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Message par Pieyre Ven 6 Juil 2018 - 15:13

Troisième partie : la déposition.

L'imagination, ce n'est pas tout; il y a aussi la nature. Alors autant en tenir compte assez tôt. Il y a un machin carré en plastique, là, dans le mur, près de la porte; ce serait bien la sonnette, puisqu'il n'y a que ça. J'incline le bouton, dans un sens, dans l'autre... encore... mais rien : pas de bruit, pas de réaction. C'est pourtant bien ça, ou ce serait quoi, sinon ? Maintenant je n'avais pas vu, si on peut dire, qu'il y avait une lumière dans la cellule : cela pourrait tout simplement être l'interrupteur... Sauf que le néon qui éclaire la pièce, encastré un peu en retrait dans le panneau fixe de la porte, a bien l'air de rester allumé en permanence : c'est classique ça dans ce genre de cellule, non ? Bon, peu importe ! Il n'y aurait donc pas moyen de prévenir ? Et si j'avais une crise, je ne sais pas moi : épilepsie, asthme, ou problème cardiaque... J'essaie encore le bouton... Non, décidément, rien. Bon, eh bien c'est qu'on est censé taper dans la porte. J'y vais ? J'hésite... Allez : Bam ! Bam ! deux bons coups là-dedans, avec le poing... Rien ? Alors donner des coups de pieds, me déchaîner ? ça pourrait me faire du bien... Mais je n'ai pas envie de passer pour un sauvage, quand même ! Gueuler alors, à travers le grillage ? — Oh ! Oh ! Ce n'est pas assez fort. — Oooooh ! Bon, je ne suis pas pressé non plus : attendons...

Ah ! voilà quelqu'un ! C'est une jeune femme en civil qui vient prendre une ramette de papier dans une armoire métallique. — S'il vous plaît ! j'aimerais aller aux toilettes... — Ah, les toilettes, oui... Elle ouvre la cellule : — C'est au fond. Au fond de mon allée, d'accord : je m'y rends. C'est des chiottes à la turque. Je tire la porte sans la fermer complètement : de toutes façons il ne doit pas y avoir de serrure, alors à quoi bon ? Je me soulage rapidement, puis je me passe les mains à l'eau, sans utiliser le savon, et je les essuie d'un geste. Autant ne pas la faire attendre : ça doit être humiliant, surtout pour une femme, d'avoir affaire à des types qui prennent leur temps en ces circonstances, en donnant à penser qu'on dépend de leur bon vouloir... Elle est seule d'ailleurs... C'est sans doute une inspectrice plus aguerrie que la scientifique; mais, finalement, est-ce bien prudent de rester seul avec un prévenu ?

En réintégrant ma cellule, je lui demande, à elle aussi, si ce sera long encore. — Je vais m'occuper de vous, oui... me répond-telle de façon ferme mais bienveillante en refermant la porte. C'est donc à elle que j'aurais affaire, très bien... Elle m'a annoncé quelques instants, mais peu importe que cela dure un peu plus : c'est beaucoup mieux que l'incertitude qui régnait jusqu'à présent.

Peu de temps après elle revient me chercher. Elle me fait passer devant moi et m'indique le chemin, en joignant le geste à la parole : après l'accueil, l'escalier, puis à l'étage la pièce à droite. — On va s'installer là, dit-elle après un instant d'hésitation, en désignant le premier bureau. — Asseyez-vous... prenez la chaise marron. Je remarque qu'elle précise les choses davantage que nécessaire : sans doute l'habitude d'avoir affaire à des gens qui ne comprennent pas bien. La pièce est assez grande, avec trois ou quatre bureaux inoccupés. Sur la porte restée ouverte, on peut lire le mot Quarantaine.

Dès que je suis assis elle attaque : — Alors, vous avez déclaré que vous vous êtes arrêté devant le camion de pompiers rue Saint-Sulpice, mais que vous n'avez rien vu : ce n'est pas très crédible tout ça !... Hou ! Qu'est-ce qui lui prend ? Aussi je ne sais pas quoi lui répondre... Apparemment il y avait quelque chose à voir, enfin que j'aurais dû voir... Mais quoi donc ? Alors je répète ce que j'ai déjà indiqué : en arrivant par la rue du Vieux Colombier sur la petite place en face de celle de l'église, j'ai vu la scène; je suis resté cinq secondes; et je suis reparti, puisqu'il n'y avait rien d'intéressant; et puis aussi que je me suis arrêté un instant un peu plus loin, avant de reprendre mon chemin : un policier a indiqué qu'il l'avait remarqué; c'est donc bien que je ne m'enfuyais pas...

Bon, elle n'insiste pas tant que ça, et commence à taper à l'ordinateur. Cela me permet de la regarder plus attentivement. Elle me plaît bien : la trentaine, le visage peut-être un peu lourd mais agréable; c'est une jeune femme responsable, peu apprêtée, avec un aspect maternel. Elle porte un vêtement de tissu souple a col échancré, qui casse un peu ses formes tout en laissant deviner qu'elles sont assez généreuses.

Elle note mon identité et mes coordonnées. Ensuite il me faut rappeler ce que j'ai déjà dit : j'ai vu le camion, les pompiers et les policiers... enfin tout ça. Cela devient répétitif, mais je comprends bien que c'est la base du travail de l'enquêteur. De mon côté, j'en profite pour rappeler aussi que je passe souvent devant des policiers qui fument devant le commissariat... Elle ne fume pas, mais elle connait bien le quartier et elle ne m'a jamais vu. Évidemment qu'elle ne m'a pas vu puisque c'est la nuit que je passe... Est-ce que j'ai des antécédents avec la police ? — Non. — Heureusement, dit-elle. Elle va voir si j'ai un casier. Bon, ça peut aller... Elle s'étonne que je courre à jeun. Bah, j'ai lu que c'était recommandé quand on a souci de sa ligne...

Je la regarde rédiger ma déposition en tapant à l'ordinateur avec deux doigts. C'est amusant... Elle se trompe en remplissant le formulaire, avec mes coordonnées d'abord, ce qui la conduit à tout effacer, et puis encore une fois. Bon, je remarque tout de même qu'elle est patiente, même si par ailleurs elle manifeste un peu d'irritation relativement au fonctionnement du service. Ça m'intéresse les dysfonctionnements, mais je ne lui demande rien : je ne suis pas là pour déplorer le manque de moyens ou de sérieux, ni pour proposer quoi que ce soit. C'est dommage : j'ai remarqué plein de choses en à peine quelques heures.

Elle me demande le prénom de mon père, le nom et le prénom de ma mère, et puis si je suis locataire ou propriétaire, le nom et l'adresse de mon propriétaire... Tiens, le nom de ce dernier lui dit quelque chose... Je sais qu'il est sur le Bottin mondain, mais à part ça... Là encore, je me retiens de faire des commentaires : nous ne sommes pas des amis qui tapons la discute... Elle me fait remarquer que si je n'avais pas eu ce briquet... — En effet, désormais je ne vais peut-être pas sortir avec. — C'est comme vous voulez.

Au sujet des événements, j'indique que les policiers s'agitaient... enfin je relativise ce terme... Mais non, ça lui plaît, comme si une déposition devait être un peu comme ça; et puis ils en font trop, me dit-elle : c'est le VIe arrondissement... Mais, ensuite, lorsqu'elle me relit ma déposition, je modifie : s'activaient ? hum, plutôt s'affairaient.

— Quel est votre niveau d'études ? J'indique que j'ai préparé un doctorat mais je préfère taire que je suis pas allé au bout... Il y a trop d'éléments qui me font paraître un peu minable pour en rajouter. — Vous avez fait l'armée ? — Oui. — Où ? Alors là je peux me livrer à ma pente naturelle de vanter mes quelques aventures qui sortent de l'ordinaire : j'étais en Allemagne durant mes classes, et puis à Paris comme Scientifique du contingent, et tout ça... — Quels sont vos revenus ? J'enseigne en lycée mais juste quelques heures; il y a aussi mes parents (je dis ça mais à mon âge je ne leur demande plus rien); et puis en ce moment un RMI plus ou moins complet (même si c'est un peu gênant de le mentionner, parce que je pourrais me permettre de ne pas y avoir recours). — Comment vivez-vous ? J'indique que je n'achète rien, que je trouve tout ou presque. J'annonce même que je suis contre la société de consommation – mais quelle idée ? aussi je me reprends à la relecture : disons que j'en suis en retrait. — Quel est votre numéro de sécurité sociale ? Bizarrement j'ai tous les éléments mais j'ai du mal à le reconstituer. Il faut croire que je suis encore un peu ailleurs.

J'essaie trop de me justifier sans doute. Mais elle me dit avec un regard éloquent que je n'ai pas l'air d'un délinquant. Hum, qu'est-ce que cela veut dire ? Que je suis trop gentil ou bien trop intellectuel ? Non soupçonnable d'avoir commis une infraction parce que trop peu capable de ça ? Paradoxalement cela me pose problème.

Je lui fait remarquer qu'on aurait pu me laisser mon carnet pour que je puisse écrire... — Vous auriez écrit ? me demande-t-elle. Je lui réponds que je vais rédiger cette aventure, comme tout ce qui m'arrive. Ça l'amuse. Et je vais même la poster sur un forum internet où je participe... Va-t-elle prendre ça pour une menace, un témoignage sur les méthodes policières tout au moins... Eh bien pourquoi pas...

À ce moment, un type passe dans la pièce, en tenue commune, les muscles assez saillants, avec l'inscription POLIZEI qui lui barre la poitrine, en lettres noires sur le tissu vert. Eh, bien ! C'est un inspecteur, ça ? Pourquoi pas BAZOOKA ou BANZAI pendant qu'il y est ? Je ne supporte pas ce genre de manifestions excessives, surtout de la part de personnes qui sont détentrices d'une autorité.

En rédigeant, elle se demande si le verbe courir prend bien deux R ? Assis au bureau d'à côté, un collègue arrivé entre temps lui donne plutôt raison. Elle, je ne l'aurais pas reprise, ne serait-ce que parce que je suis pas complètement sûr; mais lui oui : — À mon avis il n'y en a qu'un.

Bon, elle a fini de remplir ma déposition. Au moins je l'aurais bien amusée. Ce n'est pas vraiment à mon détriment, mais c'est quand même moi le sujet de rigolade : j'ai l'impression qu'ils vont en faire des gorges chaudes de ma déposition. Bah, si ça peut égayer leur quotidien... Elle a tout de même indiqué à la fin qu'elle n'allait pas conserver une notation humoristique qui lui était venue en rédigeant. Bon, peu importe, mais il est vrai qu'il s'agit d'une déposition, et qu'elle peut avoir des conséquences désagréables pour moi...

Il est question aussi de l'analyse scientifique de mon prélèvement. — Est-ce qu'il y aura un résultat en votre défaveur ? — Je ne pense pas. — Moi non plus. Pourtant, elle ne m'est pas complètement acquise : — Que ce soit vous ou pas, il n'y a pas grand-chose contre vous. Ainsi voilà tout ce qui peut me tirer d'affaire. C'est peu; mais, si cela peut suffire... Alors elle tente de téléphoner au procureur pour lui demander l'autorisation de me relâcher. Mais, à cette heure-ci, il ne doit pas être joignable. Bon, j'ai beau jouer un certain détachement, c'est tout de même un soulagement.

À la fin, elle s'excuse du temps que tout cela a pris. Ah, non, au contraire : quand l'alternative c'est la cellule... Et même je serais bien resté là, dans un coin, juste à la regarder. Pourtant il me faut encore retourner en cellule...

Alors, j'ai beau me dire que c'est une aventure extraordinaire que je vis là, que je vais pouvoir la revivre, la raconter, l'écrire... enfin que j'aurais payé cher pour ça ! pourtant, là, sur le moment, qu'est-ce que c'est pénible d'attendre à ne rien faire ! Dormir encore ? – mais non, à cette heure-ci ce n'est plus possible... Bah, pourquoi pas après tout... mais non, enfin : j'avais dormi quoi cette nuit : 5h30, ce n'était pas énorme, mais tout de même : avec le rattrapage que j'ai fait sur la banquette... Je m'adresse à la caméra de ma cellule, qui sans doute ne fonctionne pas : — C'est ridicule, ça ne sert à rien.

Au bout d'un moment, un nouvel inspecteur vient me tirer de ma cellule : il s'agit de relever mes empreintes digitales. Il me demande si je connais : bah, non – enfin si, mais non. Je regarde ses mains, en repensant aux gants. J'allais dire : — Vous avez les mains plus fines que moi. Mais il le prendrait peut-être mal. Il me saisit la main, en l'approchant de son outillage : — Laissez-vous faire. Bah oui, je veux bien... Mais, dans la mesure où c'est lui qui me tourne les doigts en opérant, ce n'est pas le plus efficace, et le résultat ne me semble pas excellent. Maintenant, pour les doigts ensemble, à plat, c'est mieux; aussi, là, j'exprime ma satisfaction. Et, à la fin, quand il me montre la série, je concède que ce n'est pas mal.

C'est lui aussi qui fait les photos. Ah, oui : de face et de profil, comme les criminels qu'on voit dans les archives ! Malheureusement je suis un peu hirsute, parce que je ne prends pas la peine de me coiffer tellement au petit matin quand je sors courir. J'aimerais arranger ça, tout de même ! Il me propose de me laver les mains, ce qui est nécessaire il est vrai. Bon, je vais au lavabo, au bout de l'allée des cellules. La deuxième est désormais occupée : encore un animal pris au piège, avec qui pourtant je n'ai pas de raison de me sentir solidaire. Alors, j'aimerais me donner un coup de peigne, pour ressembler davantage à ce que je suis. Je peux lisser un peu ma tignasse mais c'est tout : tant pis. Mon inspecteur a un appareil photo numérique. On est moderne maintenant dans la police ! Mais, tout de même, tenu à la main comme ça, est-ce bien le mieux ? il pourrait avoir un trépied, non ? Alors je me prête au jeu : de face, de profil droit, de profil gauche... J'essaie d'avoir l'air frais, voire souriant. À chaque photo qu'il prend, il dit : — Nickel ! Apparemment c'est son mot. Je trouve cela assez niais...

Et puis il me mesure : — 1,69 m, corpulence normale. Au service militaire je faisais 1,70 m mais j'ai dû me tasser un peu depuis. Quant à la corpulence, il s'agit sans doute juste d'estimer l'IMC. Normal, cela ne me convient pas bien, mais il n'y a évidemment pas de catégorie qui tienne compte de la forme physique.

Il a un côté sympathique si l'on veut, mais peut-être pas tant que ça : c'est juste qu'il tient à bien faire son travail et qu'il est expansif; mais je dois être pour lui un objet qu'il s'agit tout au plus de ménager. En fait, malgré son côté enjoué dans le travail, il ne relève pas trop mes tentatives d'humour : on ne fraternise pas avec la chiourme sans doute.

Je lui demande : — Tout ça sera détruit à la fin, non ? On m'a bien dit qu'il n'y avait rien dans mon affaire... C'est-à-dire que j'essaie de me rassurer auprès de lui aussi... Concernant la suite des événements, il me répond : — Il faut bien compter une heure, le temps de communiquer avec le parquet, surtout qu'on est un commissariat éloigné. Une heure, bon, ça va. Je me recouche sur ma banquette.

Pendant ce temps-là, le deuxième interpellé passe à l'anthropométrie lui aussi.

À suivre...

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Message par Clausule Sam 14 Juil 2018 - 21:57

C'est haletant! Wink
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Message par Clausule Dim 15 Juil 2018 - 23:26

Pieyre, ton histoire me fait tellement penser à ce film (sauf que dans celui-ci, ça va très loin)

Très bien, merci, de Emmanuelle Cuau
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=109437.html

"Alex, comptable, et Béatrice, chauffeur de taxi, forment un couple sans histoires. Mais un soir, Alex se mêle au travail de la police lors d'un contrôle d'identité. Un engrenage implacable et absurde se met alors en marche : il se retrouve au poste, au chômage, et en clinique psychiatrique. Sauf que les fous, ici, ne sont pas ceux qu'on croit..."

Film qui m'avait mise assez mal à l'aise d'ailleurs, bien qu'on puisse y voir une comédie...
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Message par Pieyre Lun 16 Juil 2018 - 8:23

Je n'ai pas vu ce film mais je sais qu'il y a eu un certains nombre d'affaires réelles de gardes à vue qui ont déstabilisé les personnes mises en cause. Je n'ai pas cherché à creuser cet aspect dans ma rédaction, parce qu'il n'y aurait pas eu grand-chose à dire : tout cela duré tout au plus huit heures; aucun des policiers n'a particulièrement cherché à me brimer ou me menacer, ce qui fait que je me suis davantage attaché au fonctionnement d'un petit commissariat et aux personnalités qui le composaient. Ainsi, je n'avais pas tellement à redouter d'avoir à me justifier auprès de gens que je connaissais : je n'étais pas en couple, je n'exerçais pas de travail salarié, c'est-à-dire que je n'avais personne à prévenir dans l'immédiat. Et puis, d'un point de vue personnel, c'est l'instant qui comptait, un peu celui de l'inquiétude mais surtout celui de l'ennui, et puis celui de la découverte d'une réalité, d'une affirmation de soi aussi : autrement dit c'était intéressant; ce n'est pas quelque chose que je rajoute après coup.

Alors, je me suis tout d'abord appliqué à rendre compte du fait que j'étais dépassé par les événements tout en tentant de surnager, comme si les choses m'arrivaient par des images ou des mots que je parvenais pas bien à relier et que je devais intervenir pour donner du sens à tout cela. C'est moins net dans la troisième partie, où c'est davantage le train-train qui s'impose. Mais il y aura je crois une relance de l'intérêt dans la quatrième partie, moins inquiétante encore mais plus étrange... Mais ce sera pour plus tard. Depuis quelques jours je suis chez mes parents et il fait une chaleur qui m'empêche toute activité intellectuelle.

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Message par Prince Joann visite Dim 25 Juil 2021 - 3:51

S'apprêter à partir parce c'est mort, parce que le mauvais temps a fait que... puis se retourner, et là, étonnement : voir tout un groupe danser de façon synchro.  D'étonnement je passe à une joie que je sens frémir, monter, je m'approche. Je suis près et la joie parcourt maintenant tout mon corps, elle pourrait bien me monter aux yeux. Diable que c'est bon, que c'est beau ! La vie présente, ici, maintenant, partout, et qu'est-ce donc cette musique ? Tout est parfait. Sous ce ciel de juin, en cet instant, tout est parfait. Je suis parce qu'ils dansent, et Jérusalem est dans mon coeur.


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