Devenir autiste

J'aimerai savoir si avec de faibles traits autistiques et beaucoup de lectures sur le sujet, on peut développer, consciemment ou non, des caractéristiques d'Autisme Asperger ?

beerisode a écrit:J'aimerai savoir si avec de faibles traits autistiques et beaucoup de lectures sur le sujet, on peut développer, consciemment ou non, des caractéristiques d'Autisme Asperger ?

On peut certainement développer un personnage qui correspondrait. Mais je ne suis pas sûr qu'une personne normale voudrait faire ça, elle aurait beaucoup à y perdre, et rien à y gagner.

Une personne normale non, mais quelqu'un qui a du mal à se définir, et qui aurait envie de coller à une étiquette rassurante (même si c'est dans l'hors norme)...

chuna56 a écrit:Une personne normale non, mais quelqu'un qui a du mal à se définir, et qui aurait envie de coller à une étiquette rassurante (même si c'est dans l'hors norme)...

Il est classique qu'un asperger évite de se coller l'étiquette, et doute de la pertinence de se considérer atteint. Le propos ne portait pas sur la pertinence de l'étiquette, mais sur la constitution d'un panel de comportements correspondant à des descriptions cliniques, enfin si j'ai bien saisi le propos.

Oui, j'ai compris ça, mais j'ai compris aussi que la personne qui présenterait quelques comportements faibles autistiques ne serait pas forcément autiste...

Il y a des troubles qui présentent des caractéristiques proches de l'autisme, mais mon cerveau me fait défaut ce soir, je ne me rappelle plus du nom... Je chercherai.

Sinon, je me demande s'il ne serait pas possible qu'une personne qui réfreine ses bizarreries depuis longtemps peut "se lâcher" le jour où il comprend qu'il n'est pas anormal, mais différent. et donc laisser ses traits autistiques s'exprimer davantage.
Ils étaient là, ils y sont toujours, mais on les voit plus.

chuna56 a écrit:Une personne normale non, mais quelqu'un qui a du mal à se définir, et qui aurait envie de coller à une étiquette rassurante (même si c'est dans l'hors norme)...

Pour moi, une personne qui aurait envie de coller à une étiquette rassurante, c'est exactement la définition d'une personne normale.

Meganaram : tu le vois en opposition à l'autisme ?
Pour moi, qq1 de normal est qq1 qui n'est pas atteint de trouble psychique (ou de trop de troubles lol), et qui n'a pas particulièrement envie de coller à une étiquette hors norme...

beerisode a écrit:J'aimerai savoir si avec de faibles traits autistiques et beaucoup de lectures sur le sujet, on peut développer, consciemment ou non, des caractéristiques d'Autisme Asperger ?

Je suppose que ça peut fonctionner en apparence, mais cela n'en est pas moins factice au fond.

En tout cas, ça marchera mieux que pour le piano. Malgré ma lecture attentive de nombreux manuels et quelques qualités de bases, je ne suis toujours pas pianiste.

chuna56 a écrit:Meganaram : tu le vois en opposition à l'autisme ?
Pour moi, qq1 de normal est qq1 qui n'est pas atteint de trouble psychique (ou de trop de troubles lol), et qui n'a pas particulièrement envie de coller à une étiquette hors norme...

Non, je ne le disais pas directement par rapport à l'autisme (de fait, j'étais hors-sujet). Mais j'ai tiqué sur le fait de vouloir se coller sur le front une étiquette rassurante : je crois que c'est ce que fait monsieur tout-le-monde : "je suis père de famille", "je suis Français", "je suis jogger", etc. Qu'en penses-tu ?

Oui, je suis assez d'accord. Se coller une étiquette a un côté rassurant, et permet de s'intégrer dans la société, je pense.
Mais la "norme", enfin telle que je la perçois, c'est plutôt une étiquette telle que tu la dis, et les plus extravagants se colleront une étiquette artiste, ou surdoué.
Pour le coup, asperger, ça serait plutôt une personne avec un quelconque dysfonctionnement.

Enfin quelconque, probablement pas, hein ^^

A moins que ça soit quelqu'un qui fantasme sur rain man

Le fait de lire sur le sujet de l'autisme Asperger te poussera (consciemment ou non tu l'as dit toi même) à tendre vers cette définition. Si tu as eu envie de comprendre le phénomène, intérieurement tu ne peux échapper à ces petits changements qui ont pour objectifs de te "connecter" à l'objet de ton désir de compréhension (et ça marche aussi avec les personnes).
Mais de fait, si tu n'es pas une personne, tu ne l'es pas. On en devient pas une autre personne que soit-même.

Alors pour moi il y a deux choses :

- Le biais de confirmation, qui peut pousser quelqu'un à adopter des comportements validant un possible syndrome d'Asperger
- L'effet de relâchement, qui peut effectivement pousser une personne (avec SA donc) à moins compenser, pour un certain nombres de raisons, dont les lectures sur le sujet peuvent en être

Cependant, le premier ne résisterai pas à un diagnostic officiel : pour qu'un diagnostic soit posé, il faut que les symptômes soient présents dans la petite enfance. Une des réticences du psychiatre que j'ai vu à valider le SA vient du fait qu'il n'y a pas d'éléments objectifs analysables (orthophoniste, ergothérapeute, psy ...) pour plusieurs motifs (refus de ma part d'y aller ou refus de prise en charge, documents détruits ...) même si les éléments subjectifs (souvenirs familiaux) corroborent le SA.

On ne devient pas autiste, on l'est ou pas, on le découvre ou pas.

Greysome parle de l'effet Barnum: toutes les personnes qui se sont reconnues dans le livre de JSF (pour ne citer que lui) et qui sont allées passer le test ne sont pas forcément surdouées. C'est pareil pour l'autisme.

Le seul moyen de savoir si tes traits autistiques relèvent de l'autisme clinique est de passer un test. Les manifestations peuvent sans doute évoluer au cours de la vie, en tout cas dans les cas les plus légers, mais si on te diagnostique autiste, c'est que tu l'es depuis toujours.