Toute, toute neuve, et pourtant..

La vie est dure, etc ; c’est le cas pour tout le monde. Pourtant, je n’ai jamais pu rencontrer personne qui partageait mon dégoût du quotidien, de la majorité de mes congénères, ou encore de ma propre existence.
Petite, déjà, je me voyais régulièrement assaillie d’idées noires, lorsque mon cerveau n’était pas trop obnubilé par les questions existentielles qui m’obsédaient. Je me réfugiais des heures entières dans une crypte imaginaire sans m’en lasser, à un point tel que j’avais presque la sensation d’être épanouie.

Dès lors que j’ai maîtrisé la lecture, tout a été différent ; lorsque rien n’allait, il me suffisait de me plonger dans un roman ou une fiction, et mes idées s’apaisaient. J’ai par la suite commencé à écrire, et en grandissant, ai réalisé que c’était probablement la seule chose dont j’avais envie et étais capable, sans omettre la valeur thérapeutique de la chose (souvent sujette à des crises d’angoisse voire des crises de nerfs, durant lesquelles je perds absolument toute maîtrise de mon corps). Hormis cela, seul le contact des animaux était susceptible de m’apaiser.

J’ai fait ma « crise d’adolescence » très jeune (12-14 ans), par simple besoin d’opposition à l’autorité, j’imagine. A cet âge-là, les bêtises demeurent gentilles, mais j’ai fini par être menacé d’exclusion définitive ; en réponse à quoi ma mère a conclu avec ma prof principale de l’époque de me faire passer les tests. Sauf que voilà, on m’a seulement dit que j’avais RDV chez la conseillère d’orientation (bizarrement, personne ne m’a rappelé qu’elle était psy), et après une minute à dessiner dans des labyrinthes en étant chronométrée, même sans avoir inventé l’eau tiède, j’ai compris qu’il s’agissait d’un test de QI. Mais ma mère m’a appris le résultat il y a seulement quelques mois (année de mes vingt-trois ans) ; en cela, en plus de la souffrance omniprésente que je ressentais vis-à-vis de la société, j’ai passé toutes ces années persuadée d’être attardée, chose qui me complexait trop pour oser en parler à un quelconque confident.

J’ai dû stopper la fac de lettres (j’espère encore reprendre un jour) car trop de problèmes familiaux, amoureux, relationnels, trop de difficulté à réécrire et puis trop de dépression tout simplement. J’ai passé mon monitorat d’équitation (cela fait des années que je pratique, typée plus TREC) en conservant l’idée que « je déteste les gens », l’an dernier, histoire de pouvoir avoir un « travail alimentaire » et pourtant, l’enseignement m’a plu à point que ne pouvais pas imaginer.. Je pensais alors pouvoir enfin remonter sur l’échelle de Maslow mais que nenni, je me retrouve à ce jour plus bas que terre encore, et temporairement (touchons du bois) inapte à marcher plus de 300 mètres suite à un accident d’attelage du mois d’avril, durant lequel deux grands poneys d’un peu plus d’une tonne chacun m’ont piétinée, avant que la calèche de 900kg derrière ne me roule dessus à son tour, tout cela étant bien-sûr une faute professionnel de mon employeur d’alors qui aujourd’hui me dit qu’il n’a rien à se reprocher ; enfin, sème ton dévouement, et empêche toi seulement d’en vérifier la récolte par la suite..

Ma famille est un immense brouhaha, je ne vois pas tellement l’intérêt de l’évoquer ici, si ce n’est pour neveu de sept ans, récemment diagnostiqué enfant précoce également ; je ne le vois pas souvent, et même si je me retrouve en lui, j’ai quelquefois tout de même du mal à le comprendre. Enfin c’est lui qui m’a fait découvrir l’existence de toute cette communauté, et c’est de fait un peu entre curiosité et désespoir que je suis venue m’inscrire ici.
Alors pardonnez le caractère décousu d’une présentation pas trop trop conventionnelle, il faut dire que je peine à structurer mes idées actuellement et bonjour à tous !

Merci à tous pour cet accueil chaleureux.
Pour ce qui est de ma santé, pas de casse, mais visiblement des séquelles musculaires que les médecins n'ont pas pu voir sur le coup.
Mille, j'ai l'amour du risque, ne t'en fais pas ahah.
J'espère que le kit ne sera pas réellement nécessaire..
Chuna, tu parles de parler à un professionnel ? Honnêtement j'en ai essayé des dizaines, qui se contentaient de me proposer des interprétations que j'avais déjà élucidées bien des années auparavant, et m'ont rendu dépendante aux calmants.. Ceci dit, aucun d'entre eux n'était spécialisé Hp.
Et enfin, Godzilla, merci pour la découverte !