Réalités parallèles (holorimes autorisées)

Bonjour,

Je propose d'écrire des phrases, des textes, pouvant avoir (plus ou moins) de sens sous deux (ou plus) angles différents.
Par exemple:

La mort sur la civière
Qui ravit mes espoirs
Serre mon cœur
Étant las sans toi

La morsure lascive, hier
Qui ravit mes espoirs
Sert mon cœur
Étant là en toi


Ces cons génèrent des buts

Ses congénères débutent


Ça sert pas à grand chose, mais ça peut distraire.

Brume a écrit:Étant las sans toi

Étant là en toi

Il y a, las, une petite terreur. Les anges, eux, lyriques, ne peuvent faire des pouilles de la faune éthique.

@Circé
Je n'ai pas vu les rieurs.
Le tique n'est pas con, vit est.
Du coup, cons damnent les tiques.
Les vits comptent ici, font la loi.


Des passant tapent, haine
Un pair tue, rabat, blâme
Au surin passe sa cible.
Et sur l'avenue du sang gloye
Les allées s'empuent de heurts
La mort sur des sols ne ment

Dépassant ta peine
Imperturbable âme
Oh sûr, impassible
Et sur la venue du sanglot
Laisse aller, sans pudeur
La morsure d'esseulement



Sous fleurs de fougères, la vie
En terre, gît, verte, en semis
Adorée pousse éperdue

Souffleur de fou, gère l'avis
En tergiversant se mit
A dos, et poux et perdus

L'espace et le temps
Laisse passer le temps
Les spasmes alitants
Les pas scellent le temps

c'est pas simple d'écrire des trucs qui ont du sens ^^

la vie en rose
l'avion rose
l'avis en roses
là, viens en Rose

Oui, pas évident, ça peut être vite tiré par les cheveux.
Les tiens me semblent bien.


Je viens de trouver le nom de la chose et des exemples:

fr.wikipedia.org/wiki/Vers_holorimes



   « Et ma blême araignée, ogre illogique et las
   Aimable, aime à régner, au gris logis qu'elle a. »
— (Victor Hugo)

   « Danse, prélat ! L'abbé t'apprit l'air en plain-chant !
   Dans ce pré-là, la bête a pris l'air en pleins champs. »
— (Luc Étienne)

« Étonnamment monotone et lasse
Est ton âme en mon automne, hélas ! »
— (Louise de Vilmorin)

ah ouais intéressant, c'est là qu'on remarque que les écrivains avant ils se cassaient bien la tête

Brume a écrit:
Les tiens me semblent bien.

les tiens semblent mieux

Les fées licites, assis, on attend deux rons.
(la nuit, on est félin pour l'autre)
Les fais lisses, si t'as. Scions... Ah, tant de ronds.
(la sorcière au bûcher bien cuite)
L'effet. Lis, cite, ah... Si on a temps de... Romps !
(l'union des livres jusqu'à l'orgasme)
Leffe élit Sith à Sion. Ah, tendron.
(le Tigre 4 en 1)

la joie est partout
l'âge ,ouahh hait et part . Ouhhhh !
l"âge et l'oie sont partis où?

----
je suis encore là c'est défendu
j'essuie en corps las c'est dés fendus
-------

les vers holorimes me font penser à la langue des oiseaux

vous gérez du crayon

Orage, ma brume, mon corps est lassé
Ô rage, ma bru mon cor est lacé.

(Dur mais sympa!!!)

Ça fait plaisir de vous lire ^^

ou-est-la-question:

@truth:

L'art de rue, c'est médiocre.
L'ardeur usée, médit, âcre.
L'effet blesse des arts édités.
Les faiblesses, des aridités.

Brume a écrit:

@truth:

ça à l'air plus stylé truth sans le the en fait

je vais changer

sinon j'ai pas compris pourquoi tu dis que tu triches

Livre ses secrets, hâtive
L'ivresse créative

Esquinte tes sens: âge
Est quintessence sage

La mage, cet été, treize sorts se crée
La majesté, trésor secret

@Truth:

Parce que les rimes ne sont pas parfaitement homophones, je pense (cf. ma citation en haut).

Oui, sinon ça devient vraiment difficile.

C'est le principe du jeu aussi, normalement.

Ne pas pouvoir faire ce vers sublime à cause d'un tout petit son et trouver une alternative malgré tout correcte ou astucieuse, peut-être encore plus futée, délicieusement potache ou espiègle, c'est là qu'est le sel de l'holorime.

Scelle le jeu de mes déboires.
C'est le jeu de m'aider boire.

Tu as raison, j'ai modifié le titre.
Le but de ce sujet, c'était juste de faire une sorte de "suite de mots" qui ait du sens.
(jolie celle que tu viens de faire)

Amie, tant de bonne heure scellas fin...
À mitan de bonheur c'est la faim.

Plaie, ire, coup able
Coupent, ourlent cou et râble, hélas!
Coût pour le coup: erra blet, las
Le giboyeur de blettes et rats
Plaisir coupable

le jeu de mots est amusant
l'enjeu des mots est âme usant
le je démo état mu sans

Fate d'aise, la sote tise
Fadaise, la sottise


Six mules en l'avenue des coqs, six grues jouant les Goths d'eau
Douze sots grés, nuitent et chient merveilles. Et sucent, panse ivre, Eve.

Simulant la venue des coquecigrues, jouant les Godot
Douce saugrenuité, chimère, veillée suspensive, rêve.

(Au musée, sensass musée)
 Ces deux-là, dit "arts", rêvent, errent... bats-le.

(En quittant la suisse à fond de train)
 Cède-là, dia ! Raie vers Bâle !

(Les anges gardiens sur le synthé - nb : rime hololimite)
 Sais : d'eux-là, dix arrêts verts... Balle !

(L'émo, de là, feint)
 C'est de la diarrhée verbale !

Un vieillard maniaque
S'enfilait matin
Un vieil armagnac
Sans filer mâtin.

@Circé
Tu réalises un rêves, tu m’enthousiasmes.
Je vais écrire plein de choses rien que pour toi.


Le sire sait het hexe it jean
Intel it jean
Il la tend beau cou, haie des sues

Voir autant de joie pour des mots entousiasme
Vois, rotant déjà ! Poux des maux en tout ! Chiasme.

Réalités parallèles (holorimes autorisées)

- Dieu est gypsie 1 (fluide mec à nique)
Ré alité par à l'aile (Ô l'eau rit motorisée)

- Anglo-anti-génétique (par la bande)
Really T ?! pares allèle (all or him auto rise eh !)

- El camino numerico (yamonbatoetmamotokonkapoté)
Réal IT para el (Hauts low ris moto riz hait)

- Pas farouche (éo, éo petit pataflot)
Raie à lit té pas râle elle (Ault aux rimes, haute eau risée)

- 3 Keums (et un coup fin)
Ray, Ali, T (Hall qui rime, et pas au gramme, Otto rit sait)

Réalité, pas Rael.

@Brume:

je bois certains des mots comme liqueur d'eau de vie
mais j'en perçois bien trop qui eux me liquéfient

je boas, cerfs ,thyms , des mocos , me lient coeur d'ode vit
mais Jean père sois-bien tr'Oki hummm..lit quai fient

Aout rageux, orages d'étés mérités.
Outrageux, ô rage des témérités.

Le lutin t'amarre. Est-ce que c'est déconcertant ?
Le luth tintammarresque, c'est des concertants.

Un petit point d'Histoire, si vous le voulez bien.

Déjà le terme holorime n'a pas d'entrée dans le TLF (même s'il apparaît sous l'entrée serpentin : « Selon G. de Machaut, la rime est serpentine lorsque deux vers riment syllabe par syllabe sans être pour cela holorimes; en d'autres termes, les consonnes d'appui ne sont pas obligatoires. »), dans le dictionnaire de l'Académie française, dans le Littré ni dans le Larousse.

Il lui est consacré dix pages dans le livre Pour tout l'or des mots de Claude Gagnière, mais on n'y trouve pas d'origine, les exemples fournis dans la littérature française commençant au XIXe siècle, notamment avec Victor Hugo et Alphonse Allais.

En français, les premiers vers holorimes pourraient être ceux-ci :

Gall, amant de la reine, alla, tour magnanime,
Galamment de l'Arène à la tour Magne à Nîmes.

Ils auraient été composés par Marc Monnier (1829-1885), à l'occasion des jeux floraux de Nîmes, peut-être en 1866, mais les références manquent (voir La quête du Gall).

Dans les autres langues européennes, il ne semble pas qu'il y en ait d'exemple à cette époque.

Maintenant il y avait des précurseurs au XVe et au XVIe siècles, avec des rimes dites complexes ou ouvragées (rimes serpentines ou batelées, intérieures, asynartètes, couronnées, empérières, annexées, enchaînées, etc. – voir Notions de versification française).

Et puis la Syrinx de Lycophron (auteur grec du IVe siècle avant J.C.) serait, selon un ouvrage de Francis Gandon, une « sorte de texte holorime dont la version de base permet, moyennant quelques modifications mineures, de générer un autre texte, de sens complètement différent. » Mais je n'ai pas réussi à en trouver une version.

@Pieyre
On le trouve dans la 9eme édition de celui de l'académie


Sinon merci pour ton message, c'était intéressant.
Je regrette de ne pas parler grec. Même si je trouvais le texte, je ne pourrais pas le lire.

Ah, oui, merci ! J'avais juste cherché sur le site de l'Académie. C'est curieux : sur le CNRTL, on trouve le terme pour l'Académie française mais on le trouve pas ma référence du TLF, certes indirecte. Comme quoi tout cela n'est pas au point.

Maintenant, sur Wikipédia, on trouve dans Vers holorimes « Cette figure de style est ancienne », sans référence plus ancienne que le XIXe siècle là encore, mais avec un certain nombre d'exemples dans le lien Vers (h)olorimes, dont certains sont remarquables en ce qu'on ne soupçonnerait pas l'holorime au premier regard.

@Pieyre
Oui, ce n'est pas très au point.
Je n'avais pas fait attention au fait qu'il soit dit que c'était une figure de style ancienne, parce qu'effectivement on ne voit que peu d'exemples et ils sont récents. Il faudrait peut-être regarder du côté du langage des oiseaux dont ou-est-la-question a parlé.


Des filles hantent ce fort. Mais trompent, huant.
Des colombes, impures, débourrent: banshees.
Des fées secouent, lentes, défiantes.

Des fientes se forment. Étrons puants.
Des colombins purs, des bourbes en chient.
Des fèces coulantes, des fientes.


C'était trop tentant, désolée:
Le zèbre hennit et grossit, errant seul en ce monde. Un alien né.
Le zèbre est niais, grossier, rance, lent. Ce mondain aliéné.

Le pecore séant bien à la pecque hors céans

Parallèle et croisé

C'est un fait que te masque
cette infecte masse que tu éconduis.
Tu es conduit par l'arrogance.
Pars.
La rogue enserre, hère.

Palpe un peu: souhait minot d'hier.
Pâle pimpesouée, minaudière.



Livre pet rond: nait le remugle.
Ah pis: empeste!

L'ivre péronnelle remue, glapit.
Han, peste !

Poète autant qu'humoriste, Alphonse Allais (1854-1905) a cultivé entre autres le poème holorime, c'est-à-dire constitué de vers entièrement homophones. Exemples :

   « Par les bois du djinn où s'entasse de l'effroi,
   Parle et bois du gin, ou cent tasses de lait froid. »

ou encore :

   « Alphonse Allais de l'âme erre et se f… à l'eau.
   Ah ! l'fond salé de la mer ! Hé ! Ce fou ! Hallo. »

Il sait à l'occasion pratiquer le double sens, comme dans le vers suivant :

   « Ah ! Vois au pont du Loing : de là vogue en mer Dante.
   Hâve oiseau pondu loin de la vogue ennuyeuse. »

suivi du commentaire de bas de page :

   « La rime n'est pas très riche, mais j'aime mieux cela que de sombrer dans la trivialité. »

+ Autre source sur WP : Vers holorimes.

Le catoblépas rit.
Le catho blet parie.

Des colères volatiles décollèrent. Vola-t-il ?

Brume a écrit:Parallèle et croisé

C'est un fait que te masque
cette infecte masse que tu éconduis.
Tu es conduit par l'arrogance.
Pars.
La rogue enserre, hère.

Mon préféré.

Merci Ce n'est pas moi
N'hésite pas à venir écrire deux trois trucs à l'occasion

Il sue, combine et vite hâble, ment.
Il succombe inévitablement.

Quand les sais sont
Et scellent des fais tu hanta
Suite d'intra vaille cour à jeux
Que le prés pond des rangs

Trop tendre âme trotte en drame

Ah le tente-t-il, haletant ? Il a le temps.

Jets et cris se scient, entends !
Deux sangs se lient, deux t'aiment... eau si :


Lis, un...

Ce sont liens fait de soi
Qui sont faim et coupables.
Force aimant, deux sur croix,
Rien, n'y fait, incapable.

Amis, chemin, me perds
Sans ça, voir, le pourquoi...
Sûrement des impairs,
Noeud, pas fer, noble choix.

Seul a dit que l'oubli
Est drâme... Récure ans.
Réas, cordes, sertis...
A l'âne haut, le diamant.

Mon humour amer : génie et rien compris
Mon nu, mou, rame, erre : gêne hier, un con pris

J'étais pas retournée ici