Exigence éducative et « bruits de chiottes »

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Message par jolindien Jeu 17 Mar 2016, 23:05

La technologie sauverait-elle l'homme?
Quand je sors dans la rue je constate sur les visages aigris peu de joie de vivre, et pourtant leur portable greffé dans la main ils ont peut-être l'impression d'exister, par procuration s'entend.
Quand on proposera d'implanter une puce pour augmenter les capacités chez l'homme, une multitude se conformera au diktat de cette même technologie.
Je ne crois pas que la conscience émerge d'une quelconque machine, être efficace, toujours plus, plus, plus...mais pourquoi, pour aller ou, vers un abîme existentiel, ou l'homme chutera sans fin essayant de croire qu'il contrôle sa chute.
Une pâle copie de la vie, sans vie, merci chère technologie.

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Message par CD_CD Jeu 17 Mar 2016, 23:43

Ce serait bien si l'auteure du texte écrivait aussi à chaque député ou sénateur qui traite l'oratrice du moment de salope ou autre insulte sexiste.
...

À choisir (s'il faut choisir), je préfère les "bruits de chiottes" d'une ministre qui n'a jusqu'alors agressé personne, aux agressions verbales ou physiques d'un tas d'autres (récentes ou anciennes, entre les machos qui semble confondre céder et consentir, ou pire, et les pédophiles l'ayant avoué en bouquins ou en interview...).

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Message par Pieyre Ven 18 Mar 2016, 04:58

L'auteure du texte écrit à la ministre de l'Éducation nationale en tant que présidente de SOS Éducation. Il n'est pas question d'autres combats ici, aussi respectables soient-ils.

Pieyre

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Message par Invité Ven 18 Mar 2016, 07:01

Corbex a écrit:

C'est bien simple. On en a plus rien à foutre. La réussite sociale ne passe plus par savoir écrire correctement parce que les métiers d'avenir ne sont  plus magistrats, profs et bidule. Le Français n'est plus la matière de sélection des élites, ce sont maintenant les maths (et l'anglais).

Parce que tu t'imagines que quand on a 800 mots de vocabulaire et qu'on ne comprend même pas la différence entre les notions de verbe et de nom, on est capable d'entraver des notions complexes en maths et de parler anglais ? Il ne faut pas s'étonner derrière d'avoir des "élites" à la pensée rudimentaire et formatée, tiens, même le jury de l'ENA en a marre.

Mais si il y a bien une chose que je lui reconnaît c'est sa capacité d'adaptation intellectuelle

Copier-coller Wikipedia et encore pas souvent le bon article, je n'appelle pas ça s'adapter ni se démerder. A moins que répondre "on s'en bat les c" à propos de tout s'appelle adaptation.

La maîtrise du français, de la grammaire et d'un vocabulaire décemment riche, c'est une compétence-outil. C'est celle qui sert à développer toutes les autres. Sans une langue maternelle bien maîtrisée, déjà tu ne risques pas d'en bien connaître une autre (le sabir globish c'est pas de l'anglais), ni de produire une réflexion complexe bien structurée sur quel que problème que ce soit, y compris de sciences dures. Cette incapacité à poser des raisonnements complexes, je la vois tous les jours dans la plupart des étudiants qu'on croise en stage. ça se traduit entre autres par la grande difficulté, chez des élèves ingénieurs ou apparentés, à comprendre pourquoi on emploie telle méthodologie plutôt que telle autre, sans parler d'en produire une soi-même: tout est trop confus, ils relient vaillent que vaille entre eux des éléments piqués çà et là. ça a des airs de capacité d'adaptation mais le résultat c'est de la merde, de la poudre aux yeux.
En outre, la réussite sociale c'est bien mignon, mais l'école de la république, elle est là aussi pour produire des citoyens. Avec un peu de cynisme on comprend qu'elle préfère fabriquer des bons petits robots travailleurs plutôt que des personnes éclairées capables de réfléchir sur la cité. C'est justement ce qui m'effraie.

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Message par CD_CD Ven 18 Mar 2016, 09:16

Pieyre a écrit:L'auteure du texte écrit à la ministre de l'Éducation nationale en tant que présidente de SOS Éducation. Il n'est pas question d'autres combats ici, aussi respectables soient-ils.

eh bien, je trouve que monter en épingle un épiphénomène comme celui-ci, c'est certes efficace en termes de communication et d'impact, mais ce n'est certainement pas ce sur quoi j'aurais critiqué la ministre (et pourtant, j'ai un paquet de critiques envers l'EN, on le sait !).

Même si je rejoins SOS-Education sur plusieurs points, j'aurais vraiment du mal à accueillir n'importe lequel de leurs communiqués sans me demander ce qu'ils cherchent derrière.

Pour mémoire (source Wikipédia), voici le genre de choses sur lesquelles on n'est pas d'accord : "En 2005, l'association a protesté contre un sujet du baccalauréat SVT traitant, à l'occasion des 30 ans de la loi Veil, de l'interruption volontaire de grossesse et faisant selon l'association une apologie de l'IVG. L'association considère que l'école doit rester neutre sur ces sujets." ou "En 2007, l'association est à l'origine d'une campagne auprès des directeurs d'école, enseignants et parents visant à dénoncer l'exposition « Zizi sexuel »14, illustrée par le personnage de Titeuf à la Cité des sciences".
(ce qui n'empêche pas d'avoir des auteurs de référence communs avec les leurs pour la présentation de mon projet pédagogique en instruction en famille, mais pour ma part, je suis plutôt co-signataire )

ok, ok, ça devient un débat partisan au lieu d'un débat sur le fond.

Alors, pour en revenir au fond, vraiment, je pense que c'est quelque chose qui ne fait autant d'histoire que parce qu'elle est jeune et femme, et qu'on a vu des ministres faire de grossières erreurs de syntaxe ou d'accord sans que cela fasse un tel foin. (et accessoirement, quand on parle autant sur tous les réseaux de quelque chose d'aussi insignifiant à mes yeux, perso, je me demande toujours ce qu'on est en train de nous faire passer en douce pendant que tout le monde regarde ailleurs, parce que oui, les politiques sont de sacrés bons communicants la plupart du temps).


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Message par Corbex Ven 18 Mar 2016, 10:30

et qu'on ne comprend même pas la différence entre les notions de verbe et de nom, on est capable d'entraver des notions complexes en maths et de parler anglais ?


Ho, la mauvaise question rhétorique qui n'est sûrement pas un argument à votre thèse du c'était mieux avant.

Argument qui sort à chaque fois que ce débat a lieu. Sans questionnement sur sa pertinence.

Pour un œil averti (c'est à dire pour ceux qui ne lisent que les journaux ou les conclusions d'une étude ) les difficultés en orthographe, en lecture et les difficultés langagières sont fortement corrélées aux difficultés d'apprentissage des math.

En fait ces études montrent que de telle difficultés orthographiques peuvent expliquer la dyscalculie. Et pour cause, lire un nombre et faire des opérations mathématiques demandent l'activité de plus de fonctions cérébrales que la lecture seule. Néanmoins, c'est oublier le fondement même de toute étude, LA Question à se poser quelque soit l'étude qu'on a en face de soi qui est : les résultats sont-ils transposables ? A quelle population peut-on transposer ces résultats ? Toute ? Une partie et quelle partie ?

Ces études parlent uniquement des enfants qui ont des réelles difficultés à comprendre les distinctions grammaticales ou la logique grammaticale. Cette difficulté est elle-même liée à des difficultés de langage ( d'ailleurs beaucoup d'étude recrute ces gamins dans les cabinets d'orthophonistes).  

Quel est la putain de rapport avec la population générale ? Aucun. C'est une population particulière qui a eu des difficultés de développement. Connaitre la différence entre et et est , alors même que le son est le même, est quasi inné (je met le mot "quasi" uniquement pour ne pas avoir d'histoire, je suis pas linguiste et du peu que j'ai lu, la balance penchait pour le inné). Alors forcément, un gamin qui n'arrive pas à distinguer cette différence aura tous les problèmes du monde à pouvoir orthographier ces deux mots. Ce qui est une différence fondamentale avec un autre gamin qui distinguera ces deux mots, mais qui pour x ou y raison (n'écrit pas souvent, oublie de sa part etc) l'orthographiera mal. L'un demandera toute la panoplie des techniques pédagogiques pour s'en sortir alors que l'autre demandera juste un bon prof. Et le deuxième pourra très bien s'en sortir en math.

Bref, le coup de l’orthographe mère de toute vertu, à d'autres.

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Message par Invité Ven 18 Mar 2016, 11:24

Il y a une idée encore répandue selon laquelle il vaut mieux maîtriser le français avant de s'attaquer à l'apprentissage d'une langue étrangère. Or les études en neurosciences menées dans des petites classes bilingues ont montré que l'apprentissage précoce d'une langue étrangère en parallèle à sa langue maternelle augmente à terme la maîtrise des deux langues, par rapport à celle que l'on obtient dans un système classique. Chose surprenante, ce bilinguisme améliorerait aussi les compétences en mathématiques.

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Message par Pieyre Ven 18 Mar 2016, 11:38

CD_CD :
eh bien, je trouve que monter en épingle un épiphénomène comme celui-ci, c'est certes efficace en termes de communication et d'impact, mais ce n'est certainement pas ce sur quoi j'aurais critiqué la ministre (et pourtant, j'ai un paquet de critiques envers l'EN, on le sait !).
Cela s'appelle exploiter les occasions favorables, c'est certain. Mais, quand on mène un combat, il s'agit d'être efficace. Certains parviennent à être moins malhonnêtes que les autres; c'est à peu près tout.

Mais tout de même, je pense que le point n'est pas si négligeable. Je cite Claire Polin : « quand donc vous vous soulagez verbalement, ce n'est pas tant votre fonction que vous abîmez : c'est notre travail auprès des élèves, nos mois d'épuisement et leur espoir, nos années de travail et leurs efforts, nos séances passées à essayer de leur dire que ce n'est pas parce que ce monde-ci est laid qu'il faut lui ressembler. »

Selon moi le responsable d'une autorité ne doit pas être représentatif d'une fraction ou d'une tendance qu'il serait question de flatter. Il doit être exemplaire.

Alors, pour en revenir au fond, vraiment, je pense que c'est quelque chose qui ne fait autant d'histoire que parce qu'elle est jeune et femme
Ce n'est pas si évident pour moi, dans la mesure où cet entretien avec des journalistes de France Info devait avoir été préparé. Que l'expression « bruits de chiottes » ait été suggérée parmi d'autres d'aussi bon goût par les communicants de la ministre, cela reste conjectural. Mais sans doute que le ton qu'elle devait prendre pour faire jeune avait été étudié.
Alors, que le fait qu'elle soit femme ait joué, c'est possible. Mais, de la part d'un ministre homme, une telle expression m'aurait tout de même parue bien déplacée.

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Message par Invité Ven 18 Mar 2016, 12:09

Concrètement, si ces bruits de chiottes n'avaient pas été tant ébruités, ces élèves dont on se soucie tant et pour lesquels les profs se démènent tant, par quelle autre source en auraient-ils eu vent ? Le mieux est l'ennemi du bien, à moins que SOS éducation serve d'autres intérêts que ce qu'elle prétend...

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Message par Invité Ven 18 Mar 2016, 12:30

bref, on est partis sur le même genre de pseudo-débats que n'importe où: réac ! misogyne ! passéiste ! pas adapté à ton temps !

Comme quoi.

Bonsoir.

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Message par Pieyre Ven 18 Mar 2016, 12:32

Corbex :
C'est vraiment une vision dépassée de vouloir du calcul de brute ou des connaissances brutes dans le monde d'aujourd'hui.
Mais de quel côté se trouve le calcul de brute ? En informatique, on parle de force brute pour les algorithmes qui explorent toutes les possibilités. On peut de même en effet appeler calcul de brute le fait de calculer des dizaines de décimales à la main. Alors c'est une question de temps perdu et d'effort répétitif plutôt que d'humain ou de machine.
Il me plaît de connaître des techniques de calcul rapide, que ce soit pour obtenir un résultat exact ou une bonne estimation, voire un simple ordre de grandeur, et cela parfois plus rapidement que le temps de sortir ma calculette. Je parle comme enseignant de mathématique, pour qui il est important de comprendre ce qu'est le nombre. Mais cela peut être utile je crois pour tout un chacun.

Par ailleurs, j'utilise beaucoup Internet pour pallier ma mémoire. Souvent je sais qu'une citation ou qu'une conception existent relativement à un certain propos, mais c'est à peu près tout ce que j'en sais. Aussi je retrouve facilement grâce à un moteur de recherche. Mais ce seul fait de savoir qu'un élément qui pourrait être intéressant dans un débat existe, cela s'acquiert. Quand on prend connaissance d'un tel élément et qu'on est intéressé, on se dit que ce serait à retenir quand on a eu une éducation où la mémorisation restait importante. Cela demande un effort mais ensuite cela libère, parce qu'on n'est pas obligé de partir des questions et d'attendre tout de la machine mais qu'on a déjà des éléments de réponse qui demandent à être précisés.

J'insulte souvent ma génération. Mais si il y a bien une chose que je lui reconnaît c'est sa capacité d'adaptation intellectuelle. Une aisance de passer d'un sujet à un autre, de pouvoir se demerder sur un sujet inconnu.

Chose que n'a pas forcément les anciens.
J'ai donné des cours d'informatique à des personnes de plus de 70 ans. Souvent, malgré leurs efforts, elles ne parviennent pas à faire des progrès, ne serait-ce que pour bien utiliser la messagerie, si utile pour communiquer avec leurs petits-enfants. Ou alors, comme mon père, elles maîtrisent bien un aspect sur lequel elles travaillent, mais c'est l'ensemble de l'interface et de la structure logicielle qui n'est pas acquise, de sorte qu'elles sont débordées dès que quelque chose ne se passe pas comme d'habitude.
Il n'empêche que c'est l'un des seuls cas d'adaptation intellectuelle qui me semble propre à la jeunesse actuelle. On a aussi glosé sur l'usage du magnétoscope autrefois, que les parents ne savaient pas faire marcher, ou on le fait désormais sur celui du téléphone portable. Je fais un paquet de tout cela.
Mais, pour le reste, toutes les générations récentes ont connu, durant leur jeunesse, des nouveautés qu'elles ont maîtrisées plus rapidement que leurs aînés. De plus, on pourrait dire que les nouvelles générations ont perdu certaines formes d'adaptation intellectuelle. On parlait du calcul; sans calculette, il n'est pas rare qu'un jeune soit perdu quand un ancien sait estimer une quantité ou un prix. Et je parle pas de situer un événement dans son époque.

Bref, le coup de l’orthographe mère de toute vertu, à d'autres.
Ce n'est pas tellement l'orthographe qui pose problème. Des gens comme moi tiennent à l'orthographe en raison du fait qu'ils la maîtrisent, et que c'est toujours un moyen de distinction; je veux bien le reconnaître. Mais, du côté de la grammaire, hormis des particularités propre à la langue et à son histoire, qui auraient pu ne pas être, il est question de la structure même de tout discours logique. Ne pas distinguer à l'écrit entre les temps ou entre les catégories grammaticales, cela ne veut pas dire que l'on confond entièrement d'un point de vue sémantique; mais cela correspond tout de même à un certain flou dans la pensée et à une certaine difficulté à l'exprimer précisément, de façon immédiatement compréhensible par d'autres.

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Message par Corbex Ven 18 Mar 2016, 13:26

Pieyre a écrit:De plus, on pourrait dire que les nouvelles générations ont perdu certaines formes d'adaptation intellectuelle. On parlait du calcul; sans calculette, il n'est pas rare qu'un jeune soit perdu quand un ancien sait estimer une quantité ou un prix. Et je parle pas de situer un événement dans son époque.
J'vais pour l'instant répondre à ça car tu es la deuxième personne à me répondre sur ce point.

C'est exactement ce que j'appelle la force intellectuelle brute. C'est hyper impressionnant de savoir calculer de tête 16546*351132+5416146. Je le nie pas.

Par contre, c'est bête à dire, mais c'est juste être un singe savant. Finalement, qu'est ce qu'on demande ? De savoir ce qu'est une multiplication, de savoir ce qu'est une addition et de savoir dans quelle ordre je dois faire ces opérations. C'est la base et avec ça je peux me démerder dans toutes les situations possibles et imaginables où il y aura des multiplications et des additions. Si demain il y a une guerre nucléaire, je ferais comme quand j'étais petit : le pouvoir de la feuille et du stylo.

Ceci ne veut pas dire qu'on ne doit pas faire des exercices, ou du calcule mental. Je suis pas pédagogue mais là comme ça, je pense aussi que ça peut être un bon moyen pour justement comprendre les opérations mathématiques (comprendre en faisant). Mais il n'y a pas besoin d'y passer 108 ans si les bases sont acquises.

Au final comment a évolué l'école ? En enlevant tout ce qui faisait des gamins des singes-savants. Peut être de façon maladroite par moment, peut être qu'on a trop dégraissé, mais j'ai surtout l'impression que c'est une bonne chose. Parce qu'on perd moins de temps et qu'on peut apprendre aux gamins plus de bases pour qu'ils puissent apprendre toute leur vie. Bref à devenir indépendant et critique. L'expert en géologie à la télé, il peut dire n'importe quoi. En deux secondes, on vérifie les infos et on a les bases pour. Ca veut pas dire qu'on est géologue à moindre frais. Attention. Il y a peut y avoir des subtilités de la géologie qu'on a pas avec 10 heures de cours au lycée. Néanmoins, c'est une assez bonne base pour se former tout seul comme un grand par la suite. Ou tout simplement piger ce que dit l'expert en géologie (que Cthullu se réveille et que ça va être la merde).

Alors oui. Tout de suite, c'est moins impressionnant quand un expert vous dit "Attendez, j'vais vérifier".

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Message par Invité Ven 18 Mar 2016, 13:35

Bref à devenir indépendant et critique. L'expert en géologie à la télé, il peut dire n'importe quoi. En deux secondes, on vérifie les infos et on a les bases pour

Si tout était comme tu le dis, ce serait une fort belle chose. Sauf que ce n'est franchement pas l'impression que ça me donne, ni parmi les gens de ma génération, ni parmi les suivantes. Bien au contraire le sentiment, nourri par des constats répétés, d'une illusion de connaissance, d'un saupoudrage, sans aucun des outils pour l'esprit critique. Je vois des personnes de niveau bac+5 appliquer bêtement les méthodos qu'on leur a appris sans jamais les interroger, répéter des procédures obtuses, et bien qu'à portée de clic d'une masse énorme d'informations, aussi dépourvus des bases en connaissances que des méthodes pour faire le tri et hiérarchiser.

De ce point de vue, je ne sais pas si c'était mieux avant, mais c'est clairement pire maintenant. Enfin, si tout ce qui n'acclame pas le Progrès est de facto disqualifié...

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Message par Corbex Ven 18 Mar 2016, 14:05

Je ne sais pas d'où tu parles. Je suis incapable d'évaluer si c'est bien ou mal. Appliquer la méthodo bêtement, surtout dans le monde du travail, c'est souvent la meilleure chose à faire. J'ai une pote de promo brillante. Elle a tenté de se la jouer l’intelligente. Maintenant elle applique la méthodo sans réfléchir pour ne pas avoir d'emmerde.

Ici je me fais l'avocat du diable. Mais si on réfléchit deux secondes : Il est impossible de savoir si c'était mieux avant ou non. Les connaissances ont évalué, se sont élargies, la société a évolué, le rapport au savoir a évolué. Tout a évolué. On ne vit pas dans le même monde qu'il y a 20 ans. Pourquoi diable l'école serait elle exemptée d'évoluer aussi ?









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Message par Pieyre Ven 18 Mar 2016, 14:08

Corbex :
C'est exactement ce que j'appelle la force intellectuelle brute. C'est hyper impressionnant de savoir calculer de tête 16546*351132+5416146. Je le nie pas.
Eh bien, non; cela ne correspond pas à ce que j'ai dit.
Quand tu me donnes ce calcul, je vois rapidement que, pour l'estimer, le troisième terme est négligeable. Et effet, en passant au logarithme, le produit a 10 chiffres (en gros, quelque chose comme 5.800.000.000) quand le complément n'en a que 7. De plus, si c'est important, je peux donner le chiffre des unités : c'est un 8. Voilà ce qui me paraît important, pas d'obtenir le résultat exact.

Au final comment a évolué l'école ? En enlevant tout ce qui faisait des gamins des singes-savants. Peut être de façon maladroite par moment, peut être qu'on a trop dégraissé, mais j'ai surtout l'impression que c'est une bonne chose. Parce qu'on perd moins de temps et qu'on peut apprendre aux gamins plus de bases pour qu'ils puissent apprendre toute leur vie. Bref à devenir indépendant et critique.
Je ne crois pas que les enfants ont jamais été des singes savants. Cela a toujours été difficile de leur inculquer les bases. Autrefois, les bases pouvaient inclure une technique calculatoire qui n'est plus aussi utile aujourd'hui, certes. Mais je reste impressionné par des personnes plus âgées que moi qui ont conservé sur certains plans les acquis de l'école primaire de leur temps, comme d'écrire correctement (y compris graphiquement), de calculer juste et d'avoir de bonnes références. Il me semble que cela leur donne une plus grande liberté intellectuelle.

Par ailleurs, je conteste que les jeunes générations soient davantage indépendantes ou aient davantage l'esprit critique qu'autrefois. Comme je l'ai dit auparavant, cela dépend surtout de ce qui est jugé important à chaque époque. À la nôtre, ce n'est pas tant l'esprit critique qui a été valorisé que le ricanement envers ce avec quoi l'on n'est pas d'accord ou simplement relativement à ce qu'on ne maîtrise pas. — La religion, c'est nul; la politique, c'est tout pourri; la culture classique, c'est réactionnaire ! — Avec ça, il est sûr qu'on avance beaucoup.


Dernière édition par Pieyre le Ven 18 Mar 2016, 14:48, édité 1 fois (Raison : orthographe)

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Message par Invité Ven 18 Mar 2016, 14:23

Sans rentrer dans les débats orthographiques et générationnels, je trouve que la vulgarité prend de plus en plus de place dans notre langage courant.
Il y a encore quelques années, on me faisait les gros yeux quand je laissais échapper un "merde" ou un "putain" en réunion (je n'en étais déjà pas fière).
Maintenant, ces mots sont relégués au rang de ponctuation. Et on hésite plus à envoyer du "salope" et autres joyeusetés à la moindre contrariété. On sort l'artillerie lourde pour rien.

Il n'y a qu'à voir cette vidéo (à 1'58):
Spoiler:

Je ne sais pas ce qui me dérange le plus. Que le riverain visiblement excédé se lâche ainsi, ou l'indifférence totale des personnes assises à côté de lui.

Et ça commence très très tôt. Et ce n'est pas uniquement en France. Je suis ébaubie d'entendre certains mots sortir de la bouche de ma petite voisine de 5 ans Shocked des choses que je n'oserais même pas écrire ici.

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Message par Pieyre Ven 18 Mar 2016, 14:27

Onagre :
Concrètement, si ces bruits de chiottes n'avaient pas été tant ébruités, ces élèves dont on se soucie tant et pour lesquels les profs se démènent tant, par quelle autre source en auraient-ils eu vent ? Le mieux est l'ennemi du bien, à moins que SOS éducation serve d'autres intérêts que ce qu'elle prétend...
Non, mais en réalité, ébruitage ou pas, les élèves des classes élémentaires n'en seront pas tellement informés. Il s'agit d'un symbole, dont la réalité sous-jacente correspond au fait d'adopter un certain style, une certaine rhétorique, pour plaire à des auditeurs, qu'ils soient étudiants, parents ou simples citoyens. Il s'agit d'adresser un message quasi-subliminal, autrement dit de manipuler l'opinion.

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Message par Invité Ven 18 Mar 2016, 14:40

Corbex a écrit:Je ne sais pas d'où tu parles. Je suis incapable d'évaluer si c'est bien ou mal. Appliquer la méthodo bêtement, surtout dans le monde du travail, c'est souvent la meilleure chose à faire. J'ai une pote de promo brillante. Elle a tenté de se la jouer l’intelligente. Maintenant elle applique la méthodo sans réfléchir pour ne pas avoir d'emmerde.

Je bosse dans le domaine de l'écologie, un secteur où tu as intérêt à comprendre à quoi sert vraiment la méthodo que tu choisis, parce qu'il n'y a pas LA, mais UNE soit à choisir parmi les standards, soit à élaborer en fonction de la question à laquelle tu dois répondre. Et c'est exactement ce dont ils se montrent incapables; avec ce résultat qu'ils appliquent mécaniquement une méthodo qu'ils croient classique et universelle mais qui en fait a un domaine d'application et un objectif précis, qui n'est généralement pas ce qu'on demande. Alors "ouais j'ai fait des IPA". C'est cool, tu t'es fait chier 20 minutes sur ton point et t'es passé à côté des objectifs parce que t'as pas su réfléchir mon bonhomme.

Ici je me fais l'avocat du diable. Mais si on réfléchit deux secondes : Il est impossible de savoir si c'était mieux avant ou non. Les connaissances ont évalué, se sont élargies, la société a évolué, le rapport au savoir a évolué. Tout a évolué. On ne vit pas dans le même monde qu'il y a 20 ans. Pourquoi diable l'école serait elle exemptée d'évoluer aussi ?

Avant ou pas, je m'en fiche complètement. Je regarde ce dont sont capables "les gens" face aux problèmes que leur pose le monde, justement, et ce qu'on leur met dans les mains pour y faire face. Et pour ça, déjà, la maîtrise de la langue, je le maintiens, c'est nécessaire pour structurer correctement une pensée complète et la partager, qualité qui, tu me le concèderas, reste plutôt utile, dans un monde qui ne brille pas par sa simplicité #PointSouverainPoncif Ensuite, l'esprit critique et la capacité à aller piocher l'information nécessaire plutôt qu'apprendre par coeur et se trouver comme la cigale dès que le problème dépasse notre bagage de connaissances initial, je le répète: ce serait très bien si vraiment, c'était enseigné. Enfin, acquis. Si c'est enseigné, ça n'a pas l'air de l'être très bien fait, parce que le résultat n'est pas là. On se retrouve au contraire avec des gens qui manquent des bases qui, déjà, évitent de perdre du temps et d'ouvrir Wikipédia pour tout, et ensuite, n'ont pas les outils pour trier et synthétiser l'énorme tas d'information qu'ils peuvent avoir en un clic. Car il y a bien lieu de parler de tas: un monceau sans ordre où le dessus n'est pas forcément le plus utile. Sur ce point, là encore je le répète: je me fiche éperdument de ce que c'était avant. Je constate simplement qu'actuellement, ces compétences sont loin d'être répandues, et donc si l'école prétend avoir mis aux ordures des savoirs inutiles pour les remplacer par finalement Rien du tout, c'est une drôle d'évolution.


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