Détection en entrée au collège dans les années 70

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Message par Harpo Sam 9 Fév 2013 - 14:08

J'ai lu il y a peu sur je ne sais plus sur quel topic de discussion un pseudo parler de campagnes massives de détection à l'entrée au collège dans les années 70. Mais ce forum étant une jungle, je n'arrive pas à retomber dessus scratch

J'ai été moi même détecté en 6ème, c'était donc en 73 ou 74, durant une de ces détections, et je suis à la recherche d'informations à ce sujet.

Ce dont je me souviens : une série de tests passée dans la salle de restauration au collège qui avait duré un après-midi je crois. Je n'ai jamais eu de rapport ni d'indications ensuite sur les résultats - encore moins un chiffre. Juste une information donnée par ma prof générale au moment de passer en seconde, avec pour la première fois la mention du mot "surdoué", puis une confirmation deux ou trois ans après par la fille de la surgé du collège. Ma mère ne s'en souvient pas trop, mais m'a quand même donné un chiffre, de mémoire, ce qui voudrait dire qu'elle en a été quand même informé.

D'avance merci Wink
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Message par Harpo Sam 9 Fév 2013 - 14:59

Bon, j'ai retrouvé le lien sur le topic "Trop intelligent pour être heureux" lu par des non zèbres :

Gingerolaf a écrit:...
Oui, des études à faire, il y en a ! Des tests cognitifs en masse, on en passait à l'entrée au collège dans les année '70. C'est là qu'un prof affolé est venu voir mes parents ! Et puis, on n'en faisait rien ... Faut dire aussi qu'on n'était pas informatisé ! ...
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Message par Gasta Sam 9 Fév 2013 - 15:49

J'ai en effet été testé une première fois à l'entrée en sixième en 1964. J'ai encore le rapport avec les résultats des aptitudes verbales, numériques, spatiales ainsi que le raisonnement.
J'ai eu aussi un chiffre de QI me classant dans la catégorie "surdoué" (QIV, QIP et QI total) ainsi qu'un âge mental (plus de 4 ans au-dessus de mon âge réel).
Mon père était instit. Est-ce pour cela qu'il a pu obtenir mes résultats ? Ils n'étaient, je pense, pas systématiquement communiqués aux familles.


Dernière édition par gasta le Dim 10 Fév 2013 - 7:48, édité 1 fois
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Message par Harpo Sam 9 Fév 2013 - 16:05

Donc, 10 ans avant, on avait droit au rapport détaillé...

A moins que le choix soit laissé à chaque collège scratch

Tu as fait quoi de ces chiffres Gasta ?
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Message par Gasta Sam 9 Fév 2013 - 16:25

Rien Harpo mes parents ont juste dit "il est intelligent donc il doit réussir". J'ai été retesté à 15 ans avec les mêmes conclusions mais je n'ai pris conscience de ce qui allait avec, des caractéristiques que l'an dernier. Il m'a fallu 40 ans !
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Message par oufy-dame Sam 9 Fév 2013 - 16:30

J'ai passé un test collectif à la fin de la 3ème, vers mai ou juin 1981, c'était dans ma classe donc avec une trentaine d'élèves, mais je ne me souviens plus si la passation a été faite par une prof ou la conseillère d'orientation ou ??

J'ai pensé que ça les aidait pour la décision d'orientation après la 3ème. On n'a eu aucun résultat. Pas sure qu'on puisse dire que c t un test de QI.

Je me souviens juste que j'étais à côté d'une copine qui faisait connaître ses réponses en prenant tout ça pas très au sérieux (on était serrés les uns à côtés des autres). J'étais dans un lycée français mais dans un pays ignoble, et je me souviens d'une seule question : "si on vous donnait 1000 FF, qu'en feriez-vous ?" (pas sure de la somme)
Ma copine m'a donné un coupe de coude et m'a soufflé sa réponse : "j'achète un aller simple en avion pour la France", et j'ai écrit la même chose car c'était ce dont nous rêvions chaque jour depuis tant d'années...

Pour retrouver tout ça, il faudrait s'adresser au bon service administratif et voir s'ils ont tout gardé... Mission impossible à mon avis.
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Message par Pieyre Sam 9 Fév 2013 - 21:18

Je suis entré au collège en 1974. Je me souviens d'une séance de test en sixième ou cinquième, et d'une autre en troisième. C'était fait, me semble-t-il, par des intervenants extérieurs, en lieu et place sans doute d'un cours avec le professeur principal.

Mon souvenir de la première séance est vague. Il y avait un aspect plaisant, et même un peu comique dans tout ça, mais avec un peu de tension aussi. Je devais prendre ça assez au sérieux, malgré je crois un ton un peu dédramatisant de l'intervenant.
Je me rappelle principalement un test qui consistait à gribouiller une feuille de papier. Je n'appréciais pas tant que cela l'idée qu'on trouve trop facilement quelque chose me concernant, tout en le souhaitant; aussi je remplis la feuille le plus possible avec des lignes diverses, dont certaines courbes bien régulières, tout en me demandant si trop gribouiller ne serait pas interprété négativement.

Mon souvenir de la seconde est plus net. Il y avait des séries de différentes natures, des suites de nombres, des dominos... et puis un questionnaire concernant les goûts, les souhaits de profession. J'indiquai systématiquement ce qui correspondait à un profil purement scientifique, même quand cela ne me convenait pas tout à fait. Aussi, lorsqu'on nous donna quelques conclusions par la suite, je me trouvai affublé d'une personnalité peu sensible à ce qui m'intéressait pourtant, notamment l'art.

Je ne me souviens pas dans l'un et l'autre cas qu'il ait été question de QI. Mes parents ont sans doute eu des informations supplémentaires lors d'une réunion avec les enseignants de troisième, mais je ne leur ai jamais demandé de précisions. Il faudrait que je le fasse un jour; on ne sait jamais. Je me souviens juste d'un mot de mon père, à l'issue de cette réunion sans doute, témoignant que mon professeur principal avait souligné particulièrement mon intelligence, alors que je ne faisais guère d'efforts dans sa matière, le français.

J'ai souhaité par la suite retrouver mes résultats, sans tellement y croire. J'en ai été frustré. Sur mon livret scolaire de collège, obtenu après le bac, rien n'est mentionné. Les cases correspondant au développement physique et intellectuel ne sont même pas remplies.
Des années après je suis toujours révolté contre cette opacité que je ne peux m'empêcher d'attribuer à une idéologie propre à l'enseignement et aux enseignants.


Dernière édition par Pieyre le Sam 9 Fév 2013 - 23:18, édité 1 fois (Raison : orthographe)

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Message par Pieyre Sam 9 Fév 2013 - 21:20

Bon, j'ai aussi cherché des informations sur ces campagnes de tests, mais sans grand succès.
Voici quelques éléments concernant l'orientation qui permettront peut-être à d'autres d'en trouver davantage.


1970 (décret du 19 mars) : Création de l'Onisep.
1971 : Naissance des CIO. Le décret du 7 juillet transforme les centres d'orientation scolaire et professionnelle en centres d'information et d'orientation.
1972 : Le décret du 21 avril porte nouveau statut des personnels d'orientation et le CAFCO est créé (certificat d'aptitude aux fonctions de conseiller d'orientation).
1973 : Le décret du 12 février organise les nouvelles procédures d'orientation et fixe le rôle et la place des conseillers d'orientation.


La circulaire du 7 mars 1972 donne pour mission au conseiller d’orientation de poursuivre dans le second degré les tâches de prévention et d’aide psychopédagogique engagées à l’école élémentaire, ce qui lui donne « une fonction de psychologue scolaire du second degré » (Caroff, 1987, p. 216). Au sujet de l’adaptation scolaire des élèves qui entrent en sixième, l’importance d’un niveau suffisant en lecture est souvent soulignée. Sur le plan de l’évaluation psychopédagogique, le dépistage des élèves qui risquent d’être en difficulté au collège, se développe au cours des années 1970 et 1980. Dans les classes de 6e, les conseillers d’orientation organisent des séances collectives d’épreuves de connaissances en français (Aubret & Blanchard, 1991) et en mathématiques (Pelnard, 1976) pour repérer les élèves qui risquent d’être en difficulté.


L’articulation entre l’école primaire et après se fait sur la base d’une commission départementale alimentée par des « observations » de trois ordres : des résultats scolaires, des appréciations des instituteurs, et des tests psychotechniques (depuis 1956). L’examen d’entrée en sixième a été supprimé en 1956. Liaison entre orientation scolaire et orientation professionnelle.


1959 – 1975 : Evolution du système scolaire : vers le collège unique

Transformation progressive des filières parallèles socialement marquées (cours primaires complémentaires, collège, centre d’enseignement technique) en collège unique : réforme Berthoin 1959, réforme Fouchet-Capelle 1963, loi Haby 1975.
Augmentation importante du nombre d’élèves dans le secondaire.
Palier d’orientation en fin de cinquième (1959).
Palier d’orientation en fin de troisième (1963).


De 1945 aux années soixante-dix : l'apparition de l'orientation scolaire

C'est à la fin de la seconde guerre mondiale qu'apparaissent les prémices de l'orientation scolaire. Elles coïncident avec l'apparition d'une conception plus interventionniste des politiques publiques. Elles sont également fortement liées au contexte d'accroissement de la scolarisation. Il apparaît ainsi nécessaire de maîtriser et planifier ces flux scolaires croissants.
La réforme Berthouin (1959), en prolongeant la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans, consacre l'émergence d'une forte demande de formation. A cette époque, afin de permettre l'accession d'un plus grand nombre d'élèves au lycée, sont posées les bases du collège unique. En effet, un cloisonnement important existe entre le primaire et le lycée, il est ainsi décidé de regrouper les différentes filières existantes en un cycle intermédiaire pour les 11-15 ans, baptisé cycle d'orientation. Une école unique est ainsi créée par degré (école élémentaire, collège, lycée).
En 1961, les conseillers d'orientation professionnelle deviennent des conseillers d'orientation scolaire et professionnelle. Alors qu'initialement ils n'avaient qu'un avis consultatif et peu de pouvoir, ils vont désormais investir l'école primaire en évaluant systématiquement les élèves de CM2, en assurant le suivi des élèves dans les centres d'apprentissage et en testant les élèves du 1er cycle du secondaire.
Cependant, ils seront considérés avec méfiance par les autres enseignants qui les voient comme des éléments perturbateurs. Leur rôle dans le 1er cycle du secondaire se limite aux élèves en difficulté. L'orientation s'introduit ainsi dans l'environnement scolaire et devient une orientation professionnelle et scolaire.
Néanmoins, la structuration de la classe de 6ème en plusieurs filières de prestige inégal (6ème classique, 6ème moderne, 6ème enseignement court) introduit une sélection précoce qui s'effectue en fonction des aptitudes estimées par les enseignants et en correspondance avec des niveaux de qualification professionnelle définis. On considère en effet à cette époque que ce sont les besoins en emplois qui doivent piloter les orientations. Une orientation par les structures se met ainsi en place. Les enseignants qui doivent évaluer les aptitudes des élèves se retrouvent souvent démunis par manque d'une formation adéquate pour le faire. Ils se trouvent en effet confrontés à un public qu'ils n'étaient pas habitués à accueillir du fait de l'accroissement des taux de scolarisation. Cette orientation par les structures s'appuie sur une carte scolaire très précise intégrant les programmes d'équipements et d'implantation des établissements et les besoins de l'économie, définis par le Plan.
Cette orientation s'avère très contraignante et souvent insatisfaisante pour les familles. En effet, la démocratisation de l'enseignement a fait naître des ambitions de promotion sociale. Or ce système est davantage vécu comme une "machine à éliminer" en effectuant une sélection par l'échec.

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Message par Invité Sam 9 Fév 2013 - 23:13

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Message par Harpo Dim 10 Fév 2013 - 3:24

Pieyre a écrit:
Des années après je suis toujours révolté contre cette opacité que je ne peux m'empêcher d'attribuer à une idéologie propre à l'enseignement et aux enseignants.

Oui, même sentiment de mon côté, et pas mal de colère aussi quand j'y pense. En même temp, l"information je l'ai eu, mais je n'en voulais pas ; je m'en moquais à l'époque. Et puis qui se souciait des problèmes de décalage, d'hypersensibilité ? Tout ça je l'ai découvert en arrivant ici, prés de quarante ans après. Comme Gasta.

Merci pour ton résumé, Pieyre. Il correspond bien à ce que j'ai aussi trouvé de mon côté : l'Onisep, les conseillers d'orientation, et la détection des plus faibles, mais rien de bien concret sur ces tests. Je précise que le mien était collectif, et ressemblait plus au second dont tu parles. Je me souviens de séries de chiffres, de dominos, et de beaucoup de questions de culture générale, ce qui m'a fait penser à l'époque que ce n'était pas mon QI qu'on avait mesuré, mais plutôt ma culture. Rien d'anormal donc que le score soit élevé...

À mon avis, le ministère qui était le plus au point sur la question de la douance devait être celui de la défense. Eux avaient un test grandeur nature tous les ans sur une tranche d'âge complète. Avec un défaut certes, la tranche etait limitée au sexe masculin.
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Message par Invité Dim 10 Fév 2013 - 13:06

Des années après je suis toujours révolté contre cette opacité que je ne peux m'empêcher d'attribuer à une idéologie propre à l'enseignement et aux enseignants.

ça me paraît aller vite en besogne surtout pour cette époque, de se lancer dans de tels procès sans même savoir quel était l'objectif réel de ces tests.
Il est probable que leur véritable objectif était celui pour lequel a été développé, à l'origine, l'outil QI : détecter les élèves se situant dans la partie gauche de la courbe. Il n'était sans doute pas perçu comme nécessaire d'informer les élèves et les parents, pour tout le reste de la courbe. Là, je suis évidemment dans l'hypothèse, mais par contre, je ne pense pas prendre de risque en disant que même si on avait donné son "score" à chacun (bonjour l'ambiance dans les classes, au passage) et identifié les surdoués, on n'en aurait rien fait de bon en termes de prise en charge, parce qu'on n'avait pas encore conscience du moindre risque de difficultés qui pourraient être associées à la douance. Ne crois-tu pas que tu te serais surtout trouvé avec une énorme pancarte "Surdoué. Doit réussir en tout, partout, et sans jamais avoir ni poser de problème" clouée sur le dos ? Jusqu'au début des années 2000, fallait-il espérer autre chose d'un test de QI ?

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Message par Harpo Dim 10 Fév 2013 - 13:15

Oui,voilà, je ne savais pas quoi en faire, mais l'Education Nationale encore moins j'imagine... Restait donc le silence et l'opacité, en attendant mieux.
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Message par Pieyre Dim 10 Fév 2013 - 13:51

Je suis d'accord avec le fait qu'il n'était pas souhaitable de proclamer le QI dans les classes. Comme Harpo je ne me souciais pas d'obtenir des résultats immédiatement. Cela m'aurait sans doute même gêné d'être catalogué. Et même par la suite je n'ai pas voulu être affecté d'un nombre unique qui aurait déterminé mes capacités.

Non, c'est le fait que l'on considère l'évaluation uniquement pour situer les aptitudes et tenir compte des comportements au présent, celui de l'enseignement et de l'orientation, qui provoque mon indignation.
Dans le sens contraire de l'évolution que je perçois, mon frère, de deux ans plus jeune que moi, a pu obtenir par la suite son carnet vert de primaire, avec, outre les notes, des indications sur son comportement ou son caractère, alors que le mien a été détruit. Comment peut-on être salaud au point de détruire un tel document, sinon à suivre des commandements idéologiques ?

Maintenant, sur le plan individuel, je comprends que l'enseignant cherche avant tout à faire progresser les élèves, et même à dépasser un quelconque déterminisme inné ou lié à la condition sociale des parents. Quand j'ai commencé à enseigner, je me suis vu plus spontanément satisfait du mérite des élèves travailleurs que des facilités de ceux qui pourtant me ressemblaient davantage. Mais ce n'est pas une raison pour nier les capacités déjà présentes, ni en effacer les traces.

C'est une impression de ma part, c'est certain, mais la suite des événements me donne plutôt raison. J'ai fait pas mal de recherches ce matin pour tenter de retrouver la date de suppression des tests psychotechniques dans l'Éducation Nationale. C'est sans doute à la fin des années 1970, avant même les théories lénifiantes des années 1980.


Voici quelques citations d'une thèse de sociologie du travail, celle de Thomas le Bianic (2005). On m'excusera les longueurs.

Si l’on observe l’évolution des pratiques psychologiques en France, la tendance depuis les années 1950 est celle d’un éloignement progressif du modèle des sciences expérimentales, contrebalancé par une adhésion sans limites au modèle de la « psychologie clinique », y compris dans les deux domaines d’application qui avaient été historiquement le plus étroitement associés au paradigme expérimentaliste : la psychologie du travail et l’orientation scolaire. Les tests, et plus généralement toute forme d’expertise technique susceptibles de placer le psychologue en position de « décideur » (évaluations individuelles, mesure des aptitudes…) ont été rejetés par les praticiens au profit d’un nouveau discours qui valorise l’écoute, l’expression libre, l’acceptation de l’autre etc. Finalement, l’accent n’est pas mis tant sur un savoir-faire codifiable, transmissible par le biais d’une formation elle aussi codifiée, que sur la singularité de l’intervention du psychologue, sa subjectivité, son investissement dans une relation interpersonnelle.

Le passage de la psychologie expérimentale à la psychologie clinique à partir des années 1950 ne peut pas être compris comme la simple expression d’un « projet professionnel ». Il fait entrer en jeu de nombreuses autres dimensions, parmi lesquelles : les changements internes à la sphère des savoirs, caractérisés par la diffusion de la psychanalyse dans les milieux universitaires français à partir des années 1950. L’évolution des missions attribuées par les pouvoirs publics aux psychologues doit également être considérée : jusqu’aux années 1970, leur action s’inscrivait principalement dans une perspective dirigiste de classement et d’ajustement « externe » des individus à leurs conditions sociales (orientation professionnelle, catégorisation des troubles du comportement, dépistage intellectuel…). A partir des années 1970 leur mission consiste davantage à assurer l’ajustement « interne » des individus à leurs conditions d’existence, en les aidant dans la construction d’un « projet personnel » dans les différents champs d’intervention du psychologue, (qui se confondent d’ailleurs le plus souvent avec des domaines d’intervention de l’Etat providence : travail, école, santé, famille…).

Jusqu’aux années 1960, les conseillers d’orientation professionnelle de l’Education nationale (psychologues de formation) exerçaient en dehors des établissements scolaires dans des centres spécialisés (les centres d’orientation professionnelle). Leur mission quasi exclusive était de dépister, au moyen de tests psychotechniques, les aptitudes des élèves, afin de préparer le passage de l’école au monde du travail. Ils se situaient dans un lieu neutre, à l’articulation de l’école et du marché du travail et assuraient l’ajustement externe des individus d’une institution à un autre. La psychologie expérimentale constituait le socle des pratiques et légitimait la position d’expert du psychologue, situé en quelque sorte en dehors du jeu social par la mise en œuvre de méthodes scientifiques d’évaluation des aptitudes. A partir des années 1960 et 1970, face à la démocratisation de l’enseignement secondaire et à la généralisation de l’entrée en premier cycle, les conseillers d’orientation se voient contraints de redéfinir profondément leurs tâches, puisqu’une proportion de plus en plus faible de leur public (les élèves des collèges et lycées) s’oriente directement vers le monde du travail. Leur activité se replie donc exclusivement sur l’école elle-même et de nouveaux objectifs apparaissent : la lutte contre l’échec scolaire, le soutien psychologique aux personnes, la médiation élève/professeur, le conseil aux enseignants etc. On voit que d’une fonction d’expertise externe au milieu scolaire, le psychologue glisse vers une logique de compréhension des problèmes internes à l’école et doit pour cela participer de plus en plus au jeu social de l’école. Peu à peu, les techniques de psychologie expérimentale sur lesquelles les conseillers d’orientation s’étaient appuyés pendant des décennies sont accusées de véhiculer un scientisme d’un autre âge et ces derniers se rangent derrière la bannière de la psychologie clinique, venant d’ailleurs rejoindre un mouvement qui avait touché l’ensemble de la profession.

Dans les années 1930-1960 tout d’abord, les transformations des emplois productifs et la démocratisation du système scolaire ont fait de la notion psychologique d’aptitude – et donc de l’expertise des psychologues – l’opérateur naturel entre les propriétés individuelles et les besoins sociaux, exprimés dans la structure du marché du travail. On délègue alors aux psychotechniciens le soin de détecter les individus les plus aptes afin de les diriger vers les positions sociales où ils pourront le mieux tirer parti de leurs aptitudes. Au niveau de la société dans son ensemble, ce sont les grandes tendances de l’économie et du marché du travail – fixées dans les commissions paritaires du Plan – qui circonscrivent les limites dans lesquelles les psychologues pourront agir. L’autonomie du groupe est garantie par ce mandat et se matérialise par la forte indépendance dont jouissent en principe les psychotechniciens ou les conseillers d’orientation scolaires dans leurs activités. Ce début de professionnalisation de la psychologie du travail sera toutefois remis en cause par une série de facteurs. En premier lieu, les mouvements de contestation politique des années 1960 et 1970 déchaînent une critique violente contre les psychotechniciens, de plus en plus soupçonnés de connivence avec le patronat (critiques marxistes) ou avec l’Etat (critiques foucaldiennes). Ces critiques sont pour le moins paradoxales, dans la mesure où la psychotechnique visait à l’origine un idéal de justice sociale, notamment contre l’arbitraire patronal ou du système scolaire. En ce sens, le mandat reçu ne prenait son sens que dans le cadre de l’Etat républicain, situation très différente de celle qui avait cours dans le monde anglo-saxon, où la psychotechnique s’était présentée d’emblée comme un savoir pratique susceptible d’accroître l’efficacité industrielle. En second lieu, les transformations de l’environnement socio-économique (montée du chômage, diversification des trajectoires individuelles, difficultés d’insertion pour les jeunes…) ébranlent le monde stable des métiers, des qualifications et des aptitudes autour duquel s’était construit le mandat des psychologues du travail.

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Message par Invité Dim 10 Fév 2013 - 14:40

Non, c'est le fait que l'on considère l'évaluation uniquement pour situer les aptitudes et tenir compte des comportements au présent, celui de l'enseignement et de l'orientation, qui provoque mon indignation.
Dans le sens contraire de l'évolution que je perçois, mon frère, de deux ans plus jeune que moi, a pu obtenir par la suite son carnet vert de primaire, avec, outre les notes, des indications sur son comportement ou son caractère, alors que le mien a été détruit. Comment peut-on être salaud au point de détruire un tel document, sinon à suivre des commandements idéologiques ?

Pourquoi pas la simple conviction, si répandue chez nos propres parents, que l'enfance est une chose, un chapitre qui se clôt, une page qui se tourne, et qu'il est totalement inutile "une fois qu'on est devenu grand et capable de se prendre en main" de se préoccuper de l'enfant qu'on a été, de ce qu'il a pu révéler ? Surtout qu'à cette époque, cette barrière enfant/adulte était beaucoup plus marquée qu'à la nôtre; même juridiquement, un mineur de moins de seize ans était à peine plus qu'un bien meuble propriété de ses parents, son avis comptait pour rien si même on avait l'idée absurde de le lui demander, et l'enfant qu'un adulte avait pu être était quasiment une autre personne, plutôt niaise et ridicule, dont il convenait de se distinguer le plus possible pour prouver qu'on était désormais un adulte. Il fallait jeter sa gourme, pas la conserver et la renifler avec tendresse. Si tu veux, c'est une idéologie, mais était-ce celle d'un corps de fonctionnaires ou plus simplement celle époque et d'une société entière ?

D'autre part, les extraits que tu cites me semblent indiquer les années 70 comme celles d'un grand flou, d'un grand chambardement par rapport à toutes ces notions, où plus rien n'était désormais acquis et où chacun était sans cesse tenu de choisir son camp, les extrêmes tenant une bonne place : progressistes ou réacs, marxistes ou fascistes, l'époque était aussi peu aux nuances que la nôtre, et avec encore moins d'enrobage. Alors, si ces tests ont été inexploités, n'est-ce pas en tant que données collectées dans un "vieux" cadre et dont le "nouveau" contexte ne voulait plus, ou qu'il n'a pas voulu utiliser, puisque, quelque sens qu'on choisissait, on encourait des attaques ?

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Message par Pieyre Dim 10 Fév 2013 - 22:54

Pourquoi pas la simple conviction, si répandue chez nos propres parents, que l'enfance est une chose, un chapitre qui se clôt, une page qui se tourne, et qu'il est totalement inutile "une fois qu'on est devenu grand et capable de se prendre en main" de se préoccuper de l'enfant qu'on a été, de ce qu'il a pu révéler ? Surtout qu'à cette époque, cette barrière enfant/adulte était beaucoup plus marquée qu'à la nôtre; même juridiquement, un mineur de moins de seize ans était à peine plus qu'un bien meuble propriété de ses parents, son avis comptait pour rien si même on avait l'idée absurde de le lui demander, et l'enfant qu'un adulte avait pu être était quasiment une autre personne, plutôt niaise et ridicule, dont il convenait de se distinguer le plus possible pour prouver qu'on était désormais un adulte. Il fallait jeter sa gourme, pas la conserver et la renifler avec tendresse.
Je veux bien croire que cette conception existe chez certains parents, mais il me semble que tu la pousses à un extrême qui ne doit pas être si fréquent. Elle est en effet surprenante pour moi qui ai plutôt connu l'extrême inverse avec mes propres parents. Ce n'est pas qu'ils considéraient comme un adulte le collégien que j'étais, mais il ne m'imposaient quasiment rien, sinon quelques limites. Et en classe de troisième j'ai connu des professeurs qui se départaient de tout signe extérieur d'autorité avec nous, évoquant parfois des sujets adultes, et même un qui autorisait qu'on le tutoie. C'était rendu possible certes par le fait que nous respections presque tous la discipline scolaire.
Quant à la volonté de prendre des façons d'adulte avant l'âge, je ne l'avais pas du tout, considérant au contraire avec un certain mépris ceux qui singeaient ce qu'ils n'étaient pas.
Je pourrais en dire beaucoup, mais ce n'est pas le sujet. Simplement j'ai toujours eu de la tendresse pour mon enfance, oui, tout en considérant qu'il y avait une continuité dans mon existence, de mes premiers souvenirs à mon état présent. Et j'ai toujours eu plaisir à évoquer avec eux l'enfance de mes parents, notamment parce que j'y reconnaissais des éléments déterminants quant à ce qu'ils étaient devenus.

Si tu veux, c'est une idéologie, mais était-ce celle d'un corps de fonctionnaires ou plus simplement celle époque et d'une société entière ?
C'est difficile à dire. Le terme d'idéologie est fort; il faudrait le justifier mieux que je ne pourrais le faire.
Par ailleurs, ces conceptions que je prête aux enseignants, et plus encore aux membres du système éducatif qui ne sont pas directement au contact des élèves, je pourrais l'étendre à une certaine éducation privée, avec sans doute un différé. Il est question d'un attachement au service public (ou du public) mais aussi simplement d'un esprit d'époque, là où je te rejoins, mais appliqué spécifiquement à l'enseignement.

D'autre part, les extraits que tu cites me semblent indiquer les années 70 comme celles d'un grand flou, d'un grand chambardement par rapport à toutes ces notions, où plus rien n'était désormais acquis et où chacun était sans cesse tenu de choisir son camp, les extrêmes tenant une bonne place : progressistes ou réacs, marxistes ou fascistes, l'époque était aussi peu aux nuances que la nôtre, et avec encore moins d'enrobage. Alors, si ces tests ont été inexploités, n'est-ce pas en tant que données collectées dans un "vieux" cadre et dont le "nouveau" contexte ne voulait plus, ou qu'il n'a pas voulu utiliser, puisque, quelque sens qu'on choisissait, on encourait des attaques ?
C'est vrai; j'ai eu aussi cette impression d'influences diverses et d'incertitudes en parcourant certains textes, notamment la thèse que j'ai mentionnée. Et je peux te donner en partie raison concernant ta dernière phrase. Maintenant, sur le plan de l'orientation scolaire, des réacs, j'en n'ai pas vu tellement dans ces textes. C'est plutôt à notre époque qu'il y a une réaction sur le plan de l'école, après l'autre extrême du balancier dont les années 70 ont amorcé le mouvement.

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Message par Invité Dim 10 Fév 2013 - 23:00

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Message par Invité Dim 10 Fév 2013 - 23:04

Je veux bien croire que cette conception existe chez certains parents, mais il me semble que tu la pousses à un extrême qui ne doit pas être si fréquent. Elle est en effet surprenante pour moi qui ai plutôt connu l'extrême inverse avec mes propres parents. Ce n'est pas qu'ils considéraient comme un adulte le collégien que j'étais, mais il ne m'imposaient quasiment rien, sinon quelques limites. Et en classe de troisième j'ai connu des professeurs qui se départaient de tout signe extérieur d'autorité avec nous, évoquant parfois des sujets adultes, et même un qui autorisait qu'on le tutoie. C'était rendu possible certes par le fait que nous respections presque tous la discipline scolaire.

Pour en avoir parlé avec mes propres parents, je dirais que cette conception était dominante, pardon du poncif, avant "68" et qu'ensuite, on a rapidement basculé dans un extrême inverse. De sorte que les jeunes parents d'alors devaient ressembler aux tiens, et les adultes plus âgés, tendre plutôt vers ma description, mes propres parents (je suis né en 76) formant un bizarre mélange des deux. En tout cas, ils ont tous mes carnets du collège, mais n'ont jamais manifesté pour ce qui s'y trouvait le moindre intérêt en-dehors de leur auto-satisfaction pour mes bonnes notes (j'ai bien dit auto-) et quelques remarques liées au fait qu'on me reprochait des choses relevant du "comportement" (le classique du Z premier de classe, quoi). Quant à mon enfance, nous n'en parlons pas. Il faut dire qu'au bout de quelques minutes, on achopperait sur l'un de ces épisodes qui est gravé ou plutôt incrusté en moi comme un clou planté dans le muscle, et dont eux n'ont aucun souvenir. Rolling Eyes

Il me semble légitime de supposer que ceux qui organisaient et décidaient la tenue de tests étaient plutôt du genre quinqua, dans ces années-là, et donc du modèle que je décris. Enfin, c'est mon hypothèse.

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Message par Harpo Lun 11 Fév 2013 - 1:13

En tout cas, rien n'était mis en œuvre pour aider ou pousser des enfants à haut potentiel, du moins dans mon collège. J'ai passé les tests en 6eme, et on ne m'en a parlé qu'au moment de décider si je devais passer en seconde, en se désolant de mon parcours. J'imagine d'ailleurs que ces tests ont du compter dans la balance vu mes niveaux de notes oscillant entre le meilleur et le pire.

Je pense effectivement qu'à partir des années 70, c'est surtout l'égalité des chances qui était recherchée. Pas besoin de soutenir des hauts potentiels, vu justement la hauteur de leur potentiel. S'ils échouaient, ils ne devaient s'en prendre qu'à eux mêmes. Le passage dans le secondaire, c'était le moment où l'on aiguillait les jeunes soit vers les études - avec la fac en vue - soit vers les écoles professionnelles Bep/Cap - avec en vue l'apprentissage d'un métier. Un écrémage fondamental et déterministe, une grande partie du sort futur de ces enfants se jouait à ce moment là.
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Message par Invité Lun 11 Fév 2013 - 22:13

gasta a écrit:Rien Harpo mes parents ont juste dit "il est intelligent donc il doit réussir". J'ai été retesté à 15 ans avec les mêmes conclusions mais je n'ai pris conscience de ce qui allait avec, des caractéristiques que l'an dernier. Il m'a fallu 40 ans !

Tu étais en Bretagne Gasta ?

Moi, j'étais au collège en Ille-et-Vilaine à la fin des années 1990. Bon, on n'aurait pas pu se croiser : quand j'étais encore séquestrée dans l'adolescence, toi, tu étais libéré. J'aurais bien aimé être testée le plus tôt possible et pourquoi pas à cette période-là. Donc, je me rassure en me disant que de toute façon la banlieue rennaise, à l'époque, c'était "loin de tout".

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Message par Gasta Lun 11 Fév 2013 - 22:48

J'étais en Mayenne à l'époque Daria et j'ai passé ce test au collège de Mayenne. Je pense que nous étions encadrés par des psys. Le but principal était, sans doute, d'orienter les enfants, de voir ceux qui étaient considérés comment étant capables d'aller au collège. Seule une minorité continuait les études. La plupart passait le certificat d'études primaires à 14 ans. Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître..... LA LA LA LA LA Papy
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Message par Invité Lun 11 Fév 2013 - 22:57

Oui, c'est plutôt l'époque de mon père et de mes grands-parents...

Un détail cependant : chez moi on est allé à l'école catho sur plusieurs générations (en Bretagne, 40% des élèves y sont encore actuellement). Je ne sais pas dans quelle mesure ça a eu une influence (y faisait-on passer des tests de QI à l'époque où on en faisait passer dans l'école publique ?) mais je préfère le préciser.

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Message par Gasta Lun 11 Fév 2013 - 23:05

L'époque de ton père ! de ton père Daria ! Vers les années 1965....... Je pense que les élèves du privé le passaient aussi et comme je l'ai dit les résultats complets n'étaient sans doute pas communiqués à toutes les familles. Cela servait surtout aux enseignants comme compléments d'information.
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Message par Invité Lun 11 Fév 2013 - 23:24

En 1965 mon père avait déjà 20 ans... Je ne dis pas que qui que ce soit dans ma famille ait passé un quelconque test, cela dit. Par ailleurs, avant ma génération, c'est leur milieu social d'origine qui a servi à orienter les gens de ma famille...

Fin de la parenthèse "je me demande pourquoi la connaissance du surdon n'est pas descendue jusque dans mon trou paumé".

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Message par poz01 Sam 16 Fév 2013 - 15:02

oufyfille a écrit:
Pour retrouver tout ça, il faudrait s'adresser au bon service administratif et voir s'ils ont tout gardé... Mission impossible à mon avis.

J'ai passé ce test à l'entrée de sixième je crois (voir ma présentation ), et j'ai cherché mon dossier scolaire (rectorat, collège, lycée), réponse récemment du lycée (qui a priori devrait l'avoir), après moulte relances :

"Bonjour Monsieur,
Après de multiples recherches je suis désolée mais je n'ai pas retrouvé votre dossier.
Cordialement.
po la secrétaire
"

Bref, il reste les archives départementales, mais à priori, les dossiers de mon époque n'y sont pas encore..

Je pense que c'est mort donc, dommage...

Est-ce que certain d'entre vous ont réussit à récupérer leur dossier scolaire 20 ans après ??? (ou plus ! Smile )
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Message par lin Mer 20 Fév 2013 - 20:56

J'ai moi aussi passé ces tests en 6ème ( me souviens des faces de dés)...J'ai obtenu mon dossier scolaire en sortant du lycée donc après obtention du BAC mais il ne contenait que les bulletins du collège et du lycée , dossiers du primaire, questionnaires entre l'école et la famille datant de la maternelle,quelques cahiers de contrôles,mais rien à propos de ces fameux tests...Pourtant en entrant en seconde, le conseiller d'orientation les avait sous les yeux lors d'un entretien .. où passent donc certaines pièces du dossier?
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Message par Andromaque Mer 6 Mar 2013 - 11:27

Je me souviens parfaitement d'avoir passé un test collectif, mais en fin de primaire et non au collège, au début des années 70 à Paris.

Nous n'en avons pas entendu parler par la suite, pas de résultat, pas de compte-rendu. Je ne suis même pas certaine que nos parents aient été avisés au préalable que son déroulement devait avoir lieu.
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Message par Invité Mer 25 Sep 2013 - 20:39

Bjr à tous,

J'ai aussi passé un test dans les années 70, en 1973 très exactement. J'allais avoir 10 ans et je finissais le cm1. Mais ma situation semble différente de la vôtre. Dans une petite école de campagne, j'étais dans une classe à 3 niveaux. Mon instituteur qui n'arrivait pas à me rassasier a demandé à ce que je passe ce test.. qui m'avait beaucoup amusé. A la fin de l'année, j'ai eu des résultats (lesquels?). Mon seul souvenir est celui du samedi funeste de ma vie où je rentre chez moi en larmes avec les résultats à la main... "J'ai tout réussi, je dois rentrer au lycée". Aller au lycée, c'était quitter mon village et mes animaux et mes copains et aller en pension chez une tante. Je suis donc allée au lycée avec un an d'avance à 10 ans.
Ensuite une fois au lycée (1973/1980) je ne me souviens pas d'avoir passé des tests. Mes bulletins étaient médiocres et nulle part n'apparaissait que j'avais un quelconque don. J'ai qd même eu mon bac c..
J'ai souvent voulu recontacter mon instituteur pour parler de ça, mais je n'ai jamais osé. Je sais où il vit, et peut-être que je pourrais encore lui rendre visite. Mais je crois que si je le recroisais, ma première réaction serait de fondre en larmes. Je l'adorais. Il m'a ouvert le monde.
Voilà, mes souvenirs. Ce n'est que mon expérience.

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Message par Fata Morgana Mer 25 Sep 2013 - 21:04

Moi j'ai fais ça autour des 68's dans la région de Grenoble. Je ne sais plus ce que les tests étaient sensés calculer, mais cela devait avoir un lien avec le fait que j'étais un cancre (et du reste tout le temps malade). j'ai demandé de ce qu'il en était quelques semaines plus tard à ma mère, elle a laissé tomber: "Tu es intelligent". Sous entendu: tu n'as pas d'excuse. Puis silence radio définitif. Je me souviens du lieu, du nom de la personne qui m'a fait arranger des formes, décrire des dessins et d'autres trucs. Par contre et c'est pour moi un indice: je me souviens parfaitement que j'avais des "doutes"... au point que j'ai interrogé ma mère à ce sujet. Ce que pouvaient valoir des test (lesquels d'ailleurs ?) en province, dans le contexte d'une recherche probable de pathologie, et à cette époque, je l'ignore.
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Message par Invité Jeu 28 Nov 2013 - 10:51

"Bonjour Madame,
Je n'ai hélas aucun souvenir ni à titre personnel, ni à titre scientifique, de tels tests.
Désolé
Cordialement"

Voici la réponse , d'un historien de l'éduc nat à ma petite enquête sur ces tests dont nous partageons le souvenir.

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Message par Andromaque Jeu 28 Nov 2013 - 11:02

"On nous cache tout, on nous dit rien, lalala-lalala..." Refrain connu (Dutronc) clown 
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Message par Invité Jeu 28 Nov 2013 - 11:44

Pfff... on les fait ch....
J'aurais essayé auprès des "savants" mais j'ai pas dit mon dernier mot maintenant que je sais que je n'étais pas la seule.
Vous venez avec moi et on fait le casse de toutes nos petites écoles la nuit pendant que les cerbères roupillent?
Pi si ça marche pas, on ira au rectorat, pi on mettra le feu là où le mini se taire...

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Message par Andromaque Jeu 28 Nov 2013 - 12:11

le mini se taire...
Arf arf! Trop lol!
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Message par calebasse Ven 18 Avr 2014 - 3:44

bo,njour a tous j'ai fait partie je pense de la cohorte d'enfants qui ont etes testes dans les annees 72/73 pour reetalonner les tests aucun resultat ne m'a ete donne je n'ai su que vers l'age de 40ans que mes parents avaient reçu ce mot "apte a poursuivre des etudes superieures ne pas le dire a l'enfant" (j'avais 14 ans j'etais en troisieme) j'aimerai bien maintenant avoir plus de details Very Happy  je pense ecrire un jour au rectorat d'accademie pour leur demander ou sont les archives et s'il est possible d'avoir mes resultats j'ai aussi pense a ecrire au ces ou j'atais mais c'est tellement vieux!
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Message par Andromaque Ven 18 Avr 2014 - 9:24

clbath a écrit: "apte a poursuivre des etudes superieures ne pas le dire a l'enfant" (j'avais 14 ans j'etais en troisieme)

Je suis très intéressée par cette phrase.

A la suite d'un traumatisme crânien en classe de neige qui n'avait pas été soigné sur place, j'ai été obligée d'être suivie par un neurologue pour vérifier que je n'avais pas de séquelles. Tous les six mois pendant plusieurs années, j'ai dû passer des EEG de contrôle. A cette occasion, le neurologue faisait toujours la même remarque à propos d'anomalies des ondes alphas. Ce qui n'avait aucun rapport avec le traumatisme crânien. Un jour il a demandé qu'on me fasse passer un test de QI. Lors des résultats, il s'est contenté de dire à ma mère sur un ton enjoué : "C'est une excellente nouvelle, cette jeune fille pourra faire toutes les études supérieures qu'elle voudra! (je voulais faire médecine, et il le savait)". Ni ma mère ni moi ne nous souvenons d'avoir eu un chiffre, ni même un résultat écrit. Comme le test avait été passé pour un motif purement médical, et aucunement pour connaitre mon intelligence, je crois que tout le monde était content que le résultat soit bon, mais sans curiosité particulière. Bref, jusqu'à aujourd'hui, j'ai toujours pensé que le résultat nous avait forcément été donné au moins oralement, et que dans notre insouciance de l'époque (nous ne comprenions pas les autres enjeux du test), nous avions, ma mère et moi, zappé le résultat chiffré.

Avec ce témoignage, je me demande si dans les années 70, la formule "Apte à faire des études supérieures, point, barre." N'était pas une façon de donner le résultat sans donner de chiffre. "Pouvoir faire des études supérieures" correspondant à la plus grande performance scolaire envisageable, voulant dire à demi-mot : "QI dans la tranche supérieure".

La formule citée : "ne pas dire à l'enfant", va également dans le sens d'une rétention d'information volontaire.

Mon mari a également été suivi au centre Binet pour une "très grande timidité". Batterie de tests et psychologue chaque semaine pendant plusieurs années, avec l'impression d'avoir servi de cobaye (suivi hors de proportion avec le motif pour lequel l'école l'avait orienté vers ce centre). Là encore, jamais aucune évocation d'un résultat de test. Ma belle-mère demeure convaincue encore aujourd'hui que son fils était juste "très timide". Mais en réalité, les problèmes de comportements de type phobie scolaire allaient bien au delà de la timidité.

Que vous en semble? Quelqu'un d'autre se souvient-il d'avoir entendu ce type de formule après un passage de test? D'avoir eu l'impression avec le recul qu'il y a eu à cette époque un non-dit dans la façon d'évoquer ces questions? Y avait-il déjà un tabou par rapport au QI?

Merci de vos réponses.  Very Happy 
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Message par calebasse Ven 18 Avr 2014 - 10:59

merci pour ta reponse Andromaque je suis convaincue que ce tabou existait bel et bien ce non-dit a fait beaucoup de degats chez moi (mon pere s'est mis a dire que je ferai medecine alors que je n'ouvrais jamais un cahier!! j'ai trouve le monde autour de mio de plus en plus bizarre et un jour j'ai cesse de m'interesser aux adultes.... ) sans doute pensait-on que nous nous prendrions pour des gens superieurs ?et que ce n'etait pas bon pour nous???? j'ai sombre danss une belle depression que personne n'a remarquee e cette epoque.... merci l'age de pierre!!! Very Happy 
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Message par calebasse Ven 18 Avr 2014 - 11:14

je pense que ces informations etaient dans mon dossier scolaire ( a l'oral de rattrapage du bac la prof de geo qui me recevait m'a dit de revenir la voir s'il me manquait des points pour avoir le bac!!!) je n'allais quasiment plus en cours et mon dossier disait : doit faire ses preuves a l'examen j'ai dit tellement de betises en geo que la prof etait morte de rire et moi aussi!!!(genre: on fait pousser du coton en siberie.....) je lui ai dit que j'avait assez de point qui me suffisait d'avoir 10 digne d'un marchand de tapis!!!!  Pété de rire 
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Message par Andromaque Ven 18 Avr 2014 - 11:25

Si c'est ça, alors oui, ça a dû générer de sacrés dégâts. Combien de dépressions, de suicides, de scolarités ratées, de personnes qui se sont crues folles toutes leur vie, alors que le diagnostic était posé. Ceux qui ont donné sciemment de telles directives sont de beaux salauds!

Les HQI n'ont jamais la grosse tête : ça c'est un fantasme de normopensants!

C'est un peu comme si on s'était fait couper les coucougnettes de la tête par des gens qui avaient peur qu'on attrape le melon. Menfin...

J'aimerais bien d'autres témoignages.

Je me souviens aussi du cas d'un ami dont l'intelligence stratosphérique est une évidence, que l'établissement scolaire (privé pur et dur) avait fait tester comme si c'était une bête curieuse, en annonçant ça à grand renfort de tambours et trompettes, ce qu'il avait ressenti comme une volonté d'humiliation de la part du dirlo. Bref, débriefing chez ce dernier : enfant, hors norme, problèmes pour l'établissement, et patati et patata... Le gamin rentrant chez lui entouré de ses deux parents positivement accablés et près de le tenir pour un débile. En l'absence de chiffre évoqué, ils n'avaient pas compris réellement de quoi il s'agissait. Seul restait la honte et la culpabilisation d'avoir un gamin qui se faisait remarquer par quelque chose de "trop". Suite à résultat du test, mon ami a été doucement mais surement poussé vers la sortie... Alors que ce type est positivement génial, avec une vision panoramique de l'histoire dont il peut vous raconter l'épopée, avec un lyrisme de poète, en partant de n'importe quel point du globe à n'importe quelle époque. Moralité : vie de merde, ratée, bipolaire, addict... S'il avait pu s'adonner à sa passion de l'histoire, au lieu de se croire bizarre et illégitime toute sa vie, il aurait fait un merveilleux universitaire, écrivain ou autre...
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Message par Andromaque Ven 18 Avr 2014 - 11:41

clbath a écrit: je n'allais quasiment plus en cours et mon dossier disait : doit faire ses preuves a l'examen

Moi aussi, j'ai eu "doit faire ses preuves à l'examen".

Et je me souviens très bien le sourire sadique des profs qui m'ont annoncé la nouvelle : ça sonnait comme une condamnation à mort. A l'époque, pas fastoche de partir avec ça dans le dossier.

Ils ne m'avaient jamais pardonné de n'aller qu'aux cours qui m'intéressaient et pas aux autres. Si seulement ils avaient pu comprendre que si j'évitais les cours c'était à cause d'une phobie scolaire dont j'ignorais jusqu'au concept...

Ce que les profs me reprochaient tient en une formule : "Vous restez beaucoup trop sur votre quant à soi"... Ils croyaient que j'avais la grosse tête et que je les snobais, alors que c'était rigoureusement l'inverse. Je trouvais que tout le monde était à sa place, comme des poissons dans l'eau, alors que moi je déployais des efforts surhumains qui m'épuisaient pour faire comme tout le monde. Je me sentais minable et mon inadaptations, je croyais qu'elle était visible comme une verrue sur le nez. En fait, il n'en était rien et j'étais assez populaire, joyeuse luronne, bout-en-train, rigolote, cultivée, mais toujours avec les sous-doués turbulents... A si on m'avais expliqué l'origine de mes problèmes, nul doute que mon parcours scolaire et mon estime de soi en auraient été radicalement changés...
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Message par Pieyre Ven 18 Avr 2014 - 12:22

Personnellement je n'ai pas eu ces problèmes. C'est sans doute parce que j'ai toujours eu un caractère à accepter les difficultés en attente de pouvoir les résoudre un jour.

Alors est-ce que connaître les résultats des tests que j'ai passés au collège aurait changé quoi que ce soit à mon parcours scolaire ? Je ne le pense pas. J'avais d'ailleurs acheté des petits ouvrages de tests en fin de collège et je savais à peu près à quoi m'en tenir sur mon cas. Mais, même sans cela, je ne pense pas que connaître mes résultats aurait changé grand-chose.
En classe de première j'ai connu une baisse de régime dans mes études, et en terminale j'ai très mal commencé l'année dans les matières scientifiques. Mais je me situais à part moi nettement au-dessus de mes résultats, et je l'ai prouvé en cours d'année. Malheureusement c'était un peu tard pour oser formuler des vœux d'admission en classe préparatoire. Ce n'est que là qu'un peu plus d'assurance en mes moyens intellectuels aurait pu faire la différence, mais je ne suis pas sûr.

Malgré tout, je suis conscient que nombre de personnes n'ont pas ce profil psychologique qui en fait des élèves ayant une propension à subir assez sereinement leur décalage et à se soumettre aux conditions qui leur sont faites. Si l'on en croit certaines études, ce profil serait même largement minoritaire.
Là j'interprète, mais je pense que les décideurs éducatifs ont dû considérer que tous les élèves qui avaient des capacités intellectuelles supérieures à la majorité étaient ainsi, et qu'il était bon de procéder à des tests uniquement pour identifier ceux chez qui elles étaient défaillantes. Aussi il n'était pas nécessaire de communiquer aux parents les bons résultats de leurs enfants. De plus, il devait y avoir une certaine méfiance du corps éducatif pour l'idée même de capacité intellectuelle supérieure qui n'était pas directement en proportion du travail qu'ils fournissaient. En poussant un peu, j'y verrais même un lien avec la théorie de la valeur marxiste.

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Message par Andromaque Ven 18 Avr 2014 - 13:38

Pieyre a écrit:De plus, il devait y avoir une certaine méfiance du corps éducatif pour l'idée même de capacité intellectuelle supérieure qui n'était pas directement en proportion du travail qu'ils fournissaient. En poussant un peu, j'y verrais même un lien avec la théorie de la valeur marxiste.

Ayant mariné dans l'Ed nat dans une vie antérieure, je peux dire que tu brules...

Je ne sais pas si tu fais allusion à ce que je viens de dire, mais moi aussi j'ai par la suite assez facilement surmonté les obstacles en m'adaptant. Après le bac, c'est devenu plus simple et j'ai pu employer ma curiosité à la hauteur de mes aspirations intellectuelles. Cela dit, les choses auraient sans doute pu être plus simples. Mais ma désintégration positive a pu s'accomplir, même dans l'ignorance. D'ailleurs, avec le recul, ce n'est pas la chose la moins surprenante.
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Message par Pieyre Ven 18 Avr 2014 - 14:03

Je faisais allusion aux dernières interventions, dont les tiennes, notamment à celle de 11h25.
C'est principalement avec la fréquentation de ce forum que j'ai pris conscience moi-même des troubles importants, voire graves, qu'avait pu occasionner le système éducatif français sur des enfants à haut potentiel. En tant qu'élève je ne me souviens pas de tels cas, et en tant qu'enseignant non plus (mais j'ai peu enseigné en classe).

C'est pour cela qu'il me paraît important de retracer l'historique de la passation de tests à l'école primaire et au collège, et les motifs de leur disparition. Je m'y étais employé l'année dernière dans ce débat mais sans résultats très significatifs. Ce que je sais, c'est que de telles séances de tests en classe existaient encore quand j'étais en troisième, c'est-à-dire l'année 1977-78.

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Message par Andromaque Ven 18 Avr 2014 - 14:20

La raison de ces passations de tests qui se faisaient souvent dans l'opacité, ainsi que l'usage qui en était fait, me parait autant, sinon plus important que leur disparition (si toutefois c'est le cas?).

Je sais que lorsque mon fils aîné a commencé à se singulariser à l'école (dans la plus pure tradition familiale), la directrice a voulu nous imposer une batterie de tests, officiellement pour tester son niveau scolaire (trop grand écart entre les résultat scolaires et la culture effective du gamin). Renseignement pris auprès de l'organisme qui devait effectuer ces tests, il s'agissait bien d'un test psychométrique, plus tests de personnalité. Mais il a fallu que je me fasse passer pour un particulier pour obtenir la teneur exacte desdits test. Évidemment, j'ai refusé qu'on l'impose à mon fils.

Tout ça pour dire que je soupçonne encore aujourd'hui l'Ed nat de recourir aux tests pour évaluer les enfants qui sortent du lot dans un sens ou dans un autre, mais également de ne pas le faire de façon transparente vis-à-vis des parents.

De toute façon, les tests sont un incontournable du diagnostic scolaire. Alors, pourquoi autant d'opacité?
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Message par Harpo Ven 18 Avr 2014 - 14:39

L'opacité dans les années 70 vient à mon avis du fait que l'Ed Nat ne savait que faire de ces résultats. A la différence de ces dernières années, ils étaient pourtant collectifs, dont à grande échelle. Je reste sur mon hypothèse que ce n'était pas ce côté de la courbe de Gauss qui était visé. J'imagine, en plus des positions idéologiques dont parle Pieyre, une méfiance du corps enseignant envers l'arrivée des psys et conseillers d'orientation.

L'opacité actuelle est plus étonnante (inquiétante ?). Quand on lit les forums d'enseignants, on voit bien la méfiance naturelle vis à vis de la notion de douance et des parents d'élèves. De là à ne pas les considérer comme des adultes responsables, il n'y a qu'un pas...

Mais je ne parle là que de considérations personnelles d'individus, ou d'un groupe d'individus. Je ne connais pas la position officielle de l'Ed Nat. Y'en a t-il une seulement ? Il apparaît que cela bouge peu à peu, cf. les circulaires sur l'enfant surdoué, ou les groupes d'étude sur la surdouance qui commencent à se former dans pas mal d'écoles ou de collèges.
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Message par Invité Ven 18 Avr 2014 - 15:51

Etonnant St Kro!
Voilà que ce fil remonte alors que je viens de repartir en quête (enquête) de ce fameux test des années 70.
On ne peut pas changer le passé mais le comprendre aide à mieux vivre aujourd'hui et éventuellement préparer demain.
Au delà du chiffre, j'aimerais retrouver ce test pour pouvoir le comparer à celui que j'ai passé adulte. Si les tendances sont les mêmes, je pourrais alors affirmer qu'une analyse correcte de ce genre de test aurait pu m'aider quant à mon orientation professionnelle. Savoir qu'on a des compétences dans un domaine qui nous attire est toujours rassurant quand on ne se sent pas très sûr de la bonne route à prendre.

Quant à l'attitude du corps enseignant, il me semble qu'aujourd'hui on trouve de tout. Certains semblent au fait et n'ont pas de problèmes avec ça. C'est avec ceux-là qu'on peut composer pour que la scolarité des enfants soit correcte. On arrive ainsi à établir un équilibre avec ceux avec lesquels ça passe moins bien.

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Message par Gasta Ven 18 Avr 2014 - 18:01

Je copie ici ce que j'avais dit au début de ce fil.
Gasta a écrit:J'ai en effet été testé une première fois à l'entrée en sixième en 1964. J'ai encore le rapport avec les résultats des aptitudes verbales, numériques, spatiales ainsi que le raisonnement abstrait.
J'ai eu aussi un chiffre de QI me classant dans la catégorie "surdoué" (QIV, QIP et QI total) ainsi qu'un âge mental (plus de 4 ans au-dessus de mon âge réel).
Mon père était instit. Est-ce pour cela qu'il a pu obtenir mes résultats ? Sans doute.  Ils n'étaient, je pense, pas systématiquement communiqués aux familles.
Cet examen avait pour but l'orientation scolaire avec trois conclusions possibles :
1 Niveau intellectuel suffisant pour un enseignement long niveau Bac
2 Niveau intellectuel suffisant pour un enseignement court niveau BEPC
3 Niveau intellectuel insuffisant pour continuer des études. Sujet à laisser en classe primaire en vue du CEP. Orientation à revoir après le CEP.
Ce test était effectué sous le contrôle du centre d'orientation scolaire. Il réunissait, je pense, les élèves que l'instit souhaitait orienter vers le collège. Je me souviens qu'on nous a réunis au collège de la sous-préfecture. A cette époque dans mon département il n'y avait que quatre collèges publics. D'après les statistiques des années 60, à peine un élève sur deux entrait en sixième.
Je pense, qu'à cette époque, l'Education Nationale n'avait aucune idée à propos du HQI ou plutôt la seule notion importante était QI élévé --> étude longue.
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Message par Harpo Ven 18 Avr 2014 - 18:23

Je ne sais pas si nous avons passé les mêmes, il y a une petite dizaine d'années d'écart entre nous. Par contre, les années 72/73 dont parle Cibath coïncident mieux avec les tests que j'ai passé en 6ème, et je n'ai jamais entendu parler de ce "niveau intellectuel suffisant pour un enseignement long" - de toute façon je n'en ai entendu parlé que 3 ans après, à la fin de la 3ème.

cuicui, si tu arrives à un résultat dans tes démarches, tiens-nous au courant ! Je lirai bien les miens moi aussi, même si cela ne changera rien après tant d'années. Je ne crois pas que la connaissance de mes résultats sur le moment aurait changé quelque chose dans mon orientation scolaire ou professionnelle...
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Message par Pieyre Ven 18 Avr 2014 - 18:43

— Sur Geneafrance

Pour les archives des écoles, collèges et lycées français, il existe ce qu'on appelle des registres matricules qui pour la période antérieure à 1940 sont censées être versées aux AD (série T) selon des instructions datant de 1970, mais c'est la théorie.

Pour les écoles c'est un peu similaire à ce qui se passe avec les archives notariales qui sont parfois depuis des siècles dans des greniers etc.. là même topo, quand elles n'ont pas été détruites (parfois parce que les registres contenaient jusqu'au milieu du 20ème siècle des considérations perso).

Voir aux AD et directement dans l'établissement scolaire. Dans les registres figure en principe n° matrucule de l'écolier, sa date d'inscription et de sortie, les noms et prénoms, date et lieu de naissance, nationalité, coordonnées, identité, profession et statut du responsable de l'enfant (parents, tuteur, institution...)


— Voir aussi sur Légifrance à partir de la page 22.

Je remarque en particulier : Le dossier scolaire ne doit pas être remis à l’élève.

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Message par calebasse Ven 18 Avr 2014 - 20:11

le non-dit a casse l'admiration que j'avais pour mon pere. pour moi il s'est mit tout a coup a mentir (je ne savais pas ce qu'il avait reçu de l'ecole) et ma solitude est devenue totale j'ai eu le bac car je m'etais progammee pour, comme une dette due a mes parents . me suis inscrite en fac de sciences pour embeter mon pere! ai tout stoppe le jour de mes 21 ans . heureusement que j'avais des parents sans doute zebres aussi ils m'ont laisse du temps jusqu'a ce que j'aie envie de m'emanciper. au bout d'un an j'ai fait le menage dans un hopital puis fait des etudes d'infirmiere (pas dures pour moi et je coupais la poire en 2/ au souhait de mon pere) ai etee diagnostiquee PMD ,schyzophrenie dysthymique,....etc.... fait 10 ans d'analyse et pique une grosse colere quand j'ai decouvert le papier dans le grenier de mes parents .....j'ai reussi a me couler dans un moule donc et j'ai fait des boulots sympas mais souvent etee prise pour quelqu'un de bizarre et me suis fait taper sur les doigts! puis trouve une niche ecologique :suis en conge longue duree et je travaille sur le seul sujet qui m'interresse vraiment: quel est le grand projet? ( ce qu'einstein nommait "l'idee de dieu") et comme je n'aurai jamais de reponse je m'interresse a la recherche des fossiles et aussi beaucoup a l'hypnose passionnant a la physique aux etoiles etc.... si j'avais ete informee je n'aurai pas pense pendant si longtemps que j'etais sans doute une andouille et tres naive de surcroit!! (ai travaille avec quelques medecins qui m'ont "reconnue"" et permis de retrouver une bonne image de moi ouf!!!! alien 
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Message par calebasse Ven 18 Avr 2014 - 20:13

ps: mon pere s'est mis a raconter a tout le monde que je ferai medecine (le top pour lui!)
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Message par calebasse Ven 18 Avr 2014 - 20:17

@pieyre :merci pour ces precieuses infos Smile 
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