement) de l'autre. Tant que tu attends qu'elle change, tu iras dans le mur. A mon sens, les bonnes questions sont donc plutôt :
"Comment faire pour accepter qu'émotionnellement elle ne ressente plus mon amour si je ne lui manifeste pas de la façon qu'elle souhaite ? Comment faire pour gérer le fait qu'elle me "surprotége" en me respectant et en la respectant ?
Et surtout le plus important : comment ne pas me sentir responsable/coupable/honteux (c'est toi qui sait...) de passer du temps seul sur mon projet et du temps avec mes amis alors qu'elle a ce "sentiment d'abandon" ?
C'est légitime que tu ne souhaites pas la voir souffrir, mais tu ne peux empêcher qu'une personne qui souffre souffre. En tentant de le faire, non seulement te te responsabilises de choses dont tu n'es pas responsable (bon, si tu ne passais plus de temps avec elle et que jamais tu n'étais câlin ce serait autre chose, mais de ce que tu décris ce n'est pas le cas) et en plus tu l'empêches elle de se confronter à ces émotions douloureuses, de voir qu'elle est capable de les gérer, de voir qu'elle est acceptée avec (et non qu'on cherche à la changer). En revanche, tu peux lui apporter justement cette acceptation : "je vois que c'est douloureux pour toi, je vois qu'il y a un fossé entre ce que tu sais ("elle comprends" tu as écrit) et ce que tu ressens, et je t'accepte ainsi, et je te fais confiance pour comprendre ce fossé et le combler".

Pour répondre à ces comment du coup : les méditations sur la compassion, sur la bienveillance, peuvent être un précieux outil, tout comme tout ce qui est auto-empathie en CNV. Et aussi penser qu'il n'est possible de changer que quand ce qui est présent est complètement accepté. Elle en est là. C'est tout. Accepter qu'elle en soit là. Ce n'est pas se résigner et dire que cela restera ainsi, c'est prendre conscience du point de départ au lieu de faire. Pour être à 30 km de là, il ne suffit pas de le vouloir, il faut dans un premier temps se poser et voir où on est et l'accepter. A partir de là on peut orienter sa carte correctement et commencer à marcher dans la bonne direction.

En terme de triangle de Karpman, c'est assez rigolo : elle est ton sauveteur, cherchant absolument à te prendre en charge pour des choses non demandées, ...et quand on reformule tes questions, je trouve qu'il apparaît que tu prends aussi ce positionnement vis-à-vis d'elle, sur un plan différent.

Et puis en vrac :
Ne pas avoir d'amis, très très mauvaise idée : nous sommes des animaux sociaux, elle en a besoin pour son équilibre psychique, comme tout le monde. Ce serait plus constructif pour elle de travailler ses capacités de résilience, pour se remettre des attentes déçues etc, voire de travailler sur sa façon d'être en relation avec les autres, car si elle a été avec les autres comme elle l'est actuellement avec toi, elle ne peut qu'être déçue à un moment ou à un autre, voire rejetée.

Perso je vois très positivement le fait qu'elle soit consciente du fossé entre ce qu'elle comprends et ce qu'elle ressent. Tout simplement parce que dans mon histoire perso, ça a été la curiosité du pourquoi ce que je ressens ne correspond pas à ce que je sais qui m'a permis d'évoluer. A l'époque où c'était arrivé, j'ai lu Le drame de l'Enfant doué d'Alice Miller, et quel changement de perspective dans ma vie ! (je précise que ce n'est en rien lié au QI, qu'elle soit HQI ou non ça pourrait lui ouvrir des portes)