la competence est-elle encore valorisée dans notre société ?

Je me pose de plus en plus cette question apres moultes discussions sur forums d'inges, specialistes de la douance
La polyvalence et competence du zebre est (en theorie) un atout mais quid si cette competence n'est pas valorisée en entreprise ou meme en general dans la société ?

- sauf rares secteurs (luxe, aero en France) la competence y compris technique est pas valorisée en france, retour d'inges, de plus l'inge est devenu un nouveau proletaire

- l'important c'est d'etre dans le moule, de plaire, de se faire bien voir
ca va de pair avec une société feminisée, qui favorise le conformisme, le fait de plaire, respect de la hierarchie et soumission etc
j'ai travaillé avec des equipes de femmes et pour moi c'est different que de travailler avec des hommes, c'est pas sexiste de dire ca

- par ailleurs france = pays  de la politique et du copinage a tous les etages, pays de courtisans y compris et surtout en haut lieu

- j'ai des potes qui font du recrutement en entreporise on les a obligés a recruter des femmes, minorités etc meme si convient pas du tout pour le poste (discrimination positive). voir aussi les quotas. volonté claire de feminiser la direction des sociétés, conseils d'administrations etc

- j'ai des retours de connaissances on part en vacances avec les collegues de boulot a la plage ou ski et c'est organisé par le bureau (j'ai connu l'activité  team building un jour le week-end, la fete annuelle mais jamais ca). Bien sur je presume que c'est fortement encouragé de partir en vacances avec ses collégues  
un peu le management a l'anglo-saxonne ou tu passes ta vie avec tes collegues, tres peu pour moi !

- des gars engagés (par piston probalment) qui ont absoluemnt pas les competences pour le poste (ont completement raté leurs etudes), on se demande meme comment c'est possible. j'ai connu ca personnellement dans certaines entreprises, gars parachutés a des hauts postes (par le pere influent) on m'a meme prevenu a l'avance pour que j'evite de faire un faux pas devant tellement d'incompetence

- de plus en plus de bullshit jobs (happyness ofiicer etc), des vrais de vrais  et je connais personellement des gars qui en font

- la france se desindustrialise, des chiffres et nombreux temoignages me l'ont confirmé et va devenir un musée si ca continue. le pays va produire quoi a part des musées et du pinard et des plages (ca vaut quoi a l'international ??).


Je travaille depuis plus de  30 ans, et il y a 30 ans j'avais travaillé avec des vrais inges au-dessus de moi (plutot austeres) pour faire du beau travail (au point ou la boite en etait meme fiere des années apres). un imposteur aurait ete devoilé immediatement avec des gens pareils. Il y avait Quand meme ce plaisir du travail bien fait et innovant
et tout ceci sans tout le cinema qu'on peut voir actuellement et decrit plus haut ! société narcissique degenérée qui est 100% dans le paraitre et qui inverse les valeurs ?
comment peut-on justifier des bullshit jobs ou d'engager des gens qui ne conviennent pas ?

Il me semble que c'etait quand meme nettement plus serieux que maintenant, j'ai l'impression que ca devient du n'importe quoi non ?

Je prend le temps de préparer une réponse et je te la pond demain en bonne et due forme !

Il me semble avoir déjà lu ce post il y a un moment de ça...

"sauf rares secteurs (luxe, aero en France) la competence y compris technique est pas valorisée en france"


=> Si tu parle de valorisation au sens financier du terme alors le mieux, à mon sens, est de faire valoir ces compétences en ayant un statut d'indépendant (libéral), dans une moindre mesure et dans certains secteurs à fortes valeurs ajoutées et avec un haut statut hiérarchique (cadre, cadre sup) ou alors en étant en étant technicien mais là le salaire chute...Mais il est sur que si on à un BAC +5 dans un secteur dynamique et qu'on à la bougeotte, sur un strict plan financier, rester en France n'est pas la meilleur idée du monde !


"l'important c'est d’être dans le moule, de plaire, de se faire bien voir"


=> Je veux bien te croire : performance et soumission sont le pendant des personnes en CDI d'après ce que j'ai pu observer dans les différentes boîtes pour lesquels j'ai taffer, les petites "prises de becs" de ces gens envers leurs supérieurs étant reléguées au rang des anomalies statistiques.


"par ailleurs france = pays de la politique et du copinage a tous les etages"

Oui, ça tient à nôtre histoire, c'est "culturel" comme l'on dit, pour ne pas dire indéboulonnable. Une société de castes qui ne dit pas son nom : elle à le mérite de stabiliser la société (une personne issus d'une "bonne famille", ayant un capital culturel élevé ne descendra pas trop bas), inversement, si le réseautage n'est pas nôtre fort et que l'on à pas pu acquérir les bon passes droits (l'autre nom des diplômes d'après moi) ça reste bloqué professionnellement parlant....



"on les a obligés a recruter des femmes"


Ce qui m'embête le plus c'est de voir certaines RH qui ignore la réalité et le profil requis pour certains postes et font fi totalement de nôtre vécu, à quelques part, c'est comme si en tant qu'RH dans le textile je recevais des couturières sans avoir touché moi même une aiguille de ma vie...


"gars parachutés a des hauts postes (par le père influent) on m'a même prévenu a l'avance pour que j’évite de faire un faux pas"


C'est le pompon ! Le copinage sans que la personne pistonné ai réellement les compétences / diplômes demandé pour le poste ça m’écœure ! J'ai eu plusieurs collègues durant ma scolarité dont les parents avait des relations hauts placés / possédait des entreprises, le "pire" étant que ces étudiants là était soit dans la moyenne à l'école soit des troubles fêtes, quand je vois que l'un d'entre eux est directeur d'un grand centre commercial j'ai la haine...

Bof, suffit de voir les salaires des chercheurs en France pour voir à quel point tout le monde s'en fout, y compris l'état...

Un exemple dans l'informatique : entre 2002 et 2015, les salaires des programmeurs n'ont pas bougé - à niveau d'expérience égale. Alors que l'inflation a fait presque +30% dans le même temps. Ca commence à bouger un peu vers le haut, mais les places "fonctionnelles" sont bien mieux reconnues. Alors que les boulots "techniques" ne sont pas plus faciles(je sais, j'ai fait le yoyo entre les deux toute ma carrière).

Pour le "on les a obligé à recruter des femmes", la logique qu'il y a derrière, c'est que si seules certaines démographies sont présentes, les autres démographies vont hésiter à postuler. En forçant un peu quelques têtes différentes - même si ce ne sont pas forcément les meilleurs pour ce poste ci - on élargit naturellement sa base de recrutement potentielle. Et à terme, on accroit la qualité globale des recrues. Ca ne me semble pas idiot en soi, on sacrifie un peu de compétence locale à court terme(et encore, des fois, même pas, les biais de recrutement étant ce qu'ils sont) pour accroitre la compétence globale à long terme.

Hello, je ne bosse pas dans le privé donc je vois ça de loin, mais selon moi :
- sur le plan sociétal, on est passé à l'ère de la "communication publique" où tu peux faire nimp sur un plan environnemental tant que tu cultives une image propre et bien-pensante,
- sur le plan politique, on est passé d'hommes ayant des visions à long terme, au niveau de l'état, à des "gestionnaires" qui se soucient plus de préserver leurs mandats, leurs avantages, tout en soignant leur comm' (ce qui est en lien avec le premier point),
- sur le plan du travail en entreprise, on favorise ceux qui communiquent, savent se vendre et utiliser du "bullshit language" à ceux qui ont la compétence mais ne savent pas forcément la valoriser. Cela aboutit notamment à des situations où les petites boîtes novatrices, en avance, avec un savoir-faire, se font acheter par des grands groupes puis couler, une fois que ces derniers ont récupéré ledit savoir-faire (qui sera vite dilapidé ou dissous dans cette grosse structure).

la compétence dérange parce qu'elle remet en cause les pyramides établies elles basées sur le pouvoir, les petits jeux et autres règles n'ayant rien à voir avec la compétence

la compétence n'est plus valorisée que dans des segments précis, dans certaines startup où c'est la condition de base du job, dans certaines multinationales où on se fait presser comme un citron puis jeter une fois la compétence assimilée par la boite

restent aussi les métiers spécialisés, les artisans, compagnons et autres où la compétence reste la base de la reconnaissance du métier

la compétence peut être imposée dans certains cas si on arrive à être au centre d'un domaine précis on glisse alors vers la notion d'expert assez floue, certains étant compétents, d'autres pas spécialement

la compétence est évolutive, elle doit s'acquérir sans cesse ne fut ce que par fierté personnelle

et puis parfois on se pense compétent par absence de confrontation , l'ego en prend un fameux coup, ce système est plus sains dans la mesure ou il permet à tous d'acquérir ces compétences

dans le milieu économique ce n'est pas toujours une évidence, la compétence devenant alors un avantage comparatif, une compétition pour l'acquérir et le valoriser

dans d'autres domaine le système a interet à ce que le maximum de gens soient compétents

paradoxalement j'(ai fini par comprendre que dans d'autres helas le système a intérêt à ce que personne ne le soit pour assurer un contrôle plus fort

Le monde de l'entreprise est malheureusement à l'image de la société.
Les injustices sont légions et pour répondre à ta question : non, la compétence réelle n'est pas toujours valorisée.
L'un des problèmes est selon moi que la plupart des gens sont incapables de percevoir les bénéfices indirects apportés par certains employés.
Un commercial qui trouve un client et obtient une signature pour un contrat de X euros, c'est tout de suite percevable pour tout le monde.

Maintenant imaginez tous les gens qui font de la prévention, qui sont dans l'ombre, qui génèrent des gains indirects de part leurs anticipations.
Comment voulez-vous faire comprendre cela aux dirigeants dont les parents ont payés leur diplôme tout en versant les taxes d'apprentissage dans l'école?

Parce que oui, si vous être le dirigeant d'une grosse entreprise vous pouvez avoir un pouvoir direct sur la direction de l'école d'ingénieur de votre fils/fille.
Ceci, je l'ai malheureusement constaté.

Du coup comment fait-on pour faire en sorte que les "grandes" écoles aient leur indépendance financière en France ?

Pas sûr que ce ne soit qu'une question d'indépendance des écoles...
Y a un vraiment un système de caste qui regroupe les diplômés de ces écoles, les dirigeants de grandes entreprises, les financiers, des responsables de médias...

La donnée n'est pas l'information, qui n'est pas la connaissance, qui n'est pas le savoir, qui n'est pas la sagesse. Or, les impératifs financiers sont tels que l'on n'est que dans la course à la donnée, et à l'avantage décisif à très court terme.

Je ne sais pas ce que ça va donner avec le Brexit, mais jusqu'à il y a peu, la "Bourse de Paris" était un serveur situé dans les sous-sols de celle de Londres, avec les sociétés de finances qui se battaient pour avoir des locaux les plus près possible de ce lieu pour avoir les infos au plus vite.

Kingfisher a écrit:Pas sûr que ce ne soit qu'une question d'indépendance des écoles...

Je ne parlais pas de la dépendance financière comme de la source du problème, mais simplement comme un sous-problème bien présent et identifié.