excès de vitesse

Marre de penser vite, parce que ça crée un décalage avec les autres.
Je suis obligée de m'excuser "pardon je suis un peu rapide dans mes pensées" parce que j'ai envie d'être acceptée. Alors je dis du mal de moi. Trop peur de faire du mal à l'autre. Pardon d'être rapide. Pardon d'être intelligente. Pardon d'avoir raison. Pardon d'avoir posé une question con qui n'en est pas une. Pardon d'être grande. Pardon de gagner ma vie. Pardon d'être une femme. Pardon de plaire, je vais prendre 15 kilos comme ça je serai bien moche. Pardon d'être féminine, je vais porter des trucs un peu ringards comme ça je resterai accessible. Pardon d'être une femme libre. Pardon de m'intéresser à ce truc. Pardon d'exister.

Pardon de vous ennuyer avec ma colère, mais je crois que vous pouvez comprendre ce que je veux dire.

Notre but à tous, ici, n'est-il pas, en partie, de nous accepter nous-mêmes? D'apprendre à arrêter de nous excuser pour ce que nous sommes? De comprendre que rien, hormis nous-même, ne nous impose de le faire?
Mais je crois comprendre, Lilipop...

lilipop92 a écrit:Marre de penser vite, parce que ça crée un décalage avec les autres.
Je suis obligée de m'excuser "pardon je suis un peu rapide dans mes pensées" parce que j'ai envie d'être acceptée. Alors je dis du mal de moi. Trop peur de faire du mal à l'autre. Pardon d'être rapide. Pardon d'être intelligente. Pardon d'avoir raison. Pardon d'avoir posé une question con qui n'en est pas une. Pardon d'être grande. Pardon de gagner ma vie. Pardon d'être une femme. Pardon de plaire, je vais prendre 15 kilos comme ça je serai bien moche. Pardon d'être féminine, je vais porter des trucs un peu ringards comme ça je resterai accessible. Pardon d'être une femme libre. Pardon de m'intéresser à ce truc. Pardon d'exister.

Pardon de vous ennuyer avec ma colère, mais je crois que vous pouvez comprendre ce que je veux dire.

je dis souvent ce que tu viens de dire... tu n'es pas seul à le vivre !
On est là pour ça. Trouver des gens qui nous accepte comme nous somme. Nous allons plus vite en raisonnement, nous allons plus vite dans nos démarches, et nous évoluons plus vite ! Non, ce n'est pas accepter par les autres, et oui tu es comme moi !

La question qui va te tarauder, c'est : les autres valent ils la peine de faire l'effort de vivre avec eux ? Pourquoi les accepter comme ils sont si ils ne nous acceptent pas comme nous somme. Et si j'arrêtais mes politesses de zèbre pour ne plus me mettre à leur niveau, que se passerait il ?

Tout cela va dépendre de la colère engendré par la vie sur toi. J'apprends en ce moment à la contrôler et essayer d'en vouloir à personne...

@Eden : est-ce que c'est notament grâce au ju-jitsu que tu y arrives ? Est-ce que ça t'aide à canaliser ton energie pour éviter de la retourner contre toi sous forme de colère ?

Le taï-chi-chuan, ça a l'air pas mal pour ça...

yes les arts martiaux ou tout autre art (yoga and co) permettent de canaliser les énergies du moins de les équilibrer... vu qu'on en a beaucoup cela ne peut nous faire que du bien petit scarabée

@ Morgane @ Eden.... dite donc vous faites dans le regard qui tue

soleil300 a écrit:@Eden : est-ce que c'est notament grâce au ju-jitsu que tu y arrives ? Est-ce que ça t'aide à canaliser ton energie pour éviter de la retourner contre toi sous forme de colère ?

Le taï-chi-chuan, ça a l'air pas mal pour ça...

Non, le ju jutsu je commence cette année. Mais dans chaque choix que je fais je réalise que je dois décider entre développer ma colère ou travailler ma maîtrise de soit. J'ai fait beaucoup de travail musculaire comme des exercices de muscu ou du jogging... pour évacuer le surplus de colère en libérant de l'énergie. Mais cette période est passée. Je n'ai plus la force de me faire violence, je dois travailler en profondeur ma vision des choses.

lilipop92 a écrit:Marre de penser vite, parce que ça crée un décalage avec les autres.
Je suis obligée de m'excuser "pardon je suis un peu rapide dans mes pensées" parce que j'ai envie d'être acceptée. Alors je dis du mal de moi. Trop peur de faire du mal à l'autre. Pardon d'être rapide. Pardon d'être intelligente. Pardon d'avoir raison. Pardon d'avoir posé une question con qui n'en est pas une. Pardon d'être grande. Pardon de gagner ma vie. Pardon d'être une femme. Pardon de plaire, je vais prendre 15 kilos comme ça je serai bien moche. Pardon d'être féminine, je vais porter des trucs un peu ringards comme ça je resterai accessible. Pardon d'être une femme libre. Pardon de m'intéresser à ce truc. Pardon d'exister.

Pardon de vous ennuyer avec ma colère, mais je crois que vous pouvez comprendre ce que je veux dire.

Je comprends tout à fait ce que tu ressens: toujours en décalage. Mais pas celui du retard, plutôt celui de l'avance sur la compréhension, sur les réponses. Donc de la jalousie autour de nous.

Ha ces fichus excès de vitesse qui sont notre quotidien, (et qui ont même failli me coûter mon permis récemment d'ailleurs)!
Tout ce que tu décris est vrai, mais je parlerais plutôt d'excès de désynchronisation.

Parce que oui, on connaît tous cette avance de la pensée sur son interlocuteur, mais on sait bien qu'elle peut apparaître plutôt comme un retard de la pensée, parce que nous, on est déjà plus loin, donc on l'a perdu dans le rétro, l'autre, donc il croit que c'est lui qui nous a largué, et donc, finalement, on finit par croire aussi qu'on est très en retard sur les autres.
(Si quelqu'un comprend cette dernière phrase, bravo, il a gagné les oeuvres complètes de Lacan)

Et donc, comme tout ça est invivable, oui, on finit par demander pardon, ou par se mettre en retard volontairement, pour ne pas paraître trop en avance, pour ne pas énerver les autres.
On se présente sous un jour dévalorisant.

Comment vivre avec "les autres?" Faut-il s'enfermer entre zèbres pour survivre?
Heureusement non!
Je crois dur comme fer dans la complémentarité entre zèbres et non zèbres, si on arrive à aborder cette différence de vitesse, cette désynchronisation, comme une stimulation pour nous.
C'est à dire, non pas arriver à se mettre au niveau des autres ce qui serait horriblement prétentieux et condescendant (et erroné en plus) mais jouer le jeu de changer de rythme, pour être synchrone avec l'autre, sans se perdre pour autant.
C'est bénéfique pour tout le monde, dans les deux sens, ça nous calme en tout cas un moment, et ça ne nous empêche pas d' appuyer sur le champignon plus tard, quand on se retrouve seul...

Le plaisir de conduire vite quand on est seul sur un circuit, en gros, contre le confort de conduire raisonnablement sur une route fréquentée par d'autres...

N.B: non, je ne suis pas du tout employé à la sécurité routière, même si tout ça ressemble à un préchi-précha de stage de conduite!

Oui, je suis capable d'échanger avec des gens très différents.
Mais dès qu'il y a un travail à faire en commun, je ne sais pas comment faire pour me synchroniser.

Etant plutôt observateur et réservé, il m'arrive peu de m'excuser de mes "excès de vitesse", pourtant je les remarque régulièrement et ça m'agace. Ce qui est évident pour moi (ou qui coule de source) ne l'est pas pour mes interlocuteurs et réciproquement. Pour établir un "pont de communication", j'essaye de travailler sur ces implicites qui me désynchronisent des non-zèbres, et ce avec eux : je demande une grande précision à mes interlocuteurs et je m'efforce d'être très pédagogue envers eux. C'est un effort constant, mais parfois ça paye.
Mon discours a un côté très "je m'adapte au monde des autres", mais je n'ai pas encore su faire autrement.

sujet ininiteressant supprimé

ou alors on coupe la parole....
C'est frustrant pour nous d'avoir à attendre que l'autre ait fini son argumentaire pour parler alors qu'on sait déjà ce qu'il va dire, mais c'est aussi frustrant pour l'autre de ne pas pouvoir DIRE ce qu'il a à dire.
Mais quand on est à la même vitesse ou quand on a en face qq un qui cherche ses mots,qui ne sait pas trop comment dire, ça devient une qualité... Comprendre à demi-mot...

Se caler sur la vitesse de celui qui nous parle est, selon moi, la moindre des choses, dès lors que l'on veut être dans l'échange et le respect de l'autre.
Comme quand on marche...

Selon l'adage qui peut le plus peut le moins...
Mais c'est vrai que c'est aussi difficile de ralentir son pas en permanence... Il faut trouver des gens qui marchent à son rythme pour compenser non?

Tu as raison Morgane, il faudrait que le plus rapide se cale sur le pas de l'autre.
Mais parfois je m'emballe et dans l'énergie du débat, j'oublie que je vais vite.
De moins en moins, car j'en suis consciente car j'ai pu mettre un mot sur ce qui m'arrive.

Il y a un mot que j'ai bien mais dont on a oublié le sens.
Communiquer; ce n'est pas informer, dire, mais mettre en commun.
Et cette idée là me plait beaucoup

Tout à fait d'accord avec vos interventions.

Devenir méprisant, ça m'arrive effectivement, mais seulement après avoir fait des efforts sur la durée et que l'autre n'a pas su voir et utiliser. Pour limiter cet effet, s'efforcer de garder à l'esprit que l'interlocuteur n'a peut être pas les capacités d'être emmené là où je souhaite l'emmener. (mais ça ne marche pas toujours non plus... )
Malgré tout, j'éprouve une belle satisfaction après un effort qui a débouché sur une compréhension mutuelle, on discute on échange et tout d'un coup hop je vois comme une lumière qui s'allume dans les yeux de l'interlocuteur, signifiant bel et bien que nous sommes parvenus à nous mettre sur la même longueur d'onde.

Comprendre à demi-mot, c'est sûrement une qualité, mais je crois que ça ne peut se limiter qu'à certains champs, par exemple ça me semble difficile de l'appliquer dans la sphère personnelle, tout du moins dans mon cas car j'ai toujours peur de ne pas avoir compris une subtilité ou un implicite. Par contre dans le cadre professionnel ça m'aide pas mal.
De votre côté ça donne quoi ?

Communiquer; ce n'est pas informer, dire, mais mettre en commun.

lilipop j'aime ta définition C'est tout simplement revenir au sens premier de ce verbe qui contient quand même "commun", et ça me plait aussi