Exercice imposé

Bonsoir à tous,

« Zèbres », dites-vous ? J’ai découvert cette nouvelle acception du terme pas plus tard qu’hier. Et, curieux, curieux des comportements humains, curieux de rencontrer de potentiels semblables, ou simplement des personnes inspirantes ou intéressantes, me voici. Même si l’idée de me glisser de mon propre chef dans une case, fût-elle à rayures, me laisse, je l’avoue, quelque peu sceptique.

Thomas, 35 ans, parisien, et même, depuis peu, installé dans un logement décent. L’idéal enfoui sous les contradictions. Ami des Arts et des Lettres, je me suis inscrit à la fac sur le tard, après une scolarité laborieuse et quelques années de déambulations. J’entame le mois prochain une prépa en vue de me présenter à l’agrégation de lettres modernes, et j’aurai probablement bientôt besoin de lunettes.

Une sacrée découverte, la fac, soit dit en passant. Même si, dans le milieu universitaire de ce pays, certains profs doivent jouer des coudes pour coexister dans un espace visiblement trop étroit pour eux tous, j’y ai rencontré des gens bienveillants, humbles, qui m’ont apporté des modèles et des objectifs. Après avoir eu trop longtemps le sentiment de tenter de vendre mes bras pour deux sous, ça fait un bien fou.

En espérant pouvoir bientôt me dire heureux d’être des vôtres, salut !

Bonsoir Calvero, les vôtres dont tu parles sont tellement nombreux que tu devrais certainement te sentir rapidement membre d'un sous-groupe ou d'un autre,  même si, et tu vas vite t'en rendre compte, il y a une partie émergée qui a tendance à prendre pas mal de place ;-)

Pour la fac, moi qui y suis retournée sur le tard, pour une thèse assortie d'un poste de chargée de cours, je confirme qu'elle a ses bons côtés. Mais je crois qu'en fait on ne les voit justement qu'en y arrivant sur le tard. Parce qu'on y vient par choix.

En tout cas bon courage pour ta prépa et bienvenu ici, avec ou sans rayures !

Merci Fleur de Lotus !

Pour la fac, c’est tout à fait ça. En première année nous avions chacun un professeur-référent. Lors de notre premier rendez-vous, la mienne m’a fait remarquer que mon parcours avait quelque chose d’atypique et m’a demandé pourquoi j’avais choisi la licence de lettres. Par goût pour la littérature, je lui dis. Et elle me répond, le plus sérieusement du monde : « Ah oui ? Vous aimez la littérature ? C’est bien ça, ça va vous aider, pour ce cursus ! »

Parfois, les retards ont du bon.

!!!!!

Bonsoir Thomas et bienvenue.
Je garde un souvenir très moyen de mon passage en fac, je ne m'y suis pas senti à l'aise surtout en deuxième année. Les lieux de cours étaient trop dispersés.
Tu as fait quoi avant maintenant ?

Merci ! Un des avantages de Nanterre, c’est son campus. Un campus à l’américaine, avec presque tous les bâtiments de l’université regroupés au même endroit, et un peu au milieu de nulle part. Du coup, une fois sur place on a, tout au plus, à aller d’un bâtiment à l’autre, et on est moins tenté de sécher les cours pour aller au bistrot ou au ciné (une chance que je ne sois pas allé à la Sorbonne !) Quelle fac fréquentais-tu ?

Et puis, comme nous le disions, être à l’université par choix plutôt que parce qu’on y a été entraîné par le flot des évènements permet de profiter vraiment de ses années de fac. Avant ça j’ai suivi des formations professionnalisantes pour cancres impropres aux études supérieures – je ne dénigre pas les cursus technologiques, au contraire, mais plutôt le système d’orientation de ce pays qui parfois laisse vraiment à désirer – compta, informatique, des petits boulots, de l’intérim… Et même de la contrebande de disques de collection.

Lol. De la contrebande de disques de collection.

J'étais à Grenoble, une partie du campus est dans la banlieue sud-est à Saint-Martin-d'Hères, une autre partie en hypercentre près de la gare où il est quasiment impossible de se garer. Très très galère pour le stationnement quand on n'a quasiment pas un sou.
Bah de toute façon j'avais d'autres malaises en tête, et me retrouver en deuxième année de DEUG math-physique m'a rappellé l'année de math sup que j'avais loupée. Je n'étais pas dans le truc même si j'adorais les maths et la physique. Il n'y avait pas d'informatique à l'époque, et je préfèrais programmer des résolutions de matrices plutôt que les calculer, ce n'était pas du goût du prof de maths.

Et toi Fleur de Lotus, quelle est ta discipline de prédilection ? (Il semblerait que je n’aie pas encore l’ancienneté nécessaire pour te questionner en « mp » sur ton sujet de thèse…)

Bonjour et bienvenue Calvero !

Ce n'est pas une question d'ancienneté mais de nombre de post : il faut que tu ais écrit 5 messages publics avant de pouvoir envoyer des MP (ce qui est maintenant chose faite !^^). Mais il te faudra par contre 7 jours d'ancienneté pour poster des liens.

Sinon, je suis d'accord avec vos remarques concernant la fac… Il me tarde pour ma part de reprendre des études d'ici quelques années quand mes enfants seront plus grands. J'avais adoré le peu que j'ai fait en Sciences du language ! Je pense que je partirai dans cette direction le moment venu.

Bref ! Bienvenue de nouveau et au plaisir de te croiser zici zoulà !

Merci !

La linguistique va être une des grandes nouveautés, pour moi, lors de l’année qui vient.

Il y a une dame dans ma promo, qui doit avoir la cinquantaine. Pour elle, la fac, c’est la liberté, l’épanouissement intellectuel. Elle fait chaud au cœur.

Au plaisir, oui !

"Les relations sociales entre personnages dans un MMORGP", ça c'était au début, j'ai écrit quelques articles sur le sujet, puis, cela a évolué sur la quête du genre dans le cadre de ces relations sociales (comment certains joueurs se servent du jeu RPG en ligne, en l'occurence World of Warcraft, pour questionner leur genre et leur rapport à la sexualité, hétérosexuelle, homosexuelle ou autre), j'ai écrit d'autres articles, participé à des colloques (y compris à Nanterre d'ailleurs !) et cela a encore évolué sur la fiction et l'écriture de soi.

En fait mon coeur de recherche était là depuis le début, avec " l'invention"  d'un concept que certains chercheurs utilisent, mais je n'ai pas rencontré l'écho souhaité auprès d'un directeur de thèse qui m'aurait suivie comme je le souhaitais. Au final, d'une thèse en Infocom, je suis passée en Sociologie puis à nouveau en Infocom (avec changement de directeur de thèse à chaque fois) et le milieu universitaire m'a déçue, alors... j'ai lâché l'affaire. Il faut dire aussi que ma vie, réelle, bouleversée à cause du jeu, occupait la totalité de mes capacités émotionnelles, et donc aussi cognitives.

Ceci dit, j'ai régulièrement l'envie de m'y remettre, de me servir de tout ce que j'ai produit, mais je suis devenue très exigeante, et sur le sujet, et sur mes relations sociales, et sur ma quête personnelle, alors je crois que ça ne se fera pas, en tout cas dans le milieu universitaire car j'ai tout de même un livre en cours sur tout ça (un parmi d'autres ! ^^')

Rhhhôôô, je crois que je vais aller fouiller dans mes cartons et ressortir mes cours, juste pour le plaisir de les relire ! La linguistique, c'est super !!

Un sujet passionnant, Fleur. On a aussi des littéraires, influencés par le modèle américain et les cultural studies, qui commencent à s’intéresser aux jeux vidéos, sous l’angle de la fiction voire de l’auto-fiction – j’ai souvenir de ces serveurs « RP » sur WoW, où une partie du jeu échappe aux fonctionnalités du logiciel.

C’est un plaisir de lire ces expressions de passions pour la physique, la linguistique ou la socio !

Depuis quelques années on nous pond des «real games» en entreprise, pour nous faire apprendre en jouant.

Après l'abandon de ma deuxième année de fac DEUG A, j'ai fait mon service militaire puis une formation en informatique pour bosser. Mais l'attrait pour les langues est toujours là. Pour moi l'informatique c'est des langages et pas une souris et des fenêtres.
Il me semble qu'à La Sorbonne il y avait un cursus où informatique et langage étaient bien associés.
Peut-être qu'une certaine peur de réussir dans autre chose que les modèles autour de moi m'a toujours bloqué. J'aime bien l'informatique .

Il y a bien un master langue et informatique, qui semble porter davantage sur l’automatisation des pratiques langagières et leur exploitation par la machine que sur l’étude de la syntaxe des langages informatiques. Cela dit, je suis assez d’accord avec le rapprochement entre langue et informatique. Il y a quelque chose d’extrêmement logique, mécanique, dans toute langue, comme dans l’écriture d’un algorithme ou dans la syntaxe d’un langage de programmation. Je pense qu’un grammairien, comme un programmeur ou un concepteur de logiciel, se doit d’avoir un esprit de système.

En BTS info j’avais des camarades pour qui la programmation était un pur exercice de performances intellectuelles, qui passaient leurs nuits à programmer des scripts très complexes, et dépourvus de toute utilité pratique, par pur goût du challenge. Sans doute existe-t-il même des auteurs menant des expérimentations d’ordre littéraire mêlant écriture et programmation.

Le fameux livre «la disparition» par exemple.
Il y a aussi des concours d'écriture de programmes : https://www.ioccc.org/

Pérec s’intéressait à la programmation ? Il faudra vraiment que je le lise un jour, celui-là.

Voir l'informatique comme une écriture sous contrainte selon l'OULIPO ça ouvre des possibilités.
Je me demande quand même si le fait d'apprendre diverses langues avec des syntaxes variées n'améliore pas une part du cerveau, les neurosciences ont certainement des résultats à ce propos.
En tout cas sur l'aspect social et compréhension entre différentes nations la simple structure des langues est éclairante, et parfois cela peut aussi éclairer certains raisonnements.