Difficulté- help

Bonjour,
J'ai consulté quelques pages du forum ces derniers jours et j'ai commencé par participer à un sujet léger hier soir, concernant les "bêtises" qu'enfants nous avons pu commettre.
Je suis allée sur la page dédiée aux présentations, mais je ne suis pas capable de poster un message sur cette page parce qu'autant je rêve de le faire et de discuter avec d'autres zèbres, autant j'ai peur de me présenter, ce qui serait un non-sens puisque pour être honnête, je ne sais pas vraiment qui je suis. J'ai plusieurs statuts sociaux: mère, professeur, conjointe, fille etc. mais derrière tous ces rôles que je joue paraît-il à merveille, il n'y a rien, ou plutôt si, il y a un tourbillon de non-dits, de tensions, de colère, de résignation, d'interrogations et j'en passe. Mais la vie n'est-elle pas un grand théâtre comme a toujours dit mon père?
Il y a deux semaines (ou 3?) lorsque je me suis inscrite sur le forum j'avais l'impression insolente que d'avoir trouvé ce qui n'allait pas chez moi allait me rendre plus forte, qu'il suffisait de savoir comment je fonctionnais pour que tout aille mieux.
Depuis 33 ans, je ne me sens pas bien. C'est diffus, une mélancolie constante avec des moments de grandes pleurs et de grandes colères aussi. Des moments où je me fais peur. Des failles dans ma quête de perfection, de reconnaissance et d'amour. Des moments où je perds le contrôle, moi qui suis incapable de lâcher-prise et ce n'est pas faute d'essayer... Après il faut aussi admettre qu'il y a des bons côtés mais dans des domaines que j'ai dû mal à pratiquer faute de temps dans ma vie d'adulte.
Il y a trois semaines ma mère m'a envoyé un lien sur l'hyperémotivité. Je l'ai lu un lundi midi avant d'aller travailler. J'ai ensuite fait une recherche sur internet et je suis tombée sur un témoignage: surdouée à 29 ans. Je n'ai pas un parcours aussi inquiétant que cette personne mais tous les ressentis concordaient. Le soir, lorsque les enfants ont été au lit, j'ai lu pleins d'autres témoignages, descriptifs sur divers sites. C'était moi. Mais tout était si fort et si poignant que j'ai appelé mes parents à 22h pour leur demander s'ils s'étaient, dans mon enfance, posé la question.
En une semaine, j'ai lu les livres de Cécile Bost, Kermandel et Jeanne Siaud Facchin, visionné une conférence sur le lien entre la douance et le burn-out, fais une nouvelle analyse de mon passé ainsi que du présent et de mes relations familiales au sens large du terme, dans les grandes lignes, bien sûr... et après un relaxant week-end de la St Valentin, j'en ai déduis que j'avais suffisamment de pistes pour avancer et reprendre du poil de la bête.
Entre temps, mon homéopathe, et deux psychologues m'ont confirmé que j'étais zèbre et que ce n'était pas la peine d'aller passer un test et mes parents sont entrés dans le vif du sujet parce que comme je l'avais analysé, je ne suis pas le seule zèbre en souffrance dans la famille.
Je suis, je pense, à nouveau en train de développer un burn-out (d'ailleurs je n'ai pas réussi à récupérer mon énergie depuis le premier en 2013), heureusement que des collègues m'ont alerté il y a plus d'un mois, amicalement. Ma psychologue m'a donné des compléments alimentaires pour aller mieux. Je réalise que je me sens pire qu'avant d'avoir découvert ma zébritude parce que je réalise tellement de choses et comme mes parents sont en quête d'informations et aussi sûrement pour m'aider, ils posent les questions ou m'envoient des articles "là où ça fait mal": syndrome de l'imposteur, la question existentielle, l'omni-présence de mon faux self, l'incapacité à dire qui je suis et ce que j'aime, mon incapacité (dans toutes les facettes de ma vie) à être moi et à m'affirmer, la sensation qu'il faut que je remette tout à plat et la peur des changements que cela peut entraîner.
La seule façon pour moi de mettre de l'ordre dans tout "ça" serait de me poser et d'écrire pour fixer mes pensées et pouvoir y revenir sans avoir peur d'oublier. Cela me permettra également de les affiner, de les trier, de jauger leur exactitude. Je sais que l'on peut réinventer sa vie, que les souvenirs sont malléables, je suis donc toujours méfiante de mes ressentis passés.
Il faut dire que je comprends maintenant pourquoi j'ai un souvenir si acerbe parfois de situations passées alors que personne autour de moi n'a ressenti l'injustice, la tristesse ou culpabilité ou autre. Je suis une boule d'émotions à l'état pur. Si j'ai toujours eu l'impression d'avoir une vieille âme (J'ai aussi vécu beaucoup plus d'aventures que toutes les personnes que je croise) j'ai aussi des réactions enfantines, mes émotions me paralysent et j'ai besoin d'être portée et accompagnée.
Je suis incapable de faire ce travail d'analyse qui me paraît essentiel à mon développement en plus de ma vie actuelle, à moins de réparer à la va-vite mon patchwork au lieu de découdre les vieilles coutures et reprises et reconstruire mon étoffe.
Plusieurs fois j'ai pensé qu'un accident de voiture ou un malaise corporel seraient salutaires pour arrêter la machine, mais c'est aussi risquer tous les dommages collatéraux. Je pense que la vie n'a pas de sens mais j'y tiens trop parce que le jour où elle s'arrête, ce sera la fin des découvertes, des expérimentations.
Je me hais de vous obliger à lire ce que vous avez lu mille fois et que vous connaissez tant, mais je crois que j'ai passé une vie à minimiser mes souffrances parce que ça ne se faisait pas, parce que je n'avais vraiment pas de quoi me plaindre, parce que les autres allaient mal le prendre et que vraiment ça la foutait mal, et que comme je l'ai dit je suis capable de jouer la comédie même si c'est à mon détriment... et la question aussi c'est comment expliquer à ma psychologue que j'ai vraiment besoin d'un arrêt pour poser mes valises? Que je ne peux faire mes changements en profondeur sans avoir analysé, compris, digéré et sans avoir eu le temps de me lancer dans des activités de méditation, yoga et autres qui encore une fois nécessitent du temps et un certain état d'esprit que je n'ai pas. J'ai toujours peur de passer pour une tire au flanc à ses yeux mais aussi aux yeux de tous, même à vous qui me lisez et je dois dire que ce n'est pas sans gêne que je termine ce message.

Et bien voilà, tu l'as faite ta présentation!
Bienvenue!
Elle est claire, pour moi en tous cas, et je peux me reconnaître au travers de ces lignes...
Il faut du temps pour faire décanter tout ça. C'est aussi des decouvertes passionnantes sur soi que tu t'apprêtes à faire.
Je sais bien que dans le milieu enseignant, on ne parle pas si facilement de burn out, mais si tu n'en peux plus, il faut aller voir ton médecin et dire stop! C'est de toi qu'il est question, pas du regard des autres.
Bon courage

Bonjour Irishbelette

J'ai tout lu sans que ce soit une épreuve
Ton récit rappelle effectivement celui de nombreuses personnes ici. Ça peut t'aider d'en parler avec d'autres ayant traversés les mêmes difficultés.
Bon courage et bienvenue

Bonjour Celticbelette

Oui, c'est une bien belle présentation que tu nous offres là. Il y a de tes tripes dans les mots, et entre les mots

Irishbelette a écrit:
La seule façon pour moi de mettre de l'ordre dans tout "ça" serait de me poser et d'écrire pour fixer mes pensées et pouvoir y revenir sans avoir peur d'oublier. Cela me permettra également de les affiner, de les trier, de jauger leur exactitude.

Eh ben alors....

Ici, tu peux t'interroger les autres. L'écrit sur le fofo te permettra de poser ce que quelquefois, tu ignores savoir.
Mais l'essentiel se fera loin du regard qui évalue.

Tiens, il y a un topic qui peut-être t'amènera à écrire. https://www.zebrascrossing.net/t25695-ecrire-pour-avancer#1076224

A bientôt alors, et n'hésite pas à participer.

Et bienvenue Belette of Keltia

Bonjour,

Très belle présentation d'ailleurs !!  
Je me retrouve également dans tes propos... C'est peut-être aussi pour cela que je ne l'ai pas encore faite, ma présentation (ce qui ne m'a pas empêcher de blablater néanmoins...) !!

Parfois, il faut juste lâcher prise (au moins essayer, car c'est loin d'être aussi simple) : la solution est peut-être là-dedans...
La méditation m'a beaucoup aidée pour ça, mais si ce n'est pas ton truc je ne vais pas forcer, cependant je trouve que la réelle essence de la méditation est assez transformée par notre sphère occidentale.
Je peux te conseiller un livre (que j'ai déjà nommé sur ce forum) : Le Guerrier Pacifique de Dan Millman (si tu ne l'as pas déjà lu...). Il évoque la méditation, certes, mais au-delà de ça, il véhicule une très belle façon de voir la vie. Il m'a d'ailleurs ouvert les yeux sur beaucoup de réalités. Il a déclencher un je-ne-sais-quoi chez moi qui m'a faite avancée : peut-être tu retrouveras aussi ce je-ne-sais-quoi !!  

Bienvenue !!!!    

Bonjour Irishbette, et bienvenue !

Débarasse toi de la culpabilité de nous infliger la lecture de tes souffrances, si on lit c'est qu'on le veut bien. Tu n'es pas la seule à mal vivre ta zébritude, effectivement, mais ça ne fait pas de ton cas un cas banal à négliger. Les difficultés sont toujours à considérer avec attention, même si tu n'es pas la seule à les rencontrer.
En somme, n'hésite pas à nous écrire, ça apportera surement un peu de lumière dans ton quotidien de partager tout ça.

Bon courage, et au plaisir de te lire !

Salut Irishbelette,
C'est tellement moi ce que tu as écrit que je me demande si je n'ai pas une sœur jumelle que l'on m'aurait cachée !
Bienvenue, bonnes lectures et bon courage.
Gabriel

On sent que tu en as gros sur le coeur et plein la tête en te lisant ! Je te souhaite de trouver le temps et les moyens de trouver l’apaisement que tu recherche.
Bienvenue à toi !

Bonjour ,

Je suis comme toi "jeune" inscrit et ce que tu peux décrire me parle aussi terriblement sauf que je n'ai pas réussi à le mettre dans ma présentation car comme toi peur de l'imposture etc...
Je pense qu'ici tu peux déposer cela sans crainte et il est normal que l'hypothèse de ta zébritude se confirmant, tu sois troublée.
Je ne peux pour le moment te donner qu'un seul conseil:même si tu fais une relecture de ta vie à la lumière de ta découverte, dis toi que cela ne sert à rien de regretter et vouloir "réparer" le passé mais que par contre tu as maintenant de belles pistes pour réinterroger les effets de ce passé sur ton comportement actuel et couper certain de ces liens de causalité .
bienvenue à toi !

Rebonjour,
Je vous remercie chaleureusement pour vos réponses. Je viens de cliquer sur l'achat du livre "Le guerrier pacifique" par curiosité. Vos réactions sont apaisantes dans le sens où j'ai l'habitude d'avoir un discours me faisant comprendre que j'amplifie tout et m'invitant à minimiser...
Pas plus tard que ce midi, j'ai appelé ma mère pour lui donner de mes nouvelles... alors oui, vous me direz qu'il faut apprendre à s'émanciper du giron parental, mais pour le moment ce n'est pas possible... mais elle me conseille de relativiser et de dédramatiser.
Et là, je suis entre deux chaises: Oui, elle a sûrement raison (c'est ma maman...)et donc pourquoi ne pas continuer à aller de l'avant et non, je suis sûre de ne pas amplifier, seulement voilà des années que je cache tout pour correspondre à la norme, qui chez mes parents, nécessite d'aller bien et de faire bonne figure.
Du coup, je dois appeler ma médecin mais j'ai beaucoup de mal à demander de l'aide et du coup à appeler. Parce que je crains qu'elle réagisse comme ma mère, qu'elle me renvoie à mes incompétences... (Et j'entends aussi une voix qui me dit qu'une médecin ne réagira jamais ainsi.) Je vous tiens au courant.
Merci encore d'exister!
Et Zam, je viens juste de voir ton message, tu as raison, je ne regrette rien du passé ni ne vais chercher à le réparer, tout comme j'ai expliqué à mes parents que je ne leur reprochais rien, car, je sais que tout ce qu'ils ont fait, ils l'ont fait dans mon intérêt ou parce que eux-même s'étaient construits des défenses que j'ai calquées mais qui ne m'étaient pas adaptées. Par contre, comme tu l'as dit, je suis en quête de réponses et je suis intimement persuadée que c'est mon passé qui va me permettre de déconstruire mon faux self et tout le reste parce que je vais ensuite pouvoir analyser son impact sur ma vie présente. Enfin, c'est compliqué...
Merci pour votre lecture et votre soutien.

Ta médecin n'a pas de raison de t'envoyer sur les roses, n'hésite pas à l'appeler. Allez, on prend son téléphone, on souffle un bon coup et on y va !

Bon courage à toi, et bonne continuation

bonjour Irishbelette
fais toi confiance, autorises toi à aller chercher des réponses à tes questionnements.
Tu as déjà fais un pas en venant sur ce forum.
Et je comprends tout à fait quand tu parles de rêver d'un malaise ou d'un accident pour arrêter la machine, je suis passée par ce genre de tracas, j'ai croisé la route d'une demoiselle qui avait choisi ce genre d'appel au secours , et franchement ce n'est pas une solution.
Alors oui un arrêt de travail , pour souffler , prendre du recul, travailler sur soi est parfois nécessaire.
Bon courage

Je te souhaite encore une fois bon courage !! Et concernant toutes les questions que tu te poses, il est fort probable que certaines restent sans réponses, ou alors que ce soit des réponses évolutives... Alors si ces réponses ne viennent pas d'elles-mêmes, se torturer l'esprit à les chercher peut-être particulièrement frustant, alors laisse couler, considère ces questions que tu te poses, écrit-les sur papier si cela peut t'aider, mais ne les voie pas comme une menace ou un objet de pression : ne pas y répondre dans l'instant, ce n'est pas grave, et c'est peut-être mieux. Par ailleurs, petit indice : la meilleure réponse à ce genre de questionnement n'est pas forcément issue d'un raisonnement très carré, analytique et manichéen, enfin c'est mon avis...
Au fait, je tiens à avoir des nouvelles de ce bouquin !! ;-)

Bonsoir Irishbelette, Bonsoir à tous,
Inscrit il y a quelques heures, je ne peux que comprendre ton message initial : la violence de cette découverte, le tourbillon qu'il provoque... Enfin un nom sur ces années de mal-être, la délivrance d'une explication, le réconfort de se sentir un peu moins seul grace à vous et vos messages, mais ensuite ?
Tiens nous au courant de tes avancées !