Réveil douloureux a 27 ans... apprendre à vivre avec les autres ?

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Message par NewZ Mer 26 Déc 2018 - 19:45

Bonjour,

Je tiens d'abord à remercier les admins du forum pour avoir créé et maintenu ce lieu de partage. C'est la première fois en 27 ans que je lis des posts et que je vois des gens qui semblent parler la même langue que la mienne Smile

Voici mon histoire.

J'ai été diagnostiqué HP a 10 ans. Le QI évoluant d'ailleurs avec l'âge, je pense que je vais refaire un test, car je ne me sens que très rarement au dessus des autres et plutôt dans la moyenne niveau compréhension générale.

Depuis toujours, je ressens un décalage avec le reste du monde, mes proches, et même avec les rares amis que je me suis fait en cours de route. J'ai eu une enfance difficile, avec des parents incapable de la moindre empathie (je n'arrive pas à situer le degré de la "faute" de mes parents sur mon décalage actuel, même si quand je lis des parents de Z, il semble que même avec la meilleur volonté du monde, cela subsiste forcément.) voir carrément absent, en ce qui concerne mon père. Ma mère, très stressée et ayant aussi vécu une enfance difficile, n'a jamais cherché à comprendre qui j'étais et pourquoi j'étais socialement décalé, malgré ce test fait très tôt, qui marquait déjà des difficultés sociales. Elle a essayé de me faire vivre ses propres rêves, laissant peu de place aux miens.

Ma sœur et mon frère, bien que non HP, sont aussi très impactés négativement par mes parents.

Ce décalage et ce manque de connaissance des codes sociaux m'a valu des années difficiles au collège/lycée, et parfois après mais moins tout de même, ayant appris à éviter les situations/personnes posant problèmes. Après quelques années d'errance, j'ai repris les études sérieusement et je suis actuellement en stage de fin d'études pour devenir ingénieur.

Je me suis créé au fur et à mesure des années un entourage d'amis, des gens que j'appelais des amis et pour lesquels j'avais de la sympathie, intellectuellement parlant. Mais j'employais le mot "amis" sans réellement en comprendre le sens, en mimant les réactions sociales appropriées sans réellement en ressentir la logique et leurs réelles significations.

Pour contrer l'ensemble de ces problèmes, et me protéger, je me suis créé de puissantes barrières de protection, dont notamment une, la mémoire, ou le déni : j'ai acquis la "faculté" à ne pas voir, à ne pas reconnaitre ce qui était dérangeant, mais aussi ce qui me blessait. J'étais capable de subir les pires choses une journée, et de me lever frais et dispo le lendemain, sans que cela ne m'affecte le moins du monde.
J'ai donc fini par m'auto-convaincre que j'étais normal, dans le moule, ignorant totalement tous les signaux inverses. Je sentais parfois que quelque chose n'allait pas, parfois, un peu comme quand une image se reproduit dans la matrice, mais la dissonance cognitive engendrée était aplatie, tout au fond de mon cerveau, hors d'atteinte de toute analyse rationnelle. Je pense que cette barrière a causée des dommages sur ma mémoire, que je trouve particulièrement mauvaise depuis que je l'observe.

En se faisant, j'ai vécu seul. Je n'ai jamais compté sur personne (mais sans en être conscient, cela étant dit. Dans mon esprit, j'avais des amis sur lesquels je pouvais compter., tout était normal) et je me suis construis dans la solitude. Paradoxalement, je n'avais pas aucune vie sociale, j'ai eu des amis, connu quelques filles, mais je me suis toujours arrangés pour ne rien "risquer" au niveau émotionnel, en mimant ce qu'on attendait de moi au besoin. Je sais qu'il m'est possible de construire une vie basée sur du "semblant", mais je ne peux plus tricher maintenant que j'en suis conscient. Et je n'en ai aucune envie.

Et puis, il y a environ 8 mois, j'ai beaucoup fréquenté une fille dont je suis peu a peu tombé amoureux. Pour la première fois de ma vie, quelque chose nécessitait que je sorte de moi-même, que je communique avec quelqu'un d'autre, il m'était impossible de renier la réalité, de faire semblant. Pour la première fois, quelqu'un m'importait vraiment. Cela a peu a peu brisé les barrières de protection que je me suis fabriquée... jusqu'à les rompre totalement. Je me suis avéré totalement incapable de communiquer de manière émotionnellement positive , quelque soit mes efforts, ce décalage subsistait. Il m'était possible d'échanger intellectuellement, d'être à l'écoute, mais pas de faire rire, de créer une complicité, de rendre heureux. Pour la première fois, je faisais face à un mur totalement infranchissable. Il s'est écroulé sur moi  Smile

Cela fut un choc terrible, car quand vous ne comptez sur personne, vous comptez en fait sur vous-même. La seule personne sur laquelle je comptais m'a menti pendant 27 ans... j'ai totalement perdu confiance en moi-même (au même moment sont intervenus des facteurs aggravant, un stage de fin d'études raté et mon propre père qui pille mon compte bancaire quand je suis à l'étranger.. des dettes de plusieurs dizaines de milliers d'euros, interdit bancaire en rentrant et impossible de payer mon école. Autant vous dire que c'était pas la joie.)
Moi pour qui "nœud au ventre" restait une expression littéraire sans transcription dans le réel, je me lève avec quasiment tous les jours depuis 6 mois maintenant.

Suite à cela, je suis rentré en dépression. Heureusement, j'ai pu compter sur un réseau de soutien d'amis (que j'ai réellement découverts pour le coup), dont la simple écoute m'ont fait beaucoup de bien même si je ne pense pas qu'ils puissent comprendre ce monde, aussi éloigné du leur. Je ne sais pas si je serais toujours de ce monde aujourd'hui si il avait fallu traverser cela seul, l'assemblage d'évènement étant vraiment négatif et n'ayant rien à quoi me raccrocher, que ce soit au niveau familial, amoureux, ou professionnel. Ma sœur, qui partage le même vécu niveau parental et qui est extrêmement sensible (très grande intelligence émotionnelle), m'a beaucoup aidée également.

Il m'est possible de faire semblant, et de "mimer" les gestes sociaux convenables dans la plupart des situations, mais pas toutes. Je pense que la plupart des gens ressentent ce "faux" , et il y a très peu de personnes avec qui je peux parler sans m'obliger et avec qui je ne m'ennuie pas au bout de deux minutes de conversation.

Aujourd'hui, si vous me demander avec qui j'aurais le plus envie de passer une journée, je vous répondrais : avec moi-même. Terrible, non ? Et pourtant, je ne me sens pas heureux. Je suis juste incapable d'avoir un échange convenable pour qu'un moment social soit appréciable par moi et la personne d'en face.

Il m'est encore très difficile d'accepter cette réalité, de ne pas être comme les autres, d'avoir été éduqué n'importe comment et d'en payer les dommages aujourd'hui, et sans doute toute ma vie...  Je suis amer, je prends cela comme une malédiction : quel est l’intérêt d'avoir quelque chose de plus si les dommages collatéraux sont aussi élevés ? Personnellement, apprendre, résoudre, créer, ça m'amuse, ça me distrait, mais ça ne me rend pas heureux. L'humain me rend heureux. J'ai peur aussi d'apprendre exactement ce que je suis. La sentence me condamnera-t-elle à la solitude émotionnelle éternelle ? A quel point suis-je décalé ? Je sens qu'une partie de moi lutte toujours aujourd'hui pour ne pas savoir.

Contrairement aux témoignages lu de certains zebres, je suis certain de ne pas être heureux dans la solitude, les moments ou j'ai ressentis de la joie ou du bonheur, bien que rares, ont toujours été des moments partagés.

Depuis 6 mois, je suis dans un environnement toxique, ayant du retourné chez ma mère pour faire face à mes dettes et travaillant en dehors du stage pour rembourser. Cela ne m'a laissé que très peu de temps pour moi, mais j'ai quand même pu observer certaines choses :

Je suis particulièrement sensible au bruit : il m'est impossible de me concentrer dans un environnement bruyant, surtout avec des voix : un open-space est une vraie torture et je reste parfois une ou deux heures sans pouvoir avancer parce que le bruit ambiant remplis toute ma tête. Pour contrer ça, j'essaye d'écrire sur papier, ou je pars marcher, je schématise mon travail dans ma tête puis je l'écris rapidement sur papier en revenant, pour l'implémenter ensuite. Il est possible que je souffre de quelque chose que je connait pas (asperger ? ). Je compte faire toute une batterie de tests une fois stabilisé financièrement pour comprendre exactement ce qui cloche. Il est facile de se reconnaitre dans tel ou tel symptômes, j'ai besoin de spécialistes reconnus et de fait. Toute proposition est la bienvenue.

Ma concentration de manière générale est extrêmement mauvaise. Ma capacité d'abstraction semble mauvaise.

Je finis mon stage de fin d'études dans un mois, je suis sur la bonne voie pour régler une partie de mes dettes, je vais pouvoir déménager, et je compte prendre la maximum de temps pour moi.

En bref, j'essaye de comprendre qui je suis, comment je fonctionne, en quoi je suis doué. C'est un long chemin qui commence...un chemin qui commence je pense par la connaissance, l'acceptation, puis continue par l'action.

Ma plus grande préoccupation étant de pouvoir vivre avec d'autres, de pouvoir partager et de m'ouvrir émotionnellement afin de partager, communiquer, vivre.

Si certains d'entre vous ont eu des chemins de vie similaire, je suis grandement preneur de tout conseil.

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Message par Shamrock Mer 26 Déc 2018 - 20:19

J'ai appris mon surdon à 27 ans également et six ans après, beaucoup de choses ont évolué dans ma vie même si tout n'est pas encore éclairci ni parfait. Smile Donc je te dis : courage, les choses prennent du temps, parfois on tombe en route, mais on évolue dans le bon sens. Smile
Et il te reste du temps pour vivre. Un jour, juste après l'avoir appris, j'ai dit à quelqu'un de Mensa que je l'avais découvert à 27 ans et que c'était tard, lui m'a répondu qu'il l'avait découvert à 50 ans et j'ai eu l'air bien maligne...

Si tu habites dans une grande ville ou pas loin, va à des rencontres zebras. Tu peux aussi passer le test à Mensa qui propose des sorties. Cela te permettra de rencontrer d’autres surdoués et progressivement être toi-même avec des gens qui te ressemblent, et ensuite être toi-même dans l'environnement "normal". Fréquenter des surdoués permet aussi de comprendre ce qui fait que nous sommes surdoués (les caractéristiques communes/répandues) et les différences (ce qui rend chacun unique, les différentes personnalités). En plus, tu pourras y trouver des amis proches et pourquoi pas une fille qui te correspond. Smile

Si tu te sens dans une impasse professionnelle, tu peux refaire un diplôme (c'est ce que j'ai fait) pour faire un métier qui te correspond.

Tu parles de problèmes de concentration, est-ce que le TDA(H) te parle (test ici) ?

En bref, j'essaye de comprendre qui je suis, comment je fonctionne, en quoi je suis doué. C'est un long chemin qui commence...un chemin qui commence je pense par la connaissance, l'acceptation, puis continue par l'action.
Tu as bien compris... Courage en tout cas ! Smile
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Message par isadora Mer 26 Déc 2018 - 20:45

en passant, je fais peut être un hors sujet, mais je te recommande de conserver des preuves des opérations bancaires effectuées par ton père. l'obligation alimentaire perdurant toute la vie, il se pourrait qu'un jour tu sois amené à le prendre en charge, auquel cas, prouver que lui même s'est mal comporté à ton égard pourrait te permettre peut être de t'en faire exonérer. je ne suis pas juriste, juste prudente.
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Message par janikest Mer 26 Déc 2018 - 21:57

Cher Newz,

Ton message porte déjà en lui même les ingrédients de ta propre guérison.

"Ma plus grande préoccupation étant de pouvoir vivre avec d'autres, de pouvoir partager et de m'ouvrir émotionnellement afin de partager, communiquer, vivre."

"je suis certain de ne pas être heureux dans la solitude, les moments ou j'ai ressentis de la joie ou du bonheur, bien que rares, ont toujours été des moments partagés."

Ces deux constats, en dépit de l'échec apparent qu'ils relatent, sont déjà en soi le signe qu'un changement très positif est à l’œuvre et te travaille de l'intérieur. Car il y a bien plus dans tes propos qu'une simple volonté de performance sociale, performance dont tu remet précisément en question l'artificialité et la vacuité. Tu exprimes ta volonté d'aller vers l'autre pour de vrai, dans une relation pleinement authentique qui ne peut que te nourrir, toi et l'autre, et non vous faire dépérir d'un ennui mortel.

Ton intelligence aiguë, dont tu n'a visiblement que peu conscience, te fais voir avec une lucidité écrasante l'état très inquiétant dans lequel nos sociétés modernes configurent les relations humaines: instrumentalisation d'autrui comme moyen de valorisation personnelle, objectivisation, contractualisation, monétisation des rapports sociaux etc. Le réquisitoire est long et peu réjouissant. Voici une des raisons de l'ennui qui t'accable et de ta préférence marquée pour la solitude: celui qui désire la vie ne saurait trop longtemps habiter un monde envahi par les morts vivants sans y éprouver un infranchissable décalage et une grande souffrance.

Tu peux aussi créditer cette même intelligence de t'avoir protégé jusqu'ici d'émotions d'une telle intensité qu'elles étaient tout simplement impossibles à vivre. Des "barrières de protection" comme tu les appelles si bien à tes scripts comportementaux, tu peux remercier ton extraordinaire capacité d'adaptation, car elle témoigne paradoxalement d'une puissante volonté de vivre, dans un environnement que, jeune enfant, tu a perçu comme hostile et menaçant (et qui l'était probablement). Un environnement où des adultes privent un être dans une situation d’extrême fragilité et de dépendance absolue de ce dont il a pourtant besoin pour vivre, à savoir d'amour. Père absent et donc absenté, mère projetant ses propres aspirations, donc dans une relation d’objet, tu as tout dit.

Tu as remarqué par toi même que la solitude n'était pas la solution, et tu as tout à fait raison. La solitude c'est la mort. Je ne parle pas de ces moments d'introspection et de calme où on est un bon compagnon pour soi même, je parle de la solitude comme refus d'aller vers l'autre, de la solitude comme capitulation. Cette alternative entre l'isolement et l'épuisement (par l'ennui), je la connais intimement. Cheminer vers l'autre et vers soi même est une procession douloureuse qui nécessite une très grande énergie, mais quelque chose en toi s'est déjà réveillé pour avancer vers la vie. La passion amoureuse a donné le premier coup de marteau, et la dépression est un signal, une mise à l'épreuve qui t'a permis de tisser des relations plus authentiques et a ébranlé la croyance selon laquelle te montrer tel que tu es, c'est à dire un être humain, avec toute la fragilité que ça suppose, te rendrais indigne d'amour.

Il faut être patient car l'intellect n'a pas nécessairement le rôle de premier plan, et peut même freiner cette transformation. Se connecter à son corps et ses émotions me semble décisif. Je ne vais pas ici te faire des recommandations précises, je peux par MP si tu le souhaites. Quand aux questionnements HP/ pas HP, Aspie, TDAH etc, je ne crois pas que ces démarches soient d'une grande utilité dans la mesure, pour ce que je pressens être ta situation. Un quelconque diagnostic quel qu'il soit risque, en t'apportant la validation extérieure que tu recherches, de ligoter une belle démarche de subjectivation dans un discours objectivant et médicalisé.

Si il était nécessaire de le préciser, ton message suscite en moi un écho très profond. La symptomatologie est bluffante de similarités... jusque dans l’hyperacousie qui est pour ma part véritablement handicapante. Si on excepte les causes physiques évidentes comme un passé d'otites séreuses à répétition, je pense que l'intolérance au bruit fait partie de la superstructure du problème plus profond que j'ai esquissé dans ce message. Il y aurait encore beaucoup à expliquer car comme l'affirmait un bon ami qui n'intervient plus sur ce forum, le corps est situé dans l'en-soi du monde et ne ment jamais.

Bon courage à toi!
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Message par guigou Mer 26 Déc 2018 - 22:59

Mon dieu toute mon empathie de zèbre est avec toi !
Je suis en grande partie comme toi avant ton réveil : faux self prenant tout (plus de lien avec qui je suis vraiment), et le plus marquant dans ce que tu as dis : je ne risque rien niveau émotionnel, si bien que je ne suis plus en couple depuis 8 ans (j'en ai 20, donc c'est comme si j'avais jamais été en couple au final).

Mais courage courage et tiens nous au courant, surtout des solutions (si tu en trouve, et je l'espère) à tes problèmes !
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Message par Pango Jeu 27 Déc 2018 - 10:31

Bonjour NewZ,

Je me reconnais beaucoup dans ton histoire. Le décalage, les parents, la carapace, la solitude malgré la recherche de contact social et la terrible amertume.
Il me reste beaucoup à entreprendre pour construire mon bonheur, alors je n'ai pas vraiment de conseil à te donner.

Comme écrit Shamrock, les rencontres IRL sont un bon moyen de prendre une meilleure mesure de ta personne et de faire des rencontres enrichissantes. Un véritable électrochoc dans mon cas !
Je me suis aussi mis à pratiquer la méditation, une alliée de choix pour tenir écartés les spectres glacés de la solitude, le soir venu.

Pour la sensibilité au bruit : C'est variable pour moi, il me semble que certain HP ont un déficit d'inhibition latente non ?

Continue le combat et bon courage !
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Réveil douloureux a 27 ans... apprendre à vivre avec les autres ?  Empty Re: Réveil douloureux a 27 ans... apprendre à vivre avec les autres ?

Message par NewZ Mer 22 Mai 2019 - 2:48

Bonjour,

Merci pour vos réponses. Désolé de vous répondre avec autant de latence. La raison de cette latence est assez improbable : le soir même ou j'ai posté ce message, j'ai décidé de forcer un peu ma chance via une appli de rencontre, et ... la fille que j'ai rencontré ce soir là est avec moi depuis bientôt 5 mois maintenant. Je vais poster plus souvent sur ce forum  Laughing

Je pense que le fait d'avoir pris autant de temps à résumer ma situation et à la poser de manière rationnelle a ouvert quelque chose en moi. A cette époque, ma dépression était en voie de rémission (je pense en être totalement sorti maintenant), et je me sentais plus ouvert à rencontrer de nouvelles personnes, fort d'avoir une base solide sur qui j'étais vraiment. Quelque chose en moi c'est dit, tu en es là, la situation est claire maintenant tu peux avancer, et au moins tenter.

Cette rencontre m'a fait un bien immense et a fait voler en éclat beaucoup de certitudes négatives que je m'étais forgées lors de ma dépression, du type "tu ne peux pas rendre quelqu'un heureux", "personne ne peux aimer ta compagnie longtemps", etc
C'est comme si j'avais trouvé un antidote au poison qui me rongeais de l'intérieur.

Finalement, au delà de mon histoire personnelle, je ressentais quelque chose de très humain et de très commun : la peur de la solitude.

Je tiens à détailler un peu cela car j'espère aider d'autres Z qui me liraient et qui se seraient reconnu dans mon histoire.

Depuis cette rencontre, j'ai pris beaucoup de temps à remettre de l'ordre dans ma vie, à mieux la controller et également à mieux me connaitre. Je suis également devenu ingénieur  Cool  J'ai pu quitter mon environnement toxique pour habiter avec cette fille.

Je suis tombé sur quelqu'un qui apprécie mes qualités, et qui est capable de soigner le désespoir la tristesse, par le rire et beaucoup de légèreté. Elle a également vécu une enfance difficile (plus encore que la mienne), ce qui lui donne de la légitimé, mais surtout la capacité de comprendre,ce qui est vrai également dans le sens inverse. Pour la première fois, j'ai pu me connecter avec quelqu'un. Sans barrières, sans faux-self. Quelque chose de vraiment réel, et de vraiment beau.

Nous sommes extrêmement différents, mais c'est positif car on peut chacun apporter dans ce qui n'est pas le point fort de l'autre. Elle est très extravertie, et m'aide beaucoup à m'améliorer dans le domaine, je sens que je me suis énormément amélioré ces dernier mois Very Happy Je suis capable de faire des choses qui ne me sont jamais arriver avant (Sympathiser avec des inconnus, obtenir des choses avec un sourire, manipuler des groupes. Il m'arrive même d'arriver de parler de banalités assez naturellement, mais je n'ai pas encore décidé si c'était positif ou non  Laughing ).

J'ai compris que j'étais extrêmement sensible, ce qui est une arme à double tranchant : cela me permet de comprendre les gens très facilement, et donc de bien réagir, mais si cela me touche, il m'est très difficile (voir impossible) de me contrôler et de penser rationnellement. L'avoir compris et le savoir m'aide à m'améliorer un peu, chaque jours. Si vous avez des conseils...

Globalement, je dirais que mon monde et ma vie sont plus clairs, je suis plus à quoi j'ai affaire et qui je suis. Je suis vraiment plus naturel..et ça marche ! Il me reste tout de même un très long chemin, je le sens... Je suis très pris en ce moment, mais je reviendrais surement dans un mois ou deux pour essayer de rencontrer des Z et d'avancer sur moi-même.

Janikest, ton message m'a beaucoup ému à l'époque et il m'émoi toujours quand je le relis aujourd'hui. "Se connecter à son corps et ses émotions me semble décisif." exactement. Je suis très preneur de tes conseils et je te contacterai quand j'aurais du temps Smile

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Réveil douloureux a 27 ans... apprendre à vivre avec les autres ?  Empty Re: Réveil douloureux a 27 ans... apprendre à vivre avec les autres ?

Message par RonaldMcDonald Mer 22 Mai 2019 - 10:57

NewZ a écrit:(.../...)J'ai compris que j'étais extrêmement sensible, ce qui est une arme à double tranchant : cela me permet de comprendre les gens très facilement, et donc de bien réagir, mais si cela me touche, il m'est très difficile (voir impossible) de me contrôler et de penser rationnellement. L'avoir compris et le savoir m'aide à m'améliorer un peu, chaque jours. Si vous avez des conseils...
(.../...)

J'ai le même problème.

J'en ai compris l'ampleur à presque 40 ans, quand j'ai été muté dans le sud. Un jour, on est allés visiter une petite ville du coin. On est tombés sur une fête votive. C'était le jour des voitures, un défilé de voitures tunées à mort, aux couleurs criardes, aux moteurs complètement trafiqués, faisant un bruit délirant, et les gens dedans hurlant et gesticulant, tentant d'augmenter sans cesse le boucan, les émotions, les sensations. Et j'ai compris d'un seul coup ce qui m'avait handicapé toutes ces années. Ces gens ont besoin de sensations fortes parce-que eux ne sont pas hyper-sensibles. Le coté animal et violent du défilé est un besoin vital pour ceux dont le cerveau filtre bien plus que nous les sensations. Nous les hypersensibles, nous avons un cerveau qui filtre bien moins. Ce qui est, comme tu le dit, à la fois une bénédiction et une malédiction.

Ma femme, ma fille et moi ne sommes pas restés bien longtemps, cette violence sensitive n'est pas pour nous. Mais pour la majorité, c'est le strict minimum pour juste se sentir vivant. C'est aussi pour ça que je passe pour un extra-terrestre quand je dis que je n'aime pas sortir le soir - rien que les gens qui discutent fort aux tables d'à-coté sont suffisantes pour me rendre malade. J'ai la gueule de bois même sans boire d'alcool. Et parfois, ça me rend fou, et j'ai beaucoup de mal à garder mon calme. Ce qui est "doux" pour le commun des mortels est trop fort pour moi. Alors je louvoie. J'évite ce genre de sorties tant que je peux. Je les laisse à ceux qui en ont besoin.

Je suis preneur de conseils aussi. Éviter toute vie sociale, ça a quand même pas mal d'inconvénients...
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Réveil douloureux a 27 ans... apprendre à vivre avec les autres ?  Empty Re: Réveil douloureux a 27 ans... apprendre à vivre avec les autres ?

Message par Mindview Mer 22 Mai 2019 - 11:11

RonaldMcDonald a écrit:
Ces gens ont besoin de sensations fortes parce-que eux ne sont pas hyper-sensibles.

Je sais pas ... Perso les activités à sensations fortes (sports mécaniques, extrêmes etc ...) sont les seules à me "réveiller", pour autant j'ai le plus grand mal avec les autres interactions sociales que tu mentionnes (j'ai tenté l’expérience des rassemblements auto/moto par exemple, quasi insupportable, au bout d'une heure je suis rincé). C'est ON-OFF, tout ou rien, binaire ...
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