On nous cache tout !

Je me sens définitivement trahie par l'éducation nationale. Après l'Histoire/géographie coupée au couteau, la littérature vue à travers les figures de style, les langues qui ne nous apprennent pas à parler, la philosophie super profonde (la liberté, est ce faire tout ce qu'on veut ?), l'ECJS en mode café du commerce, me voici trahie sur le plan des sciences par l'école chérie !

Heureusement que Link est là ; sans lui je n'aurais jamais su que la dualité onde-corpuscule n'est pas réservée aux photons mais est généralisée à toute la matière a priori (voir sur wikipedia). Ils n'ont pas trouvé fondamental en physique de nous évoquer ce détail ? On nous a toujours parlé sciemment des atomes comme de boules, sans rien évoquer d'une dimension ondulatoire. Alors que la mécanique quantique ne date pas tout à fait d'hier.

Merde à l'enseignement caricatural qui nous fait penser qu'on sait et qu'il n'y a plus rien à voir. Pourquoi nous ment-on par omission ? Il serait pourtant possible je pense de donner des ouvertures sans s'étendre pour autant.
Mon homme m'a d'ailleurs regardée avec des yeux ronds quand je lui ai parlé de cette dualité en général, et non seulement pour les photons. Il ne m'a même pas crue, alors que je venais de regarder

Plus ça va plus je me fais des cheveux pour mes futurs enfants à l'école (oui, déjà flippée alors qu'ils n'existent même pas sous forme de projet). J'ai de moins en moins confiance en l'enseignement de l'EN.

Bah, déjà, 80% est largué quand tu expliques que les atomes sont des boules, alors si tu leur expliques qu'en plus c'est des ondes....
L'enseignement est progressif en tous cas, je n'ai pour ma part jamais eu l'impression que je savais tout et qu'il n'y avait plus rien à apprendre mais au contraire que plus on avance et plus on prend conscience de l'étendu de ce qu'il reste à apprendre ou à découvrir.

Enfin, moi je l'ai vécu comme ça....

Je suis d'accord pour prendre conscience qu'on ignore des choses...Mais qu'on nous ait expliqué les choses de manière caricaturale, tronçonnée, sans ouverture et en prétendant pourtant nous montrer, ça ça bloque.

La mission d'un enseignant serait de montrer qu'il y a autre chose (sans pour autant nous montrer cette autre chose) et non affirmer avec aplomb "Voilà à quoi ressemble un atome : c'est une boule et c'est composé de plus petites boules". Sur la page wikipedia ils prennent l'analogie avec des projections du cylindre ; ben moi j'suis pas d'accord pour qu'on m'enseigne qu'un cylindre c'est un cercle.

Ce problème n'est pas spécifique à l'EN, c'est le mélange du scientisme et de la fatuité des 30 glorieuses. De "il n'y a que le connu, et l'inconnu qui sera le connu de demain", on est passé à "on sait tout, ou tout ce qui est intéressant, il y a forcément quelqu'un qui sait." D'où corollaires :
- pourquoi payer des chercheurs, ils ne peuvent faire que de la sodomie de diptères qui n'intéresse qu'eux,
- pourquoi se poser des questions : il suffit d'enseigner/d'apprendre des choses simples, le reste, ça ne (me) sert à rien "dans la vie de tous les jours" - étant entendu que "dans la vie de tous les jours, on bouffe, on bosse, on chie et on dort, mais on ne se pose aucune question.

Et à côté de ça tu as une réaction peut-être d'ailleurs alimentée par la façon caricaturale dont la science s'enseigne parfois, à force de croire à la stupidité du public, qui consiste à dire "en fait, on nous cache tout ils y connaissent rien, moi, je suis sceptique, moi, je doute". Qui peut engendrer la pire crédulité parce qu'elle n'applique pas son doute aux bonnes questions, si j'ose dire. Mais c'est une autre histoire...

Y'a du vrai dans vos deux posts.

Des profs qui ont l'envie et l'énergie d'intéresser.
Des profs dont le cours ressemble à des check-list parfois partielles.

Que vaut il mieux ? Apprendre un minimum à la majorité ?
Ou courir le risque en conditionnant tout apprentissage à la curiosité et donc (selon moi) la compréhension de laisser totalement choir ceux qui n'arrivent pas à l'éprouver ?

Je ne pense pas que ce soit là l'alternative. Déjà, il existe des matières où les méthodes, et donc la curiosité sont partie intégrante du contenu du cours. Ensuite, pour celles où le problème pourrait se poser, comme l'histoire, la bio, la physique... je pense qu'il n'est pas du tout impossible de faire passer le message que le cours est inévitablement simplifié, mais que :
- les choses ne sont pas aussi carrées et surtout ne sont pas tombées du ciel, que si des élèves le demandent, il est possible d'expliquer d'où ça sort, ou d'aller un peu plus loin,
- qu'il y a des choses qu'on dit là "dans l'état actuel des connaissances" et souligner de temps en temps que celles-ci évoluent, qu'il y a des choses qu'on ne sait pas encore parfaitement.
Si ce genre de discours est bien cadré, je ne vois pas ce qu'il y aurait de déshonorant à le dire.

Par ailleurs, je l'ai entendu souventes fois de la part de mes profs de bio - bon OK en prépa ! mais en prépa, quoi, pas en 1ere année de thèse... - et c'est plus piquant et passionnant qu'autre chose. Où est le drame pour un prof de dire : je n'ai pas le temps d'aller sans arrêt au-delà du programme mais je vous invite à vous documenter plus, ici, là et là ?

Ne jamais citer Wikipédia pour étayer ses propos...

Je suis d'accord avec arkenciel.

Sinon, c'est vrai que l'enseignement ne cherche pas particulièrement à développe la curiosité chez les enfants et donc ne leur donne pas envie d'aller chercher plus loin.

ça dépend. Souvent les profs finissent aussi par intégrer ce qu'ils entendent dire partout : que les élèves s'en cognent complètement de leur matière. Et donc ils font un cours a minima, et tant pis si dans le lot il y avait potentiellement un ou des intéressés.

Après, le faites de connaître et de savoir quelques chose à tellement été dit "inutiles"...
Combien de fois n'avez vous pas entendue un élève dire "mais madames...ça sert à rien dans la vrai vie..."

Le concept même d'être heureux parce que l'on à appris quelques chose est devenue absent, alors, comment enseigner ou réveillé quelques chose qui sembles définitivement mort?
quand enthousiasme ressemble à une limace?
vous auriez le courages, après quelques année à vous faire insulter à enseigner...


Il y'a tant de préjugé encré sur l'école, les profs, les intello...Il y'a des gens aux collège, qui craignent d'apprendre ou de demander quelques choses, il ont peur de la réaction des autres...
alors, on essayes de leur faire entrer de force un minimum de chose, histoire de survivre, mais c'est pas tant l'enseignement qu'il faudrait changer, c'est la vision, la façon de pensé des élèves et des profs.

l'enseignement, c'est tellement fossilisé que même réchauffé ça à gout de cailloux...ça donne pas envie d'en manger plus.