Cerveau et addiction

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Message par offset Lun 23 Mar 2015 - 17:48

Cerveau : comment devient-on addict ?

À l'occasion de la Semaine du cerveau, Michaël Naassila, professeur de physiologie de l'Inserm, nous explique quels mécanismes
cérébraux mènent à l'addiction et comment s'en prémunir.



http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20140819.OBS6625/video-comment-devient-on-addict.html?xtor=RSS-26
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Message par Invité Mar 24 Mar 2015 - 22:04

Merci beaucoup pour ce lien ! Très intéressant !

Comment savoir si l'on est addict ? Peut-on se défaire d'une addiction ? Michaël Naassila, professeur de physiologie et directeur du Groupe de Recherche sur l'Alcool & les Pharmacodépendances d'Amiens, répond à ces questions.



Malheureusement, on ne le dira jamais assez, mais le mieux est certainement de ne jamais commencer...

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Message par offset Mer 25 Mar 2015 - 7:03

Merci Super chevalier blanc




"L’addiction – une pathologie multifactorielle


« L’espèce humaine est fondamentalement dépendante et se doit d’acquérir la capacité à être bien seule, à être autonome. La liberté est une mise à l’épreuve des ressources personnelles et des capacités créatives », explique le Dr Jean-Philippe Lang. Selon lui, l’addiction peut faire partie d’une stratégie adaptative de défense. C’est un outil de construction parmi d’autres. Mais cet outil est risqué.
Le terme « addiction » est souvent utilisé à mauvais escient. Le Dr Jean-Antoine Girault propose une définition du NIDA (National Institute of Drug Abuse) : c’est une affection cérébrale chronique, récidivante, caractérisée par la recherche et l’usage compulsifs de drogue, malgré la connaissance de ses conséquences nocives. L’addict au sens pathologique ne peut pas arrêter même s’il le souhaite.
Toute consommation de produits addictifs (tabac, drogues, alcool) ne conduit pas nécessairement à une dépendance. Joël Boiteux définit quatre types d’usage  :

•    simple,

•    à risque (peut provoquer des accidents),

•    nocif (consommation répétée mais sans dépendance),

•     avec dépendance (impossible d’arrêter la consommation même en le  voulant)


Le quatrième usage, dit avec dépendance, mène à un état pathologique. Il est issu de la convergence de facteurs sociaux, psychologiques, familiaux, biologiques, environnementaux et génétiques. Selon Claude Olievenstein, le risque de dépendance dépend de la rencontre entre un individu, un produit et un environnement. Il le définit selon l’équation : Risque R = V x P x E. Le risque est donc la combinaison des facteurs de vulnérabilité V, des caractéristiques liées aux produits P et des facteurs d’exposition E.
Un processus neurophysiologique au cœur des addictions


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Figure 1 Le circuit de la récompense – Source : présentation du D. Joël Boiteux / Besançon.


Un processus neurophysiologique au cœur des addictions L’addiction est une affection cérébrale dont on commence à connaître les mécanismes grâce aux nombreuses études réalisées sur les animaux (rats, souris, singes) et sur l’homme via les techniques d’imagerie comme l’IRM. Le processus physiologique impliqué dans l’addiction se nomme le circuit de la récompense. Il permet d’expliquer biologiquement l’état d’addiction. Au sein du cerveau, 4 structures sont impliquées : le cortex frontal, l’hippocampe, l’amygdale et le septum. Ils filtrent l’information neuronale et l’envoient vers l’hypothalamus, qui fait la liaison entre le système nerveux et la sécrétion des hormones. Chez tout individu, la prise de substances actives ou l’occurrence d’une situation plaisante activent ce système. Pour une personne dépendante, ce système est déréglé. L’absence de substance ou de stimulation crée un manque. L’hypothalamus reçoit une information négative perçue comme un risque vital par le cerveau. L’information est transmise le long des neurones de façon discontinue. L’espace entre les neurones est appelé synapse. La sécrétion de neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine, le GABA ou la noradrénaline assure le passage au niveau des synapses. Jean-Pol Tassin souligne le rôle central de la dopamine dans le circuit de la récompense. Cette molécule a longtemps été appelée la molécule du plaisir. On sait aujourd’hui qu’elle n’est pas l’unique molécule impliquée et que le circuit de la récompense fait intervenir des mécanismes complexes.

Comprendre ces mécanismes passe par une connaissance des bases de la neurotransmission. Un neurone est composé de 3 parties : les dendrites reçoivent l’information, le corps cellulaire et transmise par l’axone. La terminaison de l’axone contient des vésicules, sortes de petites poches remplies de neurotransmetteurs spécifiques à chaque neurone. Une stimulation positive conduit à la fusion des vésicules avec la membrane de la terminaison de l’axone (pré-synaptique). Le neuromédiateur est ainsi libéré dans la synapse. Il peut alors se fixer sur les récepteurs spécifiques présents sur le neurone suivant (postsynaptique) et ainsi transmettre le signal. Par la suite, d’autres molécules appelées « transporteurs » captent le neurotransmetteur émis, arrêtent son action et le recyclent.
Cerveau et addiction Sanstitre2
Figure 2 Sécrétion de la dopamine dans la synapse -¬‐ Source : présentation du D. Jean Swiller / Paris.


Des substances qui détournent ce mécanisme biologique


Les substances addictives agissent à différents niveaux du processus de transmission neuronal. La cocaïne, par exemple, agit dans les synapses. Elle se fixe sur les transporteurs pré-synaptiques. Elle empêche ainsi le recyclage de plusieurs neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline et sérotonine) qui restent dans la synapse et continuent à stimuler le neurone post-synaptique. Jean Zwiller, directeur de recherche au CNRS à l’Université de Strasbourg, précise que le sentiment de “rush” recherché lors de la prise de drogues est atteint lorsqu’au moins 47% des récepteurs sont bloqués.
Plus de 99% des neurones du système nerveux central servent à recevoir et à traiter l’information. Les autres circuits minoritaires, tels que celui de la récompense ou bien celui de la régulation de l’appétit, sont des modulateurs. Ils utilisent la dopamine, la noradrénaline, la sérotonine et d’autres neurotransmetteurs pour intervenir sur le psychisme. Il existe évidemment un couplage entre les différents systèmes de régulation : sérotonine/noradrénaline et dopamine. Cette double régulation permet la maîtrise des émotions et la modération des réactions face à des situations de crise ou de plaisir. L’utilisation de substances psychoactives conduit à un découplage. Le système ne peut plus assurer la maîtrise des émotions. On observe alors une hyper-émotivité liée à une perturbation de la production de dopamine.
Jean Zwiller souligne les effets des différentes drogues. Les amphétamines ont par exemple une structure proche de la dopamine. Ils peuvent être captés par les transporteurs et perturbent le stockage de la dopamine. Celle-ci est alors libérée. Elle s’accumule dans la synapse. Aujourd’hui, ces substances ont été remplacées par les métamphétamines dont les effets sont beaucoup plus intenses. L’héroïne et le cannabis agissent sur les neurones qui régulent la sécrétion de dopamine. Avec des modes d’action différents, ils les inhibent et augmentent ainsi la libération de dopamine. La nicotine possède des récepteurs spécifiques sur les neurones dopaminergiques. Elle se fixe sur ces derniers et déclenche l’augmentation de la libération de dopamine. « Les drogues usurpent le circuit de récompense qui sert habituellement à la motivation et pas au plaisir » conclut Jean Zwiller.
L’adolescence, une période de vulnérabilité importante


L’adolescence, une période de vulnérabilité importante Au niveau du cerveau, deux types de mécanismes expliquent les effets de l’addiction.
Un mécanisme d’adaptation, de compensation, se met en place lors de la prise de drogues. L’arrêt provoque un déséquilibre conduisant au syndrome de manque, qui peut être très sévère. Ce syndrome, s’il est bien pris en charge, peut disparaître assez rapidement (en quelques jours à quelques semaines). Autrefois, on considérait qu’il suffisait d’arrêter la consommation pour sortir de l’addiction. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Le cerveau est en perpétuelle adaptation. Selon les stimuli environnementaux perçus, il met en place un système d’apprentissage qui persiste pour un temps variable et s’avère parfois définitif. Ce phénomène est à l’origine de ce que l’on appelle « la rechute ». Un fumeur ou un alcoolique sevré ne pourra plus jamais consommer une cigarette ou boire de l’alcool sans prendre le risque de retomber dans l’addiction. Le cerveau des adolescents est en plein développement, notamment le cortex préfrontal qui permet le raisonnement. Ceci explique leurs comportements parfois impulsifs. Une consommation précoce de substances peut impacter le développement majeur de ce cortex et éventuellement les capacités de raisonnement. Plus les jeunes consomment tôt, plus les neurones s’adaptent et plus la dépendance sera importante. Pour Joël Boiteux, le « paradoxe ou l’ironie de la nature est que le cerveau de l’adolescent est vulnérable car en pleine maturation. C’est aussi le moment où il est le plus exposé aux drogues… ».
Des substances, des addictions


Des substances, des addictions Lorsque le système de récompense est trop stimulé, le cortex préfrontal se met au repos. Chez les addicts, ce cortex est quasiment mis de côté. Ils ne peuvent plus mener de réflexion cohérente et objective. Tout se passe alors dans le système archaïque de la récompense, celui possède les automatismes. L’addiction est une véritable maladie. Tous les individus n’y sont pourtant pas vulnérables. En moyenne, moins de 26 à 28 % des consommateurs deviennent dépendants. Ce chiffre tombe à 7 à 8 % pour le cannabis, 15 % pour la cocaïne et 30 % pour le tabac qui est le produit le plus addictif. À noter que ce n’est pas la nicotine seule qui est responsable de cette addiction mais aussi les sucres qui sont transformés en aldéhydes au moment de la consommation. Les aldéhydes sont responsables de l’augmentation de dopamine, de noradrénaline et de sérotonine. Le circuit de la récompense est un processus complexe qui diffère d’un individu à l’autre. Les facteurs externes tels que le stress, l’environnement social, ainsi que les facteurs internes, tels que l’âge, impactent un système neuronal en perpétuel apprentissage. Nous sommes inégaux face aux addictions. Ce n’est pas qu’une question de volonté. C’est souvent le fait de reconnaître sa dépendance et d’aller chercher de l’aide auprès des spécialistes et des proches qui permet de sortir de cet engrenage.
Améliorer la prévention



La prévention n'a pas donné pour le moment de bons résultats. Pour qu'elle soit plus efficace, elle doit être participative et adaptée au public visé (enfants, jeunes actifs, adultes, etc.), aux types de drogue et à la façon de consommer. La prévention contre les addictions comportementales et les drogues autres que l'alcool, du tabac et du cannabis, n’est pas assez développée.
Il existe trois types de prévention : primaire (agir avant la consommation), secondaire (agir chez les personnes susceptibles de développer une addiction), et tertiaire (prévention quand l'usage est installé). Des actions concrètes sont menées notamment dans le milieu scolaire, auprès des parents et des enseignants. Les jeunes sont plus facilement influencés par leurs pairs. La prévention ne doit donc pas se cantonner aux structures de soin mais doit aussi avoir lieu dans les écoles, les universités, les clubs de sport, les milieux festifs, les entreprises, etc.
Adapter le message


Nicolas Bonnet explique que « quand on prend en charge une consommation, on doit prendre en charge également l'environnement de la personne ». Beaucoup d'efforts sont encore à faire pour dépister les cas d'addiction. La famille joue un rôle primordial dans le dépistage et le traitement de la personne addict. Les soignants, les enseignants et les éducateurs manquent de formation dans le domaine. Pourtant un simple questionnaire ou un entretien sur les consommations fait baisser spontanément la quantité de produits consommée.
Le message de prévention ne doit pas se limiter au produit mais doit aussi mettre l’accent sur l’élément déclencheur de l'addiction. « Il faut faire la part des choses et avoir un discours clair » explique Jean François Berteigne. « Les jeunes connaissent les produits. Il faut leur en parler mais sans diaboliser ou minimiser les risques ». Aujourd'hui, la prévention ne cherche plus seulement à informer, mais aussi à donner des armes aux jeunes pour qu'ils ne cèdent pas aux sollicitations sociales de prise de drogue
Approche biopsychosociale visant à comprendre la dépendance à une substance


Facteurs biologiques


Des recherches laissent croire que le risque d’avoir une dépendance dépend notamment de facteurs héréditaires. Ainsi, si le frère, la sœur, le père ou la mère d’une personne a déjà eu une dépendance, celle-ci a plus de risque d’en avoir une à son tour. Chaque jour, nous en apprenons davantage sur les aspects biologiques des addictions. En outre, les comportements addictifs pourraient entraîner des changements biologiques qui rendent la personne plus vulnérable à une rechute (réapparition du comportement).
Facteurs psychologiques


Toute expérience immensément gratifiante encourage la personne à la revivre. Un grand nombre d’aspects des comportements addictifs – les rituels, les facteurs environnementaux ainsi que les pensées et les sentiments qu’ils génèrent – peuvent nous aider à comprendre ces comportements. En général, les comportements addictifs produisent d’abord une gratification ; leurs coûts apparaissent plus tard ou s’accroissent avec le temps. Lorsqu’une personne éprouve une forte envie, que la gratification est instantanée et qu’il n’y a aucune conséquence négative à l’horizon, il est tentant de se laisser emporter par le moment.
Facteurs sociaux



Les addictions sont fortement influencées par les relations et les processus interpersonnels.
Les facteurs liés aux pairs déterminent en partie si une personne adoptera un comportement tel que le tabagisme ou la consommation d’alcool, de marijuana ou d’autres drogues pouvant causer une dépendance.
La disponibilité d’une substance a une incidence sur le risque qu’un comportement devienne addictif. L’augmentation du nombre de possibilités de jeu de hasard et d’argent en Occident a entraîné une hausse du nombre de personnes aux prises avec des problèmes de jeu dans la région. Parallèlement, l’interdiction de fumer dans les lieux publics et la hausse des taxes perçues sur le tabac, qui s’est traduite par une hausse des prix, ont réduit considérablement le nombre de fumeurs.
Les facteurs culturels influencent aussi la perception des gens en ce qui concerne les comportements acceptables et inacceptables."
http://www.frc.asso.fr/media/cerveau/Mieux%20comprendre%20les%20addictions/Synthe%CC%80sejourne%CC%81esaddictions.pdf


http://www.groupe-sos.org/structures/146/Prevention_et_soin_des_addictions
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Message par poupée BB Mer 25 Mar 2015 - 8:21

http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs11836-009-0090-6#page-1
Lien entre addictions et TDA/H
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Message par offset Jeu 26 Mar 2015 - 7:22

A ma connaissance il n'y a  aucune étude sérieuse sur le TDAH et l'addiction




http://www.jeunes.gouv.fr/interministeriel/sante-et-bien-etre/addictions/article/addictions-a-l-alcool-au-tabac-et



http://www.inpes.sante.fr/SLH/pdf/sante-action-429.pdf
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Message par poupée BB Jeu 26 Mar 2015 - 7:35

http://www.oneway-prod.com/carp2009/carp2009/inter11.pdf
Il y a quelques chiffres ici ma belle.
Ce n'est pas comme ce devrait être,mais on cherche une corrélation forte tout de même.
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Message par poupée BB Jeu 26 Mar 2015 - 7:44

http://addipsy.free.fr/finale.pdf
ici étude avec le cerveau
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Message par offset Ven 27 Mar 2015 - 7:02

Poupée BB, merci pour cet éclaircissement
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Message par Florette Ven 27 Mar 2015 - 19:36

Un grand merci pour ce pdf, offset, c'est un très intéressant travail de vulgarisation.
(Poupée BB, merci aussi pour ton lien, bien qu'il s'adressât à un public plus spécialisé -pour l'exploiter, il faudrait une légitimité scientifique que je n'ai pas :-))

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Message par Invité Sam 28 Mar 2015 - 20:09

Voici deux liens qui diffusent des connaissances et conférences sur les dernières découvertes en différents domaines: leur newsletter est riche pour piocher des lectures.

http://cursus.edu/institutions-formations-ressources/formation/25037/addictions-maladies-cerveau-societe/#.VRb7ncJFA6Y

http://cursus.edu/evenement/20124/specialiste-des-addictions-americain-universite-poitiers/#.VRb7psJFA6Y

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Message par Invité Sam 28 Mar 2015 - 20:53

Une petite perspective historique sur notre consommation d'alcool !




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Message par offset Sam 28 Mar 2015 - 22:23

Un petit tour des ravages de l'alcool sur le cerveau


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Message par offset Mar 14 Avr 2015 - 13:34

Quels effets ont les drogues sur notre cerveau ?


Les drogues reproduisent l’effet de molécules chimiques naturellement présentes dans le cerveau. Elles influent avant tout sur la dopamine, un élément clé de la sensation de plaisir commandée par notre cerveau. Focus sur les mécanismes d’action des drogues les plus consommées dans le monde.
Selon la définition de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le terme « drogue » désigne toute substance naturelle ou de synthèse  dont la consommation  provoque un état modifié de conscience. Au même titre  que certains médicaments, les drogues reproduisent l’activité   de substances chimiques naturellement présentes dans le cerveau.

MODE D'ACTION DES DROGUES


Les drogues modifient le fonctionnement cérébral car elles ont un impact sur les messagers chimiques naturellement produits dans le cerveau, les neurotransmetteurs, qui assurent une partie du transfert de l’information nerveuse dans le cerveau. Une drogue peut par exemple inhiber une des enzymes responsables de la formation du neurotransmetteur, ou au contraire permettre à la molécule d’être sécrétée plus rapidement. Elle peut encore bloquer sa dégradation, ce qui augmente sa concentration et modifie la transmission du message. Certaines drogues peuvent  également mimer un neurotransmetteur et se fixer à sa place sur des  récepteurs spécifiques. Les drogues  qui ont l’action la plus forte sur l’humeur sont les psychostimulants et les opiacés. Les psychostimulants augmentent la vigilance et diminuent la sensation de fatigue et de sommeil. C’est le cas des amphétamines et de la cocaïne. Au contraire, les opiacés comme la morphine ou l’héroïne, tendent à endormir le sujet.  Bien que ces deux groupes de produits aient des effets opposés, les recherches actuelles ont montré qu’ils possèdent en commun la propriété d’augmenter dans le cerveau la libéralisation d’une molécule fabriquée par les neurones, la dopamine. En fait, les psychostimulants et les opiacés ne sont pas seuls à déclencher la dépendance chez l’homme : ils partagent cette propriété avec tous les produits capables de libérer la dopamine, comme le tabac, l’alcool, l’ecstasy ou le cannabis. La dopamine active chez l’homme un circuit appelé  «  circuit de la récompense », un ensemble de structures cérébrales qui, tel un baromètre, indiquent à chaque instant dans quel état physique et psychique se trouve le corps. Elle joue un rôle essentiel dans le contrôle des émotions, des désirs, des besoins vitaux et procure les états de satisfaction et de bien- être. Lorsque la quantité de dopamine augmente, quelle qu’en soit la raison, nous ressentons du plaisir et considérons que tout va bien, même si par ailleurs notre corps souffre ou que nous sommes déprimés. Ainsi, les drogues, par leur  action biochimiques, modifient la conscience que nous avons de notre environnement et de nous-mêmes. La prise répétée de drogues transforme à long terme la façon dont notre cerveau perçoit l’origine de ses satisfactions et perturbe notre recherche du plaisir, entraînant ainsi chez certaines personnes des phénomènes de dépendance.
Les drogues, par leurs actions biochimiques, modifient la conscience que nous avons de notre environnement et de nous-mêmes.

ALCOOL ET NICOTINE

L’impact d’un verre d’alcool sur le cerveau dépend d’une série de facteurs : la teneur en alcool de la boisson, la taille et le poids de la personne, le contenu de l’estomac au moment de l’ingestion. L’alcool passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. En quelques minutes, le sang le transporte dans toutes les parties de l’organisme, y compris le cerveau. Effet particulier de l’alcool, il est distribué dans tout le cerveau lorsqu’il est consommé, mais il cible des régions spécifiques : le cortex, le tronc cérébral et le cervelet, qui sont impliqués dans la prise de décision, l’équilibre, la mémoire et l’émotion. L’alcool a des effets à plusieurs niveaux sur les neurones : il modifie leurs membranes  ainsi que certains de leurs canaux ioniques, enzymes et récepteurs. L’alcool se lie d’ailleurs directement à plusieurs récepteurs de neurotransmetteurs. Il influe notamment sur l’activité du neurotransmetteur GABA, qui inhibe la libération de la dopamine. L’alcool empêche ainsi les effets inhibiteurs du GABA et provoque dans une augmentation de la dopamine, impliquée  dans les sensations agréables. Quelques verres occasionnent rapidement l’ivresse. Le buveur se sent détendu et moins inhibé, mais sa capacité de réflexion est moindre. Plus on consomme d’alcool, plus le cerveau est ralenti, et plus les régions contrôlant les fonctions motrices et cognitives se détériorent. Une personne ivre peut ainsi avoir un langage sans articulation, des problèmes de coordination et des troubles visuels. Les cas les plus extrêmes  vont jusqu’au coma, voire à l’arrêt respiratoire. Autre drogues licite impliquant une forte dépendance, la nicotine. Cet alcaloïde contenu en grande quantité dans les feuilles de tabac peut entrer dans le sang d’une personne en étant fumée, chiquée, ou prisée. Lorsqu’elle est fumée, la nicotine arrive presque instantanément dans le cerveau. L’utilisation des patchs comme mode de sevrage s’explique par le fait, que sous cette forme, la nicotine pénètre de manière plus progressive dans le cerveau. La nicotine limite l’action d’un neurotransmetteur naturel, l’acétylcholine, et se fixe sur certains de ses récepteurs, appelés justement « récepteurs nicotiniques ». La nicotine va ainsi affecter le cortex, le thalamus, le cervelet et des régions du cerveau qui contrôlent les contractions musculaires, la pensée et dans certains cas les émotions. Les stimulations nicotiniques répétées chez les fumeurs augmentent la libération de dopamine dans une partie du cerveau. Après une brève période d’abstinence (une nuit de sommeil par exemple), la concentration de nicotine redescend et permet à une partie des récepteurs nicotiniques de retrouver leur sensibilité à l’acétylcholine. Le fumeur éprouve alors de l’agitation inconfort, ce qui le conduit à fumer une nouvelle cigarette. La nicotine devient rapidement addictogène chez l’homme. Effets pervers, elle endommage les tissus en dehors du cerveau et induit une augmentation de l’utilisation de glucose dans le cerveau.

La prise répétée de la drogue modifient la façon dont notre cerveau perçoit l’origine de ses satisfactions et perturbe notre recherche du plaisir

COCAINE ET HEROINE


Extraite des feuilles de coca, la cocaïne est un puissant stimulant. Elle se répand dans tout le cerveau mais se concentre sur les neurones secrétant de la dopamine. La cocaïne bloque la capture de ce neurotransmetteur ; la concentration de dopamine en hausse crée alors une sensation de plaisir très additive. La cocaïne agit aussi sur la noradrénaline et la sérotonine. Elle se fixe sur les transporteurs chargés d’éliminer l’excès de ces deux neurotransmetteurs des fentes synaptiques et empêche la noradrénaline et sérotonine d’être recaptées par le neurone émetteur.
Toutes les drogues ont la même propriété : elles agissent sur le cerveau en modifiant le mode d’action normal de la synapse, élément du neurone.
La cocaïne augmente donc leur concentration dans la synapse. Une forte concentration de sérotonine induit un sentiment de confiance, et la noradrénaline apporte de l’énergie. Ces effets, typiques de la prise de cocaïne, sont de courte durée. Les zones de l’humeur sont les plus touchées ; pendant ce temps, les parties du cerveau responsable de la mémoire et de l’apprentissage reçoivent moins de sang. Les scientifiques  pensent également que la cocaïne réduit le nombre de récepteurs à la dopamine  dans le cerveau. Conséquence, le manque extrême que les utilisateurs ressentent lorsqu'ils tentent de se sevrer. L’héroïne est un dérivé de l’opium. Notre organisme utilise naturellement des substances similaires aux opiacés comme neurotransmetteurs, par exemple les endorphines et les enképhalines. Ces molécules bloquent la douleur, régulent les fonctions vitales comme la faim ou la soif et interviennent  dans le contrôle de l’humeur et du plaisir. Les opiacés, comme l’héroïne ou la morphine, se fixent sur les mêmes récepteurs que ces opioïdes. Leurs actions se concentrent dans le bulbe rachidien et le tissu cérébral. L’héroïne provoque un sentiment d’euphorie, une ivresse, mais aussi une constriction des pupilles, des nausées et une détresse respiratoire, ainsi qu’un risque accru d’accident cardiovasculaire. L’utilisation régulière suscite  une forte dépendance. Les overdoses , possibles dès la première consommation, provoquent convulsions et détresse respiratoires, des troubles graves qui peuvent entraîner la mort.

LES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES


Cerveau et addiction Synapse


La plupart des drogues provoquent une augmentation de la production de dopamine, entraînant des sensations de plaisir ou de bien-être.
Les amphétamines sont des drogues qui limitent la sensation de fatigue. Comme la cocaïne, elles augmentent la concentration de dopamine mais peuvent agir aussi par plusieurs autres mécanismes. Les effets recherchés par les consommateurs sont une diminution de la fatigue , une euphorie accompagnée d’un sentiment de puissance , une impression  de capacités intellectuelles accrues . Cette phase d’euphorie est toujours suivie d’une phase « inverse » de descente, caractérisée par un état dépressif. La consommation d’amphétamines entraîne une augmentation de la fréquence cardiaque, des tremblements … Une consommation régulière peut causer une dénutrition, une fatigue intense et un épuisement. Les consommateurs sont alors agités, irritables et agressifs. L’ecstasy, ou MDMA, a  des propriétés hallucinogènes. Elle stimule la production de sérotonine dans le cerveau et induit une sensation  de relaxation intense, un sentiment d’empathie pour les autres et des émotions positives. Elle masque les besoins naturels comme la faim et le sommeil. L’ecstasy  a de nombreux effets nocifs,  provoquent entre autres des hallucinations, des tremblements des troubles de la vison voire des pertes de conscience. Des études sur les effets à long terme montrent que les consommateurs occasionnels risquent des dommages cérébraux ou peuvent souffrir de dépression, d’anxiété ou d’autres troubles psychiques.

A retenir

• Les drogues, par leur action biochimique, modifient la conscience que nous avons de notre environnement et de nous-mêmes.

• Elles agissent sur le système nerveux central en modifiant le mode d’action normal de la synapse, élément du neurone.
 Les molécules des drogues viennent remplacer ou modifier un ou plusieurs des neurotransmetteurs de la synapse

• L’un des neurotransmetteurs, la dopamine, est spécialement libéré dans le système limbique et joue un rôle essentiel dans le contrôle des émotions,
des désirs, des besoins vitaux. Dans ces régions se situe le circuit cérébral de la récompense, qui procure les états de satisfactions et de bien-être.

• La plupart des drogues provoquent, de façon directe ou indirecte, une augmentation de la production dopamine, entraînant le renforcement du système de   récompense et des sensations de plaisir ou de bien-être.

• En modifiant le fonctionnement normal du système nerveux, les drogues provoquent, de façon parfois irréversibles, des perturbations sensibles au niveau des fonctions mentales  et du comportement, l’épuisement des ressources de l’organisme et des altérations au niveau des tissus nerveux.

(Article paru dans le magazine Questions Clés/Sciences)
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Message par poupée BB Mar 14 Avr 2015 - 17:34

Des drogues que l'on donnent sans modération!!
https://neuroleptiques.wordpress.com/2011/03/10/les-neuroleptiques/
neuroleptiques : des drogues dures très addictives, des camisoles de force chimique, la défonce par prescription
Désolée,je peux pas passer à côté No
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Message par offset Dim 19 Avr 2015 - 10:50

Parmi les structures cérébrales regroupées sous le nom de "système de récompense", les trois suivantes paraissent déterminantes : l'aire tegmentale ventrale, située dans le mésencéphale (aire A10), qui contient les neurones dopaminergiques qui innervent le système limbique et le cortex préfrontal ; le noyau accumbens ou striatum ventral, situé dans la région septale, innervé par l'aire tegmentale ventrale et qui constitue une interface entre le système limbique et le système moteur ; le cortex préfrontal, dont le rôle dans les processus d'attention et de motivation est bien établi.

Le noyau accumbens joue un rôle central dans le circuit de récompense. Son fonctionnement repose principalement sur deux neurotransmetteurs essentiels: la dopamine, qui favorise l'envie et le désir, et la sérotonine, dont l'effet traduit plutôt la satiété et l'inhibition. Il a d'ailleurs été démontré maintes fois chez l'animal que les drogues augmentent toutes la production de dopamine dans le noyau accumbens, tout en diminuant celle de sérotonine.

Mais le noyau accumbens ne vit pas en autarcie. Il entretient d'étroites relations avec d'autres centres impliqués dans les mécanismes du plaisir.

En particulier l'aire tegmentale ventrale du mésencéphale, l'une des régions les plus primitives du cerveau située au sommet du tronc cérébral. Ce sont les neurones de cette région qui synthétisent la dopamine que leurs axones dirigent ensuite dans le noyau accumbens. L'aire tegmentale ventrale est aussi sous l'influence des endorphines dont les récepteurs sont la cible des drogues opiacées (héroïne, morphine…).

Il y a aussi le cortex préfrontal dont le rôle de planificateur et de motivateur de l'action est bien établi. Il est un relais significatif du circuit de la récompense, également modulé par la dopamine.

Le locus coeruleus, centre d'alarme du cerveau qui est rempli de noradrénaline, est une autre structure cérébrale qui joue un rôle important chez le toxicomane. Stimulé par une situation de manque, il pousse l'individu à tout faire pour se procurer sa dose.

Deux structures du système limbique participent aussi activement au circuit du plaisir et, par conséquent, à la dépendance aux drogues. D'abord l'amygdale, qui s'occupe de colorer affectivement les perceptions façon agréable ou désagréable.

Et puis l'hippocampe, pilier de la mémoire, qui s'occupe de conserver les souvenirs agréables liés à la prise de drogue et, par association, tous les détails de l'environnement qui leur sont attachés. Des détails qui dans l'avenir pourront réveiller l'envie et peut-être contribuer à faire rechuter le patient.


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L'activation de plusieurs zones cérébrales peut avoir des effets gratifiants, mais c'est la stimulation d'une voie particulière qui provoque le plaisir le plus intense. Il s'agit de ce que l'on nomme en anglais le " medial forebrain bundle" ou MFB, qui traverse entre autre l'aire tegmentale ventrale et l'hypothalamus latéral. C'est au sein de ce faisceau que l'on retrouve les fibres nerveuses du circuit de récompense. Celui-ci est un sous-ensemble du MFB formé par les axones des neurones dopaminergiques de l'aire tegmentale ventrale qui se projettent vers le noyau accumbens. Le circuit de récompense (ou MFB) comprend aussi d'autres connexions (voir le diagramme). Ainsi, les neurones de l'ATV rejoignent aussi ceux de l'amygdale, du septum et du cortex préfrontal. Ces dernières connexions avec le cortex préfrontal laissent d'ailleurs entrevoir comment les parties les plus primitives du cerveau peuvent avoir encore une influence prépondérante sur nos comportements.


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Message par Mégalopin Dim 19 Avr 2015 - 22:19

D'où l'importance de se détartrer la pinéale  Papy

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