Indécis en tout point.

Bonjour,
Cela va faire bientôt 6 mois que j'ai été diagnostiqué surdoué (j'ai 22ans), au début très heureux mais après déni du diagnostic. Lorsque je suis rentré chez moi et que j'en ai parlé à mes parents ils ont rigolé et m'ont dit un truc du genre "tu as payé combien pour ton test ? C'est des conneries ça, avec eux tout le monde est surdoué à partir du moment où tu leurs donne de l'argent".
Du coup là j'ai commencé à réfléchir sur ce point... j'ai vu que en effet, notamment sur ce forum que certains psy abusaient et n'analysaient pas bien leur client/patient. Après j'ai vu dans mon compte rendu de bilan que j'avais un résultat hétérogène ( excellent en verbal et mémoire un peu moins sur le reste), QI non représentatif de 131, là je me dit "131 c'est pas énorme, elle a pu se tromper après tout je suis que 1 point au dessus de la barre des 130 , et elle a pas eu le temps de bien m'analyser en 2 rdv".
Après vient un autre point dans le compte rendu : elle dit qu'elle a remarqué en moi une hyper sensibilité : peut être parce que j'étais timide de voir une psy pour la première fois parce que sinon ça fait des années que je n'ai pas pleuré, et je ressent plus d'émotion devant les films que dans la vrai vie... En m'analysant ces 6 derniers mois (je fais que cela depuis le diagnostic ça devient même usant) je me dit que je ne ressent même plus rien ! Un mur en béton armé, insensible...
Je pense que je me suis beaucoup adapté, j'ai fais parti des surdoués heureux pendant toute ma scolarité (je pense même si j'ai souffert à certains moment avec des moqueries). Je me souvient : je me vantais même d'avoir pleins "d'amis", j'etais le mec marrant que tout le monde aimait bien quoi.
Mais à trop m'adapter, maintenant j'ai l'impression de ne plus savoir se que je veut et se que je ressent MOI ! C'est un peu compliqué.
Je ne saurais même pas vous dire si je suis heureux ou triste à l'heure actuelle (pourtant je suis en nouvelle zelande en working holiday visa et tout se passe très bien... )
Donc savoir si je suis surdoué ou pas autant vous dire impossible... car se n'est pas du concret, c'est juste une analyse, et m'auto analyser compliqué .
En faite j'ai l'impression que je serait vraiment heureux lorsque je trouverais la femme avec qui je ferais ma vie, j'ai très peur de finir ma vie seul sans enfant et célibataire (j'ai que 22 ans je sais mais le temps passe), c'est donc peut être ça qui me bloque totalement... Ça peut paraître tellement ridicule à mon âge je sais... j'ai déjà eu des copines et je suis très sociable hein mais je sais pas j'y pense tout le temps et ma famille commence à me mettre un peu la pression en rigolant ^^.
Voilà pour ce petit témoignage... j'ai essayé de vous dire aux mieux mes impressions et se que je ressent... C'est peut être un peu désorganisé ^^.
J'aimerais donc savoir si des gens se reconnaissent sur certains points, ou en tout points ? Si vous avez des conseils... je sais pas trop en faite ^^. Et si vous pensez qu'il y a vraiment des chances que je sois surdoué ou non ? (je pense que je serais jamais convaincu mais bon ^^)

Merci beaucoup !!

Romain

Je suis perplexe sur le "soutien" que tu reçois de ta famille (déni des résultats de la psy, non prise en compte des raisons qui ont pu te pousser à faire un suivi, "gentilles" pressions pour que tu te cases).

Les émotions... de mon expérience, sans émotions, impossible de savoir qui on est et faire un choix sur ce que nous voulons vraiment pour nous (et pas pour rassurer la famille, être conforme aux attentes familiales, sociétales etc). Confirmée par la lecture de Damasio, qui a priori ne serait pas d'un grand secours dans ta situation.
Mais si tu arrives à réfléchir sur toi (ce qui semble être le cas), il y a différents ouvrages intéressants sur le sujet. Celui qui m'a permis de faire pêter le bouchon, c'est Alice Miller, Le drame de l'enfant doué. Bon, après ça coulait partout et je ne savais pas quoi en faire.   Après j'ai trouvé l'ABC des émotions de Claude Steiner, qui m'a bien aidé, et la Past Reality Integration, de Borsch Bonomo

Bon cheminement

Salut

Je me reconnais un peu dans ce que tu racontes, mais pour moi c'était durant mon adolescence. Comme toi, j'ai eu une scolarité sans soucis malgré quelques moqueries, j'avais des amis, de bonnes notes. Je ne m'intéressais pas tout à fait au mêmes choses que les autres, mais je m'intégrais, je m'adaptais, comme toi. Ma vie sentimentale était un néant (mais surtout parce que les garçons de mon âge ne m'intéressaient pas).

Quand je repense à la jeune fille que j'étais au collège et au lycée, je vois, comme toi, une personne qui n'a pas de sentiments, quasiment insensible. Petite, je me posais beaucoup de questions, et arrivée à l'adolescence, je me suis interdite de poser ces grandes questions, sur l'humain, l'univers, le sens de la vie... qui me donnaient le vertige et qui ne semblaient intéresser personne d'autre que moi. Je vivais ma scolarité "bêtement", sans me poser de questions sur moi, mon avenir. Tant que je réussissais à l'école tout allait bien.

C'est au moment où je suis partie faire des études et que je suis entrée dans la "vraie vie" que je me suis "réveillée" (ça fait beaucoup de guillemets). Après une période très difficile, beaucoup de remises en question, beaucoup de désillusions aussi, je suis aujourd'hui tout le contraire de l'adolescente que j'étais, trèèèèèès sensible, angoissée, perdue. Je n'ai plus d'amis parce que je n'en vois pas l'intérêt et cela m'épuise (je sais que ce n'est pas "sain", j'y travaille).

Je me rends compte maintenant, avec plusieurs années de recul que je pense que j'ai été fausse pendant mon adolescence. Un réflexe de survie peut-être (bon j'exagère un peu). J'ai caché ma sensibilité, mes particularités pour me fondre dans la masse, et j'ai été jusqu'à me convaincre moi-même. Il m'a fallu une grande claque durant les études pour me faire réagir, et aujourd'hui je suis encore en train de subir les effets de cette grande vague. Malheureusement, je ne souhaite à personne de passer par là pour apprendre à savoir qui il est.

Avec le recul, je me souviens maintenant que j'avais beaucoup de réactions somatiques que je ne savais pas trop expliquer. J'étais souvent malade, des troubles digestifs, des maux de tête très fréquents. Somatisation d'une anxiété diffuse que je refoulais, qui aurait pu m'éclairer sur moi-même mais que j'ai préféré ignorer.

EN BREF. C'est ma vie, et la manière dont moi je l’interprète, mais il peut-être que toi-même tu es en train de vivre la même chose. Peut-être que tu refoules ta sensibilité pour te protéger.

Comme fleurdesel, je suis perplexe sur ta famille. De ce que tu en as dit, elle peut être source d'angoisse pour toi, notamment si tu es hypersensible, et peut-être que c'est pour cela que tu aspires à fonder ta propre famille, pour te créer ton foyer dans lequel tu seras à l'aise et tu te sentiras bien.


Enfin (désolée j'écris beaucoup c'est plus fort que moi), pour la question de savoir si tu es vraiment surdoué ou non, je pense que cela dépend de la manière dont tu le ressens. Je sais qu'il est dur d'être dans le doute, et qu'il est rassurant de se trouver une "étiquette" qui nous convienne, surtout lorsqu'on est perdu, mais il ne faut pas oublier qu'il existe autant de types de douance qu'il existe de surdoués.
As-tu lu beaucoup de documentation à ce sujet ? On peut trouver énormément de livres, et aussi sur le net des sites ou des chaines youtube qui en parlent. À toi de voir si tu te retrouves beaucoup dans ce qui est dit, ou pas du tout. Dans tout les cas, que tu sois surdoué ou non, tu restes une personne à part entière qui a du potentiel et de la valeur. Se savoir surdoué ne règle pas tout, ce n'est pas un droit d'entrée dans la vie ou dans le bonheur, c'est simplement une clé pour se connaître et savoir vivre sa vie au mieux.
Si vraiment tu veux absolument savoir, je te conseille de te renseigner sur le/la psychologue qui t'a fait passer le test. Est-ce une personne de confiance, reconnue dans ce domaine, recommandée par d'autres personnes ou professionnels ? Sais-tu quel test tu as passé ? Normalement tu aurais du passer le WAIS-IV. Et tu peux aussi toujours repasser un test chez un autre psychologue si le doute te ronge (attention, il faut attendre deux ans je crois entre deux passages de test, afin de ne pas fausser les résultats).
Enfin, le test de QI seul ne suffit pas à diagnostiquer un surdoué. La douance, ce n'est pas seulement un chiffre, mais tout un fonctionnement, une manière de penser et d'appréhender le monde. Malheureusement, lorsque les résultats des différentes catégories du test sont trop hétérogènes (ce qui est ton cas d'après ce que tu dis), il est possible qu'on ne puisse même pas donner un chiffre exact de QI. Cela n'empêche pas que l'on soit surdoué ou non. As-tu passé d'autres tests qui permettraient d'appréhender ta manière de raisonner ?

En espérant t'avoir aidée, bon courage pour la suite

Bonjour fleurdesel, tout d'abord merci pour ton message .
Il est sur que je n'aI pas de soutient mais ils pensent que tout va bien pour moi aussi. Mais je ne leur ai jamais rien dit aussi à part le resultat des tests.
Oui il est sur que j'arrive à réfléchir sur moi mais c'est un peu réfléchir dans le vide, étant donner que j'ai du mal à me "comprendre"
D'accord merci de tes tuyaux.

Salut Csila et merci,
Je me reconnais énormément aussi dans ton temoignage, le fais d'avancer à l'école sans se poser de questions, vie sentimentale pas top...
Il est vrai que je me pose beaucoup moins de question que quand j'étais plus jeune, j'ai l'impression même de ne plus être vraiment curieux.
Et j'ai commencé à me sentir moins bien tout comme toi à l'entrée dans la vie active (grosse claque) ! Complètement perdu...
J'ai très souvent des troubles digestifs et maux de tête aussi. Mais je sent par contre au fond de moi que je suis un stressé mais l'image que je renvoie est tout le contraire.
Niveau famille non, j'adore mes parents ils sont géniaux mais en effet je me souvient avoir été stressé énormement par les exigences de ma mère pour mes notes pendant la prlmaire et une partie du collėge.
J'ai lu des ouvrages sur la douance mais justement le soucis c'est que je serais même pas dire sur certaines caractéristiques si je les ais ou pas (ça peu paraître bizarre mais je n'arrive pas à être sûr)
J'ai trouvé ma psy sur un site assez sérieux quI recense les psy spécialisés dans la douance, et j'ai bien passé le WAIS IV. J'ai eu aussi un entretien avec elle avant le test (2 semaines avant) à la fin de l'entretien elle m'avais déjà dit qu'elle me pensais surdoué.
Non je n'ai pas fais de test sur ma manière de raisoner