Maman d'un enfant zèbre

Bonjour,

Nouvelle sur ce forum, voici quelques petites lignes de présentation.
Je suis maman de deux enfants : une petite fille de quelques mois et un garçon de 4 ans "zèbre". La petite semble suivre les traces de son frère d'après le pédiatre.
Nous avons eu conscience très tôt de l'avance de notre fils (il a prononcé son premier mot à 5 mois, le mot "chat", en regardant un chat dans le jardin....). Etant donné qu'il y a plusieurs personnes précoces dans la famille (mon frère et mon père) et le pédiatre ayant remarqué une avance dans certains domaines (vocabulaire) et un retard dans d'autres (motricité fine) donc avons donc fait passer à test à notre fils (précoce hétérogène).

Je suis donc à la recherche d'autres mamans pour discuter de l'éducation de nos enfants. Par exemple pour comprendre son mode de fonctionnement (intolérance à la frustration), lui proposer des activités adaptées (il ne s'ennuie pas encore à l'école en revanche il se plaint régulièrement de s'ennuyer à la maison...); j'aimerai aussi beaucoup échanger avec des adultes zèbres pour avoir leur retour d'expérience.

Au plaisir de vous lire,

Hélène

Bienvenue Hélène,

Je n’ai pas d’enfant (et pas vraiment de souvenir de mes quatre ans) alors je ne pense pas t’être d’une grande aide, mais je serais très heureux de discuter pédagogie à l’occasion.

Cordialement,

Uilliam

Bonjour Hélène,

Je suis également maman de deux garçons (bientôt 7 ans et l'ainé 8 ans) qui présentent ces traits. Nous avons déjà eu une alerte de la part d'un enseignant désemparé devant l'attitude mitigée et imprévisible de mon fils qui est actuellement en CP. Ce dernier est en effet vif, empli d'humour, un phrasé élaboré etc.. toutefois autant à l'oral il se montre disposé à participer et fournit des réponses justes, autant seul il ne fait rien. Ses résultats sont également imprévisibles et inégaux.

Cet écart stupéfie l'enseignant qui nous a recommandé de voir une psy pour un bilan. J'ai donc pensé au Rased qui existe à l’école mais il m'a indiqué que cette situation ne relevait pas de ce dispositif mon fils étant juste "spécial". Sur cette base peu étoffée à vrai dire, j'ai donc sollicité un rendez-vous auprès d'une psy qui nous a effectivement reçus.

Au vu des entretiens menés, elle a pris contact avec l'enseignant et n'a pas jugé nécessaire d'établir un bilan psychométrique : elle nous a indiqué qu'il avait des dispositions et qu'il fallait le rassurer et surtout lui faire confiance, tout en abaissant toute éventuelle pression sur la question scolaire.

Ce que je veux dire c'est qu'il n'a pas été question de douance ou de quelque chose d'approchant car tel n'était pas notre propos à nous parents. Nous souhaitons juste un parcours scolaire serein pour nos garçons qui se montrent passionnés avec un imaginaire débordant. Nous admettons et ils nous le disent qu'ils "partent ailleurs" dans le courant de la journée pensant à leur jeux, mondes, passions. Le plus jeune nous a même révélé qu'il ne faisait rien seul parce qu'alors il "laissait ses pensées s'exprimer en lui" (sic).

Nous savons qu'il éprouve ce besoin d'évasion, toutefois il importe qu'il reste sous contrôle car nous savons aussi que cette inactivité exprime une forme de résistance à l'autorité et une appréhension : celle d'échouer. Notre fils est aussi intolérant à la frustration.
En conséquence, faut-il opter à son égard pour une attitude à la fois cadrante et rassurante, ce qui n'est pas simple.

Cadrante car l'école ne fera pas l'effort de s'adapter (et à raison avec 30 gamins...). Elle ne personnalise pas son approche à cet égard : on nous a évoqué le fameux "métier d'élève" ce qui veut tout dire.

Aussi nous avons fait les choix suivants ;
1 / relativiser l'importance de l'école ; elle reste un moyen pas une fin. La culture s'apprend et s'approfondit ailleurs, hors les murs devrais-je dire. En revanche l'école est incontournable et a des attentes auxquelles il "faut" répondre.
2/ nous n’exerçons pas de pressions, nous veillons toutefois à qu'ils fassent au mieux afin de répondre justement aux attentes de l'école.
3/ nous positivons l’échec, la prise de risque, le pas à pas (et donc derrière la méthode).
4/ Nous leur apprenons à respecter autrui et à prendre du recul devant toute situation générant de la tension.

Bref nous 'travaillons" leur confort au travers d'une attitude rassurante. Ceci parce que nous savons bien évidemment que la vie n'est pas simple...

J'ai été un peu longue mais j'espère avoir guidé ta réflexion.

Pour résumer : les enfants sont à piloter comme des Ferraris c'est-à-dire avec délicatesse, subtilité et ...intelligence.

A suivre..

Bonjour Uilliam,

Merci pour ton message.

Comment s'est passé ta scolarité? Pas trop d'ennui à l'école?

Bonjour Izo,

Je retrouve beaucoup de votre fils chez le mien (il refuse de faire de nombreuses choses tout seul par peur de l'échec). Nous avons de grosses difficultés par rapport à l'alimentation notamment. Le psychologue spécialisé nous a aussi indiqué qu'il a des petits soucis de concentration. Se concentrer sur certaines tâches lui demande beaucoup d'efforts. J'ai souvent l'impression d''être une coach....
Sinon entièrement d'accord avec vous par rapport à l'importance de l'école et à votre attitude bienveillante.

A bientôt,

Hélène

Bonjour Hélène,

En maternelle, plutôt bien, après un peu moins. Le collège s'est bien passé (au niveau des résultats, parce que le reste...). Mais une fois arrivé au lycée, je ne savais pas apprendre. Je n'avais pas eu besoin de travailler jusque là. Or, ce qui est demandé dans notre système, c'est d'apprendre le cours quasiment par cœur et de restituer des concepts, sans nécessairement les appliquer...
Pour l'ennui, je regrette de ne pas avoir sauté une classe quand on me l'a proposé. D'ailleurs, si le sujet t'intéresse, on parle (un peu) du saut de classe sur le sujet de https://www.zebrascrossing.net/t26622-enfin-la-terre-promise. (Et de scolarité en général sur https://www.zebrascrossing.net/t26615-presentation-d-asperzebre#1107177.)

Tu as encore un peu de temps, mais c'est une bonne idée de t'en préoccuper car, même s'il est encore jeune, le milieu scolaire (en tout cas dans l'école publique française) n'est pas très adapté à ce type de profils. Autant envisager des solutions dès le départ. D'autant plus qu'il risque de s'ennuyer assez rapidement...
Personnellement, si je devais résumer mes années d'études :
- primaire : correct, sans plus, mais quelques professeurs intéressants (à l’ancienne, donc plus exigeants que les autres, mais désormais il ne doit plus y en avoir de cette génération). À noter que je travaillais beaucoup le soir avec ma grand-mère, qui me faisait prendre de l'avance (je pense que c'est ce qui m'a permis de moins ressentir l'ennui, puisque c'était un peu comme un double programme).
- secondaire, il suffirait de trois mots : un énorme gâchis. Vu ce que j'ai lu ici ou là, on est nombreux dans ce cas.

Cordialement,
Uilliam

Bienvenue à toi, et n'hésites pas aussi à créer des fils pour parler de sujet spécifique. On va essayé de faire bientôt des soirées thématique parents sur le chat pour fluidiifer les échanges.