"Maladaptive Daydreaming" ou Rêverie Compulsive

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Message par MidiDouze Ven 18 Oct 2013 - 22:56

Salut,

Je pensais poster ce message dans le fil "Parlez-vous tout seul ?", mais finalement je pense que le sujet mérite le sien propre, car il me semble que c'est différent. Même si certains messages postés là-bas pourraient s'y référer à première vue, sous confirmation de leurs auteures (plutôt féminins apparemment).

Je ne parle pas seul tout haut, mais je passe beaucoup de temps dans des rêveries. Je me fais des scénarios où je remue les lèvres, je parle avec les mains et je suis très expressif dans le visage (bien plus que dans la vrai vie d'ailleurs où je suis tout le temps dans le contrôle, assez distant).

J'ai toujours pensé être anormal, et je me cache pour rêver. Je ne le fais jamais en public, et je fais très attention à ne pas pouvoir être vu (fenêtres, promenades).  Quand j'étais ado j'avais toujours peur d'être surpris et qu'on me demande avec étonnement ce que je faisais. Lorsque je "surprenais" les membres de ma famille ou des amis/collègues, je ne les trouvais jamais les yeux dans le vide ou à parler tout seul, mais toujours occupé et concentré sur une tâche. J'en ai déduis que j'avais un problème. Shocked 

Du coup, par exemple, je passais des heures dans les toilettes ou dans la salle de bain, seules pièces où je pouvais m'enfermer sans que ce soit suspect. Même si passer des heures aux toilettes EST suspect, mais je prenais le prétexte d'un magazine ou d'une console de jeu. Alors que je passais mon temps à rêver.

Je viens de découvrir la notion de "maladaptive daydreaming" ou rêverie compulsive, et c'est exactement ça.
Maladaptive Daydreaming Disorder (Compulsive fantasy) Où l'on en parle en français

Personnellement, je n'ai pas d'ami imaginaire. Je me fais des "films" à partir de mon quotidien, à partir de personnes réelles, de scènes passées. Par exemple, un scénario qui revient souvent, c'est de me retrouver comme intervenant dans l'émission d'Yves Calvi «C dans l'air». Ainsi, quand j'ai découvert le "maladaptive daydreaming", je me "voyait" l'expliquait sur le plateau avec les autres intervenants. Souvent quand je découvre quelque chose, hop, chez Calvi. Je "refais" souvent  aussi les conversations que j'ai eu, ou que j'aurais, ou que j'aurais dû avoir.
 
Je suis phobique social, sans activité pour l'instant, et avec très peu de vie sociale. Je pensais que ma rêverie était un symptôme de ma phobie, et une conséquence de ma solitude. Mais j'ai l'impression qu'elle est autonome. J'en suis à la considérer aujourd'hui comme une addiction. J'organise inconsciemment ma vie autour de mon besoin de rêverie. L'histoire de la poule et de l'oeuf... Evil or Very Mad 

Ce comportement me bouffe, je suis complètement improductif. Je ne peux pas lire un livre ou un journal, sans que ça me prenne des heures. Même quand je regarde un film, j'ai envie de mettre sur pause pour pouvoir "développer" en rêve une part du scénario. D'ailleurs je préfère rêver que mater un film. Je rêve tout le temps. Je ne vous explique pas les heures passées avant d'écrire ce message. Me concentrer est une vrai torture. Embarassed 

Je crois que dans mes études ma douance m'a permis de compenser et de cacher toute cette improductivité, un peu comme un dyslexique peut compenser ses difficultés.

J'ai osé en parler hier avec ma psy, et elle m'a dit qu'elle le faisait très souvent (en voiture, le soir, etc...). C'est quelque chose dont elle a besoin, comme pour "digérer" les informations. Après c'était un comportement normal dans sa famille, elle avait toujours vu sa soeur ou son frère faire ça et du coup elle a toujours considéré ça comme naturel. Pour elle c'est un comportement sain et nécessaire, surtout peut-être pour un surdoué. Mais chez moi ça prend vraiment des proportions effrayantes. Et je sens que ça bloque mon évolution.

Une des "astuces" pour limiter la rêverie consisterai à être avec les autres. C'est vrai que quand je suis en relation avec des gens, je ne rêve pas. Mais du fait de ma phobie, je suis très peu en relation. Ça m'épuise et ce n'est jamais très satisfaisant (soit parce que je suis avec des gens avec qui j'ai peu d'affinités, ou quand c'est le cas, du fait de mon malaise social). Et j'ai l'impression que c'est juste temporaire et artificiel.

Ma psy m'a dit qu'elle arrivait à limiter ses rêveries en étant dans l'affectif avec les autres, car les rêveries peuvent satisfaire nos besoins intellectuels et émotionnels, mais seul le réel peut satisfaire nos besoins affectifs.

Une idée/question : la solitude du surdoué (s'il ne trouve pas d'amis/membres de sa famille avec qui être en affection/intimité)  et le faux-self qui se développe avec, peut-elle favoriser l'apparition d'une rêverie compulsive ?

Je pratique depuis peu les rencontres IRL, on verra l'effet que ça a sur moi.

Je voulais savoir si la notion de "maladaptive daydreaming" parlait à certains ici. Et si vous aviez réussi à mettre en place des astuces pour lutter contre, ou vivre avec sans que ça envahisse votre quotidien ? SOS
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Message par Raflo Sam 19 Oct 2013 - 10:40

Bonjour à toi !

En lisant l'article que tu as posté, j'ai vu que "Nos daydreams ont commencé durant l'enfance; certains d'entre nous ne se souviennent pas d'avoir vécu sans."
Contrairement à toi, durant mon enfance (disons jusqu'à mes 12-13 ans, puisque j'y suis encore un peu...), je n'étais pas très rêveuse. Ce trait de caractère (on va dire ça comme ça) est apparut il y peu de temps. Mais depuis, impossible de m'en défaire et de me concentrer comme avant. C'est apparut lorsque la phobie sociale est arrivée, ce qui rejoint ton témoignage.
Une autre différence, étant "à la base" pas du tout rêveuse, j'arrive quand même à me contrôler un minimum, lorsqu'il s'agit de faire un devoir, ou de créer quelque chose par exemple. Néanmoins, c'est beaucoup plus difficile que lorsque je n'avais pas cette "facilité à imaginer". Tout ça pour dire que ma nature n'est pas une rêveuse compulsive depuis le début, elle l'est devenue. Alors pourquoi ne pourrais tu pas devenir un peu moins rêveur ?
Oui bon, dit comme ça, c'est horrible. A mon sens, cette imagination est très précieuse. Mais apparemment elle commence à te manger, alors...
Pour finir, une question : est-ce que tu arrives à te concentrer sur des choses comme la création (faire un dessin, apprendre une musique...) ou sur des activités qui doivent faire appellent à ta rêverie ?
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Message par MidiDouze Sam 19 Oct 2013 - 22:56

Bonjour Raflo,

merci de ta réponse.

Raflo a écrit:Contrairement à toi, durant mon enfance (disons jusqu'à mes 12-13 ans, puisque j'y suis encore un peu...), je n'étais pas très rêveuse.
C'est vrai que moi aussi je n'ai pas souvenir d'avoir pratiqué la rêverie compulsive dans ma prime jeunesse. C'est arrivé au début de l'adolescence et l'entrée au collège. En même temps, j'étais un enfant qui jouait facilement tout seul, notamment aux légos et qui aimait s'inventer des histoires. Mais il y avait un support justement (les légos). Alors que pour ma rêverie compulsive, c'est tout dans la tête et autonome.

Au contraire, je fuis les films, livres, jeux, activités... parce que je ne peux pas rêver en même temps. J'en suis même à regarder un film ou la télé pour ne pas me dire que je perds mon temps, et avoir fait quelque chose. Ben oui, un film, je peux en parler aux autres une fois vu, alors que mes rêveries, c'est honteux et tabous... Ou le jardinage : je rêve mais je peux faire quelque chose en même temps. C'est comme la phrase de l'Avare de Molière : Il ne faut pas vivre pour manger, mais manger pour vivre. Moi je ne rêve pas pour vivre, mais je vis pour rêver. Je choisis mes activités en fonction du fait qu'elles me permettent de rêver en même temps ou pas. Et qu'elles me permettent d'avoir l'air de faire quelque chose et d'avoir une certaine consistance. Mais cette activité n'est qu'un support. Ah ben, si, on retrouve le support.

En fait, le truc c'est ça. J'ai plein de temps pour moi et je ne fais rien à part rêver. C'est en ça que je parlais d'improductivité dans mon premier post. Je pourrais regarder des films, lire des livres, apprendre plein de trucs, des langues, savoir utiliser des logiciels informatiques, jouer d'un instrument de musique, faire des trucs créatifs... mais non. Rien. Quand je discute avec des gens, ils me disent : "t'as vu ce film ? cette série TV ? Cette émission à la télé ? T'as lu ce livre ?" Et bien sûr que non.

Ils savent que j'ai du temps, du coup quand ils me conseillent un truc et que je leur dis quelques temps après que je ne l'ai pas vu, je suis toujours assez mal. Eux doivent penser que c'est parce que ça ne m'a pas plut, ou que je n'ai pas osé leur dire non. Mais en fait, c'est tout simplement parce que je n'ai pas le temps, vu que je passe mon temps à rêver. Et pourtant je ne fais rien, et je n'ai rien à faire, au sens "normal" de quelqu'un qui n'a pas ce trouble. Mais c'est incontrôlable. Ça me bouffe mon temps. J'ai littéralement perdu 20 ans de ma vie. Se tape la tête cont 

J'ai mon frère qui est au Japon et qui me tanne régulièrement depuis dix ans pour que j'apprenne le japonais. Je m'y suis mis plusieurs fois, mais j'abandonne très vite. On a jamais vraiment parlé du pourquoi de cette situation. Peut-être croit-il que je n'ai pas de volonté, que ça ne m'intéresse pas, ou que sais-je ? Ou peut-être que m'ayant toujours connu comme ça, il en a pris son parti. Je n'ai jamais parlé de ma rêverie compulsive à quiconque. Parce que j'en ai honte. Mais je crois qu'il va falloir que je lui en parle pour qu'il sache réellement pourquoi j'agis comme ça, que ce n'est pas contre lui, que je ne me fous pas de sa gueule. Triste 

Raflo a écrit:j'arrive quand même à me contrôler un minimum, lorsqu'il s'agit de faire un devoir, ou de créer quelque chose par exemple
Je m'intéresse à l'ennéagramme et je suis de type 9. Le type 9 cherche à éviter les conflits. Quand ma rêverie pourrait me mettre en conflit, par exemple en arrivant en retard, en n'envoyant pas un mail, en zappant une démarche administrative, etc... j'arrive à bouger. Mais c'est comme si elle me permettait une pause pour faire ce que je doit faire avant de me reprendre en main.


Raflo a écrit:Pour finir, une question : est-ce que tu arrives à te concentrer sur des choses comme la création (faire un dessin, apprendre une musique...) ou sur des activités qui doivent faire appellent à ta rêverie ?
Je ne suis pas connecté à mon côté créatif. J'ai fait de la musique pendant mon adolescence, du saxophone, et je n'arrivais pas à improviser. C'était très inconfortable pour moi. Cette peur du regard de l'autre je crois. La création, c'est se montrer, dévoiler notre personnalité, lâcher-prise. Peut-être est-ce une piste. C'est en tout cas ce que je travaille avec ma psy, arriver à dévoiler ma personnalité, mes pensées, mes émotions. Mais c'est par la parole, pas par la création artistique ou l'expression corporelle. C'est encore trop bloqué je sens (tiens, je parle comme Yoda).

Mais déjà, ne plus être dans le déni ou la sous-estimation du problème, je pense que c'est un grand pas. Et oser en parler.
J'en ai parlé pour la première fois à ma psy avant-hier. Ce forum aujourd'hui. J'ai l'impression d'avoir pas mal évolué ces derniers temps, et ma rêverie compulsive m'apparaît maintenant comme un obstacle majeur au changement. Je ne l'avais jamais vu sous un angle aussi lourd. Je pensais qu'elle était un simple symptôme de ma phobie, mais non. Je dois apprendre à pouvoir vivre avec.

Raflo, j'espère que ta phobie sociale n'est pas trés sévère et te permet quand même d'avoir des activités, et un minimum de relations sociales. Et affectives.
Je ne sais pas si tu es suivie, mais si oui, tu devrais parler de ta "facilité à rêver" si ce n'est pas le cas. Et aussi à ton entourage si possible. Souvent dans les témoignages sur le net, les gens en ont honte et n'en n'ont jamais parlé. C'est mon cas, et je crois que ça m'a fait perdre beaucoup de temps. Je viens d'une famille assez dysfonctionnelle, et la relation que j'ai aux autres est celle que m'ont apprise (imposée) mes parents avec eux. J'ai cru que comme pour eux ma différence (mon être) est honteuse, elle le serait avec tout le monde. Mais je découvre que ce n'est pas vrai, et je commence à m'autoriser à pouvoir être moi-même et parler de ce qui m'est important. Et cette rêverie compulsive est une des choses les plus importantes dans ma vie, que j'ai caché pendant plus de 25 ans. Même si ses conséquences sont hyper-visibles, et hyper-vues. Mais je n'en ai jamais parlé, et ma famille non plus. Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec l'alcoolisme. Je ne sais pas si tu en parles autour de toi, si c'est quelque chose d'abordable avec tes proches (au sens affectif, pas forcément familial), mais je ne peux que t'encourager à le faire si ce n'est pas le cas. Même si ce n'est pas si grave que moi, si tu ne peux pas en parler autour de toi, c'est un signe sur le type de relation que tu as avec eux. Et eux avec toi.
Je suis en pleine prise de conscience en ce moment, et donc je projette ma propre histoire sur celle des autres. Désolé si mes conseils sont déplacés, inappropriés ou blessants.

Long hug Au dodo !
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Message par Raflo Dim 20 Oct 2013 - 11:13

MidiDouze a écrit:
Au contraire, je fuis les films, livres, jeux, activités... parce que je ne peux pas rêver en même temps. J'en suis même à regarder un film ou la télé pour ne pas me dire que je perds mon temps, et avoir fait quelque chose. Ben oui, un film, je peux en parler aux autres une fois vu, alors que mes rêveries, c'est honteux et tabous...
A mon sens, rêver n'est vraiment pas une perte de temps. Mais je vois ce que tu veux dire, c'est toujours une histoire de décalage par rapport aux autres finalement, non ? Parler de ses rêveries, c'est possible. Il suffit "juste" de trouver un personne apte à les entendre, et surtout à les écouter. Voir même, capable de renchérir avec ses propres rêveries !

Cette façon de vivre fait partie de toi, je ne vois pas pourquoi tu changerai. Enfin si, je vois... C'est en lien avec la peur des autres, de ce qu'ils pensent, etc... Je suis à peu près sortie de la phobie sociale, et maintenant j'essaye vraiment de vivre en étant moi. C'est difficile, il faut se trouver, mais au final c'est comme ça que l'on se sentira le mieux (il me semble). Arrêter de rêver n'est pas une "solution" à ta phobie, enfin peut être que si, mais ce n'est pas forcément la meilleure...  

MidiDouze a écrit:Ou le jardinage : je rêve mais je peux faire quelque chose en même temps.
De mon coté, c'est la sculpture. Je passe mon temps à imaginer des créatures étranges, leur créer une histoire. Une fois que c'est clair, suffisamment pour qu'elles en deviennent réelles, je les sculpte. Pendant cette étape, ma tête n'est pas du tout encombrer par l'acte, elle est totalement libre. Comme tu dis, c'est un support.

MidiDouze a écrit:En fait, le truc c'est ça. J'ai plein de temps pour moi et je ne fais rien à part rêver. C'est en ça que je parlais d'improductivité dans mon premier post.
En revenant à la phobie sociale : pendant cette période j'avais également l'impression d'être improductive. Et le fait de penser ça, ça enfonce encore plus dans le trou dans lequel on est... Ne pense pas à ton improductivité, fais quelque chose. (facile à dire, oui...) Mais quelque chose qui ne t'obligera pas à "renier" ton coté rêveur.

MidiDouze a écrit:Mais je crois qu'il va falloir que je lui en parle pour qu'il sache réellement pourquoi j'agis comme ça, que ce n'est pas contre lui, que je ne me fous pas de sa gueule. Triste 
En parler est une bonne idée. Et c'est surement comme ça que tu te rendra compte que tu n'est pas seul, d'autre gens sont "atteints" Wink 

MidiDouze a écrit:C'était très inconfortable pour moi. Cette peur du regard de l'autre je crois. La création, c'est se montrer, dévoiler notre personnalité, lâcher-prise. Peut-être est-ce une piste. C'est en tout cas ce que je travaille avec ma psy, arriver à dévoiler ma personnalité, mes pensées, mes émotions. Mais c'est par la parole, pas par la création artistique ou l'expression corporelle. C'est encore trop bloqué je sens (tiens, je parle comme Yoda).
C'est compréhensible, vraiment. Mais l'improvisation (on va garder l'exemple du saxo) n'est pas forcément publique ! Tu peux très bien te dévoiler, face à toi même. Ce qui est déjà vachement compliqué, on est d'accord... c'est tout un travail. En te dévoilant à toi même, tu apprendras à t'accepter, petit à petit. Et c'est, il me semble, un premier pas vers la fin de la phobie ! Very Happy 

MidiDouze a écrit:Mais déjà, ne plus être dans le déni ou la sous-estimation du problème, je pense que c'est un grand pas. Et oser en parler.
Effectivement, si c'est vraiment ton but, c'est un bon point. Le reste du travail se fait avec ta psy, savoir exactement pourquoi tu as développé ce coté rêveur. Apparemment tu es déjà sur la voie... Smile 

MidiDouze a écrit:Je suis en pleine prise de conscience en ce moment, et donc je projette ma propre histoire sur celle des autres. Désolé si mes conseils sont déplacés, inappropriés ou blessants.
Te conseils ne sont pas du tout blessants, ni déplacés. En ce moment, j'essaye de savoir qui je suis, et pour ça, je privilégie la communication avec mon subconscient. Je ne suis donc pas du tout dans la même optique que toi (c'est peut être pour ça que tu risques de ne pas t'y retrouver, désolée...) mais au contraire, je cherche à laisser allée ma tête.
En parler avec ma famille... Peut être un jour. Ce n'est pas la priorité, mais c'est vrai qu'il va falloir que je le fasse... En parler avec mon psy aussi d'ailleurs Rolling Eyes 

Que du boulot en perspective ! Laughing
Encore pardon si je ne fait que du hors-sujet Embarassed 
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Message par MidiDouze Dim 20 Oct 2013 - 16:58

Tu n'es pas du tout dans le hors-sujet, au contraire. Very Happy 
Le fait que tu le vives différemment de moi m'oblige à réfléchir, à m'observer et me permet de prendre conscience de mon fonctionnement. Merci.

Déjà, j'ai utilisé le terme de phobie sociale, mais je crois que le plus juste serait de parler de Trouble de la Personnalité Évitante. Je sais que mettre des gens dans des cases n'est pas très bien vu par ici, car ça peut-être enfermant et aliénant, et d'ailleurs beaucoup se sont vu enfermé à tort ( moi-même on m'avait diagnostiqué un début de schizophrénie à 18 ans. Raté Shocked  )
En même temps, ça permet de se situer. La timidité est un spectre, et suivant à quel endroit sur l'échelle on se trouve, son expression diffère. Elle envahie plus ou moins tous les domaines de vie de la personne. Je pense que je ne t'apprends rien. Disons que chez moi, c'est toute ma vie, d'où la personnalité évitante qui me convient bien (amours, amis, famille, collègues, voisinage, etc...).
 
J'ai vraiment une difficulté avec l'exposition, même avec les personnes proches. D'ailleurs je ne suis proche d'avec personne. La personne dont je suis le plus proche, est ma psy. Et encore j'ai mis des mois avant de commencer à me livrer, et c'est assez récent, et laborieux.

Par exemple, une chose impossible à faire comprendre à mon entourage est mon blocage à participer à des forums ou à des chats sur le net. C'est réellement incompréhensible pour beaucoup. "Pourtant tu es anonyme, tu ne risque rien. Tu ne rencontreras jamais les gens en vrai."
Mais ça change. La preuve. tongue 

La rêverie, comme toute chose je pense, peut être positive quand elle s'inscrit dans la vie, mais peut aussi être mortifère quand elle nous coupe de celle-ci (d'où le terme compulsive).

J'ai envie de faire le rapprochement avec l'alcoolisme parce que quand on parle d'addiction, c'est celle-ci qui vient en premier. Mais je ne bois pas d'alcool, et connais seulement le sujet d'après des lectures. Désolé si je blesse quelqu'un, ou que je fais des raccourcis simplistes, voire faux.
Boire de l'alcool peut être un moment de joie, de convivialité, de partage, de plaisir gustatif. Mais ça peut devenir une fuite. Quand on ne peut pas faire la fête sans boire d'alcool, quand on y pense dès le matin, quand on ne peut affronter le quotidien sans avoir pris un verre avant. L'alcool devient alors un moyen de se couper de la vie, de soi et des autres. Et ça devient un cercle vicieux autonome. On ne peut supporter la vie sans l'aide de l'alcool, et l'alcool rend la vie de plus en plus insupportable. C'est une solution qui devient vite un problème, même s'il faut des années pour se l'avouer. Comme disent les AA : l'homme prend un verre, le verre prend le verre, le verre prend l'homme.

La rêverie peut permettre d'être dans la vie. Quand elle est une sorte d'incubateur (gestation), qui permet de faire naître des projets créatifs. C'est ce que tu dis pour tes sculptures. Ça peut être un lieu de "digestion", où on revient sur un évènement passé trop stimulant sur l'instant et qu'on a besoin de revivre pour l'apprécier. Un lieu pour laisser aller son imagination, voir la réalité sous un autre angle, résoudre les problèmes du quotidien en prenant de la hauteur. Revenir sur une discussion, organiser mentalement un sujet d'étude, se préparer à une démarche, se ressourcer, etc...
Je pense que le point commun à tout ça est que cette rêverie ne coupe pas de la vie, mais au contraire permet de s'y connecter.
Je la pratique aussi. Je l'apprécie et elle m'aide beaucoup.

Pour la rêverie compulsive, je rêve à des choses qui ne se produiront jamais. Elle permet de m'anesthésier, de ne pas ressentir la douleur de ma situation. Mais elle ne me permet en rien de changer celle-ci. Quand je fais des rêveries sentimentales, où je m'imagine vivre une histoire d'amour qui n'arrivera jamais, quand j'imagine faire des métiers impossibles, des discussions que je n'aurais jamais le courage d'avoir car totalement surréalistes, etc... La rêverie compulsive n'existe que pour elle-même, pour créer des émotions et des pensées, qui me permettent d'oublier mon quotidien. C'est vraiment une fuite.
Cette rêverie-là me permet de ne plus ressentir le vide en moi. Ce vide de solitude, d'impuissance. Mais c'est passager. Et il y a la gueule de bois. Quand j'en sors, mon monde est toujours le même. Au contraire même, elle m'enferme dans une inaction qui crée encore plus de solitude et d'impuissance. Elle me vide de mon énergie. Elle me fait croire qu'il suffit d'attendre, que les choses changeront d'elles-même. Elle m'empêche de reprendre ma vie en main. L'homme prend un rêve. Le rêve prend un rêve. Le rêve prend l'homme. (ça sonne moins bien qu'avec le verre, mais l'esprit y est).

Pour reprendre l'analogie avec l'alcoolisme, il existe d'autre forme d'addiction, comme par exemple la dépendance affective. On peut passer sa vie sans boire une goutte d'alcool, mais on ne peut pas passer sa vie sans relation affective. L'objectif n'est donc pas de supprimer toute affection, mais de pouvoir vivre des relations affectives saines.

Je ne souhaite pas supprimer ma capacité à rêver. Est-ce possible ? Elle fait partie de moi (de tout être humain ?), elle m'est utile et agréable. Je veux juste avoir une rêverie saine, qui ne me coupe pas de la réalité, mais me permet au contraire de mieux l'appréhender et d'y participer. Qui me permettrait d'être créatif par exemple.

Mon travail avec ma psy consiste à me connecter à mon élan vital, à mon énergie, à ressentir mes émotions, à savoir qui je suis, à m'accepter comme je suis. À être au monde.
J'ai pris conscience que ce sentiment de vide vient d'un énorme manque affectif et sentiment de honte hérité de mon enfance, et peut-être même intergénérationnel. Sentiment que je ne peux être accepté et aimé pour qui je suis.
Mais la rêverie compulsive qui s'est mise en place pour me protéger de le ressentir (au prix d'un isolement toujours plus grand) , aujourd'hui, m'empêche d'être au monde. Je ressens plus que jamais que la solution est le problème. Et je crois qu'elle ne partira pas toute seule. 

Raflo, j'ai beaucoup progressé ces derniers mois depuis que j'ai abordé ma phobie sous l'angle de la honte plutôt que la peur. Je me suis aperçu que ma phobie me permettait de me protéger de mon ressenti de honte. Notamment la notion de honte toxique (google est ton ami). Nos histoires sont sûrement (forcément) très différentes, et je ne sais pas si ça fait sens pour toi, mais si ça peut t'aider... En même temps, j'ai l'impression qu'on n'est pas au même niveau du spectre. J'en suis très heureux pour toi.

La peur se soigne par la rationalisation et la confrontation, la honte par la parole et l'empathie.

Je m'aperçois en me relisant que ce fil est une façon de vider mon sac, et que je ne suis pas vraiment dans l'échange. Embarassed 

En tout cas merci de prendre la peine de participer, ça m'aide beaucoup à me clarifier. Et merci pour ton empathie. Console
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Message par Raflo Dim 20 Oct 2013 - 19:49

MidiDouze a écrit:Déjà, j'ai utilisé le terme de phobie sociale, mais je crois que le plus juste serait de parler de Trouble de la Personnalité Évitante.
J'emploie le terme de "phobie sociale" pour faire large, après c'est vrai que ce n'est pas terrible de ce coller ce genre d'étiquette, pas très motivant... D'ailleurs quand on me pose des questions sur moi et mon parcourt scolaire, j'utilise ce terme exprès, car je sais qu'il fait peur et qu'on me laissera tranquille ensuite Laughing Lors d'un travail sur sois, ne surtout pas se le mettre dans la tête. Pour ma part, je pensais que tout mes soucis étaient liés à ça, et que cette phobie comme un trait de personnalité. Mais bref, je dérive là... Rolling Eyes 

MidiDouze a écrit:Mais ça change. La preuve. tongue
Ce genre de peur est bien accroché, mais petit à petit on finis toujours pas en venir à bout ! Very Happy 

MidiDouze a écrit:La rêverie, comme toute chose je pense, peut être positive quand elle s'inscrit dans la vie, mais peut aussi être mortifère quand elle nous coupe de celle-ci (d'où le terme compulsive).
Tu fais bien de repréciser, effectivement c'est 2 choses différentes... Dans mon post je te parlais essentiellement de la rêverie "positive", tu as due t'en apercevoir.
Celle qui te sers de fuite ne m'est pas inconnue pour autant... Tu viens de faire resurgir plein de choses, merci Razz 
Ca vient donc de me revenir : le fait de s'imaginer une autre vie, qui pourrait être réelle (donc sans toutes les créatures que j'imagines habituellement) mais pourtant impossible pour cause de timidité (on va faire en gros hein) est apparue pendant la séparation de mes parents. Avant cet événement déclencheur, il m'arrivait d'imaginer que tel ou tel situation se passait autrement, mais ce n'était pas pour autant maladif... Juste après, par contre, c'est devenue régulier. Dès que j'avais du temps libre en fait, donc c'était quand même beaucoup moins présent que pour toi.
Ce que je peux te dire, c'est que c'est devenu moins régulier quand j'ai commencé à voir une psy. Etre obligée de me confronter à la réalité, telle quelle sans artifice ni rien, m'a foutu un coup et m'a fait redescendre sur terre. A partir de là, j'ai commencé une longue quette à la recherche de moi même.
Lorsque tu es conscient de tes difficultés, tu peux avancer beaucoup plus vite.

MidiDouze a écrit:Je ne souhaite pas supprimer ma capacité à rêver. Est-ce possible ? Elle fait partie de moi (de tout être humain ?), elle m'est utile et agréable. Je veux juste avoir une rêverie saine, qui ne me coupe pas de la réalité, mais me permet au contraire de mieux l'appréhender et d'y participer. Qui me permettrait d'être créatif par exemple.
Pour commencer (continuer plutôt), il faut que tu arrives à accepter ta vie comme elle est. Accepter où tu en est, accepter ta phobie (toujours ce terme large) et la situation dans laquelle tu te trouve. Tu es déjà sur cette voie, encore une fois je ne fais que répéter ce que tu écris Mad 
Plus tu te connecteras à la réalité, moins ton besoin de rêver se fera sentir.

MidiDouze a écrit:La peur se soigne par la rationalisation et la confrontation, la honte par la parole et l'empathie.
Sages paroles. A méditer... Tu viens de créer une nouvelle branche (et pas des moindres) à mon arbre mental Very Happy 

MidiDouze a écrit:Je m'aperçois en me relisant que ce fil est une façon de vider mon sac, et que je ne suis pas vraiment dans l'échange. :Embarassed:
Tu es complètement dans l'échange, partager ses expériences EST un échange ! Donc merci Un ange
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Message par MidiDouze Dim 20 Oct 2013 - 22:35

Salut,

Bon demain grosse journée, psys le matin et rencontre IRL à Valence en fin d'après-midi.
De quoi me confronter à la réalité.

Du coup, en vadrouille toute la journée. Je ne pourrais pas répondre tout de suite.

Je te propose 2 cadeaux que je mets au pied de ton arbre mental. C'est bientôt Noël ( je le sais parce que les pubs ont commencé à la radio).
Ce sont 2 conférences TED de 20 minutes chacune de Brenée Brown sur la vulnérabilité et la honte. La deuxième fait référence à la première, donc plutôt à regarder dans l'ordre. C'est drôle, intelligent, généreux et ça rend heureux. Ne pas se fier aux sujets qu'elles abordent qui peuvent repousser. Elles sont en anglais mais tu peux mettre un sous-titrage français (c'est un peu rapide), ou afficher une transcription en français (show transcript).
http://www.ted.com/talks/brene_brown_on_vulnerability.html
http://www.ted.com/talks/brene_brown_listening_to_shame.html

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Message par MidiDouze Mer 23 Oct 2013 - 3:22

J'ai commencé à m'observer pour comprendre comment la rêverie compulsive se déclenche et s'exprime.

Quelques remarques en vrac, et quelques pistes à creuser.

Déjà, je me suis aperçu qu'écrire ces messages ne déclenchait pas de rêverie, ni d'envie de rêverie pendant toute l'écriture. Je suis dans un état de concentration assez remarquable. Par contre, une fois fini, je fais une sorte de décompression. Je rentre en rêverie compulsive, dans des sujets qui n'ont d'ailleurs pas de rapports avec le message envoyé.

Je me suis aperçu aussi qu'écouter la musique était un fort déclencheur. Surtout la musique anglo-saxonne car je ne comprends pas les paroles. Enfin si, je peux les comprendre, mais ça nécessite de me concentrer sur elles. Alors, qu'une chanson en français capte mon attention automatiquement, je comprends sans effort volontaire de ma part. Et ça m'empêche de partir en rêverie. Mais ça m'empêche aussi de faire un travail qui demande de la concentration du coup. À utiliser pour les travaux répétitifs ou qui ne demandent pas d'effort intellectuel. Style ménage, cuisine, rangement...

De même pour la radio. J'ai essayé France Info en fond sonore, et ça m'empêche de partir. Le fait d'entendre parler français me ramène automatiquement à ce que j'écoute. En plus, le format de chaque chronique est très court, et donc ça change tout le temps au niveau du rythme, du thème, des voix... Même remarques que pour la musique.

J'essaie en ce moment le bruit "blanc", pour me concentrer. Ça marche pas mal. Il faut que je le mette assez fort pour que ça fonctionne. Je ne sais pas si ça marche vraiment au niveau de la rêverie, par contre ça isole et permet de diminuer l'impulsivité.

Ma psy m'a donné un truc : quand je m'observe en train de rêver, se lécher les doigts les uns après les autres, en boucle. C'est vrai que ça permet de s'arrêter automatiquement, je suis concentré sur les doigts. Le truc, c'est que comme c'est très efficace, quand j'y pense, je n'ai pas envie de le faire parce que je sais que ma rêverie va s'arrêter net. J'ai plutôt besoin de ne pas partir dedans. Une fois dedans, je n'ai pas envie de m'arrêter.

Tenir un journal des rêveries, avec l'heure, le thème, la durée. Pour prendre conscience de l'ampleur du phénomène, et savoir où j'en suis par rapport à ça. Peut-être aussi essayer de repérer le déclencheur.

Utiliser les alarmes sur mon téléphone : mettre une minuterie de 5 ou 10 minutes en boucle pour prendre conscience du temps qui passe, et me "réveiller" en pleine rêverie. Mettre des rappels pour les choses à faire dans la journée ou dans la semaine, pour m'obliger à être actif.

Faire une liste de tout ce que j'ai à faire. Quand je fais quelque chose et que je me rends compte que je suis parti dans une rêverie, passer à l'activité suivante même si je n'ai pas fini. Peut-être n'est-elle pas suffisamment stimulante, que ce n'est pas le bon moment de la journée, que je ne suis pas dans la bonne humeur, etc... Ça me permettra aussi de créer une dynamique : changer de lieu, organiser la nouvelle tâche, etc... Quitte à y revenir tout de suite après.

Ne pas faire des tâches trop longues, mais les découper en plusieurs parties que je ne fais pas les unes à la suite des autres.

Mettre un réveil le matin, inaccessible depuis mon lit, pour me forcer à me lever. Voir en mettre un deuxième dans la pièce d'à-côté programmé quelques minutes plus tard.

Se coucher quand on est fatigué, pour pouvoir s'endormir le plus vite possible. Mais ne pas louper le train.

Se réserver des plages de rêverie, mais avec une limite de temps. Noter la rêverie si je considère qu'elle n'est pas finie, pour y revenir ensuite.

Faire appel à des motivations extrinsèques.

Pour ce qui est de la dimension créative de la rêverie.
Elles n'ont pas d'identité artistique. Mais souvent, elles s'articulent autour de réflexions intellectuelles sur la politique, la religion, la psycho, etc... Ce serait bien je pense de me forcer à écrire des petits textes retraçants ces réflexions quand elles se présentent. J'ai pris conscience de ma honte par rapport à ces petites réflexions : je ne me sens pas légitime, je n'ai pas l'expérience, le bagage éducatif, la sagesse, pour exprimer un avis et le justifier. Les rêver me permet de combler ce besoin intellectuel sans risquer les réactions des autres. Je sens pourtant que c'est quelque chose d'important pour moi. Écrire ces petits textes, les faire sortir de mes rêveries. Et trouver des gens de confiance pour les partager. Pas pour avoir un avis, mais juste pour me dévoiler, et voir que c'est OK.

Raflo a écrit:Ce que je peux te dire, c'est que c'est devenu moins régulier quand j'ai commencé à voir une psy. Etre obligée de me confronter à la réalité, telle quelle sans artifice ni rien, m'a foutu un coup et m'a fait redescendre sur terre. A partir de là, j'ai commencé une longue quette à la recherche de moi même.
Lorsque tu es conscient de tes difficultés, tu peux avancer beaucoup plus vite.
C'est très juste ce que tu dis. Encore faut-il ne pas se mentir sur les difficultés. Une difficulté peut en cacher une autre. Et j'ai travaillé des années sur les mauvaises. De toute façon, tout travail thérapeutique consiste à s'ancrer dans la réalité, et se défaire de ses fausses croyances et de ses illusions.

Malheureusement pour moi, j'avais conscience de mes difficultés, mais elles n'étaient pas reconnues. Je me suis enfoncé dans ma phobie sociale tout au long de mon adolescence. Mais comme comme ma scolarité était très bonne, personne ne s'est posé de questions, et mon isolement n'a pas été source d'inquiétude. Puis après le bac, j'ai tenu 6 mois. L'école était mon dernier et seul lien social, ce qui fait qu'en l'arrêtant je suis tombé direct dans l'isolement total. Quand je parle de non-reconnaissance de mes difficultés, c'est plus par rapport au corps enseignant. On ne s'inquiète que quand les résultats scolaires sont mauvais. Ma famille est assez dysfonctionnelle et de toute façon n'aurait rien pu faire pour moi. Mes parents sont incapables de modifier leur façon d'agir devant les difficultés ou les changements de la vie (d'où le terme de dysfonctionnelle, ma famille est complètement rigide).

Pour le travail sur ma phobie sociale, j'ai essentiellement fait du travail analytique. Depuis presque 20 ans !!! Comprendre pourquoi je l'avais développé, par l'analyse de mon histoire familiale et personnelle. Étant surdoué, j'ai toujours été très à l'aise là-dessus, pour rationaliser tout ça. En plus, je savais ce que le psy voulais entendre, ce qu'il attendait de moi. Par contre, je bloquais totalement sur les exercices d'exposition. Je les refusais. Je sais aujourd'hui que c'est parce que ma phobie me protége de mes sentiments de honte. Dépasser mes peurs, c'est me retrouver nez à nez avec ma honte. Or la honte est l'émotion maîtresse. Elle est capable de contrôler toutes les autres émotions. Et tous les domaines de la vie sur lequel elle se pose. Par exemple, si quelqu'un a honte de ressentir de la colère, il ne sera jamais en colère. Si un homme a honte de se retrouver au chômage, il peut passer des mois à faire croire à sa famille qu'il continue à travailler. La honte est quelque chose de très personnelle et relative : on peut avoir honte d'être pauvre comme d'être riche, d'être beau comme d'être moche, d'être intelligent comme d'être bête,... Ce qui est honteux peut être totalement normal pour un autre. Voire même un motif de fierté.

Les psys ne prennent pas en compte la honte, et ne savent pas la gérer. Surtout ceux qui ont une approche de base psychanalytique. Et vu que c'est la majorité en France. Mais même pour ceux qui pratiquent les TCCs, les coachs, etc...

Me confronter à la réalité, c'est parler de ma honte, me dévoiler. D'abord avec ma psy. Prendre conscience que ma honte est héritée de ma famille et de certaines personnes. Me rendre compte que je peux être en relation même si j'ai ces parts en moi que je trouve honteuse. Et que ces parts peuvent être totalement acceptées, voire même appréciées. Et me dévoiler ensuite à d'autres autour de moi. Apprendre à repérer ces personnes qui peuvent m'accueillir. Apprendre à me protéger des autres. Ne pas prendre leur agressivité ou indifférence comme quelque chose de personnel, mais comme l'expression de leurs propres sentiments de honte. Être moi.

Je débute.
Mais que c'est agréable de se sentir évoluer. Pourvu que ça dure.
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Message par Raflo Dim 27 Oct 2013 - 10:22

Réponse tardive, désolée...
Ces conférences ont l'air très intéressantes, je m'y jette pleinement dès que possible Very Happy

Tu as vraiment beaucoup avancé on dirait ! :oToutes ces techniques que tu as trouvé, ou que ta psy t'as conseillé, semblent pas mal. Depuis ton dernier post, fonctionnent-elles toujours ? 

MidiDouze a écrit:C'est très juste ce que tu dis. Encore faut-il ne pas se mentir sur les difficultés. Une difficulté peut en cacher une autre. Et j'ai travaillé des années sur les mauvaises. De toute façon, tout travail thérapeutique consiste à s'ancrer dans la réalité, et se défaire de ses fausses croyances et de ses illusions.
Dans ce cas là, comment savoir si on est sur la bonne voie ? C'est ce genre de réalité qui m'empêche d'avancer. Je me dis que, de toutes façons, je fais surement fausse route, donc autant partir dans l'autre sens. Et au final, je n'avance pas du tout.

MidiDouze a écrit:En plus, je savais ce que le psy voulais entendre, ce qu'il attendait de moi.
Encore quelque chose qui fait bloquer tout le travail... pale Il faut arriver à se dévoiler, ou plutôt arriver à oublier que l'on parle à quelqu'un. Juste penser à voix haute et voir après ce que ça donne. Mais rien que pour en arriver là, il faudrait faire une analyse sur le "pourquoi j'arrive pas à me confier ?", bref ça tourne en rond quoi... L'idéal est bien sur de trouver sa "moitié" en tant que psy, chose rare.

MidiDouze a écrit:Les psys ne prennent pas en compte la honte, et ne savent pas la gérer.
Comment fais-tu pour ce point là alors ? Tu évite ce sujet avec ta psy, ou bien tu y vas quand même et tu la regarde galérer ?Laughing 

Réponse très brève, je reviens bientôt ^^
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Message par Zeppo Dim 27 Oct 2013 - 12:15

Ça me parle oui ! Mon frère est aujourd'hui renfermé dans sa bulle, il parle mais reste dans son univers et ne vois que ce qu'il veut voir. Et du temps à rêver, il en passe. Depuis assez petit en fait je le surprend dans ses rêveries, il a une expression faciale qui devient bizarre limite effrayante et il bouge en même temps. Dans ces moments il n'a pas l'air de se rendre compte qu'il est encore sur terre, il est submergé par son rêve. Il faisait ça au collège aussi dans la cour je me rappelle, il a passé ses années collège seul à rêver dans la cour, les gens ont du le prendre pour un fou plus d'une fois. Pensant qu'il ne se rendait pas compte du tout j'ai essayé de le surprendre plusieurs fois pour le ramener à la réalité et pour lui dire que là il rêvais, qu'il prenne conscience, mais depuis il se cache, c'est donc qu'il en a conscience. Merci pour le lien, au moins je sais qu'il y a un mot pour ça
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Message par MidiDouze Dim 27 Oct 2013 - 15:39

Salut Raflo,

Raflo a écrit:Réponse tardive, désolée...
tu es toute excusée  Bisous 

Raflo a écrit:Tu as vraiment beaucoup avancé on dirait ! :oToutes ces techniques que tu as trouvé, ou que ta psy t'as conseillé, semblent pas mal. Depuis ton dernier post, fonctionnent-elles toujours ?
J'essaie de m'y tenir.
Ce n'est pas facile du fait de ma situation actuelle qui est compliquée. Je suis chez ma mère pendant 4 jours, et ensuite 4 jours seul dans l'appartement de ma belle-mère (qui travaille 4 jours de suite, puis a 4 jours de repos). J'étais chez ma mère ces derniers jours, et je n'ai pas du tout réussi à tenir ces techniques. Je me fais "manger" par mon environnement, et en fait pendant ce temps-là, j'utilise mon énergie pour me protéger (et donc rêver Embarassed ). Mais je suis de nouveau seul, et je vais voir comment j'arrive à les mettre en place sur ces quelques jours. Il est prévu que je prenne un appartement pour la fin de l'année, mais avec mes peurs, c'est laborieux... Mais j'ai confiance.
De toute façon, j'ai l'impression que c'est plus de l'ordre d'une discipline à acquérir et à maintenir tout au long de ma vie, que de chercher une guérison rapide et définitive.

Raflo a écrit:Ces conférences ont l'air très intéressantes, je m'y jette pleinement dès que possible

Dans ce cas là, comment savoir si on est sur la bonne voie ? C'est ce genre de réalité qui m'empêche d'avancer. Je me dis que, de toutes façons, je fais surement fausse route, donc autant partir dans l'autre sens. Et au final, je n'avance pas du tout.

Encore quelque chose qui fait bloquer tout le travail...  Il faut arriver à se dévoiler, ou plutôt arriver à oublier que l'on parle à quelqu'un. Juste penser à voix haute et voir après ce que ça donne. Mais rien que pour en arriver là, il faudrait faire une analyse sur le "pourquoi j'arrive pas à me confier ?", bref ça tourne en rond quoi...
Personnellement, j'ai justement trouvé des réponses (entre autres) dans ces conférences.
Voir mes difficultés par rapport à la honte et non la peur m'a permis de relire mon histoire, mais aussi mon parcours thérapeutique. Et de comprendre pourquoi toutes les thérapies ont plus ou moins échoué.

Le coeur du problème est la confiance en moi : faire confiance à mon ressenti, à mes émotions, à mes pensées. Seul moi sait qui je suis et ce dont j'ai besoin. Se sentir le droit de m'exprimer. Que j'ai ma place dans ce monde, dans cette société. Me sentir digne d'aimer, et d'être aimer...
Je ne continue pas la liste, mais tu vois ce que je veux dire.

Dans toutes mes thérapies, ça restait théorique. Je l'acceptais au niveau mental (je sais que c'est le chemin à suivre, et qu'il n'y en a pas d'autre), mais ça n'avait pas de résonance à l'intérieur de moi.

Depuis que je travaille sur ma honte, et notamment à travers la notion de honte toxique, ça l'est de moins en moins. Je me sens de plus en plus solide en moi-même.

Je fais aussi des thérapies sur le corps, pour me reconnecter et m'appuyer sur lui (Rolfing et Méthode Rosen). Ça m'apporte énormément.
Je pense que tout est lié. C'est comme si prendre conscience de mon émotion de honte avait rassemblé toutes les parties en moi, et donner du sens à mon parcours thérapeutiques.

J'avais prévu de lancer un fil sur la notion de honte toxique, et je crois que le moment est venu.
Merci de m'y obliger Nargue 

Raflo a écrit:L'idéal est bien sur de trouver sa "moitié" en tant que psy, chose rare.
Comment fais-tu pour ce point là alors ? Tu évite ce sujet avec ta psy, ou bien tu y vas quand même et tu la regarde galérer ?
Ma psy est belge. Je ne sais pas si ça joue, mais elle a une toute autre approche de la psychologie : elle n'est pas encombrée par la psychanalyse. Elle a aussi beaucoup travaillé pour des ONG (aux Rwanda avec des femmes victimes de viols, en Asie avec le Tsunami, au Brésil dans des favelas). Elle a une approche énergétique de la psychologie (EMDR, EFT, visualisation...).

On travaille justement à écouter mon corps, mes pensées, mes émotions. Il m'a fallu quand même un an pour que je prenne conscience de la honte et que je puisse en parler. Mais je pars de très loin, et il avait beaucoup de choses à déblayer avant. Et il y a eu plein de turbulences à gérer pendant.

Elle m'a toujours fait confiance, et m'a encouragé même quand je partais dans des chemins de traverse. Et quand j'ai parlé de la honte, elle m'a suivi, je lui ai donné des lectures, des liens sur le net. Elle trouve ça "chouette" de parcourir ce chemin avec moi et que je lui ai fait découvrir ça.

Je pense qu'elle est zèbre, et ça doit beaucoup jouer aussi.
Elle est vraiment différente de tout ceux que j'ai pu rencontrer. Je la vois plus comme un "guide" qu'une psy classique, dans le sens où elle travaille beaucoup sur elle-même, et fait profiter ses "clients" de son cheminement et des techniques qu'elle a appris à maîtriser. D'ailleurs elle s'évertue d'instaurer des relations plus amicale que strictement professionnelle. Elle n'hésite pas avec moi à parler de son propre parcours de vie, et comment mes difficultés résonnent avec ce qu'elle vit ou a vécu. On retombe ainsi sur  l'empathie ("moi aussi") qui permet de soigner la honte. Je peux dire que c'est une amie.
Vive les belges cheers 

On est à l'opposé de la psychanalyse, où au contraire il ne doit y avoir aucune empathie et le thérapeute doit être le plus neutre possible. Personnellement je trouve que la neutralité face à la souffrance d'autrui, ou même tout simplement dans une relation humaine, c'est de la violence. Le divan avec le psy derrière qui ne dit rien est très symbolique de tout ça. Pour quelqu'un qui ressent de la honte, c'est la pire situation possible, et l'échec assuré de la thérapie.
Bon, c'est vrai que j'ai de la détestation pour la psychanalyse. Je pense carrément que c'est une escroquerie : la psychanalyse n'a pas été crée pour soigner les gens, mais pour permettre aux psychanalystes de vivre avec/de leurs propre névroses.

Vive Alice Miller Duel 


Je vais m'atteler au fil sur la honte toxique.Boxe
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Message par MidiDouze Dim 27 Oct 2013 - 16:31

Salut Zeppo,

Merci de ton témoignage.

Zeppo a écrit:il a une expression faciale qui devient bizarre limite effrayante et il bouge en même temps. Dans ces moments il n'a pas l'air de se rendre compte qu'il est encore sur terre, il est submergé par son rêve.
Personnellement, j'ai l'impression que c'est pendant mes rêveries que je peux être normal, dans le sens où c'est là où je peux exprimer mes émotions au niveau corporel: je ris, je larmoye, je me mets en colère, je parle avec les mains... Alors qu'en société, je suis toujours dans le contrôle et n'exprime pas grand chose.
Mais ce n'est pas effrayant. Enfin j'espère. Il faudrait que je me filme tiens pour voir Very Happy 
Par contre, c'est vrai que quand je suis dedans, je suis dedans. Comme quand je joue à un jeux vidéo ou je regarde un film. Je suis concentré

Zeppo a écrit:Il faisait ça au collège aussi dans la cour je me rappelle, il a passé ses années collège seul à rêver dans la cour, les gens ont du le prendre pour un fou plus d'une fois
Ça me reviens maintenant. Pendant ma 6éme, il y avait un camarade de classe qui avait ce comportement. Je me souviens l'avoir vu dans la cours assis sur son cartable, en train de dessiner des trucs dans les airs. Les autres le regardaient effectivement comme un fou.

Et est-ce que tu as essayé de parler avec lui de ses rêveries ? De savoir sur quelles sujets elles portent ?
En même temps, si c'est comme moi, cela risque d'être difficile pour lui. Mes rêveries sont des compensations de ma vie , et donc parlent de choses que je n'assume pas dans la vrai vie de façon grandiose. Comme des colères, des amours, des rêves de grandeur, des vengeances, des réussites professionnelles...
En parler me mettrait face à cet énorme décalage entre ma réalité et mes fictions, et soulignerait leurs côtés ridicules. Toujours le sentiment de honte Triste 

Après ça dépend avec qui en parler. S'il accepte d'en parler avec toi, c'est qu'il a confiance en toi, et dans ta capacité à l'accepter et à ne pas pas le juger.
Personnellement, je n'en parle qu'à ma psy pour l'instant...
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Message par Intitus Dim 27 Oct 2013 - 17:31

MidiDouze a écrit:
Je viens de découvrir la notion de "maladaptive daydreaming" ou rêverie compulsive, et c'est exactement ça.
Maladaptive Daydreaming Disorder (Compulsive fantasy) Où l'on en parle en français
Hop là ! 7 symptomes sur 8. Un syndrome de plus a ajouter à ma personnalité. ( To infinity and beyond Cool  )
Je me sens comme un pokémon qui vient de découvrir une nouvelle évolution.

Je reprends pas tout ce qui est dans les posts précédents, c'est trop comme moi a 94%.
Mais j'ai adoré la partie où on met en pause le film pour pouvoir jouer un meilleur rêve, et peut-être revenir au film plus tard (mais pas toujours).

Depuis tout petit, a chaque fois qu'on m’interrompt dans mes rêves pour me demander ce que je fais, je réponds "je médite !".
Je n'ai rencontré personne qui ait osé insister.

Accessoirement, si les autres gens sont pas capable de faire ça. Ca pourrait expliquer pourquoi ils disent aussi souvent qu'ils s'ennuient.
C'est bien dans mon top 5 des mystères de l'humanité : Comment les gens ils font pour s'ennuyer ? Moi j'arrive pas. u_u

A part ça, j'adore rester au lit le matin et continuer à rêvasser.
Et donc aujourd'hui, c'est l'inauguration de ma nouvelle phrase d'accroche : "Pratiques tu régulièrement la grasse matinée ? " Very Happy
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Message par virginie39 Lun 28 Oct 2013 - 8:44

Tu as des difficultés à communiquer avec les autres. Le fait de te recréer des scénarios mentalement ça t'évoque une certaine ouverture, mais que tu n'as pas concrètement. Moi, personnellement, il m'arrive aussi de me créer des schémas mentaux, mais bien souvent c'est suite à un bloquage: je vois qu'il n'y a rien devant, et j'ai tendance à m'enfermer dans mon esprit. Je souffre aussi de discordances émotionnelles (noeuds), et ça me paralyse.
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Message par MidiDouze Lun 28 Oct 2013 - 14:12

@ Intitus

Salut, 

Intitus a écrit:Depuis tout petit, a chaque fois qu'on m’interrompt dans mes rêves pour me demander ce que je fais, je réponds "je médite !".
Je n'ai rencontré personne qui ait osé insister.
Je ne rêve pas en public, et je me débrouille pour ne jamais être surpris, donc je n'ai jamais à répondre quoi que ce soit.
La question qu'on me pose, c'est plutôt : qu'est-ce que tu as fait ? (ce matin, hier, depuis midi, etc...). Et là je mens : j'ai surfé sur le net, j'ai écouté la radio, j'ai lu...
Je suis incapable de dire : j'ai rêvassé.
La question suivante serait sûrement : Mais tu rêves à quoi ? Et ça, ça me renverrai à mon sentiment de honte.

Intitus a écrit:Accessoirement, si les autres gens sont pas capable de faire ça. Ca pourrait expliquer pourquoi ils disent aussi souvent qu'ils s'ennuient.
C'est bien dans mon top 5 des mystères de l'humanité : Comment les gens ils font pour s'ennuyer ? Moi j'arrive pas. u_u
Moi pareil. Ma question est plutôt : comment les gens font pour être tout le temps actif et ne jamais s'arrêter ? Moi j'y arrive pas

Intitus a écrit:A part ça, j'adore rester au lit le matin et continuer à rêvasser.
Et donc aujourd'hui, c'est l'inauguration de ma nouvelle phrase d'accroche : "Pratiques tu régulièrement la grasse matinée ? " 
Oui, bien sûr. Je me lève souvent une ou deux heures après m'être réveillé. Le matin c'est souvent des rêveries érotiques Embarassed 
En général, c'est la culpabilité (d'être couché alors que les autres travaillent) qui me fait sortir du lit. Ou l'envie de faire pipi lol! 


@ Virginie,

Salut à toi,
Virginie39 a écrit:Tu as des difficultés à communiquer avec les autres. Le fait de te recréer des scénarios mentalement ça t'évoque une certaine ouverture, mais que tu n'as pas concrètement. Moi, personnellement, il m'arrive aussi de me créer des schémas mentaux, mais bien souvent c'est suite à un bloquage: je vois qu'il n'y a rien devant, et j'ai tendance à m'enfermer dans mon esprit. Je souffre aussi de discordances émotionnelles (noeuds), et ça me paralyse
Oui, j'ai bien sûr de très grosses difficultés pour communiquer avec les autres, qui disparaissent dans mes rêveries.

En ce moment, j'essaie d'écrire un petit texte sur la honte toxique à partir de plusieurs livres que j'ai sur le sujet, et dans l'un d'entre eux, il parle des compulsions/additctions comme des moyens de modifer son humeur et d'anesthésier la souffrance intérieure.
La rêverie permet de me couper de mes difficultés, de mes sentiments de vide, d'impuissance et d'infériorité. Ce n'est pas une solution, elle ne vise pas à résoudre ces difficultés, simplement à les mettre de côté momentanément. Dans les fait, celles-ci sont toujours là, et s'aggravent même de par la rêverie qui m'isole encore plus. Comme on dit en thérapie systémique. Le problème, c'est la solution (mise en place).
J'essaie de repérer le déclenchement de ma rêverie, l'émotion ou le besoin insatisfait qu'elle essaie d'anesthésier, de les accueillir et accepter, et de voir si je peux y répondre par une action plus constructive.

Je suis allé cherché ce qu'étaient des discordances émotionnelles, mais je n'ai pas vraiment compris. Pourrais-tu me donner une exemple concret ? Peut-être que j'ai ça aussi facepalm
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Message par virginie39 Lun 28 Oct 2013 - 17:17

La discordance, c'est comme un parlement: personne n'est d'accord et chacun essaie de défendre son intérêt. Au niveau émotionnel, c'est horrible car ça incite à tout ressentir en même temps, même si c'est contradictoire (envie de rire et de pleurer en même temps,etc...)
Et puis finalement, on sait plus ce qu'on ressent, c'est l'énorme confusion, alors c'est fatiguant...
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Message par fleurblanche Mar 5 Nov 2013 - 15:17

La rêverie permet peut-être aussi d'évacuer certains stress ou conflits mêmes, et surtout, inconscients : il m'est déjà arrivé de "régler" des problèmes relationnels par la rêverie. Mais j'ai eu un choc quand, dans un de ces cas, la personne en question a réagi, dans la vie réelle, comme si la conversation explicative "rêvée" que j'avais faite avait réellement eu lieu. Il faut dire aussi que j'avais une "connexion mentale " assez intense avec cette personne.

Bref : attention à nos rêveries, certains cerveaux sont peut-être de bons récepteurs des rêveries des autres. Cool 

Si on ne "peut pas" se passer de ces rêveries, une astuce est peut-être de planifier des temps de rêveries, d'avoir des horaires pour ça dans son emploi du temps (tu as parlé de la rêverie du matin après le réveil Laughing  )   1, 2 ou 3 fois par jour , des tranches d'une heure ou de 30 minutes, et se forcer à utiliser le reste du temps de la journée à bon escient. ça peut aider à avoir un début de contrôle sur le phénomène.
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Message par R.SkylarWalker Ven 8 Mai 2015 - 12:24

On vient de me passer le lien pour cette conversation. Ne connaissant pas le maladaptive daydreaming, j'ai créé une autre chaîne de discutions :
https://www.zebrascrossing.net/t21711-quand-plusieurs-mondes-se-superposent-ou-de-l-imagination-et-de-la-creativite

Où je demandais s'il existait d'autres personnes comme moi. Je crois que j'ai trouvé.
Cependant, je ne vois pas mes rêveries de manière handicapantes comme ça semble être le cas de la majorité ici. Elles ne m'empêchent pas de vivre, de sortir ou d'avoir des amis (même si j'en ai peu, c'est une autre histoire).
Elles sont comme une pincée de magie dans mon quotidien. De plus j'en parle souvent avec ma famille ou mes amis auteurs.
J'aimerais devenir écrivain, mes proches me conseillent souvent d'écrire ce que je rêve, mais mes idées vont trop vite pour que je puisse les mettre par écrit. Puis une fois vécue, j'ai envie de changer d'histoire.
Mais je persévère!
Je regret de lire que beaucoup sont en souffrance à cause de leur rêverie, je vous souhaite beaucoup de courage. Parfois, il faut pouvoir se pardonner à soi-même de ne pas être à la hauteur de ses attentes.
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Message par Max Stang Ven 24 Mar 2017 - 11:09

Bonjour, nous sommes un groupe de chercheurs de l'université de Lausanne et nous recherchons des volontaires pour participer à une étude sur les rêveries diurnes inadaptées (Maladaptive Daydreaming). Il s'agit de répondre à ce questionnaire en ligne: http://quest-etu-ssp.unil.ch/index.php/378836/lang-fr

Cette étude s’interesse aux différents types de rêves (nocturnes et diurnes). Il s’agit de faire une investigation des variables interindividuelles qui sont liées aux différents types de rêves et étudier le niveau d’immersion dans les différents type de rêves.
Merci beaucoup pour l'aide que vous apportez à cette étude !

Max Stang

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Message par Azaniel Ven 10 Mai 2019 - 13:54

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Message par MINA63 Jeu 19 Sep 2019 - 17:27

bonjour à tous,
j'aimerais échanger avec d'autres rêveurs.
je vis dans l'imaginaire depuis l'adolescence et j'ai 56 ans maintenant.
que dire sinon que j'ai l'impression d'avoir raté beaucoup, beaucoup de choses dans ma vie.
Parce que je n'étais pas présente, je n'étais pas concentré et que je préférais de loin rester seule pour pouvoir rêver.
Sad
si je trouve le courage je reviendrais peut-être pour vous en dire plus.
bien à vous

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Message par siamois93 Jeu 19 Sep 2019 - 20:21

Quand le conduis cela m'oblige à être dans le présent et je ne peux pas laisser filer ma tête sinon c'est l'accident.
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Message par MINA63 Lun 23 Sep 2019 - 10:45

bonjour Siamois 93,
je suis ravie de te lire. As tu des techniques que tu utilises pour rester ancré dans la réalité ou ce n'est que pendant la conduite que tu es concentré.

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Message par Zorglub_33 Lun 23 Sep 2019 - 12:55

siamois93 a écrit:Quand le conduis cela m'oblige à être dans le présent et je ne peux pas laisser filer ma tête sinon c'est l'accident.

Je confirme. J'adore être passagère.
Mais vous voulez dire que tout le monde ne rêve pas affraid ? C'est une spécificité zèbre ?

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Message par RonaldMcDonald Lun 23 Sep 2019 - 13:05

siamois93 a écrit:Quand le conduis cela m'oblige à être dans le présent et je ne peux pas laisser filer ma tête sinon c'est l'accident.

ça m'est arrivé une fois. 7000 euros de réparations. Leçon retenue. Et encore heureux, je n'ai tamponné que ma propre voiture.
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Message par Mddmoiseau Jeu 14 Nov 2019 - 17:28

Bonjour à tous, il existe un lien Discord ou l'on se retrouve entre Reveurs Compulsifs : discord.gg/gCUfbMY

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